Les agnosies Flashcards
agnosie
▪Le terme “agnosie” renvoie à une altération acquise, consécutive
a une lésion cérébrale, de la capacité d’identifier ce que l’on voit,
entend ou touche, alors que les systèmes sensoriels de la vision,
de l’audition et du tact ne sont pas déficitaires.
- critères devant être réunis :
o Concerne, une modalité de la perception : agnosies visuelles, tactiles,
auditives.
o en l’absence de déficit sensoriel dans cette modalité.
o Le trouble ne doit pas coexister avec d’autres altérations cognitives
majeures : langage, mémoire, capacités intellectuelles (Bruyer, 1994).
agnosies visuelles - critères inclusions et exclusions
▪Elles sont plus fréquentes et plus spectaculaires.
▪ Critère d’inclusion : On entend par agnosie visuelle, la présence d’une
altération de la capacité de reconnaître des informations
antérieurement connues du patient. Ces informations peuvent être
reconnues par d’autres canaux sensoriels (rôle prééminent du toucher
et de la palpation, de l’audition).
▪ Critère d’exclusion : La difficulté d’identification survient en l’absence
de troubles sensoriels primaires (déficience de l’œil ou des voies
optiques), de troubles du langage (compréhension ou expression), de
troubles cognitifs (détérioration intellectuelle) et de troubles de la
conscience ou de l’attention, ou pour le moins leur insuffisance à
rendre compte à eux seuls du déficit de reconnaissance.
modèle Humphreys et Riddoch
▪ Le modèle d’Humphreys et
Riddoch (1987) est le plus
couramment employé pour
rendre compte des différents
types d’agnosies.
permet de classifier les différents types selon ce qui est touché
Le recours à un modèle théorique rend possible l’examen de
chaque étape du traitement et l’identification de chaque
forme d’agnosie.
perceptif :
traitement sensoriel, des caractéristiques élémentaires de force , description 2d et 3d
cognitif :
représentations structurales stockées, sémantique et dénomination
Deux grandes étapes de traitement : - Une étape perceptive : traitement de l’image rétinienne (description structurée de la forme de l’objet (le percept))
- Une étape mnésique : appariement entre le percept et une unité de reconnaissance (représentation similaire) -> accès aux connaissances sémantiques On a alors une distinction entre deux grandes catégories de troubles (agnosies aperceptive et associative (problème au niveau de l’étape mnésique), Lissauer,1890)
phase perceptive
▪ Phase perceptive : intégration
des propriétés élémentaires de
l’objet en un tout perceptif. Il
s’agit de :
✓ distinguer la figure du fond.
✓ faire un tout, des éléments
pertinents recueillis.
▪ accéder à la constance de
l’objet : c’est-à dire élaborer
une forme indépendante du
point de vue.
▪ En se basant sur 2 processus :
✓ les caractéristiques locales des
objets (caractéristiques
saillantes significatives).
✓ les propriétés globales
(détermination de l’axe
principal d’élongation…).
=> élaboration d’un percept.
phase mnésique
- Le percept s’apparie à la
première forme de
reconnaissance stockée. - Accès aux connaissances
sémantiques et
associatives concernant
les objets. - Accès au nom de l’objet.
agnosies aperceptives
Troubles de la reconnaissance liés
à des déficits perceptifs (sans
troubles élémentaires de la vision).
les objets ne sont pas reconnus car
ils ne sont pas bien perçus.
Le patient se plaint de problèmes
visuels.
- des formes, intégrative, de transformation
lésions agnosies aperceptives
Les lésions donnant ce type d’agnosie sont en général bilatérales et
concernent surtout les circonvolutions (ou gyrus) linguale (GL) et fusiforme
(GF) à la face inférieure des deux lobes occipito-temporaux
agnosies associatives
Troubles de la reconnaissance
(sans troubles élémentaires de la
vision)
où une représentation perceptive
correctement élaborée ne peut
être mise en correspondance avec
des informations stockées en MLT
Le patient se plaint de problèmes
mnésiques.
▪ Impossibilité d’apparier des objets selon une catégorie ;
usage, description et dessin copié
* Les erreurs les plus caractéristiques sont fonctionnelles : c’est-à-dire
attribuer à un objet une fonction plausible mais inexacte (se base sur
l’apparence).
