Léry Flashcards
Voyage au Brésil guidé par la vocation religieuse de Léry et sa curiosité
Chap. I :
« Tant pour la bonne volonté que Dieu m’avoit donnée dès lors de servir à sa gloire, que curieux de voir ce monde nouveau, fus de la partie »
Attestation de la véracité historique de son récit en se présentant comme témoin oculaire direct (autopsie)
Préface :
« Si quelqu’un,di-je, trouve mauvais que, quand ci-après, je parleray de la façon de faire des sauvages (comme si je me voulais faire valoir), j’use si souvent de ceste façon de parler, Je vis, je me trouvay, cela m’advint, et choses semblables, je respon, qu’outre […] que ce sont matières de mon propre sujet, qu’encores, commes on-dit, est-ce cela parlé de science, c’est-à-dire de veüe et d’expérience. »
Léry affirme pratiquer une écriture topographe qui ne traite
Préface :
« Non pas de toute l’Amérique en général, mais seulement de l’endroit où [il a] demeuré environ un an : assavoir sous les tropiques de Capricorne entre les sauvages nommez Toüoupinambaoults»
Paraphrase ou citation du psaume 107
Chap. II :
« Et de faict (comme il est dit au mesme Pseaume) quand de ceste façon en temps de tormente sur mer, on est tout soudain tellement haut eslevé sur ces espouvantables montagnes d’eau qu’il semble qu’on est redevale si bas »
Le terme « sauvage » évoque bien souvent un mode de vie primitif valorisé par Léry
Chap. XXI : « Je regrette souvent que je ne suis parmi les sauvages. »
Léry en bon ethnologue est attentif aux différentes tribus brésiliennes et propose un exposé des différentes ethnies
Chap. XX :
« Et premierement les Toüoupinambaoults Toupinenquin Touajaire Tenreminon et Kario parlent un mesme langage […] Les Karaia ont une autre manière de faire et de parler. »
Désillusion des Français lorsqu’ils sont accueillis par les Margajas (alliés des Portugais)
Chap. V :
« Et par consequent tellement ennemi[s] de François que s’ils nous eussent tenus à leur advantage, nous n’eussions payé autre rançon, sinon qu’après nous avoir assomez et mis en pieces, nous leur eussions servi de nourriture. »
Analogie : les Ouetacas diffèrent des Tupi comme les Basques se distinguent des français
Chap. V
« Vray est que, comme on dit, que les Basques ont semblablement leur langage à part, […] ainsi qu’on les pourroit parangoner[…] avec nous Ouetacas »
Léry emploie le procédé rhétorique de l’inversion pour rendre compte de l’altérité dans une perspective pédagogique
Chap. XVII
« [le père] servant toujours de sage-femme, au lieu que celles de par deçà, pour plus grande beauté tirent le nez aux enfants nouvellement nés, lui au contraire (parce qu’il les trouve plus jolis quand ils sont camus) enfonça et écrasa avec le pouce celui de son fils»
L’indien apparaît parfois comme un personnage carnavalesque
Chap. IX
« [les jeunes hommes à marier] ne font presque autre chose toutes les nuicts qu’en tel equipage aller et venir, sautans et dansans de maison en maison : tellement que les voyant et oyant si souvent faire ce mestier, il me resouvenoit de ceux qu’en certains lieux par deçà on appelle valets de la feste. »
Les femmes : figures illustrant l’ambivalence du regard que Léry porte sur le Brésil
Chap. VIII : Le corps nu des femmes indiennes suscite un double mouvement d’attraction et de répulsion
ATTRACTION : de jour elles rappellent Vénus au gré de leurs bains quotidiens
« À toutes les fontaines et rivières claires qu’elles rencontrent, s’accroupissans sur le bord, ou se mettans dedans elles jettent avec les deux mains de l’eau sur leur teste, et se lavent et plongent ainsi tout le corps comme cannes. »
REPULSION : de nuit, ces femmes qui se dénudent une fois le soleil couché renvoient à l’imaginaire des sorcières :
« Il falloit que pour leur plaisir et avant que se coucher, elles se pourmenassent toutes nues parmi notre isle »
