Cours 9 - Prise De Décision, Biais Et Failles Flashcards

1
Q

Quels experts peuvent être sujets à des biais ?

A

Peuvent être de tout type !
Tous les acteurs possibles de l’enquête ou du système judiciaire, ex : juge, intervenant de la DPJ, policiers, experts criminalistiques, etc.

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Q

Quelle est la définition d’un biais ?

A

= Une inclination, une déviation ou un préjugé systématique qui influence la perception, le jugement ou le comportement d’une personne, souvent de manière inconsciente
- Jugements, valeurs, façon dont le cerveau fonctionne (encodage, mémoire, évaluation de la crédibilité)
- Influence la façon dont on réagit, dont on comprend la situation et les perceptions que l’on a des gens
- Processus implicite = On n’en a pas conscience et ça a lieu sans qu’on s’en rende compte. Vient avec ses limites : plus difficiles à changer et à moduler

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3
Q

Quel est l’impact des biais ?

A
  • Pas limité à l’interprétation des preuves par les experts = peut arriver à toutes les étapes de différentes façons
  • Nature et façon dont les preuves sont amassées (ex : endroits où les preuves sont récupérées par des experts que d’autres auraient ignoré)
  • Façon dont l’enquête se déroule et est menée, et par qui elle est menée
  • 8 différentes sources d’informations biaisées
    == important de reconnaître ces biais
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4
Q

Quelles sont les “8 different sources of biasing information” de Dror (2020) ?

A

Case specific
1. Data
2. Reference materials
3. Contextual information
Environment, culture and experience
4. Base rate
5. Organizational factors
6. Education and training
7. Personal factors
Human nature
8. Human and cognitive factors, and the brain

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5
Q

Quels sont les facteurs liés au cas spécifique et à l’analyse tirés de Dror ?

A
  1. Données et matériel de référence
  2. Informations contextuelles
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6
Q

Expliquez le facteur des données et du matériel de référence

A

La façon dont les données sont collectées (ex : ADN et scène contaminés, suspect cible)
Ex : Un policier qui pense que la personne qui sort en premier dans l’enquête est probablement le coupable, en fonction de son expérience (raccourci mental)
Ex : Ne pas réaliser que les preuves collectées peuvent provenir d’une scène contaminée

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7
Q

Expliquez le facteur des informations contextuelles

A

Les détails entourant le cas qui influencent la perception/l’interprétation (ex : le casier judiciaire, déclaration de la victime)
Parallèle avec les biais et la contamination possible de la mémoire et du témoignage
Ex : Les enquêteurs se font dire que le suspect a un casier judiciaire et ont alors une vision teintée par l’impression que le suspect doit avoir un casier judiciaire
Ex : Après la lecture de la déclaration de la victime, les enquêteurs ont en tête les conséquences de l’acte sur elle et les caractéristiques du suspect décrites qui influencent leur impression du suspect

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8
Q

Quels sont les facteurs de biais propres à l’analyse et au travail de l’expert tirés de Dror ?

A
  1. Les expériences passées et taux de base
  2. Facteurs organisationnels
  3. Formation et éducation
  4. Facteurs personnels
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9
Q

Expliquez le facteur des expériences passées et du taux de base

A

Connaissances préalables et expériences antérieures (ex : empreinte partielle = identification du suspect, agresseur = majoritairement quelqu’un de connu de la victime)
L’influence des connaissances sur les raccourcis mentaux

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10
Q

Expliquez les facteurs organisationnels

A

Politiques, cultures, attentes organisationnelles (ex : affaire très médiatisée, chaîne de commande, interprétation de la partie qui requiert les services)
Il y a des organisations plus reliées aux politiques ministérielles que d’autres
Pressions et attentes dans les corps policiers de rapidité et d’efficacité = encore plus de raccourcis et d’enquêtes portées vers la logique

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11
Q

Expliquez le facteur de la formation et de l’éducation

A

Type et qualité de la formation reçue (ex : années d’expériences, types d’emploi)
Everson & Sandoval (2011) : Influence de l’emploi sur l’opinion critique d’un cas d’abus sexuel d’enfants = les intervenants de la protection de la DPJ sont plus septiques de la véracité des propos de l’enfant, alors que les défenseurs des droits des victimes sont plus favorables à la crédibilité

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12
Q

Expliquez les facteurs de biais personnels

A

Croyances personnelles, personnalité, motivations, émotions, stress (ex : crime grave qui “marque”, genre de l’enquêteur)
Baldwin et al., 2022 : Études sur l’influence du stress sur la prise de décision des patrouilleurs = Capacités de prendre des décisions rationnelles et objectives est affectée par un plus grand niveau de stress, le stress teinte la façon dont le cerveau fonctionne et interprète des situations + grande possibilité d’erreur de jugement ou de biais cognitit

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13
Q

Quels sont les facteurs reliés à l’architecture cognitive et à la nature humaine tirés de Dror ?