* identification images plus difficiles que celles des objets.
* souvent associé à une prosopagnosie ou à une anomie des couleurs.
▪Comportement visuel normal
▪Description d’objets normale
▪Copie normale
- accès sémantique, asémantique, catégorielle
lésions agnosies associatives
Ce qui est perturbé dans ce type d’agnosie est la liaison entre ce qui
est vu au niveau des circonvolutions visuelles (linguale et fusiforme) et
une région sémantique gardant en mémoire la signification apprise des
objets, située au niveau du gyrus angulaire (GA) de l’hémisphère
gauche (aire 39, à la jonction pariéto-temporale).
agnosie des formes
▪ Les patients atteints de ce type
d’agnosie ont des difficultés à voir
même les formes de base, qui sont
les éléments constitutifs de la
structure des objets ; cependant, ils
peuvent voir des propriétés
visuelles élémentaires, telles que la
luminosité, le contraste et le
mouvement.
* Déficit massif touchant tous les stimuli
visuels avec identification tactile
possible.
* Copie et description impossibles.
description vague d’objet, erreurs visuelles ou morphologiques
tests d’appariement à un modèle, taille orientation et longueur de ligne
agnosie intégrative
▪Ces patients peuvent voir des
formes de base mais ne peuvent
pas intégrer ces formes dans les
structures plus complexes
d’objets réels. Par conséquent,
ils peuvent voir deux roues
rondes et deux triangles sans se
rendre compte qu’ils forment
une bicyclette.
▪Description partielle et copie
servile possibles.
pas de description 2d
- épreuves de comparaison de dessins complexes, discrimination figure/fond
agnosie de transformation
▪ Il s’agit d’une condition rare dans laquelle les
patients ne peuvent pas reconnaître des
objets présentés sous un angle inhabituel («
non canonique »). Une interprétation est que ce
déficit reflète un problème avec la dérivation
d’une représentation indépendante du point de
vue de la structure tridimensionnelle d’un objet.
▪ Ces personnes n’ont aucun problème avec les
vues plus typiques des objets et, par
conséquent, n’ont peut-être pas de difficulté à
reconnaître les objets de la vie quotidienne.
pas de 3d, Ces différents tests renvoient à la notion
de constance de la forme
agnosie accès sémantique
▪ Incapacité à reconnaitre des objets due à
une interruption d’accès entre le stock
sémantique et les RSS, tous deux étant par
ailleurs intacts.
▪ L’agnosie d’accès sémantique se
diagnostique chez des patients présentant
un déficit de l’identification visuelle des
objets :
* Sans déficit général des connaissances
sémantiques (Les patients peuvent dessiner
les objets sur dénomination et faire
correctement des décisions d’objet. Les
connaissances sur les objets sont bonnes).
▪ Cette agnosie est peu fréquente et, jusqu’à
l’heure actuelle, un seul cas a fait l’objet
d’une démonstration convaincante (Riddoch
et Humphreys, 1987)
Le patient peut copier l’objet mais ne
peut pas le reproduire de mémoire
Cette difficulté atteste d’une altération
qui affecte l’accès aux images
mentales d’objets stockées en
mémoire
agnosie asémantique
▪ Traduit une dégradation des
représentations sémantiques sans
anomalie de perception.
▪ Les sujets ne parviennent pas à identifier
les objets mais restent capables de les
décrire et de les copier.
▪ Ils ne peuvent pas les apparier sur une
base catégorielle ou fonctionnelle, les
désigner ou donner leurs noms quand ils
sont évoqués, les définir à partir de leur
nom (comme décrire leur usage).
▪ Ils ne peuvent pas non plus identifier leur
son caractéristique.
agnosie catégorielle
▪ Les agnosies associatives peuvent
n’intéresser que certaines catégories
d’objets visuels comme les êtres vivants,
la reconnaissance des objets inanimés
étant préservée.
▪ Le déficit se situerait soit au niveau du
système de traitement sémantique des
perceptions structurées, soit au niveau de
l’accès à ces traitements.
▪ D’autres agnosies avec spécificité
catégorielle ont été observées comme
une dissociation entre la reconnaissance
des objets (altérée, comme l’identification
d’un marteau) et la reconnaissance
d’action (préservée comme le geste de
taper).