Cours 10: perception du langage écrit Flashcards

1
Q

Quelle est la caractéristique fondamentale de la lecture et sur quoi repose-t-elle?

A

La lecture permet d’accéder à des représentations linguistiques, notamment phonologiques et sémantiques, à partir d’un code visuel abstrait : les lettres.

Ce code est indépendant des propriétés physiques des objets référés. La correspondance entre l’orthographe et le sens est arbitraire.

Elle exige la création de connexions spécifiques entre perception visuelle et langage, qui ne sont pas présentes spontanément.

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2
Q

l’apprentissage de la lecture est culturel et ou naturel?

A

Contrairement au langage oral, qui se développe naturellement par exposition, la lecture nécessite un enseignement structuré et explicite.

Elle ne s’acquiert pas d’elle-même, car les connexions entre les systèmes visuels et linguistiques doivent être guidées et renforcées par l’apprentissage.

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3
Q

Quels sont les principaux contrastes entre lecture et reconnaissance d’objets?

A

En lecture, l’accès linguistique est essentiel : on doit décoder le mot pour en comprendre le sens. En reconnaissance d’objets, on peut identifier sans nommer.

Les éléments visuels sont limités (les lettres) et soumis à des règles orthographiques strictes. En reconnaissance d’objets, les indices sont plus variés et libres.

En lecture, il existe des règles stables de correspondance entre lettres et sons (grapho-phonémiques). Aucune règle équivalente n’existe pour les objets.

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4
Q

Comment le cerveau traite-t-il la lecture et en quoi ce traitement est-il particulier? (qu’est-ce qu’on peut constater en neuroimagerie?)

A

La lecture mobilise une voie spécialisée dans le cortex visuel, distincte de celle utilisée pour la reconnaissance d’objets.

Cette spécialisation n’est pas présente à la naissance : elle se développe avec l’apprentissage, ce qui reflète la plasticité cérébrale.

Ce développement progressif illustre comment le cerveau s’adapte à des tâches culturelles complexes comme la lecture.

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5
Q

Comment l’information visuelle est-elle transformée en représentation linguistique dans la lecture?

A

Le processus débute avec un stimulus visuel (le mot écrit) qui est analysé à différents niveaux pour permettre l’identification et la compréhension du mot lu.

Encodage des traits visuels : analyser les caractéristiques visuelles de l’écriture, telles que les formes, les contours et les orientations des lettres. [Ce traitement est comparable à celui réalisé pour la reconnaissance d’objets, mais ici appliqué spécifiquement aux caractères écrits]

Identification des lettres : Une fois les traits encodés, les lettres sont reconnues. Cette étape est essentielle pour permettre la lecture et constitue une passerelle vers les processus linguistiques.

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6
Q

Décris les deux voies de traitement des mots et comment elles interagissent ensemble.

A

1.Voie de conversion graphème-phonème
utilise des règles régulières pour associer une lettre ou un groupe de lettres à un son spécifique. Elle est particulièrement sollicitée chez les débutants en lecture et dans les cas où un mot inconnu est rencontré. Cette voie permet de générer une prononciation même pour un mot inconnu, mais elle est limitée par les irrégularités orthographiques.

2.Voie lexicale (lexique orthographique)
Représentations orthographiques des mots connus. Elle permet une reconnaissance rapide et automatique des mots sans conversion graphème-phonème. Une fois un mot reconnu dans le lexique orthographique, il peut être relié à :
- La mémoire sémantique (pour en comprendre la signification).
- Les représentations phonologiques (pour sa prononciation).
Ce système repose sur l’expérience et l’exposition répétée aux mots écrits.

L’activation du lexique orthographique facilite la reconnaissance des lettres dans un mot connu. Par exemple, il est plus facile d’identifier les lettres dans un mot réel que dans un non-mot.

Une rétroaction se produit du lexique orthographique vers l’identification des lettres, améliorant la vitesse et l’efficacité de la lecture.

Les représentations phonologiques et sémantiques interagissent librement, ce qui permet un passage fluide entre l’orthographe, la prononciation et la signification des mots.

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7
Q

Quels sont les 3 postulats principaux concernant l’utilisation des voies de lecture?

A
  1. La lecture s’appuie sur deux voies distinctes :
    La voie de conversion graphème-phonème (CGP)
    La voie lexicale (lexique orthographique)
  2. Le choix de la voie dépend du type de mot ou de non-mot.
  3. Ces voies sont fonctionnellement complémentaires et mobilisées différemment selon la tâche, le contexte, et les caractéristiques du mot.
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8
Q

Quelle est la différence de traitement entre les non mots, les mots irréguliers vs réguliers? [type de voie utilisée et pourquoi]

A

Non-mots :
N’existent pas dans le lexique orthographique → doivent être lus via la voie CGP [conversion graphèmes-phonèmes]

Mots irréguliers :
Leur prononciation ne suit pas les règles grapho-phonémiques classiques → seule la voie lexicale permet une lecture correcte.
Exemples : “chlore”, “yacht”, “femme”.

Mots réguliers :
Peuvent être lus soit par la CGP, soit par la voie lexicale, selon leur familiarité et le contexte.

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9
Q

la tâche de dénomination vs catégoriation influence l’activation de quelle voie et pourquoi?

A

En lecture à voix haute (tâche de dénomination), la voie CGP est souvent mobilisée, surtout pour les mots nouveaux.

En tâche sémantique (ex. catégorisation), la voie lexicale est privilégiée, car elle permet un accès rapide au sens.

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10
Q

Comment différents types de non mots [imprononcables, prononcables, homophones de vrais mots] influencent différemment l’activation des voies?

A

Contexte :
Dans une tâche de décision lexicale (distinguer mot vs non-mot), c’est principalement la voie lexicale qui est sollicitée.