A
  1. Raccourcis mentaux
  2. Erreurs cognitives et de raisonnement
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14
Q

Expliquez le facteur des raccourcis mentaux

A

Simplification de la prise de décision (aveuglement non intentionnel)
Influence du trauma dans l’encodage des éléments centraux ou périphériques : il yna des choses qui se passent dont on ne sera jamais conscients, parce que notre attention n’y était pas centrée alors que d’autres éléments un peu inusités seront ancrés dans notre mémoire pour des raisons particulières
Aveuglement non intentionnel : Tellement d’informations à traiter dans la scène ou dans l’environnement et donc le cerveau se concentré sur certains éléments en faisant abstraction d’autres

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15
Q

Expliquez le facteur des erreurs cognitives/de raisonnement

A

Mauvaise interprétation des données

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16
Q

Nommez les cinq biais cognitifs

A
  1. Vision tunnel
  2. Biais de confirmation
  3. Biais d’ancrage
  4. Biais d’attribution
  5. Effet de halo
17
Q

Expliquez le biais cognitif de la vision tunnel

A

Se concentrer rapidement et exclusivement sur un aspect ou une théorie (focalisation)
À partir de cette interprétation, on ignore d’autres preuves (liens avec le biais de confirmation même si les deux peuvent exister séparément)

18
Q

Expliquez le biais de confirmation

A

Ignorer les preuves contraires, tendance à rechercher les informations qui confirment les croyances (ignorance des preuves qui ne vont pas dans la direction que l’on recherche)

19
Q

Expliquez le biais d’ancrage

A

Se baser de façon trop importante sur la 1re information reçue (ex : la première impression d’une personne/situation est la plus importante)
Notre première impression teinte notre interprétation

20
Q

Expliquez le biais d’attribution

A

Tendance à surestimer les facteurs internes (de la personne, ex : sa personnalité) et à sous-estimer les facteurs externes pour expliquer le comportement des autres
Quand c’est pour nous, on a tendance à faire le contraire : on justifie facilement nos comportements par les facteurs externes plutôt que les nôtres)
Mécanisme de défense = moins confrontant
Ex : une personne qui dépasse toute une file d’attente est automatiquement une mauvaise personne

21
Q

Expliquez l’effet du halo

A

Attribuer des caractéristiques positives/négatives sur la base d’une seule qualité perçue
Ex : avoir un casier judiciaire rend une personne mauvaise, ouvrir la porte à une personne âgée rend une personne très empathique

22
Q

Nommez les 4 erreurs de jugement (un peu plus conscientes)

A
  1. Liée au statut ou à l’autorité
  2. Groupthink
  3. De type cause-effet
  4. Contextuelle
23
Q

Expliquez l’erreur de jugement liée à l’autorité ou au statut

A

Accorder plus de crédibilité ou de poids aux hypothèses formulées par des figures d’autorité
Ex : la personne à la télévision à plus de notoriété que la chercheuse régulière qui essaye de la remettre en question
Informations données par le juge vs. informations données par ma mère
Dans certains cas, c’est vrai, mais dans d’autres ça ne l’est pas et on priorise des informations erronées

24
Q

Expliquez l’erreur de pensée de groupthink

A

Adopter une conclusion ou une théorie simplement parce qu’elle est partagée par la majorité d’un groupe d’enquêteurs
Fait alors en sorte que l’on ne regarde même pas ailleurs, parce qu’on choisit ses batailles et qu’on ne veut pas être la seule personne qui s’obstine
Involontairement, on accorde plus de rationalité à la vision dominante

25
Q

Expliquez l’erreur de jugement de type cause-effet

A

Confondre corrélation et causalité (ex : quand il se mange plus de crème glacée, il y a aussi plus de noyades)

26
Q

Expliquez l’erreur de pensée contextuelle

A

Être influencé par des informations contextuelles qui ne sont pas directement liées aux preuves (ex : voir les photos du crime et tenir pour acquis que parce que le crime est tellement grave, la personne est forcément agressive)

27
Q

Quelles sont les mesures que l’on peut prendre pour réduire ces biais ?

