Cours 2 Flashcards

1
Q

Quel est le rôle du criminologue dans l’évaluation du risque?

A

Il y a 2 composantes importantes :

  1. L’évaluation du risque de la récidive criminelle de personnes contrevenantes;
  2. La gestion du risque des personnes contrevenantes afin de minimiser les probabilités de récidive criminelle.

Aussi, l’évaluation du risque joue un rôle important dans la trajectoire pénale de la personne.

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2
Q

À quoi fait référence la notion de risque?

A

À la notion de danger

  • C’est un concept très vague, il n’y a pas vraiment de réponse.
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3
Q

Quelles sont les origines de la notion de risque?

A

Historiquement, la notion de risque provient de la psychiatrie et du concept de dangerosité.

  • Il y a très peu d’études scientifiques avant les années 1960.
  • Études principalement américaines en milieu hospitalier, car dans les années 40-60, les hôpitaux psychiatriques sont des lieux fermés, les chercheurs n’avaient pas le droit d’y aller.
  • Repose sur le jugement clinique des psychiatres.
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4
Q

Qu’est-ce que la dangerosité?

A

C’est un concept qui demeure vague encore aujourd’hui, il n’y a pas de consensus;

  • Il y a des définitions légales, une littérature psychiatrique, sciences sociales, etc. qui dépendent d’un domaine à l’autre, ce qui rend ça difficile.
  • Danger de causer un tort physique/psychologique
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5
Q

À quoi la dangerosité peut faire référence en psychiatrie?

A

«… au danger qu’incarne le malade mental capable d’un passage à l’acte imprévisible et violent» (Castel, 1983).

  • On va faire référence à la notion de violence, le caractère d’imprévisibilité, donc à l’état mental de la personne. La notion de dangerosité renvoi à la possibilité de causer un certain tort à autrui.
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6
Q

Quelles sont les 2 caractéristiques de l’évaluation du risque de la récidive?

A
  1. Elle est faite auprès de personnes contrevenantes
  2. Elle est fait à toutes les étapes de la sentence:
  • Présentenciel;
  • Admission en détention/pénitencier;
  • Mise à jour;
  • Libération (semi-liberté, lib. Conditionnelle);
  • Suivi communautaire;
  • Ré-admission dans un établissement de détention/pénitencier;
  • Récidive criminelle.
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7
Q

Quelles sont les 3 caractéristiques de la gestion du risque de la récidive?

A
  1. La gestion du risque vise à minimiser les probabilités de récidive;
  2. Elle est fondée sur l’évaluation du risque;
  3. Elle est faite à toutes les étapes de la sentence:
  • Plan d’intervention;
  • Suivi en détention;
  • Thérapie, programme, interventions;
  • Semi-liberté, libération conditionnelle
  • Suivi dans la collectivité
  • Ressources communautaires
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8
Q

Que faut-il savoir concernant la recherche portant sur l’évaluation clinique de la dangerosité dans les années 1960?

A

Elle est inexistante avant les années 1960:

  • Pas de suivi après la libération;
  • L’efficacité de la prédiction ne se pose pas considérant l’approche très conservatrice de l’époque (on ne pouvait pas remettre en question le travail des psychiatres à l’époque, ils étaient les experts).
  • Les individus considérés «dangereux» sont maintenus hospitalisés pour de très longues périodes;
  • Une fois libérés, les individus étaient transférés vers des centres hospitaliers.
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9
Q

Comment étaient les hôpitaux en milieu sécuritaire à l’époque et que s’est-il passé comme changement dans les années 60?

A

Ce sont des endroits «fermés», «clos»:

  • Peu connus et dominés par la psychiatrie;
  • Les pratiques de l’époque sont moins transparentes;

Changement philosophique durant les années 1960:

  1. Passage de la psychanalyse vers l’intervention pharmacologique;
  2. Provoque un mouvement anti-psychiatrique;
  3. Remise en question des pratiques et des concepts (maladie mentale).
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10
Q

De quel domaine était l’évaluation de la dangerosité des individus considérés comme dangereux?