Effets selon le type de non-mot :

  1. Non-mots imprononçables (ex. kzxlp)
    → Reconnaissables immédiatement comme des non-mots, grâce au traitement visuel.
    → Aucune voie activée réellement.
  2. Non-mots prononçables (ex. fablio)
    → Ils peuvent activer la voie graphème-phonème (CGP), car on peut les lire à voix haute.
    → Traitement phonologique en jeu.
  3. Homophones de vrais mots (ex. klore pour chlore)
    → Créent de la confusion car la prononciation est correcte.
    → Nécessitent une vérification lexicale pour détecter l’erreur.
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11
Q

Nommes 2 caractéristique (internes) du mot qui influencent la voie utilisée.

A
  1. Fréquence lexicale
    • Mots fréquents → accès rapide via la voie lexicale (car ils sont déjà bien représentés en mémoire).
    • Mots rares → la voie graphème-phonème (CGP) peut être utilisée si le mot n’est pas bien représenté orthographiquement.
    1. Régularité orthographique
      • Mots réguliers (ex. : “table”) → les deux voies peuvent être utilisées.
      • Mots irréguliers (ex. : “monsieur”) → seule la voie lexicale permet une bonne prononciation, car la CGP mènerait à une erreur.
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12
Q

Quelle est la différence de traitement par rapport à la rareté et la régularité du mots? (voie empruntée mot rare vs fréquent; régulier vs irrégulier)

A

Voie lexicale = on reconnaît le mot globalement, car il est stocké en mémoire.
• Voie sublexicale (CGP) = on décode lettre par lettre (Conversion Graphème-Phonème).

•	Mot fréquent & régulier : → Voie lexicale activée en priorité (reconnaissance rapide), mais CGP possible si besoin.
•	Mot fréquent & irrégulier : → Seule la voie lexicale fonctionne. La CGP donnerait une mauvaise prononciation.
•	Mot rare & régulier : → Voie CGP activée (on décode, car mot pas connu en mémoire), mais voix lexicale possible si déjà vu.
•	Mot rare & irrégulier : → Doit passer par la voie lexicale, mais c’est difficile car le mot n’est pas familier → lecture plus lente ou erreurs.
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13
Q

La voie activée dépend de plusieurs facteurs : nommes-en 4.

A

type de mot, tâche, fréquence, régularité

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14
Q

Quels sont les principaux facteurs qui influencent la performance en lecture fluide chez l’adulte?

A

La performance normale en lecture (vitesse et précision) est influencée par divers facteurs liés à la structure des mots, leur fréquence et leur richesse sémantique. Ces effets révèlent l’organisation fonctionnelle du système de lecture adulte, basé sur un traitement parallèle et interactif.

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15
Q

Comment la longueur d’un mot affecte le traitement en lecture?

A

En lecture fluide, toutes les lettres d’un mot sont traitées simultanément, et non de façon séquentielle.

la latence de lecture est indépendante du nombre de lettres.

Le traitement est parallèle et accélère la reconnaissance du mot entier.

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16
Q

Quelles sont les caractéristiques importantes de la performance (latence, taux d’erreurs) normale

A
  • indépendante de la longueur du mot (nombre de lettres)
  • meilleure avec les mots plus fréquents
  • meilleure avec les mots que les non-mots
  • meilleure avec les mots réguliers qu’irréguliers
  • meilleure avec les mots imageables que peu imageables
  • meilleure avec les mots ayant plus de voisins orthographiques (main: bain, gain, nain, pain, sain, tain, vain)*
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17
Q

Quel impact a la fréquence d’un mot [dans le sens, à quel point on le connait] sur sa lecture?

A

Les mots fréquents sont lus plus rapidement et avec moins d’erreurs que les mots rares.

Cette supériorité s’explique par un accès facilité au lexique orthographique, dû à l’exposition répétée.

Les représentations des mots fréquents sont plus consolidées en mémoire.

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18
Q

Explique l’effet de supériorité du mot ?

A

Les lettres sont mieux identifiées lorsqu’elles font partie d’un mot réel que d’une séquence aléatoire.

Cela est dû à une activation descendante du lexique orthographique qui facilite l’identification des lettres.

Ce phénomène est comparable à l’effet de supériorité de l’objet en reconnaissance visuelle.

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19
Q

Explique l’effet de régularité orthographique sur la voie de traitement empruntée

A

Mots réguliers : Peuvent être lus par la voie CGP ou lexicale, ce qui permet une lecture plus flexible.

Mots irréguliers : Dépendent exclusivement de la voie lexicale, ce qui peut ralentir la lecture, surtout s’ils sont peu fréquents.

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20
Q

Explique l’effet d’imageabilité et de concrétude des mots

A

Mots imageables (ex. “arbre”) sont lus plus rapidement que mots abstraits (ex. “justice”).

Les mots concrets activent des représentations sémantiques plus riches, ce qui accélère leur traitement.

L’imageabilité est généralement corrélée à la concrétude du mot.

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21
Q

Explique l’effet des voisins orthographiques

A

Les mots ayant plus de voisins orthographiques (ex. : “main” → bain, pain, tain…) sont lus plus facilement.

La présence de ces voisins renforce l’activation du mot dans le lexique, grâce à une rétroaction descendante.

À l’inverse, un mot isolé sans voisins (ex. “yak”) est plus difficile à reconnaître.

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22
Q

L’imagerie cérébrale fonctionnelle de la lecture a donné lieu à une très grande variété de zones activées lors de l’exécution de cette tâche et des résultats très variables à travers les études.

Grâce à des méthodologies plus robustes, certaines zones activées de manière plus constante ont été isolées, ce qui a permis d’établir une architecture plus cohérente des circuits neuronaux impliqués dans la lecture.

Nommes 3 zones et comment elles sont impliquées

A

Gyrus fusiforme gauche : appelé VWFA (Visual Word Form Area), spécialisé dans la reconnaissance visuelle des mots.

Régions temporales et pariétales : impliquées dans les traitements phonologiques et la conversion grapho-phonémique.

