D. THEORIES DU DEV. DE LA COMM. & DU LANGAGE Flashcards
D. Les théories du développement de la communication et du langage
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Après avoir présenté les faits, c’est-à-dire les étapes de l’acquisition du langage sous ses différents aspects, il est nécessaire d’expliquer ces faits. Pour expliquer l’acquisition du langage, les théories mettent l’accent sur les spécificités humaines […] ou […], sur [l’…] de l’individu, sur la […] comme résultante des spécificités biologiques humaines et de l’activité de l’individu et sur les [… …].
Les points de vue sont de moins en moins […] et exprimés plutôt en termes de […] que de cause unique.
Après avoir présenté les faits, c’est-à-dire les étapes de l’acquisition du langage sous ses différents aspects, il est nécessaire d’expliquer ces faits. Pour expliquer l’acquisition du langage, les théories mettent l’accent sur les spécificités humaines [biologiques] ou [cognitives], sur [l’expérience] de l’individu, sur la [cognition] comme résultante des spécificités biologiques humaines et de l’activité de l’individu et sur les [interactions sociales].
Les points de vue sont de moins en moins [dogmatiques] et exprimés plutôt en termes de [priorités] que de cause unique.
I. Les bases biologiques du langage
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Les relations entre cerveau et langage sont complexes : il est établi que des lésions cérébrales provoquent des troubles du langage, mais il existe aussi des troubles du langage sans [… … …].
Les relations entre cerveau et langage sont complexes : il est établi que des lésions cérébrales provoquent des troubles du langage, mais il existe aussi des troubles du langage sans [lésions cérébrales avérées].
I. Les bases biologiques du langage
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En lien avec la maturation progressive du cerveau, il existe une période critique d’acquisition du langage qui se situe avant l’âge de 12 ans.
VRAI OU FAUX ?
VRAI
I. Les bases biologiques du langage
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Pourquoi s’est-on interrogé sur la capacité des singes à apprendre un langage humain ?
Parce qu’ils représentent une base biologique différente de celle des êtres humains tout en étant les plus proches de l’homme dans le règne animal.
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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La preuve d’une localisation du langage dans le cerveau a été constatée pour la première fois par le chirurgien [… …] en [1…]. On a pu définir plusieurs types d’aphasies correspondant à des troubles différents du langage associés à des lésions bien précises de l’hémisphère [droit?/gauche?]
La preuve d’une localisation du langage dans le cerveau a été constatée pour la première fois par le chirurgien [Paul Broca] en [1861]. On a pu définir plusieurs types d’aphasies correspondant à des troubles différents du langage associés à des lésions bien précises de l’hémisphère [gauche] (cf. Chapitre de Nicole Fiori, « Les bases neurophysiologiques du fonctionnement cognitif »).
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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Des études récentes suggèrent que l’hémisphère droit joue aussi un rôle important, notamment en cas de lésion. Expliquez.
L’hémisphère droit joue aussi un rôle important, notamment en cas de lésion car il peut dans une certaine mesure compenser les déficiences du cerveau gauche. De plus, son rôle est crucial pour la production et la compréhension du langage en contexte : actes de langage, langage non littéral et conversation (Dardier, 2004).
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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Pourquoi est-il important de souligner qu’il existe des difficultés de la compréhension et de la production du langage sans lésion avérée ?
Ces troubles du développement du langage sont regroupés en langue française, sous le terme de dysphasies (ou Spécific Language Impairement en langue anglaise). Ils concernent principalement la phonologie et la morphosyntaxe, mais aussi la sémantique et la pragmatique, alors que les composantes cognitives et l’intelligence sont intactes. On note un retard dans l’apparition du langage et un développement très lent de celui-ci. Ce trouble touche davantage les garçons que les filles.
»> Pour une présentation des études francophones, on peut se référer à Piérart (2004, 2005).
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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Le langage peut être plus difficile voire impossible à acquérir dans certains cas particuliers. Expliquez.
Le langage est beaucoup plus difficile à acquérir, voire impossible dans certains cas particuliers, après la puberté : les premières années de la vie constituent une période critique pour cette acquisition (Lenneberg, 1967).
