Cours 8: Perception et action Flashcards
Pourquoi la perception n’est pas considérée comme un processus passif?
Parce qu’elle implique une recherche active d’information de la part de l’observateur, comme des mouvements oculaires ou une attention dirigée. Contrairement à l’idée d’un observateur passif, la perception nécessite une action pour explorer et sélectionner l’information pertinente.
Qu’est-ce que la boucle perception-action et comment fonctionne-t-elle?
l’interaction entre perception et action dans la vie quotidienne forme une boucle constante où la perception guide le comportement (ex. attraper un objet) et le comportement modifie les informations perçues (ex. le mouvement génère un flux optique). Ce flux fournit à son tour de nouvelles informations qui ajustent nos actions.
C’est donc un circuit en boucle fermée où :
L’information perceptive guide le comportement
Le comportement génère une nouvelle information perceptive
Cette nouvelle perception ajuste le comportement à venir
Ce cycle se répète continuellement dans nos activités.
Le schéma montre une relation cyclique entre :
Mouvement → crée un flux perceptif
Flux perceptif → informe le mouvement suivant
Conclusion
La perception et l’action sont indissociables : notre comportement est influencé par nos perceptions, et en retour, nos actions modifient ce que nous percevons.
Qu’est-ce que le flux optique et quel est son rôle?
Le flux optique est une modification du champ visuel causée par notre mouvement (comme la marche). Il contient des informations cruciales pour ajuster notre locomotion et naviguer efficacement dans l’environnement.
Quelle est l’idée centrale de l’approche écologique de la perception?
Que la perception est directement liée à l’activité de l’observateur dans son environnement et qu’elle ne nécessite pas de traitement cognitif complexe : l’information pertinente est disponible directement dans l’environnement.
Développée dans les années 1950 par James J. Gibson
Quelle distinction l’approche écologique établit-elle entre deux types d’informations (rétinienne et environnementales)
Information rétinienne : image du monde extérieur projetée sur la rétine, point de départ du traitement perceptif classique.
Information environnementale : données directement accessibles dans l’environnement, perçues sans calculs internes.
Gibson (approche écologique) rejette l’idée que la perception nécessite des calculs internes complexes.
Comment l’approche écologique explique-t-elle la constance de taille?
Elle affirme que la constance de taille provient de relations stables dans l’environnement, comme le nombre d’éléments quadrillés couverts par la base d’un objet, sans qu’il soit nécessaire d’estimer la distance ou la taille rétinienne.
Quand un objet s’éloigne, son image rétinienne diminue → Comment sait-on qu’il ne change pas de taille ? Quelle est la différence entre l’explication classique et l’explication écologique de la constance de taille?
L’explication classique (information rétinienne) combine la taille de l’image rétinienne et la distance perçue pour estimer la taille réelle.
* en s’éloignant, l’image projetée sur la rétine devient plus petite.
L’explication écologique se base uniquement sur les indices directement disponibles dans l’environnement sans traitement cognitif.
Ex : Sur une surface quadrillée, le nombre de carrés couverts par la base d’un cylindre suffit à indiquer sa taille réelle.
Aucune transformation cognitive n’est nécessaire, car l’information pertinente est directement accessible.
* : Information environnementale
Montre que le nombre de carrés recouverts reste le même, expliquant ainsi la constance de taille sans calculs internes.
Quelle est la principale critique de l’approche écologique?
Elle ne peut pas expliquer tous les phénomènes perceptifs, comme les illusions visuelles, qui révèlent des traitements cognitifs internes.
Ex : Certaines illusions visuelles montrent que notre cerveau traite l’information de manière plus complexe que ce que Gibson proposait.
Malgré cela, elle a eu un impact durable en soulignant l’importance des indices environnementaux pour guider l’action.
Quelle est la constance de taille selon l’information rétinienne vs environnementale?
Constance de taille
Selon l’information rétinienne: taille de l’image rétinienne * distance perçue
Selon l’information environnementale: nombre d’éléments du quadrillé couverts par la base du cylindre
Comment l’approche écologique explique la perception?
Pour l’approche écologique, la perception est immédiate et directe.