Régions frontales : associées à l’articulation et à la planification du langage oral (lecture à voix haute notamment).

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23
Q

Quelle région cérébrale joue un rôle central dans la reconnaissance des mots écrits, et pourquoi?

A

la Visual Word Form Area (VWFA)

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24
Q

Quel est le rôle principal de la VWFA?

A

Elle est spécialisée dans l’analyse orthographique et la reconnaissance rapide des mots écrits. région clé du cortex visuel impliquée dans la lecture.

Son développement est apprentissage-dépendant : Elle n’est pas présente chez les jeunes enfants avant l’apprentissage de la lecture. Son activation augmente avec l’exposition au langage écrit.
la VWFA reflète donc la plasticité cérébrale liée à la lecture

Les recherches récentes suggèrent que, malgré sa proximité anatomique avec les aires d’objets, la VWFA est fonctionnellement distincte et plus sélective aux mots.

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25
Comment la VWFA réagit-elle à ces différents types de stimuli visuels?: - mots - dessins d'objets - non lettres
Plus activée par des mots que par des dessins d’objets. Beaucoup plus sensible aux mots qu’à des « non-lettres » (ex. : symboles ou caractères illisibles). Son niveau d’activation est plus élevé chez les bons lecteurs, ce qui en fait un marqueur d’efficacité du traitement orthographique.
26
Où se situe la VWFA? À quel voie cette région appartient?
Située dans la convexité inférieure du gyrus fusiforme gauche, proche des aires de reconnaissance des visages. Elle fait partie de la voie ventrale, qui traite la reconnaissance des formes complexes (objets, visages).
27
En neuroimagerie, qu'est-ce qui qui distingue le mieux les bons et mauvais lecteurs?
l’activation du VWFA: corrélée avec la maîtrise de la lecture, renforçant l’idée qu’elle joue un rôle central dans la reconnaissance rapide des mots écrits.
28
Quelles sont les étapes successives du traitement visuel menant à la reconnaissance des mots? [les différentes structures dans la voie ventrale qui doivent être traversées et leurs fonctions]
V1 : Aire visuelle primaire – première analyse des signaux rétiniens. V2 : Prétraitement des contrastes et formes élémentaires. V3 : Analyse des structures complexes et des contours. V4 : Traitement des formes plus élaborées et de la couleur. VO (ventral occipital) : Transition vers un traitement plus abstrait des formes (divisé en VO1 et VO2). VWFA : Aire spécialisée dans l’identification des mots écrits. Cette progression reflète un traitement de plus en plus abstrait et spécifique, culminant dans la reconnaissance lexicale.
29
En quoi la voie dorsale est aussi impliquée dans la lecture? [2] Quelles sont les deux structures impliquées? [leurs roles précis]
Bien que la voie ventrale soit dominante pour la reconnaissance visuelle, la voie dorsale est également activée. Elle joue un rôle crucial dans : les mouvements oculaires (saccades, fixations), le contrôle attentionnel sur les mots et les phrases. Deux structures importantes sont impliquées : Aire MT : Responsable de la perception du mouvement (ex. : guidage du regard pendant la lecture). Cortex pariétal : Impliqué dans l’attention visuelle et la planification des déplacements du regard.
30
Quel est le lien entre lecture et coordination visuomotrice?
La lecture ne se limite pas à la perception visuelle : elle repose sur une coordination dynamique entre : Les saccades oculaires : mouvements rapides entre deux points de fixation. Les déplacements attentionnels : peuvent précéder le regard pour anticiper les mots à venir. Cette coordination permet : de sauter certains mots prévisibles, d’ajuster le rythme de lecture en fonction de la complexité du texte.
31
Quelles sont les deux régions impliquées dans la dimension phonologique de la lecture (et comment)?
Gyrus temporal moyen et supérieur (MTG/STG) Situé dans le cortex temporal, Impliqué dans la phonologie réceptive : l’accès mental aux sons des mots lus. Plus une tâche nécessite une analyse des sons, plus cette région s’active. Gyrus frontal inférieur – pars opercularis (IFG-op) Partie de l’aire de Broca, dans le cortex frontal inférieur. Impliquée dans la phonologie productive : articulation et production des mots. Essentielle en lecture à voix haute et pour la conscience phonologique.
32
# traitement sémantique en lecture Quelles sont les deux régions qui permettent d’accéder au sens des mots lus?
Gyrus supramarginal (SMG): Proche de l’aire de Wernicke et du gyrus angulaire. Associé à la sémantique réceptive : comprendre le sens d’un mot lu. Gyrus frontal inférieur – pars triangularis (IFG-tr): Aussi dans l’aire de Broca, mais distinct du IFG-op. Impliqué dans la sémantique productive : produire une réponse verbale basée sur le sens d’un mot (ex. résumer un texte, inférer une signification).
33
# subdivision fonctionnelle de l'aire de Broca Comment les 2 parties de l’aire de Broca contribuent-elles différemment à la lecture?
L’aire de Broca n’est pas homogène : Pars opercularis (IFG-op) → spécialisée dans le traitement phonologique (sons et articulation). Pars triangularis (IFG-tr) → impliquée dans le traitement sémantique (compréhension et expression du sens).
34
Quel est le rôle du faisceau arqué?
Le faisceau arqué est une structure de matière blanche qui connecte des régions cérébrales essentielles au langage et à la lecture, assurant la liaison fonctionnelle entre la perception et la production du langage écrit. Le faisceau arqué est une infrastructure clé qui permet la coordination entre perception (sons et sens) et production (articulation, prononciation). Son niveau de développement est directement lié à la qualité du traitement phonologique et à la réussite en lecture.
35
Quels types d’aires cérébrales sont reliées par le faisceau arqué?)
Relie : Les aires temporales et pariétales impliquées dans le traitement sémantique et phonologique, À l’aire de Broca, responsable de la production du langage. Il joue un rôle de pont entre les zones postérieures (traitement auditif et sémantique) et les zones frontales (planification de la réponse verbale).
