hugo 1 Flashcards
l’épreuve de la mort est à la fois ce qui décourage le poète (la mort de Léopoldine plonge Hugo dans le silence pour plusieurs années) mais en même temps la méditation sur la mort et la communication avec les défunts font partie de la mission du poète.
Dans « Les mages », le poète se fait mage ou un magicien, il connaît les mystères de l’univers et utilise des formules magiques : « Dans quelque grotte fatidique / Sous un doigt de feu qui l’indique, / On trouve un homme surhumain / Traçant des lettres enflammées / Sur un livre plein de fumées, / La plume de l’ange à la main. » le poète qui a fait l’épreuve de la mort peut rappeler à la vie les défunts par l’alchimie des mots. Hugo reprend le thème du poète élu, pasteur qui doit mener les hommes par son chant. Il n’a donc pas abandonné sa mission, la mort apparaît plutôt comme une épreuve.
La fin n’est qu’un nouveau commencement, la mort doit faire advenir une nouvelle naissance, naissance poétique, écriture du recueil même des Contemplations.
La philosophie classique comprenait l’individu comme une substance, une essence, un « cogito ». Désormais, il va s’agir de penser celui qui vit comme un mouvement perpétuel, une lutte constante de passions.
au §343 : « nous, philosophes et « esprits libres », nous sentons, à la nouvelle que le « vieux dieu » est « mort », comme baignés par les rayons d’une nouvelle aurore ; notre cœur en déborde de reconnaissance, d’étonnement, de pressentiment, d’attente ». L’aurore c’est les beaux jours qui arrivent après l’hiver, la plante qui perce la glace et annonce la nouvelle saison.
Il y a ainsi une pulsion de vérité à laquelle les hommes ont fini par croire et qui a affaibli leur vie. Mais le gai savoir est la promesse d’une nouvelle forme de pensée, une pensée qui s’est dépouillée des préjugés et qui entend interpréter autrement le monde, faire comprendre que la vie est une lutte et que nos idées ne sont que des valeurs qui ont été intégrées, voire ingérées.
Au crépuscule de Dieu correspond l’aurore d’une pensée nouvelle, d’une pensée qui ne dénigre pas la vie mais essaie de la comprendre comme volonté de puissance et comme lutte entre les instincts qui traversent le corps.