Examen 3 - Les troubles de la personnalité Flashcards
Qu’est-ce qu’un trouble de la personnalité?
La personnalité et ses constituants peuvent être hautement
mésadaptés, générant une panoplie de problèmes :
détresse, altération sociale, altération professionnelle, ….
* Et « c’est lorsque les [composantes de la personnalité] sont inflexibles et mésadaptées et qu’elles causent une altération du fonctionnement ou une détresse significatives qu’elles constituent un trouble de la personnalité »
- Personnalité = base de nos comportements
- SI des comportements de notre personnalité sont pathologiques, on s’attend à ce que ce soit le cas pour nos comportements aussi.
Quelle est la définition de la Section II du DSM-5 d’un trouble de la personnalité?
Ensemble durable d’expériences psychologiques et de conduites qui dévient significativement de ce
qui est attendu dans la culture de l’individu :
- Affecte au moins 2 domaines:
- La cognition (perception/conception de nous-mêmes et du monde)
- Les affects (émotions) –> Se voit à travers l’intensité, la variabilité et la stabilité des émotions
- Le fonctionnement interpersonnel (relations)
- Le contrôle des impulsions
- Mode stable et prolongé
- Premières manifestations du trouble au plus tard à l’adolescence ou début âge adulte –> Provoquées par l’impact sur 2 domaines
- Souffrance cliniquement significative ou altération du fonctionnement
- Difficultés professionnelles, scolaires, interpersonnelles majeures
- Peut avoir souffrance ou non, tant qu’il y a un des deux.
Quelles sont les 4 sphères de la personnalité normale et pathologique?
Un modèle interactif fait ressortir 4 sphères de la personnalité qui peuvent être altérés pour créer un trouble de la personnalité
Soi :
* Représentations de soi et leurs interrelations contribuant à un sentiment subjectif de cohérence et d’unicité
- Comprend la régulation de l’estime de soi, stabilité (ou non) de l’identité
Interpersonnelle :
* Représentation des autres, croyances et attentes sur le monde interpersonnel
- Capacité à créer des relations, aspect d’intimité, stabilité (ou non) des relations, considération des autres
Traits :
* Les traits s’organisent en différentes dimensions
* Ces dimensions et les traits teintent les autres sphères
- Items –> Facteurs –> Superfacteurs
- Si élevé en grandiosité narcissique : teinte le soi pour amener image de soi grandiose et teinte les sphères interpersonnelles en représentant les autres comme inférieurs
Régulation :
* Mécanismes régulatoires et modulatoires permettant le contrôle des émotions et des actions
- Émotions vécues en soi : tendance à vivre des émotions négatives (tristesse, rage)?
- Régulation/contrôle : difficulté à ce niveau = impulsif/agressif = comportement d’automutilation (par exemple)
Quel est le modèle diathèse-stress?
Diathèse :
* Vulnérabilité biologiquement déterminée, p.ex., le bagage génétique, les stresseurs biologiques (p.ex., survenus lors de la période prénatale, périnatale, postnatale), une pathologie cérébrale, …
- Génère des prédispositions : tempérament « euthymique vs. tempérament « dysthymique »
* Euthymique = humeur + stable/normal
* Dysthymique = propension à la dépression
- Tout le monde possède ainsi une certaine vulnérabilité au stress
- Et donc, au développement de toutes les psychopathologies!
- La diathèse reste toujours présente : tout le monde a une vulnérabilité pour développer tous les troubles mentaux = tout le monde a une diathèse.
- Même si on guérit d’un trouble, on aura toujours cette vulnérabilité
- Un ou des événements qui favorisent le développement d’une psychopathologie (expériences d’abus, négligence à l’enfance…)
Stress :
* Événement survenant préalablement au développement d’une psychopathologie
- Ces événements sont à la source d’émotions négatives
[Le modèle diathèse-stress insiste sur l’interaction entre la diathèse et le stress] –> Un seul des deux n’est pas suffisant pour développer un trouble
Comment la vulnérabilité et les événements de vie difficiles entrent-ils en interaction dans le modèle diathèse-stress?
