L’annonce diagnostique et la psycho‐éducation Flashcards
Qu’est‐ce que le diagnostic ?
Le diagnostic est un processus permettant de préciser le nom du trouble présenté par un patient
après avoir repérées les manifestations cliniques et son fonctionnement. Le praticien devra donc
recueillir des données, analyser des informations, émettre des hypothèses et éliminer les
possibilités afin d’affiner et d’appuyer son diagnostic.
Selon Maxmen et Ward (1995), le diagnostic nécessite 7 étapes :
1- Le recueil des données : il se produit à partir de différentes sources, anamnèse,
antécédents familiaux, antécédents développementaux.
2- L’examen clinique qui s’appuie sur l’utilisation de tests ou l’observation.
3- L’évaluation qualitative des données et des informations recueillies.
4- Le regroupement des symptômes en tenant compte de l’éventualité de comorbidité et
en étant dans une démarche de diagnostic différentiel.
5- La comparaison du tableau clinique du patient avec les critères des classifications.
6- L’évaluation de l’incertitude avec approfondissement si nécessaire.
7- Le diagnostic différentiel qui vise à déterminer le diagnostic qui correspond le mieux
au tableau clinique du sujet, celui dont la symptomatologie est dominante même si des
comorbidités peuvent être évoquées.
Un diagnostic pour quoi faire ?
D’abord, parce que c’est la loi :
La loi du 4 mars 2002 stipule que « toute personne a le droit d’être informée sur son état de
santé. […] Cette information est délivrée au cours d’un entretien individuel. La volonté d’une
personne d’être tenue dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un pronostic doit être respectée,
sauf lorsque les tiers sont exposés à un risque de transmission ». / puis parce que l’annonce du diagnostic présente des avantages :
Un diagnostic pour quoi faire ? des avantages
e diagnostic donne une explication au patient à des phénomènes jusque-là
incompréhensibles, angoissants. En effet, l’annonce est souvent précédée d’une errance
diagnostique marquée par le doute. Nommer le trouble peut alors procurer un
soulagement.
‐ Le diagnostic est aussi le point de départ du traitement. Une fois le diagnostic posé, il
est possible d’orienter le traitement/l’intervention en tenant compte des besoins
spécifiques de la personne et des indications thérapeutiques adéquates.
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‐ La prise de conscience améliore l’observance thérapeutique. Définir la maladie ainsi
que tous les impacts dans la vie de l’enfant permettre aux parents d’être plus actifs dans
la prise en charge, de chercher les traitements appropriés avec l’aide des spécialistes
‐ Faciliter la communication :
o La communication entre les praticiens est facilitée puisque le diagnostic
est établi sur des bases communes à partir de critères reconnus.
o Le thérapeute peut adapter son discours à son patient et son entourage. Il
est essentiel d’éclairer autant que faire se peut le patient et sa famille et les
armer le mieux possible pour affronter la pathologie. Les aider à comprendre
le fonctionnement de la personne qui présente une pathologie spécifique, les
rassurer et les accompagner dans le processus d’acceptation.
- La question du pronostic peut alors être envisagée de même que le repérage des facteurs
aggravants. Le risque de rechute peut être anticipé. Un diagnostic seul, lancé à la tête du
patient et de son entourage familial à la fin d’une consultation n’est d’aucun intérêt, voir
conduit à des réactions contre-productives. Un diagnostic s’explique : quelles sont les bases
sur lesquelles il se fonde, que signifie t’il en termes d’évolution des symptômes, de devenir
fonctionnel et de traitement ? Comment la personne et son entourage peuvent-ils réduire le
risque de récidive ou d’évolution péjorative ? Quels sont les symptômes qui pourraient
annoncer une rechute et que faire pour l’éviter ?
Limites du diagnostic
‐ Pour certains, le diagnostic simplifie la nature complexe de l’individu. Le diagnostic
rattache à une catégorie et peut aussi donner des éléments statistiques quant au
pronostic. Il peut alors faire courir le risque de généralisation abusive. Il est donc
nécessaire de le compléter d’une description du fonctionnement social et personnel du
sujet.
‐ Pour d’autres, le diagnostic correspond à un étiquetage (Morrison, 2008) dont les
conséquences sociales peuvent être néfastes. En effet la méconnaissance du trouble peut
entrainer une perception stéréotypée et une stigmatisation du sujet. C’est pourquoi tout
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diagnostic doit être accompagné de psychoéducation c’est-à-dire d’une information sur
le trouble et son évolution.
‐ Lane et Flemming en 2001 parlent d’incapacité de certains cliniciens à reconnaître les
limites de leurs compétences et insistent sur les effets négatifs du diagnostic précipité.
Il est nécessaire de renvoyer vers des spécialistes du domaine et de ne pas poser de
diagnostic à la légère basé sur des positions pathognomoniques de certains symptômes.
Un diagnostic, comment faire ?
il n’existe pas de mode d’emploi pour ce moment difficile mais des considérations à prendre
en comptes et des erreurs à éviter. Chaque annonce est unique/singulière.Il ne faut pas suivre une méthode mais être souple et suivre sa perception de la situation,
avancer pas à pas et s’ajuster au patient. Pour cela, il est important de se préparer
se preprarer pour annoncer un diagnostic 3 temps
avant l’annonce , pendant l’annonde et après l’annonce
Avant l’annonce
Quel est l’état d’esprit du patient ou de sa famille ?
