Distribution Flashcards
Distribution : définition
- processus par lequel un médicament quitte la circulation sanguine pour diffuser dans l’espace extravasculaire et les tissus dont le tissu cible
- selon les caractéristiques physico-chimiques du médicament et la présence de transporteurs membranaires, la distribution sera plus ou moins grande
Où peut-on retrouver le médicament (3)?
le médicament peutse trouver :
1) en grandes concentrations dans le sang
2) dans le sang et dans certains organes, les concentrations sanguines sont alors plus petites
3) dans le sang, dans de multiples organes, dans les muscles et dans le tissu adipeux, très peu de médicament reste alors dans le sang et les concentrations sanguines sont petites
Distribution : formule
- distribution d’un médicament est mesurée en supposant que le médicament se distribue dans les tissus de l’organisme de façon homogène comme s’il s’agissait d’un récipient d’eau
- le volume de distribution (Vd) d’un médicament est le rapport entre la quantité de médicament dans l’organisme (D) et sa concentration plasmatique (Cp)
- Cp = D / Vd
- cette façon de calculer la distribution donne lieu à des valeurs difficilement conciliables avec l’anatomie humaine
- il s’agit d’un volume apparent de distribution qui n’a rien à voir avec un volume anatomique
- c’est une constante de proportionnalité entre une quantité administrée et une concentration sanguine retrouvée
- c’est le volume d’eau dans lequel le médicament se dissout + le volume de tissu auquel il se fixe
Facteurs déterminant la distribution
- pour qu’un médicament se distribue dans l’organisme, il faut qu’il sorte du territoire vasculaire, qu’il diffuse dans l’espace interstitiel et qu’il traverse les membranes afin de rentrer dans des cellules où il va se dissoudre dans l’eau ou se fixer à un récepteur non-spécifique ou spécifique, ce qui déclenchera une réponse pharmacologique
- 4 paramètres contribuent à définir la distribution des médicaments:
- leurs caractéristiques physicochimiques
- leur liaison aux protéines plasmatiques
- leur liaison aux protéines tissulaires
- la perfusion tissulaire
Caractéristiques physicochimiques du médicament
- la vitesse et l’étendue de la distribution d’un médicament dans l’organisme dépendent de son poids moléculaire, de sa liposolubilité et de son rapport ionisé sur non ionisé à pH 7.4
- un médicament avec un grand poids moléculaire, une liposolubilité réduite et un rapport ionisé sur non ionisé élevé aura de la difficulté à diffuser à travers les membranes cellulairesà
- en conséquence, sa distribution sera limitée et hautement dépendante des transporteurs membranaires d’entrée (OATP, OCT, etc.) ou de rejet (MDR1 et autres)
Liaison aux protéines plasmiques
- lorsqu’un médicament entre dans le sang, il entre en contact avec des protéines plasmatiques (PP), auxquelles il se fixe en établissant un équilibre réversible entre la concentration de médicament libre ou non-fixé (M) et la concentration de médicament fixé (M-PP)
- la liaison d’un médicament aux protéines plasmatiques est gouvernée par l’affinité de la liaison représentée par la constante d’affinité KAP et le nombre de sites de liaison par mole de protéine (n)
- chaque molécule d’albumine possède deux sites de liaison
- pour la grande majorité des médicaments, la concentration plasmatique totale requise pour produire un effet clinique, est largement inférieure à la capacité de l’albumine plasmique de se lier avec un médicament
- aux doses thérapeutiques usuelles, les sites de liaison sont donc loin d’être saturés
- dans ces conditions, la liaison est indépendante de la concentration du médicament. Il existe cependant des médicaments qui exercent leur effet à des concentrations plasmatiques qui approchent le point de saturation de la liaison aux protéines
- ceci signifie qu’un ajout de médicament dans le plasma, augmentera la concentration libre du médicament de façon disproportionnée
- doubler la dose d’un tel médicament pourra plus que doubler sa fraction libre, qui est la portion pharmacologiquement active
