Asie Flashcards
Le piège de …
Thucydide !
Graham T. Allison, Destined for War: Can America and China escape Thucydide’s Trap ? (2017)
Professeur à Harvard.
«Piège de Thucydide» : a lieu lorsque deux puissances se battent pour l’hégémonie totale, et s’épuisent à la mort pour détruire l’autre. C’est une référence aux guerres entre Athènes et Spartes. En se fondant sur de longues études historiques, l’auteur estime que le danger à terme d’une guerre entre ces deux géants est extrêmement élevé. Donald Trump et Xi Jinping veulent tous deux redonner une vraie force et une vraie couleur à leur pays respectifs, et cela passe par la naturalisation de son rival.
Une guerre commerciale, la cyber attaque, la crise coréenne, ou un accident de mer pour les ZEE par exemple… pourraient facilement faire déborder le vase et déclencher une guerre entre ces deux grands.
Penseurs qui prédisent la montée en puissance de la Chine ?
Bernstein et Munro, The Coming Conflict with China (1997)
Thèse du livre : dès la fin des années 90, il est clair pour eux que le conflit avec la Chine est inévitable.
Journaliste et chroniqueur américain pour le New York Times pour le premier. Pour le 2ème c’est bizarre Google me dit qu’il est mort en 1990…
Emettent la possibilité dès 1997 d’une collision désastreuse entre les deux géants. La chine est anti-américain, ils ont la bombe nucléaire et ils visent délibérément les Etats-Unis. Tandis que le déficits commercial américain augmente, les nouvelles entreprises chinoise prennent de plus en plus de place.
Il y aura donc une grande rivalité entre ces deux pays au XXIè siècle, on peut dire maintenant qu’ils avaient raison et donc que cette rivalité était prévisible.
Oeuvre qui montre que la puissance chinoise n’est pas durable ?
Jean-Luc Buchalet et Pierre Sabatier, La Chine, une bombe à retardement (2012)
Thèse du livre : (1) La croissance chinoise n’est pas durable, (2) la fin de cette croissance surviendra une crise (chinoise et mondiale) majeure.
Economiste spécialiste de la chine pour le premier et économiste pour le second. La réussite de la Chine est aussi fulgurante qu’inédite. Au rythme actuel, elle pourrait même devenir la première puissance économique mondiale dès 2022. Pourtant, les stigmates d’une croissance à marche forcée s’accumulent:
des villes fantômes
des faillites en cascade
des révoltes de plus en plus fréquentes
des dérives issues de la politique de l’enfant unique
des scandales alimentaires à répétition
des aéroports paralysés par la pollution…
Dans le même temps, la Chine «montre ses muscles» autour de petits archipels, les iles Spratley, Paracels, Diaoyou. —> Hypothèse des auteurs : remontée du militarisme ne serait-elle pas liée à un modèle en crise qu’on essaie de camoufler ? ce serait une «arme de distraction massive» et une nécessité pour la Chine de maîtriser ces endroits pour bénéficier de ces ressources océaniques. En somme, le modèle de croissance de la Chine ne peut durer, et les révoltes seront inévitables quand la croissance ne sera plus là, même si Xi-Jinping milite pour une «prospérité modeste».
NPIA (a.k.a. les «Tigres» a.k.a. «les Dragons») ?
Corée du Sud
Taïwan
Hong-Kong
Singapour
Bébé Tigre ou Bébé Dragons ?
Thaïlande Malaisie Indonésie Viet-nam Phillippines
Oeuvre qui tisse un liens entre la puissance et l’accès aux ressources ?
Kenneth Pomeranz, La Grande Divergence: La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale (2000)
C’est l’inégale allocation géographique des ressources en charbon et la conquête du Nouveau Monde qui ont donné l’impulsion finale à l’économie européenne, mais Pomeranz sent que cette avance ne va pas durer (novateur pour l’époque).