36
Quelles conséquences une atteinte au faisceau arqué peut-elle avoir sur la lecture? [complète vs partielle]
L’absence du faisceau arqué chez un enfant est associée à une incapacité à apprendre à lire (rare, mais documenté). Une atteinte partielle peut causer de graves troubles du langage, notamment une difficulté à développer le décodage phonologique.
37
Quelles sont les conséquences d'une asymétrie du faisceau arqué?
Une asymétrie dans le volume du faisceau arqué entre les deux hémisphères pourrait expliquer des variations individuelles dans l’acquisition de la lecture. le niveau de connectivité offert par le faisceau arqué est corrélé avec le niveau de conscience phonologique et son plus grand volume dans l’hémisphère gauche que droit est associé à la mémoire phonologique et aux habiletés de lecture. La mémoire phonologique permet de retenir et manipuler temporairement les sons du langage, ce qui est essentiel pour associer les lettres aux sons en lecture.
38
Le niveau de connectivité élevé du faisceau arqué est lié à quoi?
Le niveau de connectivité du faisceau arqué est corrélé à la conscience phonologique. élevé: Un faisceau arqué plus développé à gauche est associé à de meilleures habiletés de lecture et à une mémoire phonologique plus efficace. bas: Des enfants ayant des déficits de conscience phonologique sont plus à risque de dyslexie développementale.
39
Qu'est-ce qu'une dyslexie acquise? Quelle est leur origine?
Les dyslexies acquises sont des troubles de la lecture qui font suite à une atteinte cérébrale chez des individus qui lisaient normalement auparavant. Les dyslexies acquises sont des troubles de la lecture qui apparaissent chez des personnes ayant précédemment acquis la lecture normalement, mais qui, à la suite d’une lésion cérébrale, développent des déficits spécifiques. Ces troubles surviennent en raison d’une atteinte à une ou plusieurs composantes de l’architecture fonctionnelle de la lecture. La nature du trouble dépend de la localisation et de l’étendue de la lésion cérébrale. ## Footnote 4 types: Alexie pure (dyslexie lettre-par-lettre) Dyslexie de surface Dyslexie phonologique Dyslexie profonde
40
# dyslexie acquise Quels sont les 4 symptomes typiques d'une alexie pure (dyslexie lettre-par-lettre) [symptomes vs ce que les patients peuvent encore faire]
- incapacité totale de lecture / lecture extrêmement laborieuse (dyslexie lettre-par-lettre) - écrire correctement des mots dictés, mais incapables de se relire. - compréhension de la lecture altérée, car la lenteur empêche de retenir l’information au fil de la phrase. - lecture devient lente et séquentielle, avec une augmentation linéaire du temps de lecture en fonction du nombre de lettres dans le mot. Les patients peuvent: - parfois reconnaître des mots très fréquents ou utiliser des indices contextuels, mais la lecture de nouveaux mots reste un défi. - encore comprendre le langage oral et écrire spontanément. ## Footnote Déficit d’encodage de l’identité des lettres. Le patient voit les formes, mais n’identifie pas les lettres immédiatement. Le traitement global du mot est perdu → chaque mot doit être reconstruit lettre par lettre, puis reconnu auditivement. La voie lexicale visuelle est rompue, mais la voie phonologique est partiellement intacte.
41
Quelle est l'origine d'une alexie pure (dyslexie lettre par lettre) ?
lésion affectant le cortex visuel gauche et ou le gyrus fusiforme gauche (VWFA: joue un rôle clé dans la reconnaissance rapide des mots écrits) Lésion occipitale gauche (cortex visuel gauche), souvent au niveau de la matière blanche paraventriculaire et/ou d’une lésion du faisceau reliant le cortex visuel à cette région (empêche les infos visuelles d’atteindre le gyrus fusiforme gauche (VWFA), qui est essentiel à la reconnaissance rapide des mots). Le cortex visuel droit peut partiellement compenser, mais ne suffit pas à restaurer une lecture fluide. Peut être causée par : AVC, traumatisme, atteinte dégénérative.
42
# dyslexie acquise Quel est le symptomes d'une dyslexie de surface vs ce que la personne peut tjr faire en lecture?
Ce que la personne ne peut plus faire : • Lire correctement les mots irréguliers (ex : monsieur, femme) • Elle se trompe en appliquant les règles phonologiques aux mots irréguliers (ex : lit “femme” → “fèmme”, “chlore” → “schlore”) Pourquoi : • Elle n’a plus accès au lexique orthographique (mémoire visuelle des mots) • Elle ne peut plus utiliser la voie lexicale Ce que la personne peut encore faire : • Lire les mots réguliers (ex : table, photo) • Lire les non-mots (ex : balop), car la voie phonologique est préservée
43
Quelle est l'origine d'une dyslexie de surface?
La dyslexie de surface est liée à une atteinte du cortex temporal antéro-latéral gauche, une région impliquée dans l’accès au lexique orthographique. Cette atteinte empêche : - l’accès direct à la forme orthographique globale des mots familiers, - et/ou l’association entre les représentations orthographiques et phonologiques. En conséquence, les patients doivent systématiquement passer par la conversion grapho-phonémique, ce qui est inadapté pour les mots irréguliers. Cette atteinte est donc spécifique à la voie lexicale de lecture, alors que la voie phonologique reste fonctionnelle.
44
# dyslexie acquise Quel est le symptomes d'une dyslexie phonologique vs ce que la personne peut tjr faire en lecture?
Déficit marqué pour la lecture des non-mots (ex. "florp"), qui nécessite une conversion grapho-phonémique (mots qui ne sont pas déjà enregistrés dans le lexique orthographique du lecteur) Les patients conservent une lecture relativement fluide des mots familiers, mais sont incapables d’appliquer les règles de conversion graphème-phonème nécessaires pour déchiffrer de nouveaux mots. Cela entraîne : - un échec à lire des non-mots (ex. florp, blon), - une dépendance exclusive à la mémoire orthographique, - une lecture qui s’effondre dès qu’un mot inconnu est présenté. Lecture correcte des mots familiers, surtout les mots fréquents.