A

Elle était du domaine psychiatrique uniquement

  • Les détenus étaient transférés en milieu psychiatrique s’ils présentaient des troubles mentaux;
  • Ils sont libérés non pas à la fin de la sentence, mais lorsqu’ils sont considérés non dangereux par le psychiatre;
  • Pratiques remises en question vers le milieu des années 70;
  • Les premières études évaluatives qui examinent la validité de l’évaluation clinique vont débuter.
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11
Q

À quoi fait référence le cas de Baxstrom aux États-Unis?

A
  • Baxstrom complète sa peine de prison dans un hôpital psychiatrique affilié aux services correctionnels de l’État de NY en raison de troubles mentaux;
  • À la fin de sa sentence, on le juge trop dangereux pour la société;
  • Sa demande de transfert vers un hôpital psychiatrique régulier est rejetée par son psychiatre;
  • On ne lui donne pas la chance de porter sa cause devant les tribunaux;
  • Il poursuit alors le directeur de l’hôpital et obtient gain de cause;
  • Les juges vont déterminer que le maintien dans un hôpital psychiatrique au-delà de sa peine sans procédure légale est inacceptable, donc ils vont le libérer sans nouvelle évaluation.
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12
Q

Que s’est-il passé au «lendemain» de la décision dans le dossier de Baxstrom aux États-Unis?

A

Environ 1000 détenus sont transférés dans des hôpitaux psychiatriques non affiliés aux services correctionnels.

Le gouvernement demande à ce que ces individus jugés trop dangereux pour la société, réintègrent la société sans nouvelle évaluation de la part d’un psychiatre.

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13
Q

Qu’est-ce que le cas de Baxstrom a permis pour les chercheurs?

A

Il offre une opportunité unique aux chercheurs d’évaluer le jugement clinique de la dangerosité et la capacité à prédire la récidive (d’évaluer les psychiatres).

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14
Q

Quelles sont les caractéristiques des individus libérés au «lendemain» de la décision prise dans le dossier de Baxstrom?

A
  • Ils étaient tous maintenus en détention préventive à cause de leur dangerosité (trouble mentaux et violence) pour la communauté;
  • Tous déclarés criminellement responsables de leurs crimes;
  • Environ la moitié de ces individus retournent en communauté.
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15
Q

Qui sont les 2 chercheurs américains qui profiteront du jugement dans l’affaire Baxstrom afin d’étudier l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité?

A

Joseph Cocozza et Henry J. Steadman (1974)

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16
Q

Quelle était l’hypothèse de Cocozza et Steadman dans leur étude sur l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité (1974)?

A

Selon eux, les taux de récidive pour les crimes contre la personne devraient être excessivement élevés considérant leur maintien dans des hôpitaux psychiatriques à cause de leur dangerosité.

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17
Q

Qu’est-ce qu’ont fait les chercheurs Joseph Cocozza et Henry J. Steadman dans leur étude sur l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité (1974)?

A

Ils ont examiné la récidive d’un sous-groupe de 98 individus libérés en communauté.

  • Suivi 4 ans après le retour en communauté.
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18
Q

Qu’est-ce qu’ont observé Cocozza et Steadman dans leur étude sur l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité (1974)?

A

4 ans suivant leur libération:

  • 20 individus furent arrêtés à nouveau (20,4%)
  • 13 d’entre eux arrêtés par la police pour des délits non-violents (vol, vandalisme, méfait publique)
  • Analyse de dossiers en tenant compte de l’hospitalisation pour violence
  • 7 arrestations pour violence (7.1 %)
  • 7 hospitalisations pour comportement violents

C’est minime 7 sur 98 arrêtés pour violence, très grand écart entre l’évaluation des psychiatres et ce qui est observé.

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19
Q

Les résultats de Cocozza et Steadman dans leur étude sur l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité (1974) remettent quoi en question?

