Le mot administration envisagé dans un sens organique Flashcards
Qu’est-ce que l’administration ?
Le mot administration est un mot d’usage courant.
C’est donc un terme qui n’est pas réservé à la science juridique.
Ce terme peut avoir plusieurs sens, et cela peut être une source d’ambiguïté.
Le mot administration peut désigner :
- soit un organe
- soit une activité
Que signifie le mot administration envisagé dans un sens organique ?
On peut d’abord dire que ça désigne une institution publique chargée de faire fonctionner des services d’intérêt public.
Mais cette définition est approximative.
En effet, elle peut recouvrer des institutions très différentes comme les organes du Parlement ou les organes de la justice.
Il faut être plus précis.
Pour aller vers plus de précision on peut se reporter à l’article 20 de la Constitution.
L’article 20 dispose que le Gouvernement dispose de l’administration.
Ce texte relie l’administration au Gouvernement.
Et le Gouvernement c’est le pouvoir exécutif.
Donc un affinement est opéré : l’administration c’est ce qui dépend du pouvoir exécutif.
Mais c’est encore approximatif. Parce que les organes des collectivités décentralisées (les communes, les départements, les régions) sont également des administrations. Or, une autorité décentralisée elle ne dépend pas du pouvoir exécutif (le pouvoir exécutif c’est l’État ; une collectivité décentralisée c’est une autre personne morale que l’État (ex : une commune c’est une personne morale juridique distincte de l’État).
Du coup on étend le terme administration également aux collectivités décentralisées et donc en allant plus loin que ce que nous dit l’article 20 (puisque l’article 20 semble réduire le terme administration aux seuls services dépendant du Gouvernement, et donc de l’État).
Qu’est-ce que c’est les autorités étatiques ?
Ce sont les services qui dépendent de l’État, de la personne juridique État (remarque : si une décision est prise par un service de ce type, c’est la responsabilité éventuelle de l’État qui peut être engagée).
Les autorités étatiques sont :
- soit centrales
- soit déconcentrées
On peut identifier 3 catégories d’autorités centrales de l’État.
Lesquelles ?
Il y a les autorités centrales de l’État :
- qui exercent un pouvoir de décision.
(Le PR, le PM, et les ministres) - qui conseillent ou contrôlent les premières.
- qu’on appelle les «autorités administratives indépendantes».
La Constitution place à la tête du pouvoir exécutif 2 autorités :
le PR et le PM.
Quels articles de la Constitution construisent ce bicéphalisme administratif (PR/PM) ?
Les articles 13, 20 et 21.
Néanmoins, il faut avoir conscience qu’il peut y avoir un décalage entre la lettre d’un texte et la pratique.
En effet l’équilibre des pouvoirs entre le PR et son PM dépend des….
circonstances politiques.
Et il y a 2 hypothèses :
- Le fait majoritaire : le PR et son PM sont de la même couleur politique.
Dans cette hypothèse, l’équilibre du pouvoir s’opère au profit du PR.
- La période de cohabitation : le PR est d’une couleur politique, et le PM est d’une autre couleur politique.
Dans ce cas, les 2 autorités s’opposent l’une à l’autre le texte de la Constitution.
Et si on oppose le texte de la Constitution, dans une lecture stricte, c’est plutôt le PM qui va avoir la main d’un point de vue administratif.
Ainsi, en période de cohabitation, l’équilibre change au profit cette fois ci du PM (et donc le PR ne peut que s’en tenir aux prérogatives que lui donne la Constitution, et qui sont finalement pas très étoffées en matière administrative).
Qu’est-ce qu’un décret ?
Un décret est un acte administratif unilatéral.
Il n’y a que 2 autorités qui signent les décrets : le PR et le PM.
Qu’est-ce qu’une compétence de droit commun et qu’est-ce qu’une compétence d’attribution ?
Une autorité a une compétence dans un domaine (une compétence de droit commun).
La compétence d’attribution c’est lorsqu’un texte attribue, au sein de cette compétence, un morceau pour le donner à une autre autorité (cette autre autorité a une compétence d’attribution).
Quels sont les 6 pouvoirs du PR en matière administrative ?
- Il nomme le PM
- Il nomme les ministres
- Il a le pouvoir de mettre fin aux fonctions du PM et des ministres.
- Il répartit les fonctions administratives de l’État en portefeuilles ministères.
- Il nomme aux emplois civils et militaires de l’État (Art. 13 de la Constitution).
(Il peut déléguer une partie de ce pouvoir au PM). - Il signe les ordonnances et les décrets délibérés en Conseil des ministres (Art. 13 de la Constitution).
L’article 13 de la Constitution dispose que le PR signe les décrets délibérés en Conseil des ministres.
Comment comprendre cette formule ?
Il faut comprendre cette formule comme donnant au PR une compétence d’attribution (cette compétence d’attribution est soustraite à la compétence de droit commun du PM).
Quels sont les 5 pouvoirs du PM en matière administrative ?
- L’art. 20 de la Constitution confère au gouvernement (et donc au PM), la responsabilité de déterminer et conduire la politique de la Nation.
- L’art. 20 ajoute que le gouvernement dispose de l’administration.
- L’art. 21 dispose que le PM dirige l’action du gouvernement.
- Sur délégation du PR, il peut nommer les fonctionnaires civils et militaires de l’État.
- L’art. 21 lui confère le pouvoir réglementaire général de principe au niveau de l’État.
Cela signifie que c’est le PM qui, en principe, au plus haut niveau de l’État, peut, par des décrets, poser des règles générales et impersonnelles.
Le PM est donc l’autorité de droit commun dans l’exercice du pouvoir réglementaire général au niveau étatique.
(EN REVANCHE, cette compétence de droit commun cède lorsque le décret est délibéré en Conseil des ministres. En effet, l’art. 13 nous dit que dans ce cas, c’est le PR qui le signe (il a une compétence d’attribution).
Quels sont les 2 pouvoirs des ministres en matière administrative ?
Chaque ministre dirige les services centraux de l’administration qui travaille dans les secteurs de son portefeuille ministériel.
Les ministres ne disposent pas du pouvoir réglementaire général (même pas en tant qu’autorité d’attribution). Ils peuvent exercer le pouvoir réglementaire mais à la condition que le PM leur ait délégué (chacun dans leur domaine) une partie de son pouvoir réglementaire.
Il y a les autorités centrales de l’État qui exercent un pouvoir de décision. Ok.
Et il y a également les autorités centrales de l’État qui…
les conseillent (ex : le Conseil d’État) ou les contrôlent (ex : l’Inspection générale des finances).
Enfin, parmi les autorités centrales de l’État, il y a ce qu’on appelle les…
«autorités administratives indépendantes».
Les autorités administratives indépendantes sont bien des autorités étatiques (il y a des exceptions : quelques unes ont une personnalité juridique propre (ex : l’Autorité des marchés financiers).
MAIS elles sont soustraites à la hiérarchie de l’administration de l’État (or normalement tous les services de l’administration de l’État sont hiérarchisés). Cela signifie que personne ne peut leur donner d’ordres ou d’instructions.
Les autorités étatiques sont :
- soit centrales
- soit déconcentrées.
Après avoir examiné les autorités CENTRALES de l’État (à Paris), examinons maintenant…
les autorités DÉCONCENTRÉES de l’État (en province).