L'Hypothèse répressive de Foucault Flashcards
Quel est le postulat de base de la remise en question de l’hypothèse répressive de Foucault ?
L’histoire de la sexualité ne se résume pas en une répression de celle-ci sous toutes ses formes ; elle était plutôt normalisée, voire inscrite dans un cadre normatif. Toutes les formes de sexualité dites anormales étaient pour leur part réellement répressées, selon les époques.
Qu’est-ce que l’hypothèse répressive ?
L’hypothèse répressive est une manière de concevoir l’histoire de la sexualité au sens où celle-ci aurait été réprimée, dès le 17e siècle, en coïncidence avec le développement du capitalisme (on souhaite que les hommes se concentrent sur le travail –> on élimine la sexualité comme source de distraction).
*Même parler de sexualité devient un acte transgressif
Quelle est la position des différents sexologues de l’époque par rapport à la répression de la sexualité ?
Comme dans toutes les disciplines, il existe plusieurs écoles de pensée. Toutefois, la plupart sont contre une telle répression de la sexualité ; on considère donc que les sexologues sont des révolutionnaires.
Quels ont été les principaux répressifs dans l’hypothèse répressive, au travers des différentes époques ?
- L’idéal chrétien, qui stipule que toute forme de sexualité est un péché, et que la sexualité est dangereuse et problématique.
- Tissot, qui a réprimé la masturbation en considérant que celle-ci était dangereuse pour la santé.
- Krafft-Ebing, qui a réprimé toute forme d’instinct sexuel déviant de la normalité : il fallait traite toutes les formes d’instinct sexuel anormal.
Quels ont été les principaux tenants et libérateurs de l’hypothèse répressive au travers des différentes époques ?
- Havelock Ellis et Hirschfeld, qui ont fondé la Ligue mondiale pour la réforme sexuelle sur une base scientifique, afin de libérer la sexualité de l’ignorance, du carcan marital et des grossesses non désirées *en abordant des thèmes tels que l’homosexualité et la contraception.
Ils ont également posé la masturbation et l’homosexualité comme étant normale et naturelle ; elles ne sont pas des maladies.
- Reich : Selon lui, nous sommes tous répressés sexuellement par la société ; les névroses seraient causées par des blocages intra psychiques et sociaux de l’énergie sexuelle (qui sont causés par une répression de la sexualité) –> il faut donc libérer l’énergie sexuelle, par le biais de la sexualité, pour s’en libérer.
Selon lui, toute révolution sociopolitique nécessite l’abolition de toute forme de morale répressive ; la répression sexuelle des adolescents mène à la délinquance, les névroses, etc.
Par quelle hypothèse devrait-on remplacer l’hypothèse répressive selon Foucault, et pourquoi ?
Il faudrait la remplacer par l’hypothèse selon laquelle les discours sur le sexe ne font que s’accroître depuis le 17e siècle.
Il est faux que la sexualité est réprimée ; les discours se prolifèrent et il n’est donc pas interdit d’en parler. Toutefois, selon certaines conventions il est seulement possible d’en parler au travers des discours médicaux, psychiatriques.
À partir de ce moment, on interdit pas de parler de sexe plutôt que l’on exige d’en parler (aveu).
Le régime de l’interdit passe donc au régime du savoir-pouvoir ; La sexualité devient objet de fascination, donc, ceux qui ont le savoir, les connaissances sur le sexe, ont une forme de pouvoir.
Que veut-on dire lorsque l’on dit que l’on exige maintenant de parler de sexe?
À partir du 17e siècle, il devient très important de confier ses péchés ; plus on disait la vérité sur nos péchés, plus l’absolution était efficace. (La sexualité est la cause majeure du péché)
Donc, l’injonction à «dire le sexe»prend racine dans la confesse catholique : examen de conscience –> confessions au prêtre –> absolution du prêtre.
Qu’est-ce que la Scientia sexualis ?