L’interaction se voit à travers l’idée d’un seuil :
* Selon un degré de vulnérabilité, on peut endurer une certain quantité de stress
- Sous le seuil : registre normal = pas vécu d’événements stressants en trop grande quantité sur la base de ce qu’on peut endurer (vulnérabilité)
- En haut du seuil : registre pathologique = vécu trop d’événements stressants comparativement à ce qu’on peut endurer sur la base de nos prédispositions biologiques
- Remarque : plus on a une grande vulnérabilité biologique (diathèse élevée), moins ça va prendre d’événements stressants pour développer une psychopathologie.
Comment l’héritabilité des troubles de la personnalité s’explique? (diathèse)
- Environ 40—50% des variations dans la personnalité proviennent de facteurs héréditaires
- Favorisent l’installation d’un certain tempérament qui influencera le développement de la personnalité
- Les principales dimensions de la personnalité présentes dans les TP ont aussi une forte composante héréditaire
- P. ex., labilité émotionnelle = émotions intenses, facilement déclenchées et très changeantes
- Une bonne proportion des troubles de la personnalité ont une base héréditaire.
Comment l’attachement influence les troubles de la personnalité?
Trajectoire développementale vers un TP : dysfonction dans la qualité et le type d’attachement qu’une personne forme au fil de son développement
- Deux dimensions de l’attachement insécure forment 4 styles d’attachement (selon comment on se positionne sur ces deux continuums, ça va créer différents types d’attachement) :
- Anxiété reliée à l’abandon : inquiétude sur la disponibilité des autres lorsqu’on aura besoin d’eux, questionnement sur sa valeur/si on est une personne qui peut être aimé, besoin d’intimité/proximité
- Évitement de l’intimité : doute des bonnes intentions des autres (les maintient à distance), besoin d’autonomie
- Expériences précoces d’attachement = prédicteur « robuste » d’un TP (particulièrement, TPL)
Comment les événements traumatiques influencent les troubles de la personnalité? (stress)
- Implication importante dans le développement d’un TP
- Particulièrement vrai dans le cas de TP sévères
- Traumas précoces et sévères = dépassent les capacités du système neurobiologique –> Psychopathologies
- P.ex. : surexcitation du système limbique = propension aux émotions intenses
- Attention! Traumas à l’enfance ≠ nécessairement TP à l’âge adulte (bien que trajectoire commune)
- Notion de résilience entre en ligne de compte
- Événements traumatiques comme abus (émotionnels, physiques, sexuels), négligence à l’enfance…
- La plupart des troubles sont reliés à des abus, mais particulièrement le trouble de la personnalité limite.
Comment l’environnement familial influence les troubles de la personnalité? (stress)
- Famille dite « dysfonctionnelle »
- Éclatement de la famille (séparation, divorce, …)
- Pratiques parentales
- P. ex. : Notion « d’environnement invalidant » = quand l’enfant exprime son vécu affectif, les réponses reçues seront axées sur l’invalidation de son vécu. On lui fait sentir que c’est inapproprié, on minimalise son vécu –> émotions négatives ignorées et parfois même punies
- Amène une tendance à invalider soi-même ses émotions, difficulté à communiquer/dévoiler ses émotions aux autres ou bien à les reconnaitre/réguler.
- Psychopathologie des parents (ou des proches)
- Transmission intergénérationnelle (d’une génération à l’autre, on tend à avoir les mêmes troubles ou des troubles similaires
- Les parents avec une psychopathologie crée des conditions de vie amenant un développement d’une psychopathologie chez l’enfant = acquis (et non inné)
- Ex : parent avec un trouble de la personnalité antisociale (impulsif/insensible) = abus pouvant amener l’enfant à développer ce même trouble.
- Transmission intergénérationnelle (d’une génération à l’autre, on tend à avoir les mêmes troubles ou des troubles similaires
Comment les facteurs sociaux, culturels et politiques influencent les troubles de la personnalité? (stress)
- Effet de cohorte possible, p.ex. :
- Augmentation de la prévalence des TP antisocial et narcissique au fil du temps
- Indicateurs indirects pour le TP limite (↑ suicides, idées suicidaires, abus de substances, …)
- Pourrait être en lien avec « l’effondrement des structures sociales »
- ↓ support social disponible pour contrer les effets de la vulnérabilité à la naissance et de stresseurs intrafamiliaux
- La société contemporaine et les changements rapides associés affecteraient la recherche identitaire chez les jeunes adultes
- Structures sociales (comme la famille) = plus on avance dans le temps, plus on vit des difficultés, moins le support serait grand (société se dirige vers l’individualisme) = difficulté à se trouver une identité dans ce contexte-là
Qu’est-ce que les approches catégorielle et dimensionnelle?