Avoir en tête tous les éléments de vie du patient (son histoire de vie (situation
familiale, activité professionnelle, contexte socio culturel), son réseau d’aides
mobilisables, ses antécédents personnels et familiaux, etc…
Faire le point avec tous les soignants / professionnels qui entourent le patient.
Se renseigner pour être à même de répondre à toutes les questions et avoir des
documentations visuelles et compréhensibles pour aider le patient et/ou sa famille à
comprendre le diagnostic.
Avoir envisagé concrètement les possibilités de mise en place du projet
thérapeutique, notamment vis-à-vis des enjeux que cela représente pour le patient,
sa vie quotidienne et ses projets personnels et professionnels
2- Pendant l’annonce
Rappeler les informations déjà connues du patient (la raison de cette rencontre, la
demande, les examens complémentaires préalablement pratiqués, etc.
Nommer la maladie
Etre à l’écoute du patient, être attentif à ses réactions et à l’expression de ses
émotions l’aider à mettre des mots sur son ressenti ou à poser les questions qui le
préoccupent, y compris les plus simples
Amener des pistes de prise en charge, Orienter vers des structures, d’autres spécialistes, des
associations.
Mettre en place un réel accompagnement : Assurer un suivi médical (médecin référent (cas
de polyhandicap), médecin de famille), être le relais vers un service d’aide précoce ou
d’accompagnement, Prendre connaissance des conséquences sociales du diagnostic pour
l’ensemble de la famille (emploi, coûts financiers etc.).
Proposer une assistance pour l’annonce à la fratrie ou aux proches,
Parler de l’avenir. Les malades veulent connaître les conséquences du diagnostic pour leur
vie future, pour ce qui est important (travail, couple, enfants) – comme pour ce qui l’est
moins (prise de poids…). Il serait tentant de rester plutôt évasif, les risques ne se réalisant
pas toujours ; mais le principe de précaution incite les autorités sanitaires à demander qu’ils
soient tous mentionnés.
Les réactions a l’annonce
Le choc constitue la première étape à laquelle le patient/ l’entourage sont confrontés.Suite au choc
vécu à l’annonce le patient comme l’entourage peuvent vivre une période de négation. Ils sont
bouleversés, ont de la difficulté à voir la réalité en face, ne veulent pas accepter le
diagnostic. L’annonce génère souvent une réaction subjective vis-à-vis du professionnel, voire
de clivage : quelle que soit la manière dont sera annoncé le diagnostic, celui qui apporte la
mauvaise nouvelle sera souvent pris pour bouc émissaire. Il endosse le rôle de l’oiseau de
mauvais augure et peut alors focaliser la colère de la personne et de son entourage. Enfin, une
phase de détresse et de désespoir marquée par un découragement, un sentiment d’anxiété et
d’impuissance devant la situation, une émotivité, parfois une véritable dépression (avec
anhédonie, humeur triste, idées de mort, apathie, troubles du sommeil, de l’appétit….
Après un temps de résilience nécessaire mais dont la durée peut être extrêmement variable
selon la personne ou la famille, viendront le temps de l’adaptation et de la réorganisation.
L’adaptation
* Reprise de contact avec leurs forces et les ressources personnelles.
* Ils sont de plus en plus confiants.
* Diminution de la souffrance
La réorganisation
* Dernière étape du processus d’adaptation
* Perceptive constructive
* Adhésion à la prise en charge
La Psychoéducation
La psychoéducation peut être définie comme une intervention didactique et
psychothérapeutique systématique qui vise à informer les patients et leurs proches sur le trouble psychiatrique et à promouvoir les capacités pour y faire face. Ce n’est pas seulement une transmission d’information, mais aussi une méthode pédagogique adaptée aux troubles ayant pour but une clarification de l’identité, une appropriation du pouvoir et une modification des attitudes et des comportements » (Bonsack, Rexhaj et Favrod, 2015)
la psychoéducation
La psychoéducation est un processus interpersonnel qui devrait permettre à la personne et à
son entourage de faire face le mieux possible à la maladie et ses conséquences fonctionnelles.
La psychoéducation comprend des dimensions pédagogique, psychologique et
comportementale.
– La dimension pédagogique vise à enseigner les connaissances nécessaires pour gérer la
maladie et le traitement.
– La dimension psychologique vise à faciliter la gestion des émotions et des croyances autour
de la maladie et du traitement.
– La dimension comportementale cherche à enseigner les habiletés nécessaires pour négocier
les problèmes liés au traitement avec les professionnels et à utiliser les ressources de la
communauté et prévenir les rechutes. »
psychoéducation effets s’observent à différents niveaux
Au niveau du patient
- Modification des comportements et des pensées
- Augmentation de l’autonomie
- Surmonter le sentiment d’impuissance face aux manifestations pathologiques
- Limitation de la rechute
- Amélioration clinique
- Amélioration de la qualité de vie subjective
Au niveau de la relation thérapeutique
- Réduire l’asymétrie (le médecin n’étant plus le seul à détenir un certain savoir ->
savoir partagé/transmis)
- Modification de la relation soignant-malade
- Relation de soin = partenariat