45
Quelle est l'origine d'une dyslexie phonologique?
lésion dans la jonction temporo-pariétale gauche, notamment au niveau du gyrus supramarginal (SMG). le gyrus frontal inférieur (aire de Broca, pars opercularis), ainsi que le faisceau arqué gauche, une voie de matière blanche connectant ces régions. Ces structures sont impliquées dans l’identification, la manipulation et la production des sons du langage, ce qui explique l’incapacité à appliquer les règles phonologiques chez les patients atteints. Dans les cas plus sévères, la lésion peut également toucher le cortex frontal inférieur. Cette région est cruciale pour le traitement phonologique réceptif et productif, expliquant les difficultés à décomposer les mots en phonèmes et à assembler ces sons pour lire.
46
Quels sont les symptomes d'une dyslexie profonde?
Forme la plus sévère : atteinte des deux voies de lecture (lexicale et phonologique). La dyslexie profonde se manifeste par : - des substitutions sémantiques (ex. chaise → table), - une incapacité totale à lire les non-mots, - des difficultés à lire les mots grammaticaux (ex. et, mais, donc), - une performance réduite pour les mots abstraits ou peu imageables (ex. justice, idée), - une lecture uniquement possible pour certains mots concrets et fréquents, grâce à un accès sémantique résiduel. Difficultés majeures à lire des mots isolés, avec tendance à faire : - Des erreurs sémantiques (ex. lire "chien" au lieu de "chat"). - Des erreurs phonologiques (ex. difficulté à lire des non-mots). S’accompagne souvent d’autres troubles langagiers.
47
Quelle est l'origine d'une dyslexie profonde?
Associée à des lésions étendues du lobe temporal gauche et du gyrus frontal inférieur / atteinte étendue de l’hémisphère gauche, touchant plusieurs structures impliquées dans la lecture : le lexique orthographique (accès aux mots familiers), les circuits de conversion graphème-phonème (voie phonologique), les régions sémantiques (partiellement atteintes). Cette atteinte massive force le patient à s’appuyer quasiment exclusivement sur la voie sémantique, elle-même endommagée.
48
Quelle est la différence entre l'agnosie associative d'objets vs l'alexie pure?
**agnosie associative d'objets** Le patient voit l’objet, perçoit sa forme, sa couleur, ses détails… MAIS : il ne peut pas accéder à sa signification. Exemple : il voit une clé, peut la décrire ("objet en métal, avec des dents"), mais ne sait pas que c’est une clé. ➡️ Le problème est sémantique : l’accès au sens de l’objet est altéré. **Alexie pure** Le patient voit les lettres, mais ne peut pas les identifier immédiatement. Il doit les lire une à une, ce qui rend la lecture très lente et laborieuse ("lecture lettre-par-lettre"). Ce n’est pas une cécité, ni un problème de langage en général : il peut écrire, parler, comprendre ce qu’on lui lit. ➡️ Le problème est perceptif, spécifique aux lettres : un déficit d’encodage de l’identité des lettres. Ces deux troubles peuvent coexister car les régions cérébrales impliquées sont voisines. L’alexie pure touche généralement la matière blanche occipitale gauche, qui interrompt les connexions entre la vision et la VWFA (Visual Word Form Area). L’agnosie associative peut aussi toucher des circuits proches, mais affecte plutôt l’accès sémantique général. ➡️ Ils peuvent apparaître ensemble, mais ils sont dissociables : tu peux avoir l’un sans l’autre. ## Footnote Dans l’agnosie associative, le patient voit l’objet mais ne reconnaît pas sa signification. Dans l’alexie pure, le patient voit les lettres mais ne les identifie pas comme un mot.
49
Qu'est-ce que la dyslexie lettre par lettre (LPL) ?
Trouble de lecture acquis, caractérisé par un effet très marqué de la longueur du mot : plus un mot contient de lettres, plus la lecture est lente et séquentielle. Contrairement à la lecture normale (traitement global/parallèle), ici le patient doit identifier chaque lettre individuellement. La dyslexie lettre-par-lettre (LPL) se manifeste par : - une lecture mot à mot, extrêmement lente, - un effet de longueur de mot linéaire : chaque lettre supplémentaire augmente significativement le temps de lecture, - une lecture de textes longs presque impossible, - une capacité partielle à reconnaître des mots très fréquents ou courts, - parfois des performances préservées dans des tâches inconscientes de lecture (lecture implicite).
50
Quelle est l’origine neuroanatomique de la dyslexie lettre-par-lettre?
Elle est généralement liée à une atteinte du gyrus fusiforme gauche (VWFA) ou à une désconnexion fonctionnelle entre le cortex occipital (vision) et les aires langagières du cerveau. Cette atteinte empêche : l’accès automatique aux formes orthographiques globales des mots, forçant le cerveau à adopter une stratégie de lecture séquentielle, lettre par lettre.
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Comment expliquer que certains patients avec une dyslexie lettre par lettre (LPL) montrent des capacités lexicales sans lecture consciente?
Certains patients LPL, bien qu’incapables de reconnaître consciemment un mot écrit, présentent : une capacité de décision lexicale rapide (ex. distinguer arbre d’un non-mot), un effet d’amorçage orthographique abstrait, où la présentation brève d’un mot facilite la reconnaissance ultérieure, une catégorisation sémantique correcte sans conscience du mot vu. ➡️ le cerveau peut enregistrer et traiter les mots à un niveau inconscient, malgré l’incapacité à les lire consciemment. Cela suggère une dissociation entre traitement implicite et explicite du langage écrit.
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Quelle est la différence entre une dyslexie LPL et une alexie pure?
