Cours 5 - Bilinguisme, utilisation et attrition Flashcards
Quels sont les impacts des différents contextes d’acquisition?
- La (ou les) langue(s) maternelle(s) sont toujours acquises de la même façon.
- En l’absence de problèmes, tout le monde possède une langue maternelle
- Une L2 peut être acquise de plusieurs façon, pour plusieurs raisons, à différents âges et jusqu’à différents niveaux d’aisance (souvent un mélange d’apprentissage dans un cours et un contexte de pratique, p.ex. au travail ou en voyage)
- Les raisons pour lesquelles la L2 est acquises va venir influencer le niveau de fluence que l’apprenant va acquérir
o Donne lieu à différents types de bilingues (niveau d’aisance différent, contexte d’utilisation, si la L2 est dans la même famille que la L1, etc. Groupe très hétérogène)
Qu’est-ce que le contexte immersif et ses caractéristiques?
o Très important d’avoir un contexte immersif pour acquérir une langue
o Très rare d’avoir un contexte immersif seul, va souvent être jumelé au préalable à des cours sur la langue ou contexte pour avoir un niveau de base dans la langue
o Immersion complète dans une région ou un pays qui parle une certaine langue
o Acquisition purement immersif rare mais existante
o Peut avoir lieu lors d’un voyage
o Peut être pour le travail (normal d’avoir plus un vocabulaire de spécialité dans ce cas)
o Peut être pour les études
o Peut être pour des raisons d’immigration
o Etc.
o Le bilingue apprend (différent de ce qu’on apprend dans un contexte scolaire qui est basé autour d’un programme déjà monté, tandis que immersif on peut apprendre des informations/manières de faire plus authentiques) :
–> Le vocabulaire usuel
–> Certaines tournures de phrases
–> Certaines expressions
–> Niveau dépend du milieu dans lequel il vit et socialise
o Il n’apprend pas de façon explicite :
–> Les règles de grammaires
–> Les exceptions et irrégularités (tout dépend des personnes qui nous entourent dans le contexte immersif)
–> Le vocabulaire (dépend encore de l’utilisation des locuteurs qui nous entoure, va être plus spécialisé dans un contexte de travail)
–> L’écriture
–> Certains éléments spécifiques à certains contextes dans lesquels il ne se retrouve pas
Qu’est-ce que le contexte scolaire et ses caractéristiques?
o Enseignement dans un cadre contrôlé
o Peut être dans une école ou autre établissement à vocation pédagogique/andragogique
o Peut être en milieu de travail
o Programme spécifique à suivre avec niveaux préétablis
o Uniformité relative des apprentissages
o Le bilingue apprend :
Les règles de grammaire
Les exceptions et irrégularités (qu’on ne rencontre que très peu dans la vie de tous les jours)
Le vocabulaire
L’écriture
Certains éléments spécifiques à certaines contextes dans lesquels il ne se retrouve pas
o Le bilingue n’apprend pas de façon explicite :
Le vocabulaire usuel
Certaines tournures de phrases
Certaines expressions
Certaines prononciations
Qu’est-ce que le contexte mixte et ses caractéristiques?
o Apprentissage en contexte de cours
o Organisation par niveaux
o Contexte immersif en parallèle ou après l’atteinte d’un certain niveau
o Temps d’immersion dépend de la situation précise
Ex : langue apprise dans la région où elle est parlée
o Le bilingue apprend :
Les règles de grammaires
Les exceptions et irrégularités
Le vocabulaire
L’écriture
Certains éléments spécifiques à certains contextes dans lesquels il ne se retrouve pas
Le vocabulaire usuel
Certaines tournures de phrases
Certaines expressions
Niveau dépend du milieu dans lequel il vit et socialise
Quels sont les éléments qui jouent un très grand rôle mais qui sont souvent non contrôlables et propres à chaque apprenant et/ou situation?
o Motivation (difficile à quantifier de base, et peut fluctuer de jours en jours)
o Capacités personnelles (difficile à contrôler et à quantifier aussi, il y a juste des personnes qui ont des meilleures capacités que d’autres à apprendre des nouvelles langues)
o Âge
o Durée d’apprentissage ou d’exposition
o Opportunités d’utilisation
o Etc.
