Forêt de Verdun : forêt d'exception Flashcards
Forêt d’exception ?
Ce label permet de reconnaitre, de mettre en valeur les forêts présentant une gestion dite « exemplaire » en matière de développement durable et induisant un bon équilibre entre toutes les fonctions de la forêt : environnemental, sociétal, économique.
Le label « forêt d’exception » consacre à la fois la qualité d’un massif forestier ** - en termes de biodiversité, paysages, éléments culturels et sylvicoles, patrimoine social - et l’exemplarité des actions menées par les partenaires engagés**.
Qui délivre le label ?
Ce titre est obtenu par un label, délivré par l’Office National des Forêts à l’aide d’un comité national d’orientation. L’ONF (Office national des forêts) est un organisme public responsable de la gestion durable des forêts publiques du territoire français.
Objectifs des forêts d’exception ?
- Constituer un réseau de référence en matière de gestion du patrimoine forestier
- Mettre en valeur ces sites forestiers et de leurs territoires environnants.
- Faire de ces forêts labellisées des leviers du développement économique local
Comment assurer l’atteinte des objectifs ?
L’atteinte de ces objectifs se fait sur base de projets. En fait chaque forêt s’appuie sur un projet de valorisation lorsqu’elle rentre dans le processus de labélisation, dans le but de renforcer l’esprit des lieux (tous les projets doivent suivre une charte des valeurs, un plan stratégique, un programme d’action et un plan de financement). Elles deviennent des nouveaux territoires pour l’expérimentation de nouvelles pratiques.
Evidemment il y a un système de suivi et d’évaluation des actions mises en oeuvre.
(Chaque « Forêt d’Exception® » bénéficie d’un système de suivi et d’évaluation pour apprécier les actions mises en oeuvre, les résultats de la gestion intégrée du site, la qualité de la concertation et du partenariat, ainsi que l’articulation de la forêt avec les territoires)
Critères pour le label ?
Pour commencer, ce label met en valeur et certifie les caractéristiques remarquables et l’intérêt écologique, social et économique exceptionnel d’une forêt.
Ensuite, il existe différents critères pour obtenir ce label, en voici un résumé :
- le site doit avoir une valeur culturelle et patrimoniale.
- elle doit être gérée de manière durable
- il y a une dimension sociale à prendre en considération
- la gestion de la forêt doit être innovante et les pratiques et technologies utilisées doivent être nouvelles et aussi respectueuses de l’environnement
Rôles des critères du label ?
- Promouvoir une gestion responsable des forêts et des pratiques durables de production de bois et de produits forestiers.
- Sensibiliser le public à l’importance de la protection et de la préservation de ces écosystèmes.
- Encourage la préservation des forêts de haute valeur environnementale, culturelle et sociale.
Historique du label à Verdun ?
La Forêt domaniale de Verdun a obtenu une première fois le label “Forêt d’Exception” en juin 2014 puis une seconde fois en décembre 2020. En effet, ce label a dû être renouvelé à cause d’une période de sécheresse et à la présence de scolytes.
Histoire à Verdun ?
Sur le plan culturel, la forêt de Verdun est d’abord un lieu de mémoire. En effet, durant la Première Guerre mondiale elle a été un lieu de combat, engendrant la mort ou les blessures de milliers de soldats. En 1919, l’Etat décidera de boiser ce site afin de mieux conserver les vestiges du combat. La forêt est le symbole du sacrifice humain de la guerre.
Ecologie Verdun ?
Sur le plan écologique, la forêt de Verdun abrite une grande diversité d’espèces animales et végétales, notamment des espèces protégées et rares comme le Crapaud Sonneur à ventre jaune, la Noctule de Leisler ou encore l’orchidée Orchis verdâtre. Elle est également un lieu de passage pour les oiseaux migrateurs.
Economie Verdun ?
Sur le plan économique, la forêt de Verdun fournit du bois de qualité pour la construction et l’ameublement, ainsi que pour la production d’énergie. De plus, grâce à une gestion forestière plus adaptée aux conditions locales, la forêt se diversifie en âge et donc permet d’alimenter la filière bois locale grâce à la plantation de feuillus à la place de résineux à croissance rapide.
Etapes de certification ?
Le processus de labellisation comprend six étapes.
- Tout d’abord, les élus et les acteurs locaux s’associent par la création d’un comité de pilotage local Forêt d’Exception® (l’élu tient le rôle de président). Il est responsable de piloter les différentes étapes de la démarche de labellisation et le fonctionnement du projet :
- Un programme d’actions au bénéfice de la forêt doit ensuite être conçu.