A

Ils remettent en question la capacité des psychiatres d’établir la dangerosité.

Les chercheurs notent toutefois que les résultats doivent être interprétés à la lumière de deux autres facteurs :

  • Au moment de leur libération, les «patients» sont relativement âgés
    • Les probabilités d’être arrêté ou hospitalisé diminues plus l’âge avance.
  • Raison autres que la dangerosité pour expliquer le maintien à l’hôpital :
    • Éviter l’itinérance,
    • Peu/pas de soutien et de réseau social
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20
Q

En quoi consiste l’étude de Thornberry & Jacoby (1979)?

A

C’est un cas similaire à celui qui s’est produit dans l’État de NY, mais cette fois dans l’État de Pennsylvanie.

  • Réplique des résultats de l’étude de Steadman & Cocozza (1974)? oui à peu près.
  • L’échantillon à risque est beaucoup plus grand (n=414)
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21
Q

Quels sont les résultats de l’étude de Thornberry & Jacoby (1979)?

A

Parmi les 414 individus suivis en moyenne de pendant 3 ans:

  • 98 individus (24%) sont arrêtés durant cette période;
  • Environ 1/3 des récidivistes pour crimes contre les biens et ¼ pour méfaits publics;
  • 46 individus arrêtés à nouveau pour comportements violents (11,1%);
  • 14 hospitalisations pour comportement violents

Donc : leur niveau de dangerosité n’était pas celui prévu par les psychiatres.

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22
Q

Qu’est-ce que Tornberry & Jacoby (1979) ont conclu dans leur étude sur l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité?

A

En se basant sur ces observations, il est possible de conclure que l’hypothèse selon laquelle les patients de l’Hôpital Fairview étaient principalement de probables récidivistes n’est pas fondée.

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23
Q

Est-il possible de déterminer quels sont les facteurs «réellement» pris en considération lors de la prise de décision d’une audience concernant la libération?

A
  • Peu de recherche évaluative (milieux fermés) …
  • Difficile de mesurer l’instinct, l’expérience, ou le flair clinique…
  • Études réalisées auprès de psychiatres – présentation de vignettes cliniques – diversité des conclusions;
  • Quelques études récentes…
24
Q

En quoi consiste l’étude de Hilton et Simmons (2001)?

A

Il s’agit d’un examen de 187 audiences de la Commission d’examen de l’Ontario:

  • Comité formé d’un juge, psychiatre, avocat, psychologue, citoyens, apte à déterminer si un individu est apte à réintégrer la société;
  • Individus acquittés pour cause de non-responsabilité criminelle;
  • Hôpitaux psychiatriques à sécurité maximale
  • Décisions : (a) maintien des conditions actuelles; (b) transfert vers un hôpital avec un niveau de sécurité moindre, avec/sans possibilité de sortie; (c) libération.
25
Q

Sur quoi se questionnaient les chercheurs Hilton et Simmons (2001) dans leur étude? (2)

A
  1. Sur les facteurs qui ne sont pas empiriquement associés aux décisions prises par le comité (les facteurs qui ne sont pas pris en compte);
  2. Sur les facteurs qui sont associés empiriquement aux décisions prises par le comité, notamment.
26
Q

Quels sont les 4 facteurs qui ne sont pas empiriquement associés aux décisions prises par le comité sur lesquels se questionnaient Hilton et Simmons (2001)?

A
  • Le QI;
  • L’isolement social;
  • La durée de l’hospitalisation;
  • Les résultats de l’évaluation actuarielle.
27
Q

Quels sont les 5 facteurs qui sont associés empiriquement aux décisions prises par le comité et sur lesquels Hilton et Simmons (2001) s’intéressaient?

A
  • Les antécédents judiciaires de la personne;
  • Les comportements problématiques durant l’hospitalisation;
  • Si l’individu se conforme à la prise de médication;
  • L’opinion du psychiatre;
  • L’apparence physique.
28
Q

Quels sont les 3 facteurs qui influencent la prise de décision des professionnels?

