L’impact de la première guerre mondiale Flashcards
Comment la Première Guerre mondiale a-t-elle influencé l’autonomie des dominions, y compris le Canada, par rapport à la Grande-Bretagne ?
Réponse : La Première Guerre mondiale a été un élément majeur qui a conduit les dominions, y compris le Canada, à revendiquer plus d’autonomie, marquant un affaiblissement des liens impériaux et de la domination britannique. Lorsque la Grande-Bretagne est entrée en guerre le 4 août 1914, le Canada s’est retrouvé impliqué sans avoir été consulté. Cet événement a mis en évidence l’unité politique du Canada en 1914, mais a également suscité des réflexions sur son statut et son autonomie au sein de l’Empire britannique
Comment s’est déroulée la mobilisation canadienne au début de la Première Guerre mondiale et quelles en ont été les conséquences ?
Au début de la Première Guerre mondiale, plus de 30 000 Canadiens s’enrôlent durant l’été 1914 et sont dirigés vers le camp de Valcartier pour recevoir un entraînement avant leur départ pour l’Angleterre. En été 1915, l’armée canadienne atteint 150 000 hommes, un chiffre élevé en partie dû aux premiers engagés, qui sont souvent des Britanniques nouvellement arrivés ou des Canadiens ayant des liens affectifs forts avec la métropole. À la fin de 1916, le contingent canadien atteint 500 000 hommes. Cependant, le recrutement commence à s’essouffler alors que les besoins militaires croissent avec la prolongation du conflit. En 1917, le gouvernement de Robert Borden impose la conscription pour pallier cette insuffisance. Au total, environ 619 636 Canadiens se sont enrôlés, dont 424 589 ont servi en Europe, entraînant près de 61 000 morts et 170 000 blessés.
Quel a été le rôle de la mobilisation industrielle dans l’effort de guerre canadien pendant la Première Guerre mondiale ?
La mobilisation industrielle a joué un rôle crucial dans l’effort de guerre canadien en soutenant l’industrie et en mobilisant l’ensemble de l’économie du pays. La Commission impériale des munitions, fondée en novembre 1915, a développé des usines pour la production de munitions (obus et explosifs) et de navires de guerre, y compris des bateaux et des sous-marins, notamment aux chantiers de Canadian Vickers à Montréal. À la fin de la guerre, la Commission comptait 600 usines et était le plus grand employeur civil du Canada, avec plus de 290 000 employés. Dans le secteur agricole, le gouvernement a lancé en 1915 la campagne “Patriotisme et Production” pour inciter les agriculteurs à augmenter leur production de denrées alimentaires, dans le but de les exporter vers l’Angleterre.
Quelles ont été les conséquences économiques de l’effort de guerre canadien pendant la Première Guerre mondiale ?
L’effort de guerre et les programmes de production militaire ont entraîné un énorme déficit économique au Canada, avec la dette nationale passant de 463 millions de dollars en 1913 à 2,46 milliards de dollars en 1918. Pour financer la guerre, le gouvernement a introduit de nouveaux impôts, notamment un impôt sur les profits des sociétés en 1916 et un impôt temporaire sur les revenus personnels en 1917. Cependant, ces impôts, qui ont été collectés tardivement, n’ont représenté que 3,4 % des recettes totales de l’État fédéral en 1919. De plus, le gouvernement a encouragé l’épargne nationale en lançant des emprunts auprès de la population, comme les Bons de la Victoire, qui équivalaient aux Bons de la défense nationale en France.
Quelles ont été les conséquences politiques de la Première Guerre mondiale au Canada ?
La Première Guerre mondiale a entraîné de nouveaux rôles pour l’État canadien, qui a instauré des mesures de contrôle et de censure de la presse. Les syndicats et les journaux publiés dans des langues étrangères ont été interdits. Environ 8 579 étrangers d’origine ennemie ont été internés dans une vingtaine de camps de prisonniers à travers le Canada, dont le camp de Spirit Lake en Abitibi. Parmi ces internés, 5 954 étaient d’origine austro-hongroise, y compris 5 000 Ukrainiens, tandis que 2 009 étaient Allemands, 205 Turcs et 99 Bulgares. Des émeutes ont également éclaté, visant des magasins ou des biens appartenant à des Allemands, comme à Calgary en février 1916.
Quelle a été la réaction au Canada face à l’annonce de la conscription par le gouvernement Borden en 1917, et quelles conséquences cela a-t-il eu lors des élections fédérales de décembre de la même année ?
