Infections transmissibles sexuellement et valvulo-vaginites Flashcards
Donner les caractéristiques épidémiologiques des ITSSS
- 40 000 personnes reçoivent un diagnostic d’ITSS chaque année
- 20% population est infectée par l’herpès génital
- 80% population sera infectée par le VPH, à un moment de sa vie
- Il y a deux fois plus de cas déclarés de chlamydia qu’en 1997
- Depuis 10 ans, augmentation 200% cas gonorrhée
- En 15 ans, cas de syphilis est 10 fois plus élevé.
Nommer 15 facteurs de risque des ITSS
Quelles sont les maladies à déclaration obligatoire MADO?
- Chlamydia
- Gonorrhée
- Syphilis
- Lymphogranulomatose vénérienne
- Hépatite B
- Hépatite C
- VIH
- Granulome inguinal
- Chancre mou
* Maintenant le médecin doit déclarer aussi *
Nommer 12 ITSSS
- VIH/SIDA
- Chlamydia
- Gonorrhée
- Herpès
- Syphilis
- Lymphogranulomatose vénérienne
- Chancre mou
- Granulome inguinal
- VIH
- Hépatites B et C
- VPH
- Atteinte inflammatoire pelvienne
Donner les caractéristiques épidémiologiques de la chlamydia
- Chlamydia trachomatis (bactérie, intracellulaire obligatoire)
- ITSS à déclaration obligatoire la plus fréquente (MADO)
Au Québec
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- Incidence 316/100 000
- 26 656 cas déclarés en 2017
- Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent 58 % des cas déclarés de chlamydia (11 X population générale) 1658/100 000
- 61% femmes
- Femmes de 15-24 ans : 2371/100 000
- La plus forte augmentation se retrouve chez les plus de 40 ans.
- Probablement sous-estimé car les hommes consultent peu.
Quelle est la présentation clinique de la chlamydia?
Chez l’homme, elle se présente comme une urétrite et chez la femme comme une cervicite ou une inflammation pelvienne.
Elle est majoritairement asymptomatique, ce qui explique le grand réservoir de la maladie.
Un saignement post-coïtal, des leucorrhées anormales, de la douleur pelvienne et de la dyspareunie sont tous des symptômes qui peuvent se retrouver chez une personne infectée par la Chlamydia trachomatis.
- 18% extra-génital chez hommes (anus, rectum, pharynx).
* Incubation de 2 à 3 semaines (ad 6 semaines) *
Quelles sont les méthodes de dépistage de la chlamydia?
Le test diagnostique par excellence est le PCR (polymérase chain reaction).
TAAN (test d’amplification d’acides nucléiques pour chlamydia et gonorrhée en même temps) par prélèvement vaginal semble le meilleur pour détecter la maladie et augmenter le taux de dépistage. Il peut se faire par auto-prélèvement par la patiente elle-même.
Le TAAN rectal et pharyngé contribue à l’augmentation du taux de dépistage chez hommes
* Tests très performants *
Quelles sont les méthodes de prévention de la chlamydia?
- Condoms
- Dépistage
- Déclarer
- Traiter les contacts
- Éduquer : comportements sécuritaires, facteurs de risque
Quel est le traitement de la chlamydia asymptômatique ou qui se présente sous forme de cervicite??
1) Le traitement de première ligne est l’Azythromycine 1000 mg x 1 dose (même en grossesse)
OU
Si l’azythromycine n’est pas disponible, on utilise la Doxycycline 100 mg BID x 7 jours (pas en grossesse)
2) Ajout Ceftriaxone 250 mg IM x 1 dose (traitement empirique de Gonorrhée car souvent concomittant)
3) Un test de contrôle post-traitement n’est pas nécessaire, sauf chez les femmes enceintes et celles qui ont encore des symptômes. Il est tout de même recommandé de faire un dépistage six mois plus tard et jamais avant quatre semaines, car le « cadavre » de la bactérie est encore détectable par le PCR.
4) Il faut traiter les partenaires sexuels des 60 derniers jours même s’ils sont asymptomatiques. En inscrivant sur la prescription le code K (pour la patiente) ou le code L (pour les contacts), ils recevront l’antibiotique gratuitement à la pharmacie.
Quelles sont les complications possibles de la chlamydia?