- Ce programme s’inscrit dans un **contrat de projet **, qui reprend les orientations stratégiques, moyens mis en oeuvre, une évaluation du budget, un plan de financement, les engagements des membres, …
- La quatrième étape est la remise d’un dossier de candidature qui permet au comité national d’orientation d’évaluer le projet et de juger de l’opportunité de labelliser la forêt. Ce comité se compose d’experts qualifiés en aménagement des territoires, en environnement (représentants de l’ONF), culture et tourisme et de représentants ministériels de l’Agriculture et de la Transition écologique.
- Ce comité national d’orientation attribue le label pour une période renouvelable de cinq ans,
- à l’issue de laquelle le bail est reconduit si les objectifs du protocole ont été remplis et que le partenariat a été mis en place de façon effective.
Historique de reboisement ?
De 1923 à 1931, 36 millions d’arbres ont été plantés. Après cinq ans, la FD Verdun a été reboisée à 60 % avec des résineux (pins noirs, épicéas, pins sylvestres) et à 40 % avec des feuillus (aulnes blancs, bouleaux, chênes, frênes, érables).
Aujourd’hui, la forêt abrite une grande variété d’espèces d’arbres, de faune et d’oiseaux. La forêt de Verdun couvre aujourd’hui 9 533 hectares, dont 6 000 étaient auparavant des terres agricoles. L’effort de reboisement de la forêt de Verdun est considéré comme l’un des projets les plus réussis de l’histoire et a servi de modèle à d’autres efforts de reboisement.
Crises majeurs Verdun ?
- La crise des scolytes de l’épicéa (2018 - ).
Le scolyte (Ips typographus) est un insecte qui s’attaque uniquement à l’épicéa (Picea abies), il perfore l’écorce pour pondre ses oeufs. Habituellement, l’insecte ne s’en prend qu’aux arbres morts ou fraichement abattus. Néanmoins, étant donnés les conditions particulièrement sèches (2018,2019,2020), l’insecte a pu s’en prendre aux épicéas ainsi affaiblis. L’insecte est favorisé par ces conditions sèches et fait plus de cycles de reproduction sur la saison de végétation augmentant les dégâts
Cette crise sévit dans toute l’Europe, la forêt de Verdun est très touchée. Cela mène à des coupes sanitaires visant à récolter les arbres touchés dépérissants. Cela a fort impacté le marché du bois qui s’est adapté pour absorber cette grande quantité de bois. Par rapport à cette crise, les peuplements d’épicéas de Verduns ne sont pas replantés en épicéas et sont replantés avec d’autres essences, notamment en mélanges.
- La crise de la chalarose du frêne (2007 - )
La chalarose du frêne est causée par un champignon pathogène Hymenoscyphus fraxineus dont l’origine est probablement asiatique, champignon est Le champignon provoque diverseses nécroses aux frênes (Fraxinus excelsior) (collet, branches, racines, …) qui font dépérir l’arbre. La maladie est particulièrement virulente sur les jeunes plants.
La maladie sévit dans toute l’Europe, la forêt de Verdun est très touchée.
Conséquences de la crise des scolytes sur la filière bois ?
Des grandes coupes d’épicéa ont été faites pour freiner la propagation et sauver le bois tant qu’il était encore utilisable. Cela a entrainé une arrivée soudaine de bois sur le marché et donc une chute des prix (offre plus grande que demande). En volume de bois déclassé (donc issu d’arbres malades), il y a eu 6.5 millions de m3 en 2019-2020 dans le nord-est de la France, contre 1 million pour une année « normale ». La qualité visuelle du bois était aussi réduite car le scolyte peut causer une infestation fongique qui donne une coloration bleue au bois (sans effet sur les propriétés mécaniques), ce qui a aggravé la diminution des prix car l’industrie du bois n’en voulait pas.
Beaucoup de travaux en forêt pour couper et enlever les bois atteints -> accès réduit pour le public et parfois conflit avec les usagers qui ne comprennent pas pourquoi le bois est coupé. Perturbe aussi l’écosystème. L’aspect de la forêt est modifié (arbres morts sans aiguilles, parcelles coupées) et le fonctionnement de l’écosystème forestier est altéré avec la disparition d’une partie du couvert et des épicéas.
Lutte contre crise sanitaire
- Stockage du bois : Pour écouler le surplus plus lentement et attendre une hausse des prix. Les capacités de stockages sont cependant limitées en volume et dans le temps.
- Exportation : Vers l’étranger ou bien le sud et l’ouest de la France (touchés par des tempêtes ou des feux qui ont réduit la production de bois). Permet de désaturer le marché local mais consomme de l’énergie pour le transport.
- Adaptation de l’industrie du bois : Utilisation de bois bleuis pour des meubles ou des palettes
- Aides de l’état : Aides pour l’exploitation du bois malades et aides pour la vente (prix plancher ou subvention après la vente)