À quel niveau un apprenant L2 devient bilingue?
o Lorsqu’il est quasi-natif? (beaucoup de personnes n’arriveront jamais à un niveau quasi-natif, est-ce que cela veut dire qu’ils ne sont pas quasi-natif quand même)
o Seulement s’il apprend la L2 très jeune? (en général non mais dépend du domaine, en neuro oui doit être natif ou précoce si on se fie à l’étude vu la semaine passée avec les différences cérébrales entre bilingue quasi-natif et locuteur précoce)
o Lorsqu’il se débrouille dans sa L2?
o Lorsqu’il peut converse sans aide dans sa L2? (oui on doit être assez autonome pour être considéré comme bilingue)
o Lorsqu’il comprend l’humour de la L2? (ici, aspect second degré est plus important. Si ne comprend que le niveau littéral, n’est pas suffisant. Pour que quelqu’un soit bilingue, devrait comprendre le second degré mais ne doit pas juste avoir ça
o Lorsque cela fait X nombre d’heures qu’il parle dans sa L2?
o Donc aucun des facteurs ici est suffisant pour considérer qu’une personne est bilingue, est la combinaison de plusieurs facteurs : Autonomie, fluidité, spontanéité, comprendre le second degré, etc.
Comment les différents programmes d’enseignement définissent les différents niveaux de langue?
- Différents programmes d’enseignement d’une langue seconde établissent différents niveaux
- Ils établissent également un niveau correspondant à l’autonomie
- On peut considérer qu’à partir de l’atteinte de ce niveau, l’apprenant est bilingue
- Ce n’est pas une définition linguistique
- Ce n’est pas une définition psychologique ou neurologique
- Au Québec, en français langue seconde :
o Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes
o Catégorisation par production orale, compréhension orale, production écrite et compréhension écrite
o Niveaux 1 à 12
o (Échelle français A1-A2-B1-B2-C1-C2) - On peut considérer que l’apprenant est autonome au niveau 8 (donc B2 sur l’échelle française)
- Peut varier selon la compétence précise
- Peut être difficile à cerner avec précision
- Bilingue si elle ne parle qu’une autre langue à part le français, trilingue si elle en parle deux, etc.
Qu’entend-t-on par type de langue et quel impact peut-il avoir sur l’acquisition d’une L2?
- Autre facteur qui va venir influencer le type de bilingue et le type d’interaction entre les deux langues dans le cerveau
- Il existe environ 7000 langues dans le monde
- Chacune comporte de nombreux dialectes et sociolectes
- En théorie, un bilingue peut parler n’importe quelle combinaison de deux langues parmi celles-ci
- Certaines langues ont des points communs et d’autres sont très différentes
- Les langues sont classées par familles et sous-groupes
- Les langues d’une même famille comportent une langue ancestrale commune
o Ex : le latin est l’ancêtre des langues latines (ou romanes) comme le français, l’italien, le roumain, etc. - Les situations de contact linguistique entre langues de différentes familles donnent également lieu à un partage de leurs différences caractéristiques (donc on va retrouver des caractéristiques communes de langues qui ne ressemblent pas à cause d’un contact rapproché et prolongé, et pas seulement au niveau du lexique va aussi survenir pour des règles grammaticales)
o Ex : la région des Balkans (Europe de l’est) dans laquelle des langues slaves, latines, finno-ougriennes, etc., se côtoient
o Ex : l’influence de l’anglais par le français à l’époque de la conquête de l’Angleterre par les normands (11e siècle) - Les langues d’une même famille ou d’un même sous-groupe peuvent comporter certains points communs qui facilitent l’apprentissage
o Vocabulaire similaire
Ex : professeur se dit « profesor » en espagnol
o Structures syntaxiques similaires
Ex : en espagnol, italien ou roumain, le pronom-sujet n’a pas besoin d’être prononcé, la flexion du verbe suffit
o Phonologie similaire
Ex : les langues latines ne comportent pas de tons
o Système d’écritures similaires
Système alphabétique
Système cyrillique
Etc.