- Abcès
- Adhérences pelviennes et abdominales (Fitz-Hugh-Curtis)
- Hydrosalpinx (obstruction tubaire)
- Grossesse ectopique
- Infertilité
* Les complications peuvent survenir même si l’infection à chlamydia passe inaperçue *
Donner les caractéristiques épidémiologiques de la gonorrhée
- Neisseria gonorrhoeae, diplocoques gram négatif
Au Québec
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- Incidence 73/100 000
- En 2017, 6142 cas déclarés
- 78% sont des hommes. Rapport 3,6 H/ 1 F
- 58% des infections chez l’homme sont extra-génitales.
- 15 à 24 ans représentent 343/100 000 cas déclarés de gonorrhée chez hommes et 141/100 000 chez femmes
- Co-infection à Chlamydia fréquente
- En augmentation dans tous groupes d’âge chez hommes
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75% 15-19 ans
119% 20-24 ans
355% 50-64 ans
- En augmentation dans tous groupes d’âge chez femmes
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33% 15-24 ans
71% 30-39 ans
148% > 40 ans
Quelle est la présentation clinique de la gonorrhée?
- Souvent semblable à l’infection à Chlamydia (donc souvent asymptomaique)
- Leucorrhée anormale jaune-verdâtre,
- Saignement post-coïtal
- Brûlement mictionnel (chaude-pisse)
- Douleur pelvienne
- Dyspareunie
- PID : fièvre, frissons, douleur pelvienne, douleur hypochondre droit, choc septique.
Quelles sont les méthodes de dépistage de la gonorrhée?
Le diagnostic est souvent facilement évoqué par l’histoire et l’examen physique, mais ce n’est pas suffisant pour porter un diagnostic définitif.
Le PCR vaginal-cervical est la méthode de choix chez la femme, mais la culture sur milieu de charbon permet l’antibiogramme, ce que le PCR ne permet pas.
Quelles sont les méthodes de prévention de la gonorrhée?
- Condoms
- Dépistage genital et extra-genital (anus, rectum, pharynx)
- Facteurs de risque, éducation.
Quelles sont les complications de la gonorrhée?
- Abcès
- Adhérences pelviennes et abdominales
- Grossesse ectopique
- Infertilité
- Hydrosalpinx
- Infection disséminée, choc septique
* Autant avec une infection pelvienne par la gonorrhée que par la chlamydia, une infection péri-hépatique avec adhérences peut survenir. C’est le syndrome de Fitz-Hugh-Curtis. *
Quel est le traitement de la gonorrhée?
Le traitement consiste en une antibiothérapie selon la présentation clinique.
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- Ceftriaxone 250 mg IM x 1 dose (1% résistance)
- Céfixime (2 souches résistantes mais rares)
- Ciprofloxacine (67% résistance)
- Tétracycline (rare résistance)
- Azythromycine 2 g per os x 1 dose (31% résistance)
Au Québec, il y a jusqu’à 30% de résistance aux quinolones, il faut donc en tenir compte lors de la prescription d’antibiotiques.
Il ne faut pas oublier de traiter les partenaires des 60 derniers jours.
* Augmentation de la résistance aux antibiotiques, surtout chez HARSAH *
Donner les caractéristiques épidémiologiques de l’herpès génital (HSV)
- Infection génitale ulcérative la plus fréquente.
- 1/5 l’aura au cours de sa vie
- 36/100 000 par année au Canada
- Herpès simplex virus type 1 et 2
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Type 1: typiquement buccal, mais plus de cas de primo infection génitale (20-50% des nouvelles infections)
Type 2: typiquement génitale
Quelle est la présentation clinique de l’herpès génital?
La présentation clinique est très variable.
Primo-infection
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- En général la plus sévère avec des ulcères génitaux douloureux, de la dysurie, fièvre, lymphadénopathies inguinales douloureuses, céphalée.
- La période d’incubation est de 2 à 7 jours.
- Les ulcères sont multiples, souvent bilatéraux, débutent par des papules qui évoluent vers des vésicules, puis des ulcères douloureux.
Récidives
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- Puisque c’est une infection virale chronique (le virus est latent au niveau des ganglions sensitifs), toute lésion récidivante dans la zone du « boxer » doit nous faire penser à l’herpès génital.
- La plupart du temps les récidives sont moins longues et moins sévères et débutent avec un prodrome, c’est-à-dire une sensation de picotement au site des ulcères en devenir.
- Il est important de noter que de 1 à 2% du temps, il y a une excrétion asymptomatique du virus de l’herpès simplex.
Comment se fait le diagnostic de l’herpès génital?
- Culture des lésions (sensibilité faible, important de le faire dès le début des symptômes lorsque les lésions sont suintantes)
- Test PCR sur les lésions (excellent test pour détecter la maladie)
- Sérologie (peu utilisée, car ne précise pas le site)
Comment se fait la prévention de l’herpès génital?