L’alexie pure : trouble de la lecture causé par une lésion occipitale gauche qui empêche l’accès visuel au gyrus fusiforme gauche. - lecture extrêmement lente et séquentielle (lecture lettre-par-lettre) - peut être une incapacité totale à lire - reconnaissance rapide des mots écrits est perdue. - L’explication proposée est un déficit dans l’encodage de l’identité des lettres. La dyslexie lettre-par-lettre (LPL): effet de longueur de mot important : plus un mot est long, plus la lecture est lente. Ce critère est central au diagnostic. Contrairement à l’alexie pure, certains patients LPL conservent une capacité de traitement implicite des mots, par exemple dans des tâches de décision lexicale ou de catégorisation sémantique. Ils peuvent aussi montrer un effet d’amorçage orthographique sans être conscients des mots présentés. Cela suggère que l’accès au lexique orthographique n’est pas totalement perdu dans la LPL, contrairement à l’alexie pure où cet accès est fonctionnellement interrompu.
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Quelles observations expérimentales chez le patient DM ont été faite dans une tâche de lecture à voix haute vs décision lexicale? (TR, variation de longueur de mots) Qu'est-ce que ça veut dire sur la dyslexie LPL?
Lecture à voix haute : • Plus le mot est long, plus le temps de réponse augmente • Lecture lente, lettre par lettre Décision lexicale : • Temps de réponse rapide, peu importe la longueur du mot • Réponse correcte, même sans lire le mot à voix haute ⸻ Conclusion : • Le traitement orthographique global est encore présent de façon implicite • Le patient a un traitement parallèle limité : il reconnaît la structure du mot, mais pas assez pour le lire à haute voix • → Il est donc forcé d’utiliser une stratégie séquentielle lettre par lettre, typique de la dyslexie LPL
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Un autre phénomène mis en évidence chez DM (dyslexie LPL) Expérience : Un mot est brièvement présenté (ex. chair) sous une forme minuscule, suivi d’un mot cible en majuscule qui est soit le même ou pas (ex: CHAIR). La présentation de l’amorce est trop rapide pour être consciemment perçue (20 ms). Qu'est-ce qui a été remarqué chez DM?
l’amorçage orthographique abstrait Résultat : temps de lecture réduit si amorce = mot cible Interprétation : Traitement orthographique global encore actif Effet observable sans conscience du mot amorcé La lecture explicite (consciente) est gravement altérée, nécessitant une lecture séquentielle lettre-par-lettre. La lecture implicite (inconsciente) est partiellement préservée, comme le montrent les performances en décision lexicale et en amorçage orthographique. La dyslexie lettre-par-lettre reflète une rupture entre le traitement orthographique initial et l’accès conscient au lexique orthographique et phonologique. ## Footnote Lecture consciente = altérée → stratégie lettre-par-lettre nécessaire Lecture implicite = partiellement fonctionnelle Dissociation entre traitement orthographique initial et accès conscient au lexique
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Quelles régions cérébrales montrent une suractivation chez les patients LPL pendant la lecture?
Cortex frontal gauche - Contrôle cognitif - Langage Cortex pariétal inférieur gauche - Attention visuelle - Traitement séquentiel Cortex occipital droit - Compensation visuelle (remplace V1 gauche lésé) ## Footnote La lecture chez les dyslexiques LPL donne lieu à des activations plus fortes que chez les lecteurs normaux dans les régions frontale et pariétale inférieure gauche et occipitale droite.
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Pourquoi observe-t-on une activation du cortex occipital droit chez les patients LPL?
V1 gauche souvent endommagé → empêche traitement visuel normal Le cerveau réaffecte le cortex occipital droit pour traiter l’input visuel Montre une plasticité cérébrale adaptative
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Quelle stratégie compensatoire met en place le cerveau chez les patients LPL?
Recrutement frontal et pariétal gauche → traitement séquentiel et analytique Utilisation du cortex occipital droit → traitement visuel alternatif Accentuation des mouvements oculaires → compenser la perte d’automatisme visuel
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dans une tâche explicite de lecture à voix haute, les patients LPL montrent des effets typiques d’un traitement parallèle des lettres:, nommes les 3 effets typiques observés
Effet de fréquence lexicale - Mots fréquents lus plus vite - Effet plus grand chez les LPL (>100 ms) Effet de voisinage orthographique - Mots avec plusieurs voisins lus plus vite - Effet énorme chez LPL (~250 ms) Effet d’imageabilité - Mots concrets lus plus rapidement qu’abstraits
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Chez un patient avec une dyslexie LPL, qu'est-ce qui arrive si on présente les lettres une à une, lentement? Qu'est-ce que ca veut dire?
Les effets disparaissent : Plus d’effet de fréquence Plus d’effet de voisinage orthographique Plus d’effet d’imageabilité ➤ Donc ces effets dépendent d’un traitement parallèle inconscient, qui est encore actif même si la lecture consciente est lettre par lettre. Ces effets sont entièrement dépendants d’un traitement parallèle. Ils disparaissent si le patient est forcé à traiter les lettres une par une, prouvant qu’ils ne peuvent pas découler d’un traitement séquentiel. Donc, même si la lecture consciente est séquentielle, une trace de traitement parallèle orthographique inconscient persiste chez les patients LPL. Cela prouve que le cerveau conserve une capacité résiduelle de reconnaissance des mots, mais que cette capacité n’est pas accessible à la conscience.
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On a testé l’effet de la confusabilité visuelle des lettres (leur ressemblance avec d’autres lettres) sur la lecture chez les patients atteints de dyslexie lettre-par-lettre (LPL). On compare la lecture de mots contenant des lettres : • Peu confusables (visuellement distinctes) • Très confusables (visuellement similaires à d’autres lettres) ⸻ Q : Quel est l’effet de la confusabilité visuelle des lettres sur les performances de lecture chez les patients LPL, et que cela révèle-t-il sur la nature de leur trouble?