A
  1. Formation = Sensibiliser les enquêteurs aux biais cognitifs et leur impact sur les décisions
  2. Procédures standardisées = Imposer des protocoles pour réduire l’influence des jugements personnels (ex : principes Mendez, NICHD)
  3. Approches en double aveugle = Limiter l’accès aux informations contextuelles inutiles lors de l’analyse des preuves
  4. Analyse indépendante = Faire vérifier les conclusions par un autre enquêteur/une autre équipe
28
Q

Quelles sont les trois étapes clés (phase) dans une enquête criminelle (Rossmo, 2020) ?

A
  1. Preuve : collecte, évaluation et analyse
  2. Suspects : générer (dossiers, public), prioriser (descriptions, comportements, lieux), évaluer (motif, moyen, opportunité)
  3. Contrevenant : témoin, confession, preuve matérielle
29
Q

Quels sont les facteurs utilisés pour déterminer l’importance de la preuve dans l’enquête (Rossmo, 2020) ?

A
  • Pertinence : Poids + Probabilité (que ce soit une bonne preuve)
  • Fiabilité : Véracité - Crédibilité
  • Indépendance : Objectivité + Intégrité
    Pour qu’une preuve soit considérée “bonne” et limitant les failles et les dérives, ces trois caractéristiques doivent être en schéma pour qu’aucune ne soit laissée de côté
30
Q

Expliquez ce qu’est la pertinence de la preuve

A

Capacité de la preuve à soutenir la culpabilité d’un suspect ou à renforcer une théorie spécifique concernant le crime
“la correspondance parfaite d’un suspect à une preuve n’a de poids que si la preuve est rare dans la population générale” : Probabilités de culpabilité vs. probabilités d’innocence
Donner plus de poids aux preuves singulières qu’aux preuves généralisables

31
Q

Expliquez ce qu’est la fiabilité de la preuve

A

Crédibilité et authenticité de la preuve : Analyse et compréhension de l’authenticité de la preuve (donnée par un délateur vs. Appuyée par plusieurs personnes)

32
Q

Expliquez ce qu’est l’indépendance de la preuve

A

Les preuves indirectes n’apportent rien de nouveau à une enquête (ex : preuves circonstancielles)

33
Q

Quelle est la définition des erreurs judiciaires ?

A

Le processus judiciaire échoue à rendre une justice équitable ou exacte = erreur de droit et de procédure

34
Q

Quelle est la définition d’une condamnation à tort ?

A

Personne jugée coupable d’un crime qu’elle n’a pas commis = erreur de culpabilité
Toutes les condamnations à tort sont des erreurs judiciaires, mais toutes les erreurs judiciaires ne sont pas des condamnations à tort

35
Q

Quelles sont les statistiques liées aux condamnations à tort ?

A

EU : Env. 1% de toutes les condamnations pour infractions graves sont des condamnations à tort
Can : On ne sait pas. 83 cas ont fait appel à l’art. du CC pour erreur judiciaire (condamnations à tort), majoritairement des hommes entre 18 et 39 ans

36
Q

Quelles sont les principaux facteurs d’explication de condamnations à tort de leur prévalence ?

A
  • Faux témoignages ou identification erronées (60-75%)
  • Erreurs scientifiques et preuves médico-légales non fiables (40-50%)
    Ex : Cas Dr. Smith
  • Biais et erreurs des enquêteurs/procureurs (30-40%)
  • Faux aveux ou confessions forcées (25-30%)
  • Défense inadéquate ou inefficace (20-25%)
  • Biais systémique et discrimination (15-20%)
  • Témoignages d’informations peu fiables (15-20%)
  • Preuves circonstancielles insuffisantes ou mal interprétées (10-20%)
37
Q

Quels sont les différents types de fausse confession (Kassin) ?

A
  • Volontaire : la personne dit elle-même que c’est elle qui l’a fait alors que les preuves disent le contraire
  • Par persuasion : à force de se faire presser, la personne finit par changer sa version et se reconnaître coupable alors que c’est faux
  • Internalisée : La personne est tellement vulnérable ou suggestible qu’elle finit par douter elle-même de son innocence parce qu’elle croit que les gens qui le lui disent ont raison