- Abstinence si lésion active
- Condoms tout le temps (protection partielle)
- Anti-viraux pour diminuer la transmission (personne infectée)
Quel est le traitement de l’herpès génital?
- Il n’existe pas de traitement curatif
- Les antiviraux pris tôt dans les épisodes vont aider à minimiser la sévérité des symptômes et leur durée.
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Acyclovir (Zovirax.) 200mg 5x/jour x10 jours
Valacyclovir (Valtrex.) 500mg BID x3 jours
Famcyclovir (Famvir.) 1000mg BID x1 jour.
- Traitement de support pour contrôler la douleur et diminuer les risques de surinfection (bain de siège, analgésie locale type Xylocaïne en gel 2%, analgésie PO)
- Parfois l’hospitalisation est nécessaire si l’infection est trop sévère. On doit, dans certains cas, installer une sonde urinaire quand l’oedème est trop important et cause de la rétention urinaire.
- Dans les cas de récidives de plus de 6 épisodes par année, on peut proposer un traitement suppressif avec Valacyclovir 500 mg DIE à long terme.
Quelles sont les complications potentielles de l’herpès génital à lors d’une grossesse?
En grossesse, on recommande de traiter avec un antiviral (Acyclovir) à partir de 36 semaines pour minimiser le risque d’infection herpétique néonatale.
S’il y a des lésions actives au moment de la rupture des membranes ou de l’accouchement, une césarienne est alors indiquée pour éviter une infection du nouveau-né telles une encéphalite, une infection cutanée ou une pneumonie herpétique.
Donner les caractéristiques épidémiologiques de la syphilis
- Bactérie spirochète gram négatif: Treponema pallidum
Recrudescence des cas au Qc depuis 2000
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- 92% des cas sont des hommes (HARSAH)
- 918 cas de syphilis en phase infectieuse ont été déclarés en 2017 (24% primaire, 30% secondaire, 46% latente)
- 8% sont femmes (90% en âge procréer)
- 4 cas syphilis congénitale en 2016-2017
- Incidence de 11/100 000
Quelles sont les 4 phases de l’histoire de la syphilis (si non traitée) ?
- Primaire
- Secondaire
- Latente
- Tertiaire
Décrire la présentation clinique de la phase primaire de syphilis
Après une période de 3 à 90 jours d’incubation, une papule indolore apparaît au site d’inoculation. Elle s’ulcère rapidement et se transforme en chancre syphilitique de 1 à 2 cm avec des rebords indurés, surélevés avec une base sans exsudat et associé avec des adénopathies régionales bilatérales.
Le chancre va se résorber spontanément sans traitement en 3 à 6 semaines.
On comprend facilement qu’un chancre vaginal ou cervical passera totalement inaperçu et peut donc transmettre la maladie sans que la femme ait eu le moindre doute de sa condition
Décrire la présentation clinique de la phase secondaire de la syphilis
La syphilis secondaire se manifeste de 6 semaines à 6 mois après l’apparition du chancre.
Environ 25% des personnes infectées développeront la maladie systémique et la présentation peut être variable incluant une multitude de symptômes.
Le rash est la manifestation la plus caractéristique de cette phase de la maladie. Le rash est symétrique, diffus, avec une éruption maculaire ou papulaire, mais jamais vésiculaire et touche le tronc et les extrémités incluant la paume des mains et la plante des pieds.
On notera aussi de grosses lésions blanc-grisâtre dans les régions humides comme la bouche ou le périnée. On les appelle les condyloma lata
Le patient peut aussi présenter des symptômes systémiques comme la fièvre, céphalée, malaise général, anorexie, douleur pharyngée, myalgie et perte de poids puisque c’est associé à une bactériémie.
Décrire la présentation clinique de la phase latente de la syphilis
Le patient est asymptomatique.
La seule façon de détecter la syphilis est par des sérologies positives.
Cette phase peut durer plusieurs années.
Décrire la présentation clinique de la phase tertiaire de la syphilis
La syphilis tertiaire peut apparaître jusqu’à 20 ans après la primo-infection non traitée chez environ 40 % des patients. Les manifestations cliniques sont multiples
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- Neurosyphilis : détérioration progressive des fonctions mentales et physiques
- Syphilis cardiovasculaire : atteinte de l’intima (anévrisme, insuffisance valvulaire)
- Gomme syphilitique : destruction cutanée et viscérale.