Oeuvre qui dit que la Chine, par sa puissance et son modèle politique alternatif, a encore de beaux jours devant elle ?
Stefan Halper, The Beijing Consensus: How China’s Authoritarian Model will Dominate the Twenty-First Century (2010)
Pékin représente une véritable menace pour Washington mais pas pour les raisons auxquelles on pourrait penser: La Chine concurrence les Etats-Unis à l’ouest avec la transformation de ses grandes marques/ entreprises du capitalisme et une conception totalement différente de la communauté internationale qu’à Washington.
«Washington et Pékin divergent profondément sur la façon dont le monde doit fonctionner. Washington voit la politique et l’économie profondément entrelacées et guidées par des valeurs communes largement partagées. Pékin croit que la politique et l’économie doivent demeurer séparées.»
Un exemple de “land-grabbing” original ?
Clive Hamilton, Silent invasion, China’s influence in Australia (2018)
Intellectuel et philosophe (australien).
Afflux de touristes chinois = 50 % des entrées de devises du secteur en 2017 !
Afflux d’IDE chinois. Dont 9,76 Mds d’euros dans l’immobilier en 2017 !! (la décision néo-zélandaise d’interdire les achats immobiliers aux non-résidents à partir d’août 2018 tient aussi aux achats chinois en plus de ceux des riches du monde entier).
La croissance australienne (2,27% en 2017) est tirée par la Chine.
33,5% des exportations australiennes sont à destination de la Chine et de HK. (77 Mds de $)
Multiplication des travaux de recherche universitaires entre Australie et Chine accélère les transferts de technologies.
14 millions d’ha de fermes sont contrôlés par la Chine ainsi que des mines et des compagnies électriques.
Espionnage industriel et dépendance économique sont pointés par Hamilton.
En prenant le contrôle du port de Darwin pour 99 ans en 2015, la Chine s’est installée près d’une grande base américaine. Cet événement a enfin poussé le gouvernement australien à enquêter sur des soupçons d’espionnage massif qu’Hamilton ne cesse de dénoncer.
Présence chinoise en Méditerranée
Article d’Alice Ekman paru dans Politique étrangère en Hiver 2016: La Chine en Méditerranée, un nouvel activisme
Tout est dans le titre, arrivé de la Chine en Méditerranée et vole à l’union européenne qui a manqué trop d’occasions. À mettre ne relation dans une copie avec l’article de Jean-François Daguzan paru dans Politique étrangère en Hiver 2016: Les politiques méditerranéennes de l’Europe: 30 ans d’occasion manquées (plus d’info dans la partie UE)
Un livre sur la puissance japonaise dans les années 80-90 ?
Christian Sautter, Les dents du géant: le Japon a la conquête du monde (1982)
Thèse du livre : Par son modèle de développement et de société particulier, le Japon a tous les outils nécessaire pour être performant dans la mondialisation. Il montre que le Japon sera en l’an 2000 au zénith de sa puissance car appétence culturel pour le travail et performance remarquables dans le domaine technologique. Dans les faits, ce livre a plutôt raison, et s’inscrit bien dans cette peur des années 80 de se faire dépasser dans tous les domaines par le Japon qui montait en puissance et qui était alors encore le «poumon de l’Asie» et leader dans les nouvelles technologies.
Cet essai est notamment connu parce que Sautter y développement les «4 E» qui font la réussite des pays asiatiques (pas seulement le Japon):
Epargne: Consomme moins que l’occidental et épargne davantage. Les sommes accumulées constituent des fonds considérables qui permettent de financer les investissements des entreprises japonaises.
Education: Primaire et secondaire très développée
Etat: définition des priorités par planification. L’Etat peut être aussi efficace que le marché. Les Etats veillent à ne pas accroître les inégalités.
