Cours 6 - Lexique mental bilingue Flashcards
Quels sont les blocs de construction du langage?
- Quels sont les blocs de construction du langage?
o Au niveau des sons = les traits distinctifs, les phones, les syllabes, etc.
o À un niveau structural = les syntagmes, la façon dont les mots sont groupés pour former des phrases
o Au niveau lexical = les mots (les morphèmes)
Quelle est la définition du lexique mental et donnez un exemple.
- Le lexique mental – définition
o Le « vocabulaire » d’un locuteur
o Les mots et leurs propriétés diverses (syntaxiques, grammaticales, phonologiques, sémantique, fréquence, etc) encodés dans le mental
o La façon de l’utiliser pour comprendre et produire le langage - P.ex., « chat »
o Un mot possède une forme phonologique et un sens
o Les mots sont stockés dans un « dictionnaire » mental (le lexique mental) (on retrouve un peu les mêmes informations que dans le dictionnaire, soit comment prononcer le mot, son sens, s’il doit être accompagné d’un déterminant, etc. Dans notre lexique mental, nous allons également avoir une « photo » qui l’accompagne pour nous représenter l’objet)
o L’accès lexical fait référence à l’accès au mot
o Un mot est activé dans notre lexique mental
Comment a-t-on pu déterminer quelle(s) aire(s) du cerveau s’occupait du lexique mental et quels résultats avons-nous obtenu?
- Pour déterminer quelle(s) aire(s) du cerveau s’occuper du lexique mental :
o On demande à des patients de nommer des images
o On observe le nombre et le type d’erreurs (batterie de dénomination d’images : 60 images)
o On observe certains patients qui ont de la difficulté avec les mots de fonctions mais pas les mots de contenu et vice-versa, nous indique donc que les différents types de mots peuvent êtres stockés à des endroits différents - Les patients souffrant d’aphasie de Wernicke ont une mauvaise performance
o Les patients avec lésions à l’aire de Wernicke et au gyrus angulaire ont le plus de problème avec la dénomination
o On postule donc qu’il s’agit du siège du lexique mental (Geschwind) - Différentes lésions à différents endroits causent des déficits de dénomination spécifiques
o Lésions au gyri fusiforme ou occipital = problèmes à nommer les choses vivantes
o Lésions aux lobes temporaux = problèmes à nommer les outils et les objets inanimés
o Lésions aux lobes frontaux = problème à nommer les verbes - Le lexique n’est pas restreint à l’aire de Wernicke
- Différents éléments sont répartis à plusieurs endroits du cerveau
o Ex., verbes : proches de l’aire motrice - Le langage semble connecté avec les autres fonctions
Quelles sont les différentes théories tentant d’expliquer comment les mots sont organiser dans le lexique mental?
- Plusieurs théories différentes tentent d’expliquer comment les mots sont organisés dans le lexique mental
- Ces théories psychologiques se basent sur des propriétés des sens des mots
- Théorie sensorielle/fonctionnelle
- Théorie de la catégorie spécifique
- Théorie conceptuelle/structurale
Qu’est-ce que la théorie sensorielle/fonctionnelle?
- La théorie sensorielle/fonctionnelle
o Sensoriel :
Reconnaissance et dénomination des choses vivantes
Les propriétés des éléments sont encodées
« Est noir et blanc », « a des ailes », etc
o Fonctionnel
Reconnaissance et dénomination des objets non-vivants
Les propriétés des éléments encodés
« Est utilisé pour scier des choses », etc. - Prédictions de la théorie sensorielle/fonctionnelle :
o Pas de dissociation à l’intérieur d’une catégorie (ex : vivants)
Ex : si capable de nommer « cheval » alors capable de nommer « canard »
o Déficit disproportionnel pour le type d’information duquel dépend la reconnaissance ou la dénomination (fonctionnelle vs sensorielle)
Qu’est-ce que la théorie des catégories spécifiques?
- La théorie de la catégorie spécifique
o Les catégories ont été créées par des pressions évolutives
o Les catégories ont été créées pour des raisons de survie principalement
o Les candidats sont : « les aliments », « les animaux », « les outils », etc. - Prédictions de la théorie de la catégorie spécifique :
o Chaque catégorie est desservie par des réseaux neuraux distincts
o Un trouble a un réseau ne sera pas compensé par un autre réseau
o Pas d’association entre type d’information encodée (ex : couleur, utilisation) et déficit a une catégorie
Quelles sont les similarités de la théorie fonctionnelle/sensorielle et des catégories spécifiques?