◽️ Le cas de « l’enfant sauvage » Victor de l’Aveyron étudié par Itard dans les premières années du XIXe siècle (Itard, 1801 ; voir aussi Malson, 1964) constitue la référence dans le domaine. L’enfant probablement abandonné à un très jeune âge a vécu sans environnement humain pendant plusieurs années et donc sans environnement linguiste. Recueilli vers l’âge de 12 ans, Victor a appris à produire certains sons et à utiliser correctement quelques mots ; cependant sa maîtrise du langage est restée très peu élaborée et incomplète. ◽️ D’autres cas d’enfants analogues à celui de Victor ou n’ayant pas été initialement éduqués dans des conditions habituelles de socialisation (Genie aux États-Unis, cf. Crystal, 1997) ont aussi échoué dans leur tentative d’acquisition du langage même avec un environnement éducatif renforcé. Ces cas particuliers ont été beaucoup discutés dans la mesure où il est impossible de savoir si ces enfants présentaient ou non dès la naissance un déficit particulier ou un retard mental.
◽️ D’autres approches fournissent des preuves plus solides à propos d’une période critique pour l’acquisition. C’est le cas de l’étude des lésions du cerveau à différents âges. On constate que si la lésion intervient à l’âge adulte, la récupération est beaucoup plus difficile que si la lésion se produit plus précocement. Dans ce dernier cas, d’autres aires du cerveau prennent le relais. Avec l’aide des méthodes d’imagerie cérébrale, on peut aussi montrer que dans le cas de l’apprentissage d’une seconde langue, ce ne sont pas les mêmes aires du cerveau qui sont sollicitées en fonction de la période de l’apprentissage : après quatre ans l’hémisphère gauche est moins sollicité. Toutes les connexions entre les neurones du cerveau ne sont pas réalisées à la naissance, mais se constituent progressivement dans les premières années donc, en cas de lésions précoces, de nouvelles aires du cerveau peuvent prendre le relais grâce à l’apport de nouvelles connexions entre les neurones. Par contre, à l’âge adulte lorsque les connexions sont constituées, il est beaucoup plus difficile, voire impossible, d’en créer des nouvelles. La plasticité du cerveau est plus importante pendant la période critique.
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
b. L’apprentissage du langage par les singes
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Si nous savons dater avec précision l’apparition de l’écriture en Mésopotamie et en Égypte vers 3300-3100 av. Jésus-Christ, nous ignorons tout de l’apparition du langage oral chez l’homme.
Quelle hypothèse peut-on faire ?
On peut faire l’hypothèse que cette apparition pourrait remonter au moins à 100 000 ans av. Jésus-Christ : en effet, la fabrication d’outils relativement complexes est beaucoup plus ancienne et suppose déjà des capacités cognitives et symboliques importantes pour être réalisée.
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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Seuls les êtres humains possèdent le langage […] ; on ne trouve pas à l’état naturel cette capacité chez les animaux. Les singes sont, sur le plan biologique, les animaux les plus proches de l’homme et on a tenté depuis le début du [..e siècle] de leur faire apprendre le langage humain.
Seuls les êtres humains possèdent le langage [articulé] ; on ne trouve pas à l’état naturel cette capacité chez les animaux. Les singes sont, sur le plan biologique, les animaux les plus proches de l’homme et on a tenté depuis le début du [XXe siècle] de leur faire apprendre le langage humain.
I. Les bases biologiques du langage
a. Les relations entre cerveau et langage
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Les premiers essais pour faire apprendre le langage oral à des chimpanzés (Yerkes et Learned, 1925) furent un échec total. Expliquez.
