La nouvelle pénologie Flashcards
Que signifie le fait que la théorie/grille d’analyse de la configuration du pénal se situe dans un cadre plus général de la société du risque?
C’est un changement de paradigme.
On situe le principe d’origine de la gestion du risque en dehors du champ pénal.
C’est un logique qui s’applique à l’entièreté de la société et qui vient trouver un sens dans le champ pénal
= vision d’ensemble pour donner une interprétation des pratiques cohérentes
Quelles sont les deux précisions préliminaires à la compréhension de la nouvelle pénologie?
- Pas une stratégie délibérée, ou une force unique agissant sur le système pénal.
- ce n’est pas un modèle total imposé
- logique d’action qui se met en place car elle correspond aux idées dominantes de son époque - Approche critique : oppositions assumée à certaines pratiques pénales et à un certain discours scientifique
- la critique la voit comme une approche déshumanisante
- crainte que ce qui est en train de se passer soit un phénomène irréversible
Nommez 3 grands spécialistes de la nouvelle pénologie.
- Jonathan Simon & Malcolm Feeley
- John Pratt
- Bernard Harcourt
Que désigne la société du risque selon Beck?
changements structurels, des nouveaux enjeux de plus en plus pressants
selon l’idée que le risque échappe au contrôle traditionnel et qu’il faut trouver des nouvelles façons de l’envisager
De quoi la société du risque résulte-t-elle?
De la rationalité scientifique-industrielle mise en place par la période industrielle permettant l’identification de dangers échappant aux contrôles individuels.
-problèmes notamment issus de la mondialisation
Quels sont les deux types de danger/risque qui guettent la société?
- Industriels-écologiques : dangers nucléaires, chimiques, génétiques donc liés aux nouveaux modes de production
- Sociaux-économiques : dangers liés à la façon de la société de s’organiser ; inclue pauvreté, mauvaises conditions de vie, rarification des liens sociaux
- sentiment d’insécurité vécu par une partie appréciable de la population
Le recours à la gestion assurancielle/calculs actuariels permet d’anticiper la probabilité des évènements. Vrai ou faux?
Vrai.
Les méthodes statistiques prennent le dessus sur les méthodes cliniques dans la détermination de la récidive. Qu’est-ce que permet ces méthodes?
on peut regarder les possibilités au niveau de la délinquance des caractéristiques des groupes délinquants
on essaie de prédire le comportement d’un individu (prédictions comportementales) en se basant sur les caractéristiques du groupe auquel il est associé.
choix et ajustement des interventions en fonction du risque révélé
Les jugements de la Cours sont des calculs actuariels. Vrai ou faux?
Faux. Les jugements de la Cour sont des décisions sur des cas spécifiques à partir de corrélations de groupe. Alors que les méthodes actuarielles reposent sur un savoir qui n’appartient pas à la personne qui l’applique.
Expliquez la tendance de la nouvelle pénologie selon le contexte américain.
- Début des années ‘70 : développement de grille prédictive de libérations conditionnelles avec emphase sur les antécédents judiciaires (car facile à documenter et facile de faire un lien avec récidive)
- Diversification rapide des instruments, LSI (Level of Service Inventory) aujourd’hui employé par majorité des États
- développé au Canada (libération conditionnelle; niveau de surveillance et éligibilité) - Progression fulgurante (1980-2004)
- 2004 = 28 états américains l’utilise ; on peut parler d’une tendance
- méthode pas cantonée à la criminologie
- solution qui est de son temps
Pourquoi le crime est-il envisagé comme un risque “normal”?
- Car il est inévitable et régulier, c’est un accident dont on peut prévoir les manifestations pour minimiser les conséquences (visions très technique d’un problème qui a longtemps été vu sous un angle moral)
- Mois un problème individuel/social qu’une probabilité dont les conséquences peuvent être contrôlées (influencer les probabilités en jouant sur les facteurs criminogènes)
Que représente le criminel envisagé en tant que profil de risque?
- l’emphase est mise sur les risques futurs en fonctions des caractéristiques associées à la récidive
- le risque se calcule plus selon les actes criminels qui pourraient être commis dans le futur que ceux commis dans le passé (dans un souci de protection de la société)
- le criminel est un possesseur de risque (simplification de l’individu) - La responsabilité individuelle est préservée mais elle est axée sur la reconnaissance/appropriation du profil de risque.
- le criminel est responsable de ses facteurs de risque mais il doit aussi être responsable des conséquences calculées dans le futur (déplacement des responsabilités) - Notion de carrière criminelle illustre les prémisses de rationalité/responsabilité
- ce qui différencie un criminel de l’autre, c’est le risque plus ou moins grand
- imposition de la rationalité au délinquant
- illustre comment on réduit l’individu à l’individu moyen qui calcule ses profits
- le criminel de carrière choisit ses crimes et ses modus operandi en fonction de choix rationnels
Que représente le criminel envisagé en tant que membre d’un groupe ciblé?
- Profils de risque basés sur des données pénales, donc portent un biais intrinsèque du système de justice
-calculs qui portent la marque du système pénal donc incorpore tous les biais et les travers
-certains segments de la population sont davantage ciblés que d’autres
DONC système pénal n’est pas un instrument neutre - Les facteurs qui affectent le risque sont aussi des marqueurs de groupes sociaux stigmatisés = réversibilité dans la justice actuarielle
-appartenance des criminels à des groupes stigmatisé devient encore plus stigmatisant que groupes considérés à haut risque
aspect réversible = les calculs qui s’appliquent aux individus peuvent aussi servir pour les groupes (société en générale)
-devient une logique habilitante de la répression
La finalité principale de la peine est la neutralisation. En quoi cette dernière est-elle résultante de l’importance des antécédents judiciaires et de la récidive?
Il faut faire en sorte que la personne soit incapable de commettre son crime.
Elle n’amène pas tant des nouvelles peines qu’elle transforme fondamentalement les peines déjà existantes.
Selon l’hypothèse que la neutralisation expliquerait la sévérité accrue dans la détermination de la peine sur présence d’antécédents et des politiques punitives spécifiques, donnez deux exemples de ces politiques.
- Three strikes law ; individu condamné pour acte criminel grave/violent lorsqu’il commet un 2eme crime (double de la première peine, voir triple), 3e crime = perpétuité
- présenté comme une approche dissuasive
- ce genre de politique répond au populisme pénal
- mais pour les tenants de la nouvelle pénologie il s’agit d’une logique de la neutralisation du risque qui dépasse les objectifs proposés par les politiciens
2.Peines minimales; même logique que 1
DONC LOGIQUE SOCIALE PLUS GRANDE QUE SEULEMENT CELLE DES ACTEURS