L’information pertinente est déjà structurée dans l’environnement, donc pas besoin d’un traitement cognitif complexe.
Ex : Dès que l’œil voit la relation entre un objet et son environnement (ex : cylindre sur un quadrillage), la perception de la taille s’ajuste automatiquement.
- la perception nécessite des traitements mentaux complexes.
- Le cerveau doit interpréter des signaux sensoriels ambigus à l’aide de connaissances préalables, de la mémoire, etc.
Exemple : pour reconnaître une chaise, on analyse sa forme, on compare à des représentations mentales, etc.
Qu’est-ce que le flux optique et d’où provient-il?
Le flux optique est un mouvement cohérent de la scène visuelle causé par le mouvement de l’observateur. Il survient lorsqu’on marche, conduit ou bouge la tête, modifiant la structure du champ visuel.
Caractéristiques du flux optique
1. Expansion et rétrécissement :
Lorsque nous avançons, le flux optique s’étend vers l’extérieur à partir d’un point central. Inversement, si nous reculons, le flux semble converger vers un point unique.
2. Vitesse relative des éléments visuels :
Les objets proches se déplacent plus rapidement dans le champ visuel.
Les objets éloignés bougent plus lentement, voire semblent fixes (ex. une montagne lointaine).
le flux optique illustre bien la notion de perception directe parce qu’il fournit automatiquement une information utile et structurée pour ajuster la locomotion, sans traitement cognitif complexe, ce qui est en accord avec la notion de perception directe selon Gibson.
Qu’est-ce que le foyer d’expansion du flux optique et à quoi sert-il?
C’est le seul point fixe dans la scène visuelle quand on avance en ligne droite. Il indique la direction actuelle du déplacement. Il signale notre destination.
Utilité dans la locomotion :
Si le foyer d’expansion est au centre de la route, nous avançons dans la bonne direction.
S’il se déplace vers un côté, cela indique un changement de trajectoire involontaire → besoin de correction.
En voiture, un foyer d’expansion mal positionné peut signaler un risque de collision ou de sortie de route.
Qu’est-ce que le gradient du flux optique?
Le gradient de flux optique réfère aux différentes directions et vitesses de mouvement rétinien des éléments de la scène.
Le gradient du flux optique correspond à la variation de vitesse apparente des objets dans le champ visuel selon leur distance. Les objets proches se déplacent plus rapidement que les objets éloignés. Ce gradient permet d’estimer la profondeur et la distance relative lors du déplacement de l’observateur.
L’image montre un flux optique en expansion :
Les flèches indiquent la direction du mouvement des éléments visuels.
Les objets proches se déplacent plus ____ tandis que ceux éloignés bougent plus _____
L’image montre un flux optique en expansion :
Les flèches indiquent la direction du mouvement des éléments visuels.
Les objets proches se déplacent plus vite, tandis que ceux éloignés bougent plus lentement.
Méthodologie :
Présentation d’une scène avec un sol texturé simulant un mouvement.
Une ligne verticale sur l’horizon servait de repère fixe.
Les observateurs devaient indiquer la direction suggérée par le mouvement simulé.
Qu’est-ce que les resultats ont montré?
Les résultats ont montré des estimations très précises, confirmant la fiabilité du flux optique.
Les humains peuvent estimer leur direction de déplacement avec une très grande précision en utilisant le foyer d’expansion du flux optique, avec une marge d’erreur aussi faible que ± 0,5 à 1 degré.
Quel lien existe entre le flux optique et l’atterrissage des avions?
Le foyer d’expansion indique où l’avion va toucher le sol. Lorsqu’il est mal positionné (ex. sur l’horizon), l’avion risque de survoler la piste. Un foyer au début de la piste indique un bon alignement pour l’atterrissage.
Gibson a été sollicité par la Marine américaine pour résoudre un problème critique :
Difficulté d’atterrir sur un porte-avions en raison d’une surface mobile et réduite.
Fréquence élevée d’accidents dus à des erreurs d’alignement.
Quelle a été la découverte de Gibson ?
Le foyer d’expansion du flux optique indique instantanément où l’avion va toucher le sol.