Image composite des corps indiens à la fois blanc en haut et noir en bas
Chap. VIII
« [nos Brésiliens] se noircissent ordinairement si bien les cuisses et les jambes d’un jus d‘un certain fruict qu’ils nomment Genipat, que vous jugeriez, à les voir un peu de loin de ceste façon, qu’ils ont chaussé des chaussures de prestre. »
L’indien : support d’une leçon morale pour les Européens, invités à la modestie et à la pudeur
Chap. VIII
« Je maintiens que les attifets, fards, fausses perruques, cheveux tortillez, grands collets fraisez, vertugales, robbes sur robbes, et autres infinies bagatelles dont les femmes et filles de par-deçà se contrefont et n’ont jamais assez sont sans comparaison, cause de plus de maux que n’est la nudité ordinaire des femmes sauvages. »
Léry fournit un véritable travail d’ethnologue en matière de description des corps indiens
Chap. VIII
Taille et grosseur : « pas plus grands, plus gros ou plus petits »
Force : « plus forts, plus robustes et replets »
Santé : « plus dispos, moins sujets à maladie », « point de boiteux, de borgne »
Léry propose une lecture allégorique de l’anthropophagie et propose une analogie avec l’eucharistie catholique
Chap. VI
« A la manière des sauvages nommez Ou-étacas, dont j’ay parlé ci-devant, ils vouloyent mascher et avaler [la chair de Jésus-Christ] toute crue. »
Discours polémique sur la religion des Brésiliens
Chap XVI
« […] assavoir qu’il n’y a peuple si brutal, ny nation si barbare et sauvage, qui n’ait sentiment qu’il y a quelque Divinité. »
Léry emploie la méthode de l’integumentum : méthode d’interprétation qui entend déceler la vérité cachée des récits païens
Chap. XVI
« ils avoyent […] fait mention en leurs chansons, que les eaus s’estans une fois tellement desbordées qu’elles couvrirent toute la terre, tous les hommes du monde excepté leurs grands peres qui se sauverent sur les plus hauts arbres de leurs pays furent noyez »
Conclusion pessimiste sur la nature chamitique des Toüoupinambaoults
Chap. XVI
« C’est un peuple maudit et délaissé de Dieu. »
Inventaire/catalogue des animaux peuplant le Brésil organisé selon un ordre d’utilité de ces derniers à l’Homme + méthode clairement énoncée
Chap. X
« Pour donc descrire les bestes sauvages de leur pays, lesquelles quant au genre sont nommées par eux Soo, je commenceray par celles qui sont bonnes à manger. »
Léry explore les limites de l’écriture pour décrire ce qui est inconnu aux Européens
Chap. X
Technique de la fragmentation analogique pour pallier les limites de la description > description du
- paresseux :
- tapir : ane-vasche
cf. HÉRODOTE, L’Enquête II, 71, à propos de l’hippopotame : « Voici les caractéristiques de cet animal : c’est un quadrupède qui a le pied fourchu, les sabots du bœuf, un museau camus, la crinière du cheval, des dents saillantes »
Paradoxe du texte : emploi de digressions conjuguées à un récit ordonné et organisé
Chap. IV : « Or pour reprendre mon propos »
Chap. IX : « Or, en reprenant mon propos »
Léry exhibe les ressorts de l’ordre narratif
Chap. VI
« […] desquelles choses et de leurs proprietez, à fin de n’interrompre ici mon propos, je reserve à parler ailleurs. »
Léry est conscient des dangers d’une mauvaise digression à travers différents reproches qu’il fait à Thevet
Préface
« confusément et sans ordre »
« digressions fausses, piquantes et injurieuses »
Digression morale
Chap. XIII
Leçon de bon sens d’un vieillard cannibale au lecteur sur l’absurdité des pratiques commerciales occidentales.
Léry insert une clausule pour suturer sa digression au reste du récit :
« Il falloit qu’à nostre grande honte et pour justifier nos sauvages de peu de soin qu’ils ont des choses de ce monde, je fisse cette digression en leur faveur »