Approche catégorielle: les pathologies de la personnalité sont des catégories mutuellement exclusives
* Analogie : comme un interrupteur (ON/OFF)
* Exemple de modèle catégoriel : le modèle de la Section II du DSM-5
Approche dimensionnelle : les pathologies de la personnalité sont des continuums endossés par l’ensemble de la population (tout le monde a les pathologies à l’intérieur d’eux, mais à des degrés différents)
* Analogie : comme un gradateur (dimmer)
* Exemple de modèle dimensionnel : le modèle de la ICD-11
Exemple d’un modèle hybride catégoriel dimensionnel : le Modèle alternatif des troubles de la personnalité de la Section III du DSM-5
Quel est un des modèles catégoriels les plus dominants et en quoi est-ce qu’un modèle catégoriel?
Celui décrit dans la Section II (Critères diagnostiques et codes) du DSM-5publié par l’American Psychiatric Association (APA)
En quoi est-ce un modèle catégoriel?
* Les troubles sont décrits polythétiquement :
- Liste de critères diagnostiques pour un trouble donné (manifestations, symptômes du trouble)
- Il faut déterminer si chaque critère est présent ou absent
- Pour que le dx soit attribué : il faut qu’un nb minimal de critères diagnostiques soient présents
* Si ce nb minimal est atteint : le dx est considéré comme étant présent
* Si ce nb minimal n’est pas atteint : le dx est considéré comme étant absent
- Le DSM-5 reconnaît dix TP répartis en trois catégories appelées « clusters »
Quels sont TP répartis en trois clusters dans le DSM-5?
Cluster A : Personnalités « bizarres-excentriques »
Note : peuvent être prémorbides à une schizophrénie
1) Paranoïaque
2) Schizoïde
3) Schizotypique
Cluster B : Personnalités « théâtrales-émotives »
4) Antisociale
5) Limite
6) Histrionique
7) Narcissique
Cluster C : Personnalités « anxieuses-craintives »
8) Évitante
9) Dépendante
10) Obsessionnelle-compulsive
- Prémorbide = initialement, la personne répond aux critères diagnostiques, donc on a tendance à diagnostiquer le trouble de la personnalité
- Avec le temps, on réaliser que c’était un premier stade de la schizophrénie
- Il est possible d’avoir plus d’un trouble de la personnalité
- Note : on a tendance à séparer les troubles de cette façon, mais en réalité, cette catégorisation a peu de supports empiriques, peu de données supportent qu’on devrait les regrouper de cette façon
Quelle est la description générale des 10 TP du DSM-5
- Critère diagnostique central : critère le plus utile pour diagnostiquer le TP (i.e., l’absence ou la présence permet de faire le dx rapidement)
- Situation favorisant l’expression des Sx : les situations, circonstances, stimuli qui suscitent une réponse mésadaptée
- Comportements : comment les personnes avec ce TP se comportent (notamment, lorsqu’une situation éveille
leurs Sx) - Relations : comment les personnes avec ce TP tendent à entrer en relation
- Cognitions : comment les personnes avec ce TP tendent à concevoir les choses (le monde, les problèmes, les solutions possibles, …)
- Affects : types et intensité des affects
- Aussi : tempérament, style d’attachement, représentation de soi et des autres, compréhension selon les différentes approches de la psychologie, traitement, …
Quelles sont les limites de l’approche catégorielle des troubles de la personnalité?
1) Hétérogénéité de la présentation clinique pour un même TP :
* Pour un même trouble, des personnes pourraient avoir des manifestations complètement différentes :
- Personnalité obsessionnelle compulsive a 8 critères diagnostics, mais ça en prend 4 pour recevoir diagnostic = 2 personnes pourraient en avoir 4 différents en ayant le même trouble
2) Stabilité temporelle plus ou moins supportée :
* TP supposé durer toute la vie, mais il n’est pas rare de voir une même personne, au fil du temps, ne plus avoir le trouble
3) Mauvaise couverture des diagnostics catégoriels :
* Diagnostic le plus souvent donné est TP non spécifié (pas précis) = il y a une altération dans la personnalité, mais on est pas capable de donner la nature de cette altération.