Au printemps 1917, le gouvernement Borden a annoncé son intention d’imposer la conscription pour répondre aux besoins des forces armées, ce qui a suscité une vive opposition au Québec, notamment de la part de Bourassa, des groupes nationalistes et de certains syndicats de travailleurs. Au parlement, le chef libéral Laurier a annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de la conscription, signalant un affaiblissement de l’Union sacrée qui avait été formée en 1914. Le 24 juillet 1917, Borden a fait adopter la Loi du service militaire, permettant l’incorporation de tous les hommes âgés de 20 à 35 ans. En septembre, la Loi des élections en temps de guerre a été adoptée, octroyant le droit de vote aux infirmières militaires et aux femmes et parentes des soldats engagés pour obtenir leur soutien lors des élections. Les élections fédérales de décembre 1917 ont révélé une division au sein du pays, avec les conservateurs recevant le soutien du Canada anglais, tandis qu’au Québec, les électeurs ont élu 62 députés libéraux sur 65 comtés, montrant ainsi leur opposition à la conscription.
Quelle crise a révélé un malaise au sein de l’Empire britannique à la fin de 1917, et quels en étaient les signes au niveau des colonies ?
La crise de la conscription au Canada à la fin de 1917 a révélé un malaise qui touchait l’ensemble de l’Empire britannique. Ce malaise était dû, d’une part, à la fatigue des peuples après trois années de souffrances et de privations liées à la Première Guerre mondiale, et, d’autre part, à l’affaiblissement de la position dominante des puissances européennes
Quelle a été l’importance de la bataille de Vimy pour l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale et comment a-t-elle influencé le nationalisme canadien ?
La bataille de Vimy, qui a eu lieu du 9 au 12 avril 1917, a été un moment clé pour l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale. Après une première année de mobilisation, le contingent canadien avait atteint 500 000 hommes en 1916, et les soldats canadiens, intégrés aux British Expeditionary Forces, se sont révélés être d’excellents combattants. À Vimy, où les troupes françaises et britanniques avaient échoué, les soldats canadiens ont réussi à prendre la crête de Vimy, mais au prix de 10 600 tués et blessés. Cette victoire a non seulement marqué la reconnaissance de la contribution canadienne dans l’effort de guerre, mais elle a également conduit à la nomination d’Arthur Currie en tant que chef de la nouvelle armée canadienne, signifiant ainsi la naissance des Forces Armées canadiennes. De plus, la bataille de Vimy a joué un rôle crucial dans le développement du nationalisme canadien, avec la construction d’un mémorial sur le site de la bataille durant l’entre-deux-guerres pour honorer le sacrifice des soldats canadiens.
Quelles étaient les préoccupations du premier ministre canadien Borden concernant la reconnaissance du Canada dans la diplomatie impériale pendant la Première Guerre mondiale ?
Dès le début de la Première Guerre mondiale, le premier ministre canadien Borden exprimait des préoccupations concernant le manque d’information et de consultation du Canada par les autorités britanniques sur les affaires de guerre. En décembre 1914, lui et son conseiller, Loring Christie, soutenaient que les dominions, y compris le Canada, devraient avoir leur mot à dire dans la diplomatie impériale, au même titre que ceux vivant dans les îles Britanniques.
Comment Lloyd George a-t-il modifié la dynamique des relations entre la Grande-Bretagne et ses dominions pendant la Première Guerre mondiale, et quelle a été sa position sur la contribution de ces dominions au conflit ?
Lorsque Lloyd George a pris la tête du gouvernement en 1917, il a reconnu la gravité de la situation sur le front et l’importance des efforts fournis par les dominions, y compris le Canada. En affirmant que les dominions « ne se battent pas pour nous mais avec nous », il a signalé un changement significatif dans la perception britannique des contributions des dominions à l’effort de guerre. Pour renforcer cette dynamique, Lloyd George a convoqué un Cabinet impérial de guerre, visant à établir des consultations systématiques avec les dominions sur la conduite de la guerre et sur les stratégies à adopter pour obtenir la victoire. Cette initiative a marqué une tentative de donner une voix plus importante aux dominions dans les décisions militaires, reconnaissant ainsi leur rôle essentiel dans le conflit.
Quelle a été la position de Borden lors des débats du Cabinet impérial de guerre, et comment cela reflète-t-il la dynamique entre le Canada et la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre mondiale ?