Les chimpanzés n’ont pas la même configuration du palais et du système de cordes vocales que l’homme. Ils n’ont pas non plus le contrôle des lèvres et de la langue pour produire les sons qui caractérisent le langage oral. Puisque les singes ne pouvaient produire les mêmes sons que l’homme, dans les années 1960, Béatrice et Roger Gardner eurent l’idée de faire apprendre à une jeune guenon appelée Washoe la langue des signes, utilisée par les sourds (Gardner, 1969). Cette langue est réalisée essentiellement avec l’aide des mains, des doigts et des bras. Les capacités motrices des chimpanzés étant bien développées, ce choix présentait un certain nombre d’avantages. Washoe commença à apprendre la langue des signes américaine (ASL) à partir de un an. À l’âge de 4 ans, Washoe disposait d’un vocabulaire de plus d’une centaine de signes. Comme les enfants, elle a d’abord utiliser des mots simples, la combinaison de deux gestes est venu au bout de 10 mois après le début de l’apprentissage, c’est-à-dire entre 18 et 24 mois. Elle a construit des phrases de deux mots comme « Washoe désolée », « plus fruit », « donne fleurs », « Roger chatouiller », et aussi des phrases avec plusieurs mots comme « tu chatouilles moi ». Elle pouvait poser des questions et y répondre et faire des assertions simples. Comme les jeunes enfants elle faisait des surextensions et des sous-extensions, elle pouvait aussi par exemple utiliser le verbe ouvrir pour dire « ouvrir la boîte », mais aussi « ouvrir le robinet » pour demander à boire. La comparaison de Washoe avec les jeunes enfants ne peut se faire que par comparaison avec des jeunes sourds qui apprennent aussi la langue des signes. Les enfants sont plus rapides et si les acquisitions de Washoe ne sont pas négligeables, elles ne correspondent qu’à une maîtrise très limitée de la langue des signes. Les expériences se sont poursuivies en pointant la question de l’acquisition d’un langage arbitraire (ce qui n’est pas totalement le cas de la langue des signes) et en étant très vigilant sur les questions de méthodologie. Premack (1976) a appris à lire et à écrire à un chimpanzé femelle (Sarah) avec des plaquettes de plastique de forme, de taille, de texture et de couleurs différentes. Chaque plaquette représente un objet, un verbe ou un attribut : ainsi une plaquette triangulaire bleue représente une pomme, etc. Sarah apprit à produire et à comprendre des phrases complexes comme « Sarah met la banane dans le panier et la pomme dans l’assiette ». D’autres tentatives avec un gorille et avec un orang-outan ont été entreprises toujours avec des succès limités. Savage-Rumbaugh (1990) a utilisé un clavier spécial : un écran d’ordinateur tactile sur lequel il y a des cases correspondant à des symboles. Chaque symbole correspond à un mot.
Savage-Rumbaugh enseigna à un bonobo, chimpanzé pygmée nommé Kanzi, à utiliser ce dispositif pour communiquer avec l’homme. Kanzi a montré qu’il était capable de produire et de comprendre des phrases comme « va dans le réfrigérateur prendre une tomate », « Kanzi, s’il te plaît porte la boisson fraîche à Penny », « je cache une surprise dans ma chaussure ». Greenfield et Savage-Rumbaugh (1993) ont mis en évidence que des bonobos élevés de la même façon que Kanzi utilisent les répétitions dans les dialogues de la même façon que les jeunes enfants.
Ces tentatives, jamais pleinement réussies, pour faire apprendre un langage humain aux singes renforce l’idée que l’existence du langage est liée aux particularités biologiques des êtres humains. La nature du langage humain est très complexe et le résultat d’une très lente évolution. Cependant, il est important de noter que ces tentatives ne correspondent pas non plus à un échec : Washoe, Sara et Kanzi ont atteint des niveaux linguistiques analogues à ceux d’enfants de 3 à 5 ans en fonction des indices considérés. Êtres humains et singes peuvent donc partager un code et établir une communication dans une situation sociale.
II. La perspective béhavioriste
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Les découvertes de Pavlov au début du XXe siècle concernant les réflexes conditionnés chez l’animal ont eu une profonde influence sur les théories de l’apprentissage d’une façon générale, mais aussi sur les théories de l’apprentissage du langage chez l’enfant. Expliquez.
Pour les béhavioristes, dont les théories sont profondément inspirées par les études des réflexes conditionnés, l’explication des comportements langagiers (réponses) doit se faire à partir des conditions environnementales observables (stimuli) sans passer par les processus mentaux internes qui ne sont pas accessibles à l’observation. Les béhavioristes ne nient pas l’existence de mécanismes mentaux, mais la possibilité de les étudier directement. Il faut dire que les recherches réalisées à la fin du XIXe siècle pour expliquer les processus mentaux complexes (par l’introspection) furent plutôt un échec, alors que les découvertes de Pavlov eurent un grand impact pour les théories de l’apprentissage. D’autre part, les béhavioristes ne considèrent pas le langage comme une capacité de nature différente d’autres aptitudes humaines ou animales. Suivant cette perspective le langage est acquis à partir de trois mécanismes (Le Ny, 1961).
II. La perspective béhavioriste
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Le conditionnement classique : par exemple le mot « lait » peut-être appris de la façon suivante. Le lait, [… …], donné à un enfant qui a faim, provoque une réponse […] qui constitue la réponse […]. La mère en prononçant le mot « lait » devient [… …]. Avec les […], l’enfant […] le mot « lait » et le référent correspondant.