A
  • La culture organisationnelle et institutionnelle;
  • La résistance au changement de pratiques;
  • Les biais personnels.
29
Q

Qui a produit l’une des premières revues systématiques de tests psychologiques utilisés afin de prédire le comportement violent?

A

Edwin Megargee (1970).

30
Q

En quoi consiste l’étude de Megargee (1970)?

A

Il a fait l’une des premières revues systématiques de tests psychologiques utilisés afin de prédire le comportement violent

  • Le recours aux tests était perçu comme une percée dans l’évaluation de la dangerosité
  • MMPI, mesures d’hostilité et de colère, tests projectifs, etc.

On a essayé différents tests pour savoir si on pouvait mesurer la dangerosité.

31
Q

Quelle est la conclusion de Megargee à la suite de sa revue systématique de tests psychologiques utilisés afin de prédire le comportement violent?

A

Il conclu qu’aucun des tests ne permet une prédiction «satisfaisante» du comportement violent futur.

  • Les scores obtenus à ces différents tests n’avaient pas réellement de capacité à prédire.
32
Q

Quels chercheurs ont étudié l’efficacité de l’évaluation de la dangerosité?

A
  1. Cocozza et Steadman (1974);
  2. Thornberry et Jacoby (1979);
  3. Hilton et Simmons (2001).
33
Q

Quels chercheurs ont fait des réflexions critiques sur l’évaluation de la dangerosité?

A
  1. Edwin Megargee (1970);
  2. John Monahan (1981);
  3. Monahan et Steadman (1994).
34
Q

Quels sont les 2 constats contradictoires apparents vers le milieu des années 1970?

A
  1. Les sociocriminologues concluent que le dossier est réglé: la prédiction de la violence n’est pas réaliste, voire impossible.
  2. Les psychocriminologues voient une opportunité de mieux encadrer la pratique par la recherche scientifique empirique.
35
Q

Qui est John Monahan (1981)?

A

Il est un chercheur américain qui va faire le ménage, il va faire des constats par rapport aux pratiques et aux connaissances.

36
Q

Selon Monahan (1981), «… les études qui découlent des cas Baxstrom et Dixon dans les années 70 mettent en lumière deux problèmes importants…». Lesquels?

A
  1. La surestimation des taux de récidive d’individus qui ont des antécédents en matière de crimes violents et des problèmes de santé mentale:
    • Les taux de récidive violente suivant la libération sont plus bas que ceux estimés par les spécialistes et cliniciens de l’époque.
  2. L’erreur de prédiction est importante:
    • Beaucoup trop d’individus déclarés «dangereux» ne sont pas des récidivistes une fois libérés.
    • Problèmes des faux positifs (faussement identifié comme un récidiviste).
37
Q

Quelles sont les 6 explications possibles à la surestimation des taux de récidive et l’importante erreur de prédiction selon Monahan (1981)?

A
  1. La notion de dangerosité était essentiellement posée en terme de personnalité;
  2. Peu de recherches visaient à identifier les «prédicteurs» de la dangerosité pouvant aider les psychiatres;
  3. Les outils de l’époque n’avaient aucune valeur prédictive;
  4. Les psychiatres vulnérables aux problèmes possibles de corrélations «illusoires» entre maladie mentale et dangerosité;
  5. Les psychiatres ont rarement l’occasion de «vérifier» le résultat de leur pronostic (pas de suivi – ce que fait la recherche empirique);
  6. Difficulté de prédire les événements rares.
38
Q

Lorsqu’on évalu un individu en étudiant son parcours de vie et qu’on se dit: «c’était évident qu’il allait finir comme ça», lorsqu’on se fait une tête après coup, il s’agit de quel type de biais?

A

Un biais rétrospectif.

39
Q

Ceux-ci vont vouloir baliser la notion de dangerosité.

De quels chercheurs est-il question ici?

A

Monahan et Steadman (1994).