Entreprise: On protège les champions nationaux et on procède aux fameuses industrialisation par substitution aux importations (ISI)
Lettre complémentaire : Exportation : Méthode de développement des entreprises par le «Vol d’oies sauvages»: Dans les années 50 et 60, on commence par le textile et l’agroalimentaire. La sous-évaluation des monnaies et les mécanismes d’import-export liés à la sous-traitance internationale ont été des agents de leur gonflement.
Un manga utilisable ?
Tanigushi Jirô, Quartier lointain (je conseille c’est sympa)
Synopsis : Le héros travaille dans une Muti-nationale très puissante. Le hasard fait qu’en se trompant de train, il arrive dans son village natal. Il en profite pour se recueillir sur la tombe de sa mère, et une opération magique à lieu : il se retrouve transporté plusieurs années en arrière, lors de son adolescence, exactement à l’époque où son père a quitté sa famille.
On retrouve la référence à cette génération du Baby Boom au Japon qui se trouve confrontée à une situation délicate quand elle arrive à l’âge des études universitaires : c’est alors la compétition pour obtenir des places dans un contexte de rareté.
Montre surtout un japon qui semble de plus en plus perdre son identité alors qu’il s’occidentalise malgré lui. Ses racines s’effacent devant les impératifs du marché .
Une belle phrase sur l’Inde ?
Aurélie Leroy, L’Inde, terre de luttes et d’espoirs (2014)
Expression «Entre l’Inde qui brille et l’Inde qui pleure»
Tirée du mot d’ordre de l’élection (perdue) du BJP en 2004 : «L’Inde qui brille» pour mettre en lumière le fait que la réussite économique du pays n’est pas à l’origine d’un meilleur développement du fait d’une mauvaise répartition de la croissance, qui est concentrée dans les villes.
Samsung et la Corée … ?
Park Sang-In, Comment la Corée du Sud pourrait survivre à un effondrement de Samsung? (2017)
Il qualifie son pays de «République Samsung»; le groupe pèse pour environ 20% du PIB. Il prend l’exemple d’un loi passée contre la concentration en 2013 en Israël pour mettre fin au système de «participation croisé» c’est à dire des participations entre de grandes entreprises et de grandes instituions financières qui, grâce à leur taille entrent dans toutes les petites entreprises et leur empêche de développer leur propre technologies en les rachetant … ce qui est un frein au développement, et au surgissement de nouvelles technologies ! En effet la Corée du Sud se prive ainsi d’une concurrence qui pourrait être bénéfique.
En plus, dans le cas de Samsung, les participations croisées sont d’autant un problème pour l’économie qu’il suffit qu’un secteur sombre pour que l’ensemble de la firme sombre. À force de toujours vouloir tout concentrer et se prémunir contre les entreprises concurrentes en croisant ces participations entre les filiale de l’entreprises mère, cela rend l’entreprises en fait assez fragile.
Riz et … ?
Civilisation !
Pierre Gourou, Riz et Civilisation (1984)
Il rappelle que «manger» se dit «manger le riz» en vietnamien, japonais, santali, laotien ou siamois. Plus de 1,5 milliards d’hommes doivent au riz leur pitance quotidienne.
Il explique comment la Chine et de nombreux pays asiatiques ont développé la riziculture pour avoir une indépendance alimentaire (que la Chine n’a perdu que dans les années 90) et donc devenir une puissance.
Oeuvre qui accuse le modèle asiatique d’être hypocrite et structurellement corrompu ?
Cristopher Lingle, Asian century about to lose out to the global millenium (1997)
Thèse de l’article : le modèle asiatique est surcoté : il a en fait des failles mortelles qui ne le rendent ni durable, ni véritablement performant. Professeur d’économie à l’université de San Francisco.
Article paru dans l’Asia Times : Il insiste sur l’inefficacité de l’action publique entravée par la corruption, la faiblesse du système judiciaire dépassé et du cadre réglementaire. Les mauvaises habitudes sont trop ancrées dans les sociétés. Il y a certes une solidarité en cas de crise économique, mais les conflits d’intérêts réapparaissent dès les premiers signes de reprise.