- Ces deux théories postulent des substrats neuraux différents pour différents éléments (type de mot ou catégorie)
o Théorie sensorielle/fonctionnelle
o Théorie de la catégorie spécifique - Se basent sur le fait que certains patients ont des problèmes avec certains mots mais pas d’autres
o Ex : problème avec vivants mais pas non-vivants - MAIS :
o Les catégories de mots avec lesquelles les patients n’ont « pas de problèmes » ne sont pas tout à fait intactes non plus
o Pas toutes les informations sont perdues dans les catégories problématiques
Ex : des traits comme « a quatre pattes » (info générale) sont conservés alors que « a des rayures » (info spécifique) est perdu
o Il faut une théorie qui prenne cette réalité en compte la théorie conceptuelle/structurale
Qu’est-ce que la théorie conceptuelle/structurale?
- La théorie conceptuelle/structurale
o Le système conceptuel n’est pas organisé par :
Modalité (sensorielle ou fonctionnelle)
Ni pas catégories (fruits/outils)
o Les choses vivantes ont plus de traits en communs et donc sont moins distincts que les objets non-vivants
o Pour les choses vivantes :
L’information sur la fonction biologique est fortement corrélée avec les propriétés perceptuelles partagées (peut marcher/a des pattes)
o Pour les artéfacts/objets non-vivants :
L’information sur la fonction est fortement corrélée avec les propriétés perceptuelles distinctives (peut rouler/a des roues)
o Dans les vivants :
Les propriétés récurrentes (partagées) sont moins sensibles aux dommages cérébraux
P.ex., pour décrire un tigre si on utilise des caractéristiques partagées fortement corrélées avec les animaux comme « a des yeux », « mange », ne nous informe pas beaucoup sur l’animal en question. Mais si on prend des informations peu corrélées, comme « a des rayures », « sauvage », a beaucoup moins d’options y correspondant et donc on va retrouver l’information plus rapidement.
o Les propriétés distinctives sont importantes pour l’identification
Permet de dire qu’il s’agit d’une chose en particulier
o Les propriétés distinctives pour les choses vivantes sont peu corrélées
o Les propriétés distinctives pour les objets non-vivants sont fortement corrélées
o Cercles minces : propres non distinctives
Ex : en métal, poignée
Ex : respire, yeux
o Cercle en gras : propriétés distinctives
Ex : coupe, lame
Ex : rayures
o Représentation d’un patient :
Les vivants n’ont pas de traits distinctifs alors que les non-vivants si - Prédictions de la théorie conceptuelle/structurale :
o Les traits fortement corrélés à d’autres traits sont plus résistants aux dommages
o Déficits pour les choses vivantes quand les dommages sont légers
o Déficits pour les choses vivantes et les objets non-vivants quand les dommages sont sévères
Quelles théories soutiennent les données provenant d’études sur des patients?
- Différentes populations de patients donnent des résultats qui soutiennent des aspects de toutes les théories
o Différentes populations (Alzheimer, Apraxie, etc.)
o Différentes méthodologies
o Différents degrés de sévérité des dommages
Quelles sont d’autres types d’informations pouvant être contenues dans le lexique mental?
- Jusqu’à présent, on s’est intéressés aux propriétés conceptuelles des mots
o Au moins certaines propriétés semblent stockées dans le lexique mental - Quelle autre information est stockée dans le lexique mental?
o Phonologie? Morphologie? Autre? - Est-ce que l’information phonologique est stockée avec la sémantique?
- Même substrats neuraux?
- Même catégorisation mentale?
- Information conceptuelle (phonologique), pour un chat p.ex. :
o A quatre pattes
o A de la fourrure
o Mange du poisson
o Chasse les souris
o Miaule
o Etc.