Médicament libre, lié et fraction libre
- il faut distinguer entre les concentrations du médicament libre (M) et fixé (M-PP) qui varient en fonction du temps et la fraction libre du médicament [fp = M/(M + M-PP)] qui est une constante indépendante des variations de concentrations plasmatiques du médicament
Médicaments acides vs. basiques
- les médicaments acides (antidiabétiques oraux, anticoagulants, diurétiques, anticonvulsivants, anti-inflammatoires non-stéroïdiens et certains antibiotiques) se lient préférentiellement à l’albumine plasmatique qui a un poids moléculaire de 69 000 daltons
- les médicaments basiques (β-bloqueurs, bloqueurs des canaux calciques, certains anti-arythmiques, morphine, salbutamol et certains antidépresseurs) se fixent surtout à l’α1-glycoprotéine acide qui a un poids moléculaire de 40 000 daltons
Compétition entre les médicaments
- les sites de liaison de l’albumine plasmatique peuvent lier différents médicaments, ce qui implique qu’une compétition puisse exister entre eux
- si deux médicaments (A et B) compétitionnent de cette façon, l’administration de B pourra réduire la liaison et ainsi augmenter le fraction libre de A
- pour ce faire, B doit occuper une proportion significative de sites de liaison
- peu de médicaments utilisés en clinique affecte la liaison des autres médicaments parce qu’ils occupent, à des concentrations plasmatiques thérapeutiques, seulement une faible proportion des sites disponibles (exception=sulfamides)
- si le Vd est grand, le médicament déplacé de l’albumine se distribue en périphérie et le changement de la concentration plasmatique du médicament libre n’est pas significatif
- si Vd est petit, le médicament déplacé de l’albumine ne se déplace pas vraiment vers les tissus et l’augmentation de la fraction libre du médicament déplacé dans le plasma sera beaucoup plus significative
- si l’index thérapeutique de ce médicament est faible, cette interaction peut avoir des conséquences cliniques importantes
Restrictions passage des protéines
- le haut poids moléculaire des protéines restreint leur passage au travers les capillaires et leur faible liposolubilité prévient leur passage intracellulaire
- les médicaments qui leur sont liés sont également limités
- la liaison aux protéines plasmatiques avec une affinité (KAP) élevée peut être un facteur limitant la distribution d’un médicament dans l’organisme
Liaison aux protéines tissulaires
- le médicament libre dans le sang (M) diffuse vers l’espace interstitiel et il est exposé à des protéines tissulaires (PT) auxquelles il peut se fixer (MT-PT) en fonction d’une constante d’affinité KAT
Liaison aux protéines cellulaires : 3 équilibres
- un dans le sang entre M et M-PP modulé par l’affinité KAP
- un deuxième entre le médicament libre dans le sang M et le médicament libre dans les tissus MT modulé par le gradient de concentration
- un troisième entre MT et MT-PT modulé par l’affinité KAT
Constante d’affinité KAP est plus grande que la constante d’affinité KAT
- grande partie de la dose du médicament reste dans le sang et le volume de distribution est petit
- un changement de la concentration libre dans le sang M entraîne de grandes répercussions sur la cinétique et la dynamique de ces médicaments
Exemples de médicaments fortement fixés aux protéines plasmiques et avec un Vd petit
- les anticonvulsivants, les antidiabétiques oraux, les anticoagulants, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les diurétiques et certains antibiotiques
Constante d’affinité KAT est plus élevée que la constante KAP
- médicament se fixe grandement aux protéines tissulaires, les concentrations dans le sang M sont petites et le Vd sera grand
- lorsqu’un médicament est hautement fixé aux protéines plasmatiques en raison d’une affinité KAP élevée mais que l’affinité des protéines tissulaires est encore plus grande, le médicament se fixe de préférence aux protéines tissulaires
- ceci explique pourquoi un médicament qui est grandement fixé aux protéines plasmatiques peut également avoir un grand Vd, si KAT»_space; KAP