Quand les lettres sont peu confusables, les effets facilitants (comme la fréquence lexicale, le voisinage orthographique, l’imageabilité) sont présents. • Quand les lettres sont très confusables, tous ces effets disparaissent. Conclusion : • Plus la confusabilité est élevée, plus les indices orthographiques sont annulés. • Cela montre que le trouble LPL n’est pas seulement lexical, mais implique un trouble visuel d’identification des lettres. • Ce déficit empêche le traitement parallèle et oblige un traitement séquentiel, expliquant la lecture lettre par lettre chez les LPL.
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Nommes 3 perspectives de rééducation pour les personnes ayant une dyslexie LPL
Polices de caractères adaptées pour réduire la confusion entre lettres. Entraînement perceptif spécifique pour améliorer la différenciation des lettres similaires. Stratégies d’amorçage orthographique pour renforcer l’association rapide entre lettres et mots.
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Méthode : Deux conditions expérimentales ont été comparées pour étudier l’origine des difficultés de lecture dans la dyslexie lettre-par-lettre (LPL) : • Condition appariée : tous les mots présentés avaient un niveau égal de confusabilité des lettres, peu importe leur longueur. • Condition non appariée : les mots étaient présentés tels quels, donc plus ils étaient longs, plus ils comportaient de lettres confusables. ⸻ Q : Quels résultats ont été observés dans chaque condition, et qu’est-ce que cela permet de conclure sur la dyslexie LPL?
Condition appariée : l’effet de longueur de mot disparaît. • Condition non appariée : l’effet de longueur de mot est toujours présent. Conclusion : La dyslexie LPL est fortement influencée par la confusabilité visuelle des lettres, et non par la longueur des mots en soi.
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# Expérience dyslexie LPL Expérience 2 : Identification de lettres isolées 🔹 Manipulation expérimentale : Présentation une lettre à la fois (lettres isolées issues des mots de l'Expérience 1). Mesure du temps de réponse pour chaque lettre. Quels sont les résultats?
Aucune différence de latence entre les conditions appariée et non appariée. Conclusion : Le processus d’identification d’une lettre isolée n’est pas affecté par la confusabilité, ce qui indique que le déficit est lié au traitement global du mot et non à la reconnaissance des lettres isolées.
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Méthode : Des patients avec une dyslexie lettre-par-lettre (LPL) devaient lire des mots dont la présentation spatiale des lettres était altérée. Manipulation : les lettres des mots étaient affichées de façon à empêcher leur traitement simultané — par exemple, une lettre sur la première ligne, la suivante sur la deuxième, puis une autre sur la première, etc. Cela force un traitement strictement séquentiel, lettre par lettre. ⸻ Q : Quels ont été les effets de cette manipulation sur la lecture, et que peut-on conclure sur le fonctionnement cognitif de la dyslexie LPL?
L’effet de longueur de mot réapparaît, même lorsque la confusabilité entre lettres est contrôlée. • Les patients prennent de plus en plus de temps à lire les mots à mesure qu’ils sont plus longs. Conclusion : Le traitement de la longueur du mot dépend de la capacité à traiter plusieurs lettres en parallèle. Chez les personnes atteintes de dyslexie LPL, la difficulté principale repose sur une incapacité à traiter simultanément plusieurs lettres, ce qui nuit à la reconnaissance efficace des mots.
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Qu'est-ce qui est à retenir de la dyslexie LPL suite à toutes ces expériences?
Effet de longueur de mot = marqueur clé de la dyslexie LPL. L’appareillage des mots sur la somme de la confusabilité des lettres peut "supprimer" cet effet, confirmant que le problème vient du traitement visuel des lettres. L’identification d’une lettre seule n’est pas affectée, ce qui suggère un problème spécifique au traitement global du mot. Lorsque la disposition spatiale empêche un traitement parallèle, l’effet réapparaît, démontrant que l’incapacité à traiter simultanément les lettres est au cœur du trouble. Conclusion générale 👉 La dyslexie LPL est un trouble visuel qui affecte l’identification des lettres lorsqu’elles sont en contexte, et non lorsqu’elles sont isolées. 👉 Elle repose sur une incapacité à effectuer un traitement parallèle des lettres, ce qui force l’individu à recourir à une lecture séquentielle, lettre par lettre. 👉 L’impact de la confusabilité des lettres met en évidence un déficit perceptif dans l’intégration visuelle des éléments orthographiques.
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Qu’est-ce qu’une fréquence spatiale?
Nombre d’alternances clair/foncé par degré d’angle visuel Représente la résolution visuelle utilisée pour percevoir les formes (ex. lettres)
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Qu’est-ce que la fonction de sensibilité au contraste (CSF)?
Courbe représentant la capacité du système visuel humain à détecter différents niveaux de contraste selon la fréquence spatiale. Le maximum de sensibilité est autour de 4-6 cycles par degré d’angle visuel (point où l'œil humain perçoit le mieux les détails).
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La fonction de sensibilité aux lettres (LSF) indique les fréquences spatiales les plus utiles pour distinguer les lettres. Indique à quelles fréquences se situe cette sensibilité et ce que cela révèle sur le traitement visuel des lettres.
La sensibilité maximale se situe autour de 6 à 8 cycles par degré, légèrement au-dessus du pic de sensibilité au contraste. • Les fréquences très basses (< 1 cycle/°) ou très hautes (> 20 cycles/°) ne sont pas efficaces pour reconnaître les lettres. • Cela montre que la reconnaissance des lettres dépend d’une bande spécifique de fréquences spatiales, située à l’intersection entre la courbe CSF (contraste) et la courbe LSF (spécificité des lettres).
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Qu’est-ce que la zone d’intersection entre CSF et LSF, et pourquoi est-elle importante pour les patients avec une dyslexie LPL?