Quand un mot doit être compris - Forme (chat) :
o /∫a/
Spécifique à la modalité visuelle ou auditive
Reconnaissance de mot visuelle ou auditive
Production orale ou écrite - Qu’en est-il de l’information grammaticale?
o Étude sur des patients d’habitude
o On a vu qu’il y avait des patients qui avait de la difficulté avec la sémantique et d’autres avec la syntaxe
o DT et FS : initiales des patients
o Dénomination d’images est en lien avec la sémantique et l’information sur le genre et sur l’auxiliaire va informer sur la syntaxe - DT : tâche de dénomination d’image altérée et information sur le genre et sur le nombre non altérée
- FS : tâche de dénomination non altérée et information sur le genre et sur l’auxiliaire altérée
Quels sont les processus impliqués dans la reconnaissance des mots?
- Quels sont les processus impliqués dans la reconnaissance d’un mot?
o Requiert un lien entre le signal acoustique et le mot approprié (pour que quand quelqu’un prononce un mot, on puisse reconnaitre le sens et savoir de quoi il parle)
o Ce faisant on active des mots inappropriés mais similaires - Exemple de l’anglais : « beaker »
o On va avoir des mots dont l’attaques va correspondre à notre mot (p.ex., beetle) et d’autres dont la rime va correspondre (p.ex., speaker)
o Va donc activer plusieurs mots différents - Quels sont les processus cognitifs impliqués dans la reconnaissance d’un mot?
o Activation compétition sélection - Qu’est-ce que la compétition implique?
o Deux (ou plusieurs) formes sont aussi plausibles l’une que l’autre jusqu’à un certain point
o Elles sont toutes activées
o Il y a compétition entre elles pour le choix final
o Cette compétition se traduit par un temps de réaction (TR) plus long dans certaines tâches
Quelles sont les théories d’encodage?
- Les diverses approches linguistiques
o Symboliques
o Sous-symboliques
Qu’est-ce que l’approche symbolique des théories d’encodage?
- Approche symbolique (Halle et Chomsky, 1968; Pinker, 1997 ;1999)
o Système de règles de grammaire et vocabulaire coexistent dans des régions différentes de la mémoire et du cerveau
o Interagissent durant la compréhension et la production du langage
Règle du passé simple : V + a[passé]
Verbe : mange
Suffixe a[passé]
Mange+a = il mangea
o Avantages :
Restreint considérablement la quantité d’items lexicaux et de règles en mémoire
Est productive : permet des généralisations efficaces et rapides
Est élégante : répond aux exigences scientifiques de simplicité
o Inconvénients :
Ne rend pas compte des formes irrégulières (boire bu; hold held…)
Risque de surgénéralisation
Présuppose une analyse complète de toutes les formes, sans tenir compte d’autres facteurs qui influencent le traitement (fréquence, longueur de mots, etc…)
Qu’est-ce que l’approche sous-symbolique des théories d’encodage?
- Approche sous-symbolique (Rumelheart & McLelland, 1986)
o Modèle connexionniste :
Absence totale de règles symboliques
L’ensemble des entrées lexicales et de leurs formes dérivées et/ou fléchies se retrouvent dans un seul et même système mémoriel
o Le système procède par généralisations statistiques et forces (« poids ») d’association
Walk – walked
Talk – talked
Drink – drank
Sink – sank
o Avantages :
Produit des simulations d’apprentissage convaincantes
Permet d’expliquer certaines formes irrégulières (mais pas toutes : bring brought)
Prend en considération certains aspects reconnus de l’apprentissage (fréquence, probabilités, statistiques)
o Inconvénients :
N’explique pas toutes les formes irrégulières
N’est pas « économique » au niveau de la mémoire
Ne fait que « simuler » des réseaux de neurones et peut ne pas rendre compte du fonctionnement du cerveau
Est totalement arbitraire
Qu’est-ce que l’approche hybride des théories d’encodage?
- Approche hybride (Pinker et Ullman, 2002)
o Mélange de l’approche symbolique et sous-symbolique
o Les formes irrégulières = des formes comme les autres, stockés comme les autres mots, mais avec un trait grammatical « passé » incorporé à leur entrée lexicale
o Les formes régulières sont générées de façon productive par une règle
o Une forme fléchie d’un verbe stockée va bloquer l’application de la règle
Brought va empêcher bringed
o Partout ailleurs, la règle va s’appliquer
o Avantages :
Permet une distinction entre formes irrégulières et formes régulières dans un seul et même modèle
Fait des prédictions empiriques intéressantes