Le conditionnement classique : par exemple le mot « lait » peut-être appris de la façon suivante. Le lait, [stimulus inconditionnel], donné à un enfant qui a faim provoque une réponse [physiologique] qui constitue la réponse [inconditionnelle]. La mère en prononçant le mot « lait » devient [stimulus conditionnel]. Avec les [répétitions], l’enfant [associe] le mot « lait » et le référent correspondant.
II. La perspective béhavioriste
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Le conditionnement opérant : il permet d’expliquer selon les béhavioristes la production du langage. Expliquez.
Lorsque le bébé produit des sons, ceux-ci se rapprochent plus ou moins des mots de sa langue : quand il prononce les sons les plus proches de sa langue son comportement est récompensé. Les parents et la mère tout particulièrement vont renforcer les sons qui sont les plus proches des mots par des sourires, des caresses, en répétant le mot de l’enfant.
Ainsi les comportements qui sont récompensés tendent à être répétés.
D’autres au contraire ne seront pas encouragés, mais plutôt sanctionnés, refusés.
-> Par récompense et sanction, on facilite certains apprentissages et on en inhibe d’autres.
II. La perspective béhavioriste
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L’imitation : quelques béhavioristes expliquent l’acquisition du langage par l’imitation. Expliquez.
Dans les situations avec des livres d’images par exemple, la mère tout en montrant une image va prononcer le mot correspondant et l’enfant aura tendance à imiter la prononciation de la mère. La production de l’enfant va être renforcée de la même manière que pour le conditionnement précédent par une récompense si le mot est bien prononcé.
Les parents dans nos sociétés sont très proches des enfants et à chaque instant prêts à corriger les erreurs, à préciser ce qu’il faut dire et ne pas dire.
-> L’enfant va donc par l’imitation, le conditionnement et les récompenses, acquérir petit à petit toute la complexité du langage.
II. La perspective béhavioriste
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Quelles critiques peut-on faire contre la perspective béhavioriste ?
En fait, les béhavioristes se sont essentiellement intéressés aux processus d’apprentissage, de mémorisation et d’oubli d’une manière générale dans des situations expérimentales de laboratoire bien contrôlées, plutôt qu’au développement,du langage chez l’enfant dans des situations naturelles. Les situations d’apprentissage et de mémorisation ont été construites le plus souvent avec du matériel sans signification (syllabes sans signification) qui ne pouvait en aucun cas apporter une véritable explication à l’acquisition complexe du langage. Miller (1965) avait souligné que le nombre de phrases possibles dans le langage est infini et qu’il est impossible de les acquérir à partir des lois de l’association dans l’environnement quotidien.
Mais la critique la plus radicale contre la perspective béhavioriste allait venir du linguiste Noam Chomsky à l’origine d’une nouvelle approche nativiste.
III. La perspective linguistique nativiste
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À partir de la théorie de Chomsky (1957 ; 1981), quelle hypothèse fait McNeill (1970) ?
À partir de la théorie de Chomsky (1957 ; 1981), McNeill (1970) fait l’hypothèse que les règles de l’organisation de la grammaire sont trop complexes pour être apprises directement ou découvertes simplement par le jeune enfant ; la structure de la grammaire est indépendante de son utilisation. La grammaire est constituée d’un ensemble fini de règles, partagé par les locuteurs d’une même langue, qui permet de générer un nombre infini de phrases correctes. La grammaire n’est pas apprise par l’enfant, elle est inscrite dans son potentiel génétique, elle est innée (perspective nativiste). Elle est générative dans la mesure où elle permet de créer une infinité de phrases grammaticalement bien construites : en utilisant les règles grammaticales de sa langue on peut produire et comprendre des phrases jamais rencontrées antérieurement.
III. La perspective linguistique nativiste
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Chomsky prend soin de distinguer les potentialités […] du locuteur constituées par les […] de la grammaire qui lui permettent de construire [l’… des … … …] ([la …]), de ce qu’il produit réellement ([la …]). La langue est une grammaire dont la théorie fournit un [… …]. L’apprentissage du langage par l’enfant correspond à [l’…] de cette grammaire.
Chomsky prend soin de distinguer les potentialités [innées] du locuteur constituées par les [règles] de la grammaire qui lui permettent de construire [l’ensemble des phrases correctes possibles] ([la compétence]), de ce qu’il produit réellement ([la performance]). La langue est une grammaire dont la théorie fournit un [modèle formel]. L’apprentissage du langage par l’enfant correspond à [l’apprentissage] de cette grammaire.