o Etc. - Vrai également pour certains aspects des langues en contact (on peut observer ces mêmes similarités pour les situations de contact). Ces situations de contact vont faire en sorte que les gens vont essayer de se comprendre entre eux et graduellement vont finir par comprendre certains éléments et peut finir par être emprunté par une autre langue
- Cette situation implique, à priori :
o Pour un bilingue italien-espagnol :
Qu’il y aura eu plus de facilité durant son acquisition de l’espagnol L2 (p.ex., est déjà habitué à ne pas dire le pronom)
o Pour un bilingue français-mandarin :
Qu’il aura eu plus de difficulté durant son acquisition du mandarin L2 (doit apprendre un système tellement différent qu’on doit parfois commencer par s’habituer au fait qu’il existe)
Quelles sont les caractéristiques communes au code-switching et code-mixing (général) ?
- Ces deux termes sont souvent utilisés pour dénoter la même réalité
- Propriétés similaires
- Dans certaines domaines spécifiques on peut faire une distinction entre code-switching et code-mixing :
o Sociolinguistique
o Acquisition L2
o Psycho ou neurolinguistique - Code-switching ou code-mixing
o Utilisation de deux langues (ou plus) au cours d’une conversation
o Situation non-pathologique (se produit même chez les bilingues qui ont un très haut niveau dans les deux langues)
o Se produit chez tous les bilingues ou multilingues
o Se fait de manière automatique mais on peut s’en empêcher si besoin (si on ne peut pas s’en empêcher, là c’est quelque chose d’autre)
Quelles sont les caractéristiques grammaticales du code-switching (ou code-mixing général)?
o Le code-mixing est contraint par les règles grammaticales de L1 et L2
o Le code-mixing n’a lieu que lorsque les deux grammaires arrivent à des points de convergence (ordre des mots, par exemple)
o Doit avoir des points de convergence pour être capable de faire des phrases qui se tiennent dans les deux langues
- Code-mixing et switching peut être utilisée de manière interchangeable, mais quand on veut vraiment être vraiment précis on l’utilise pour des situations différentes
Quels sont les différents types de code-switching?
- Différents types :
o Inter-phrastique : changement de langue d’une phrase à l’autre ou d’une clause à l’autre
Ex : français-anglais
Je suis allée au restaurant and I wish I had chicken nuggets
J’ai regardé une comédie hier. It wasn’t as funny as the last one I saw
o Intra-phrastique : changement à l’intérieur d’une même phrase, clause ou proposition
Ex : français-anglais
Two days ago, j’ai fait du kayak with my sister.
En général, on va parler une langue principale et on va insérer minoritairement l’autre, la langue principale peut être la langue dominante ou être la langue parlée par la majorité
o D’expression : concerne l’introduction d’une expression figée d’une langue dans une phrase d’une autre langue :
Ex : français-anglais
C’était un peu plate, you know
Three time’s a charm, comme on dit
o Intra-lexical : changement à l’intérieur d’un mot mais d’un morphème à un autre
Ex : français-roumain
Français : L’arbre (Ledét.déf.masc.sg arbreN.masc.sg)
Roumain : « Copacul » (CopacN.masc.sg uldét.déf.masc.sg)
Code-switching : Arbrul (Arbre-ul)
Quelles sont les propriétés propre au code-mixing (spécifique)?