La science de la sexualité, qui a débuté au 18è siècle : ce n’est plus seulement la pastorale chrétienne qui incite les gens à parler de sexe ; il y a maintenant une incitation politique, économique et technique à parler de sexe.
En adoptant des discours sur la sexualité, on peut dorénavant mieux contrôler les populations, s’assurer de la richesse, de la main d’œuvre et de la capacité au travail.
Au niveau de la médecine ; elle invente les pathologies sexuelles, classe les sexualités perverses, les gère et les guérit.
Résumer la vision de la masturbation dans l’émergence de la Scientia sexualis.
La masturbation n’est pas interdite : elle est plutôt gérée médicalement et pédagogiquement.
On la documente en ce sens à partir des aveux des enfants.
Résumer la vision de l’homosexualité dans l’émergence de la Scientia sexualis.
L’homosexualité, plus particulièrement la sodomie, n’est plus considérée comme étant criminelle ; on cherche plutôt à documenter l’homosexualité.
On cherche en ce ses des signes distinctifs physiques de l’homosexualité afin de mieux la prévenir.
Résumer les concepts de confession dans les débuts de la Scientia sexualis et après.
Dans les débuts, l’aveu passait exclusivement par la confession des péchés dans un cadre catholique.
Plus tard, les confessions à l’égard de la sexualité se font dans plusieurs domaines de la société :
Justice ; On avoue nos crimes sexuels
Médecine : On avoue nos symptômes, nos maladies.
Famille : On avoue nos mensonges, nos secrets de famille.
Relations amoureuses :On avoue notre amour, nos sentiments, nos infidélités.
*On baigne encore, à ce jour, dans une culture de l’aveu, même si la religion a perdu de son influence –> Exemple ; les réseaux sociaux sont des plateformes par lesquelles on se fait exister, c’est un mécanisme contemporain de l’aveu.
Résumer les procédures de l’aveu.
Il y a une injonction à la confession, à l’aveu, qui s’est installée. Toutefois, on ne peut avouer quelque chose sans la présence d’au moins un partenaire.
Le partenaire en question (celui qui écoute, interroge, juge, punit, etc.) est l’instance de domination ; il produira des modifications intrinsèques chez celui qui s’avoue, par ses réactions (celui qui se confie se verra innocenté, déchargé, libéré de ses fautes, ou l’inverse).
L’instance de domination peut donc être les discours dominants de la sexualité ; elles ont le pouvoir de discipliner les corps.
Le pouvoir est donc un pouvoir de normalisation.
Résumer le mécanisme du pouvoir chez Foucault.
Avant Foucault ; pouvoir vertical et hiérarchique, d’une instance suprême à la population + textes de lois qui régissent les interdits.
Avec Foucault ; pouvoir horizontal, qui circule entre les individus.
Analogie de la panoptique ; tous les prisonniers sont surveillés ; ils savent qu’ils peuvent être constamment surveillés mais ne savent pas quand –> les prisonniers se surveillent donc mutuellement et finissent par s’auto-surveiller –> la normalisation des comportements s’effectue donc par la surveillance.
Le pouvoir chez Foucault est donc un pouvoir disciplinaire.
**Il est autant vertical qu’horizontal
Décrire l’exemple du pouvoir horizontal chez Foucault (SlutShaming)
La normalisation des comportements féminins est régulée et contrôlée par la société et par toutes les femmes entre elles ; personne ne souhaite être traitée de salope –> On fait donc attention à ce que l’on porte, à ce que l’on fait (on se moule à la norme) , car on a internalisé les comportements normaux.
Décrire les directions du pouvoir selon Foucault.
Le pouvoir n’est pas unidirectionnel (oppresseur à oppressé, avoir ou ne pas avoir de pouvoir –> tout le monde en a, même de manière minime). Il est plutôt multidirectionnel, c’est-à-dire qu’il circule entre les gens, qu’il est fluide (même la résistance est une forme de pouvoir)