Leçon 4 : Contre-Révolution, violences populaires et Terreur Flashcards
Le terme “ Contre-Révolution ” est forgé en :
1790, mais l’idéologie contre-révolutionnaire se
développe dès 1787-1788, lors de ce que l’on appelle la pré-révolution aristocratique.
Patriotes et contre-révolutionnaires ont donc, entre fin
1791 et 1792, constitué deux camps dotés d’idées, de réseaux, d’un soutien populaire. Cela ne peut conduire qu’à la bipolarisation de la vie politique, dramatisée par les affrontements incessants entre les deux partis. La France entre dans un cercle vicieux redoutable, où l’espace public est interdit aux opposants.
Combien de personnes ont réellement émigré ?
C’est difficile de le savoir précisément car l’émigration se fait dans la clandestinité. Les travaux de références sont ceux de Donald GREER, The incidence of the emigration during the french revolution, 1951. Il estime que 150 000 personnes ont sans doute émigré mais d’autres historiens avancent des chiffres plus élevés.
lacés sous le commandement du duc de Brunswick, les émigrés ont eu des missions à remplir, notamment
le siège de Thionville, place forte située au nord de Metz : ce fut un échec complet, que relate Châteaubriant dans le Mémoires d’Outre tombe. La résistance des troupes françaises montre que les émigrés se sont complètement trompés sur la situation réelle de la France : le duc de Brunswick dénonce l’incompétence des émigrés.
Il remporte plusieurs victoires importantes et terrifie les populations locales, ce qui pousse les Vendéens, en octobre, à quitter les Mauges et les marais
pour tenter de gagner le sud de la Bretagne puis la Normandie où ils espèrent une aide de l’Angleterre. C’est une colonne de 60 à 100 000 personnes qui prennent part à ce que l’on a appelé la :
“ virée de la Galerne ” ; l’échec devant Granville, en Normandie, provoque le reflux de la colonne, qui rentre en Vendée dans des circonstances dramatiques. L’armée est désorganisée, ralentie par les femmes, les enfants, les malades. 10 000 personnes trouvent la mort dans les combats qui éclatent au retour, et les survivants se font massacrer le 23 décembre à Savenay.
En 1789, dans l’ambiance créée par la convocation des États généraux, Robespierre rédige un factum de 50 pages intitulé :
À la nation artésienne sur la nécessité de réformer les États provinciaux, dans lequel il plaide en faveur d’une réforme des institutions provinciales dans le
sens de leur démocratisation.
L’Assemblée reçoit environ trois cents projets, dont celui de Robespierre. Si le cœur de son projet est philosophique et politique, il y introduit d’importantes considérations sociales. Il estime que :
le premier des droits de l’homme est d’exister, dans le contexte de disette qui frappe alors Paris. Le 24 avril, il lit son projet à la Convention : il dénonce les accapareurs, affirme que le profit doit être limité par la morale. “La société est obligée de pourvoir à la subsistance de ses membres soit en leur procurant du travail soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui
sont hors d’état de travailler “
Robespierre réclame un tribunal extraordinaire pour juger plus rapidement les :
aristocrates ; il réclame l’exécution de Marie Antoinette et des députés Girondins accusés de trahison. Le 1er
octobre, le député Bertrand Barère, montagnard mais modéré, prononce à l’Assemblée un discours retentissant sur la destruction des brigands de la Vendée. Le 5 septembre et les jours suivant, toute une législation répressive est venue durcir les lois contre les personnes suspectes.
Le 12 avril, Marat, alors président du Club des Jacobins, est :
arrêté et traduit devant le tribunal révolutionnaire. Cette arrestation provoque la mobilisation de 35 sections
parisiennes qui viennent réclamer la destitution de 22 députés girondins. Le 24 avril, Marat est acquitté.
Le 13 juillet intervient un incident plus grave encore : Charlotte Corday, catholique et royaliste originaire de Normandie, assassine :
Marat. Immédiatement arrêtée, elle est jugée et
condamnée à mort. Les funérailles de Marat durent plusieurs jours dans un climat de mysticisme
populaire révolutionnaire. Son cœur est déposé aux Cordeliers le 28 juillet. Le crime suscite de
violentes réactions populaires, appels à la vengeance et à la Terreur.
le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale, sont des organes de gouvernement. Le premier a été créé en avril 1793 et a pris la suite du Comité de défense générale formé en janvier. Il est composé de douze membres, tous députés :
Barère, Jeanbon Saint-André, Billaud-Varenne, Carnot, Collot d’Herbois, Lindet, Prieur de la Côte-d’Or, Prieur de la Marne, Robespierre, Saint-Just…
La Terreur : Trois phases peuvent être distinguées :
- du printemps à l’été 1793, le nombre des arrestations est modéré, mais c’est à cette époque
que se mettent en place les rouages de la Terreur ; - de l’automne 1793 à l’été 1794 (l’an II), la Terreur déferle sur le pays. La plupart des arrestations et des grands procès se déroulent à cette date ;
- à partir du printemps 1794, la Terreur est centralisée à Paris. Le tribunal révolutionnaire n’agit plus dans un contexte de guerre civile mais reste d’une sévérité redoutable. Du 22 prairial (10 juin 1794) au 9 thermidor (27 juillet 1794), 1 376 personnes sont exécutées.
Un calendrier révolutionnaire est élaboré, afin de casser le temps imprégné de christianisme. L’année commence le 22 septembre ; l’an I débute le 22 septembre 1792 avecl’avènement de la République. La semaine est remplacée par la :
“ décade ”, qui comporte dix jours : le dimanche est supprimé. Le nom des mois reflète le rythme de la nature : vendémiaire (22 septembre-21 octobre), brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor.
Les élites politiques se partagent alors entre ceux qui
veulent arrêter la Terreur, car celle-ci n’était dictée que par les circonstances, et ceux qui veulent
la poursuivre, voire la radicaliser, car ils sont attachés au projet politique qu’elle porte. Les premiers, derrière :
Camille Desmoulins et Danton, sont surnommés les Indulgents. Les seconds sont les Hébertistes. Une majorité à l’Assemblée se range derrière Robespierre et veut avant tout continuer de consolider le régime en supprimant les extrémistes qui divisent encore la
nation. Cherchant à rassembler les classes populaires derrière le gouvernement, Saint-Just fait adopter des décrets destinés à distribuer les biens des ennemis de la Révolution aux miséreux en conservant une ligne politique dure