Enseigner aux pilotes à utiliser ce foyer pour ajuster leur trajectoire permet de réduire les erreurs d’atterrissage.
Mauvais alignement
Si le foyer d’expansion est sur l’horizon → l’avion va survoler la piste sans se poser.
Solution : Corriger la trajectoire pour ramener le foyer sur la piste.
Si le foyer d’expansion est situé au début de la piste, l’avion est bien aligné pour un atterrissage réussi.
Qu’est-ce que l’information invariante selon l’approche écologique?
C’est une information perceptive stable dont la valeur reste constante malgré les mouvements de l’observateur. Exemple : le foyer d’expansion du flux optique, qui indique toujours la direction du déplacement.
Quels sont les différents types de flux optique liés au mouvement? (4) À quoi servent-ils?
Expansion : mouvement vers l’avant (marcher, conduire)
Contraction : mouvement vers l’arrière
Rotatif : mouvement latéral de la tête (ex. tourner à gauche ou à droite)
Oscillant : mouvement vertical de la tête (ex. hocher la tête)
Ces flux peuvent informer sur le mouvement même en absence de sensations physiques (ex. passager d’un véhicule).
Que sont les lignes de flux locomoteur et quel est leur rôle en conduite?
Ce sont des lignes de flux optique qui disparaissent sous le conducteur, indiquant la trajectoire actuelle. Elles aident à ajuster la direction en temps réel. Une mauvaise lecture peut mener à des erreurs de conduite.
aussi appelées « lignes de flux optique » associées à la locomotion
Ce sont des lignes dans le champ visuel qui représentent le mouvement apparent de l’environnement par rapport à l’observateur en mouvement.
Elles indiquent la direction et la vitesse du déplacement des éléments visuels dans le champ de vision.
Dans le cas d’un conducteur (ou d’un piéton, d’un cycliste, etc.) :
Les lignes partent souvent du foyer d’expansion (le point vers lequel il se dirige).
Elles s’écartent en direction opposée au mouvement du conducteur — comme si tout le champ visuel « fuyait » vers l’extérieur.
Que montrent les recherches de Lee (1980, 1990s) sur la fixation oculaire des conducteurs ?
Les conducteurs fixent généralement le sommet de la courbe lorsqu’ils négocient un virage. Cette fixation permet de minimiser la courbure du virage et d’optimiser le trajet.
Observations en Angleterre :
Les conducteurs regardent à l’intérieur des limites de la route pour ajuster leur trajectoire. Dans les virages serrés, ils tendent à regarder vers l’intérieur du virage, expliquant pourquoi la peinture sur les routes de campagne est souvent usée à ces endroits.
Que sont les limites de l’espace navigable et comment influencent-elles la conduite?
Ce sont les bords sécuritaires de l’espace praticable. En conduite, les conducteurs regardent le sommet du virage pour anticiper et ajuster leur trajectoire, ce qui minimise la courbure du mouvement (Land et Lee, 1994).
Quel est le rôle de la mémoire spatiale dans la locomotion?
Elle permet de se souvenir de l’environnement pour anticiper les obstacles et garder une bonne trajectoire, même sans vision. Elle reste efficace même après un déplacement latéral, ce qui montre une représentation flexible de l’espace.
La mémoire spatiale permet d’ajuster la direction, même après un changement de position initiale.
Exemple quotidien :
Se souvenir d’une marche d’escalier sans devoir la regarder.
Se rappeler de la position d’un obstacle à éviter.
Phase 1 :
Le participant voit une cible à atteindre.
Puis, on lui bande les yeux avant qu’il commence à marcher.
Résultat : Précision élevée, la mémoire spatiale permet de bien maintenir la trajectoire.
Phase 2 (condition plus difficile) :
Avant de marcher, le participant doit faire un ou deux pas de côté avant de se diriger vers la cible.
Résultats :
La précision reste élevée, mais la marge d’erreur augmente légèrement.
Qu’est-ce que ça nous dit sur la mémoire spatiale?
Démonstration que la mémoire spatiale n’est pas seulement basée sur un point de vue initial, mais sur une représentation flexible de l’espace.