Leçon 6 : Le Directoire (octobre 1795 – novembre 1799) Flashcards
Le contraste est fort entre l’impact du complot babouviste sur le moment, finalement assez
limité, et son rayonnement historique durable. L’épisode acquiert sa célébrité au :
XIXe siècle grâce à Buonarroti qui publie La Conspiration pour l’Egalité dite de Babeuf à Bruxelles en 1828. Cet ouvrage influencera profondément le courant socialiste français, dont Blanqui, puis le
mouvement communiste, qui fera de Babeuf un précurseur du communisme en raison de ses
idées sur la propriété à l’instar du curé Meslier.
Deux ouvrages majeurs de la pensée contre-révolutionnaire, rédigés en français, paraissent
en 1796. Il s’agit de :
La théorie du pouvoir politique et religieux… de Louis de Bonald et des Considérations sur la France de Joseph de Maistre. Leurs deux auteurs sont issus des milieux de l’émigration et partagent la même condamnation sans appel de la Révolution.
De la période précédente, le Directoire n’a en effet pas hérité que des oppositions politiques : il a aussi reçu, selon la formule de G. Lefebvre :
« la banqueroute et la guerre ».
Le système d’assistance, dont les hôpitaux, avait été nationalisé en :
1793-1794 dans le cadre d’un ambitieux projet de réforme pour répondre à des préoccupations
philanthropiques et politiques. Mais l’effort financier nécessaire avait été abandonné dès l’an III dans le cadre de la réaction politique et de la crise financière
La République française conquérante est devenue la :
« Grande Nation » selon l’expression employée par Bonaparte. Mais désormais le désir de puissance,
d’expansion territoriale s’affirme ; la guerre nourrit la guerre d’autant que les zones occupées
fournissent un revenu substantiel au Trésor (environ ¼ du budget).
Toutes ces zones, plus ou moins nouvellement conquises, sont placées dans une situation de sujétion politique par rapport à la France. Le Directoire exécutif le déclare avec cynisme dans ses instructions au ministre plénipotentiaire auprès de la République cisalpine :
cette dernière doit se borner à « servir les intérêts exclusifs de la République française, et l’aider à
devenir dans la péninsule entière l’arbitre de toutes les contestations politiques ; il faut qu’elle devienne assez puissante pour nous être assez utile et qu’elle ne le soit jamais assez pour nous nuire ».
Le patriotisme est ravivé par l’assassinat en avril 1799
(floréal an VII) à Rastatt :
des plénipotentiaires français qui avaient mené les négociations avec l’Autriche. Les élections de germinal an VII enregistrent donc une poussée des néo-jacobins, qui constituent désormais une minorité active au sein des conseils.
Le lendemain, 19 brumaire, à Saint-Cloud, le coup d’Etat, en fait très peu préparé dans les détails, manque de tourner au fiasco. En effet :
les députés, surtout les néo-jacobins, ne se laissent pas manipuler aussi facilement que l’escomptaient les conjurés. Les Anciens sont difficiles à convaincre, mais surtout des députés des Cinq-Cents huent et bousculent Bonaparte venu leur parler de manière à la fois maladroite et provocatrice. Ce dernier doit quitter la salle sous la protection de soldats. La situation est
sauvée par Lucien Bonaparte qui préside la séance ; la troupe toute dévouée à Bonaparte pénètre dans la salle, chasse les députés : « Foutez-moi tout ce monde dehors », dit Murat à ses soldats.