Lors des débats du Cabinet impérial de guerre, qui s’est réuni pour la première fois le 2 mars 1917, Borden a fermement affirmé que chaque nation, y compris le Canada, avait le droit d’exprimer son opinion sur les questions d’intérêt commun et les enjeux majeurs. Il a souligné que le Canada devait conserver son indépendance complète, son autonomie gouvernementale et que la responsabilité de ses ministres devait être envers leurs électeurs. Cette déclaration reflète une volonté de refuser tout centralisme excessif de la part de la Grande-Bretagne, illustrant ainsi la dynamique croissante d’autonomie et de souveraineté des dominions au sein de l’Empire britannique, surtout en période de guerre. Borden cherchait à établir une relation de partenariat égalitaire, où le Canada aurait une voix significative dans les décisions qui le concernaient
Quel rôle a joué le Canada dans les négociations du Traité de Versailles et comment cette participation a-t-elle marqué un tournant dans l’affirmation de son autonomie vis-à-vis de la Grande-Bretagne ?
Lors des négociations du Traité de Versailles, le Canada, sous la direction de Borden, a revendiqué une représentation indépendante au sein de la délégation britannique. Borden a insisté sur le fait que la population canadienne s’attendait à ce que le pays soit représenté à la conférence de paix, soulignant l’importance de reconnaître l’esprit national du Canada.
Quelles étaient les principales propositions de la Résolution IX, et comment reflètent-elles l’évolution des relations entre les dominions et l’Empire britannique à la fin de la Première Guerre mondiale ?
La Résolution IX, instiguée par Borden et le général J.C. Smuts, proposait la convocation d’une conférence impériale spéciale après la Première Guerre mondiale pour redéfinir les rapports constitutionnels au sein de l’Empire britannique. Elle affirmait que les dominions devaient être reconnus comme des “nations autonomes d’un Commonwealth impérial”, ce qui marquait un pas significatif vers une reconnaissance formelle de leur statut d’autonomie. La résolution demandait également que les dominions aient droit à “une voix adéquate” dans les décisions de politique et d’affaires étrangères, soulignant leur désir d’être inclus dans les discussions sur des questions importantes affectant l’Empire.
Ces propositions reflètent l’évolution des relations entre les dominions et la Grande-Bretagne, illustrant un mouvement vers une plus grande autonomie et un partenariat égalitaire. Elles témoignent du désir croissant des dominions d’affirmer leur indépendance tout en restant au sein de l’Empire, marquant un tournant dans la dynamique impériale à la suite des sacrifices et des contributions des dominions durant le conflit.
Comment Borden a-t-il réussi à obtenir une représentation distincte pour le Canada lors des négociations du Traité de Versailles, et quelles implications cela a-t-il eues pour la souveraineté canadienne ?
Borden a joué un rôle déterminant dans l’obtention d’une représentation distincte pour le Canada lors des négociations du Traité de Versailles, malgré la réticence initiale de Lloyd George. En insistant sur le fait que le Canada et d’autres dominions, tels que l’Australie, avaient contribué de manière significative à l’effort de guerre, Borden a fait valoir qu’ils méritaient une représentation au même titre que de petits pays comme la Belgique ou le Japon.
Sa détermination a conduit à un consensus qui a permis au Canada d’être reconnu comme un participant indépendant à la Conférence de Paris. Borden a également exigé que le Parlement canadien approuve le traité avant qu’il ne soit proclamé valide par Londres, soulignant ainsi l’importance d’une légitimité parlementaire canadienne dans les affaires internationales.
Cette victoire a eu des implications significatives pour la souveraineté canadienne, marquant un pas important vers l’autonomie du Canada au sein de l’Empire britannique. En obtenant cette reconnaissance, le Canada a affirmé son identité nationale et son rôle sur la scène mondiale, établissant un précédent pour une plus grande indépendance dans les décisions futures concernant sa politique étrangère.
Quelles étaient les conséquences de la participation du Canada aux négociations du Traité de Versailles et son inscription à la Société des Nations et à l’Organisation internationale du Travail ?
La participation du Canada aux négociations du Traité de Versailles a eu des conséquences majeures pour sa stature internationale et son autonomie. En envoyant sa propre délégation, avec des représentants tels que Charles Joseph Doherty et Arthur Lewis Siston, le Canada a pu faire entendre sa voix et ses intérêts sur la scène mondiale, marquant une étape cruciale dans l’affirmation de son identité nationale.
L’attribution d’un siège à la Société des Nations (SDN) et à l’Organisation internationale du Travail (OIT) a été un autre moment décisif. Cela a non seulement permis au Canada de participer aux discussions internationales et de contribuer aux efforts de maintien de la paix, mais a également affirmé son statut en tant que nation autonome au sein de l’Empire britannique.
Ces développements ont établi un précédent pour une diplomatie canadienne indépendante, permettant au pays d’exprimer ses propres positions sur des questions mondiales. En outre, cette reconnaissance a contribué à forger une identité nationale distincte, essentielle pour les mouvements futurs vers une plus grande autonomie, et a ouvert la voie à une participation active du Canada dans les affaires internationales tout au long du XXe siècle.