- Le terme code-mixing est parfois utilisé :
o Pour identifier une situation dans laquelle l’alternance se fait à l’intérieur du même mot (les chercheurs en sociolinguistique vont plus avoir tendance à dire cela)
o Pour identifier une situation dans laquelle le locuteur n’arrive pas à s’empêcher de changer de langue (utilisé par des enfants, population pathologique)
o Pour identifier une situation de potentielle confusion dans laquelle le locuteur ne sait pas qu’il change de code (à certains niveaux de l’acquisition d’une L2, quand il ne sait pas comment dire quelque chose dans la L2 même s’il sait que l’autre personne ne parle pas sa L1)
o Donc ce qui le différencie : aspect pathologique, affectée par la fluence ou une confusion, alternance dans un même mot (sociolinguiste)
o Faire attention, code-mixing peut avoir la même définition que code-switching mais si on veut être précis on va faire la distinction - Le type inta-lexical pourrait être qualifié de code-mixing par certains linguistiques car ce type « crée » un nouveau mot en quelques sortes (peut donner l’impression qu’on les rattache beaucoup plus fortement que si on en faisait qu’utilisé les deux langues d’une phrase à l’autre)
o Intra-lexical : changement à l’intérieur d’un mot mais d’un morphème à un autre
Ex : français-roumain
Français : L’arbre (Ledét.déf.masc.sg arbreN.masc.sg)
Roumain : « Copacul » (CopacN.masc.sg uldét.déf.masc.sg)
Code-switching : Arbrul (Arbre-ul) - Dans certains cas d’aphasie, chez le bilingue, le patient peut avoir du mal à sélectionner une seule langue ou à faire de l’alternance de manière volontaire (il pourrait ne même pas se rendre compte de la langue qu’il emploi). On le voit également dans d’autres troubles que l’aphasie
- Il pourrait s’agir d’une stratégie compensatoire pour essayer de se faire comprendre (chez certaines personnes aphasiques bilingues car une des deux langues peut être moins affectée que l’autre)
- Comme cette situation diffère de celle des personnes non-cérébrolésés, elle est qualifiée de code-mixing par certains
- Cas d’interférence :
o Ex : les enfants bilingues allemands/anglais (chez les enfants, on peut qualifier des cas d’interférence qui vont créer des erreurs qui sont les mêmes que les enfants monolingues donc non pathologique contrairement aux adultes bilingues qui ne feront plus ces erreurs, pour cette raison que considérée comme code-mixing)
o Ordre de l’anglais : SVO dans les propositions principales et subordonnées
o Ordre de l’allemand : VO et OV (VO dans les principales – OV dans les subordonnées et infinitives)
I will brush my teeth.
*Ich werde putzen meine Zahne
(Ich werde meine Zahne putzen)
o L’ordre VO était plus courant lorsque l’allemand et l’anglais étaient pris ensemble –> surgénéralisation
o Facteur important à prendre en considération :
Intensité d’exposition à l’une ou l’autre langue
Il est probable qu’une langue pratiquée plus souvent et dans plus de milieux (école, famille, etc.) aura l’ascendant sur le développement d’une langue pratiquée moins souvent
Il est donc important de distinguer ce qui est strictement linguistique (la grammaire) de ce qui ne l’est pas (la durée d’exposition, etc.)
Quelles sont les propriétés fonctionnelles du code-switching ou code-mixing?
o « Gap-filling » : le fait d’utiliser un mot dans une langue X plutôt que Y parce que le mot n’est pas accessible dans la langue Y (tant et aussi longtemps que c’est fait sans erreur, on va considérer que c’est du code-switching mais chez les enfants on va le considérer comme code-mixing comme dit précédemment)
Ex : like vs love en anglais
o Contexte social :
Anglais à la maison/français à l’école
Fonction pragmatique ou symbolique
Dans quels contextes observe-t-on le code switching?
- Pourquoi? Le code-switching se produit dans plusieurs contextes
o Nécessite que les personnes qui l’utilise parlent les mêmes langues
o La plupart du temps, se produit lorsqu’un niveau de langue familier est utilisé
o Se fait de façon relativement inconsciente
o Influencé par la fréquence d’utilisation ou même la connaissance de certains mots
o Appartenance culturelle
o Expression spécifique
Quelles raisons peuvent occasionner un changement de langue?
- Différentes raisons occasionnent un changement de langue mais il ne s’agira pas de la même notion
o Une personne qui ne parle qu’une langue se joint à la conversation
o Éviter que des personnes qui ne font pas partie de la conversation nous comprennent
o Passer d’une langue officielle à une autre dans un discours
o Etc.