CSF (Contrast Sensitivity Function) : Courbe qui montre à quelles fréquences spatiales (en cycles par degré) l’œil humain est le plus sensible au contraste, en général. → Le pic est généralement autour de 4 cycles/°. • LSF (Letter Sensitivity Function) : Courbe qui montre quelles fréquences spatiales sont les plus utiles pour identifier des lettres précisément. → Elle culmine autour de 6–8 cycles/°, donc un peu plus haut que le CSF. ⸻ L’intersection CSF × LSF = bande optimale de lecture Les patients LPL n’exploiteraient pas efficacement cette bande critique.Cela pourrait expliquer leurs difficultés accrues avec les lettres de haute confusabilité, qui nécessitent un traitement plus précis des détails visuels. D’où : - Difficultés avec les lettres visuellement similaires - Lecture lettre-par-lettre au lieu d’un traitement global
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But de l’étude : Identifier les fréquences spatiales utilisées pour reconnaître les lettres, et comparer leur utilisation entre lecteurs normaux vs dyslexiques lettre-par-lettre (LPL). 2. Méthodologie utilisée : Analyse de Fourier et échantillonnage spatial 📌 Étape 1 : Décomposition en fréquences spatiales Une lettre imprimée est soumise à une analyse de Fourier, qui permet de décomposer l’image en ses composantes de fréquences spatiales. Cette analyse révèle quelles bandes de fréquences contiennent le plus d’informations pertinentes pour distinguer les lettres. 📌 Étape 2 : Fonction d’échantillonnage aléatoire À chaque essai, une version filtrée de la lettre est présentée au participant, contenant différentes fréquences spatiales. Après des centaines ou milliers d’essais, il devient possible d’analyser quelles fréquences spatiales sont les plus souvent associées aux bonnes réponses et quelles fréquences mènent aux erreurs. On soustrait les fréquences associées aux erreurs de celles associées aux bonnes réponses → détermination des fréquences critiques pour l’identification des lettres. Quels résultats sont observées et qu'est-ce qu'on peut en comprendre?
Lecteurs normaux (groupe contrôle) Pic de sensibilité autour de 2,5 à 3 cycles par lettre → Fréquence optimale pour la reconnaissance des lettres. Cette plage correspond aux fréquences spatiales optimales selon la littérature sur la reconnaissance de caractères. Patient LH (dyslexique lettre-par-lettre) Fréquence critique inférieure à 2 cycles par lettre → Utilisation sous-optimale des fréquences spatiales. Cette différence est statistiquement significative et suggère que LH exploite des fréquences trop basses pour reconnaître efficacement les lettres. Conclusion : Un traitement sous-optimal des fréquences spatiales Les dyslexiques LPL, comme LH, exploitent des fréquences plus basses, moins optimales, ce qui pourrait expliquer leur difficulté accrue avec les lettres de haute confusabilité. Cette déficience pourrait être à la base de leur recours à une lecture séquentielle (lettre par lettre) au lieu d’un traitement parallèle efficace. ## Footnote ✔ Confirmation d’un déficit perceptif visuel sous-jacent à la dyslexie LPL. ✔ Potentiel développement d’interventions basées sur l’amélioration du traitement des fréquences spatiales critiques (ex. entraînements visuels, affichage optimisé des textes). ✔ Renforcement de l’idée que la dyslexie LPL n’est pas qu’un trouble linguistique, mais implique aussi des déficits perceptifs fondamentaux.
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But : Vérifier si un biais vers les basses fréquences spatiales (flou visuel) est responsable de l’effet de confusabilité des lettres chez les dyslexiques LPL. Méthode : • Deux conditions : • Normale : mots présentés sans altération. • Dégradée : mots floutés (filtrage passe-bas) = suppression des détails fins. • Mesure : temps de lecture à voix haute de mots avec haute ou basse confusabilité. Qu’est ce qui est remarqué dans les résultats d’une personne LPL
En condition normale : aucun effet de confusabilité → traitement visuel efficace. • En condition dégradée : les mots de haute confusabilité sont lus plus lentement → l’effet de confusabilité apparaît. → Les lecteurs normaux deviennent brièvement comme des LPL. Conclusion : • Les basses fréquences ne suffisent pas à lire efficacement. • Les dyslexiques LPL semblent trop dépendants de ces basses fréquences, car ils ont un accès limité aux hautes fréquences (détails visuels fins), ce qui les force à lire lentement et lettre par lettre.
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Contexte et objectif Hypothèse : Le processus compensatoire de lecture lettre-par-lettre dans la dyslexie LPL est lié à l’utilisation des hautes fréquences spatiales pour contourner le problème de confusabilité des lettres. Test expérimental : Appliquer un filtrage passe-haut pour voir comment cela affecte la lecture chez les sujets normaux et les dyslexiques LPL. 2. Méthodologie 📌 Filtrage des stimuli Broadband (normal) : Contenu en fréquences spatiales complet. Low-pass : Seules les basses fréquences spatiales sont conservées. High-pass : Seules les hautes fréquences spatiales sont conservées (les détails fins sont conservés, mais pas les formes globales). 📊 Mesure principale Temps de réponse (ms) en lecture à voix haute Comparaison entre mots de haute vs. basse confusabilité. Qu'est-ce qui est remarqué dans les résultats?
Chez les lecteurs normaux : • Le filtrage passe-haut (qui enlève les formes globales mais garde les détails fins) ralentit fortement la lecture. • Ils montrent alors un effet de longueur de mot, de fréquence lexicale et d’imageabilité : → Leur lecture devient séquentielle, comme chez les LPL. Chez le patient LPL : • En condition normale ou low-pass : effet de confusabilité élevé. • En condition high-pass : effet de confusabilité disparaît, mais lecture encore plus lente. Conclusion : • Les LPL utilisent les hautes fréquences spatiales (détails fins) comme stratégie compensatoire. • Cela les aide à identifier les lettres malgré leur confusabilité, au prix d’une lecture lente et séquentielle. • → Leur trouble est d’origine visuelle, et non purement linguistique.