40
Q

Quel est le but de Monahan et Steadman (1994) dans leurs travaux?

A

Décomposer le concept de dangerosité afin d’améliorer l’évaluation du risque.

41
Q

Quelles sont les 3 composantes de la dangerosité identifiées par Monahan et Steadman (1994) suite à leurs travaux?

A
  1. Les facteurs de risque;
  2. La nature et la gravité du risque;
  3. Les probabilités de récidive.
42
Q

En quoi consistent les facteurs de risque parmi les 3 composantes de la dangerosité identifiées par Monahan et Steadman (1994)?

A

Les facteurs de risque sont des:

  • Indicateurs qui informent sur le risque de récidive;
  • Indicateurs dont la recherche empirique montre une association empirique avec le comportement futur;
  • Regarder les caractéristiques individuelles, familiales, sociales, contextuelles.
43
Q

À quoi réfère la nature et la gravité du risque parmi les 3 composantes de la dangerosité identifiées par Monahan et Steadman (1994)?

A

Au fait d’être capable de quantifier et de qualifier le danger en plus d’être précis quant à la gravité de la violence prédite;

  • Il y a tout un continuum de comportements violents en termes de gravité.
44
Q

En quoi consistent les probabilités de récidive parmi les composantes de la dangerosité identifiées par Monahan et Steadman (1994)?

A

Ce sont les probabilités que l’individu pose un geste à caractère violent dans le futur.

  • La recherche doit démontrer que le risque de comportements violents fluctue à travers le temps (dynamique);
  • De là l’importance de réévaluer.
45
Q

Quelles sont les 3 conséquences immédiates à la proposition de Monahan et Steadman (1994)?

A
  1. L’élargissement du bassin de facteurs de risque qui peuvent informer sur la récidive à travers la recherche;
  2. L’amélioration de la précision du comportement qui est prédit;
  3. Le passage d’une vision dichotomique de la dangerosité à un continuum de risque:
    • Depuis les années 80-90, on va parler de l’individu en termes de probabilité de récidive (faible, modéré, élevé) selon un continuum.
46
Q

Quel est l’impact de la remise en question de la capacité des «cliniciens» à établir le risque criminel, dans les milieux correctionnels?

A
  • Un doute plane entourant le jugement clinique et la capacité des cliniciens à modifier le comportement criminel;
  • L’idéal de réhabilitation relativement abandonné suite au rapport de Martinson (1974) «nothing works».
    • Il a revu les programmes d’intervention et a conclu qu’ils ne permettaient pas de réduire les taux de récidive.
  • Le gouvernement américain se tourne vers des ingénieurs…
    • Wolfgang – étude de Philadelphie, a conclu que 5% des délinquants de cette cohorte étaient responsables de 50% de toute la criminalité.
    • À partir de cette étude, le gouvernement américain se tourne vers les ingénieurs pour qu’ils trouvent des algorithmes qui permettraient de trouver les délinquants chroniques.
    • Ces ingénieurs ont découvert qu’après 3 arrestations, les risques sont trop importants, ce qui a mené à la «Three Strikes Law».
47
Q

En quoi consiste la «Three Strikes Law»?

A

Elle est apparue en 1993, dans l’État de Washington, puis dans 24 autres États en 1994 et 1996.

  • La loi varie d’un État à l’autre.
  • Peu importe les délits, après 3 condamnations, les individus seront condamnés à la prison à vie.
  • Vise les délinquants chroniques et violents.
48
Q

Qu’est-ce qui est visé par la «Three Strikes Law»?

A

On vise la dissuasion et la neutralisation spécifique:

  • Réduit le pouvoir discrétionnaire de la Cour.
  • L’incarcération devient la réponse privilégiée;
  • On gère le risque en augmentant la durée de la peine d’emprisonnement.
49
Q

Quels sont les délits pris en compte dans la «Three Strikes Law»?

A
  • Longue peine d’emprisonnement après une 3ème condamnation pour un délit grave;
  • Le terme de délit grave inclut les crimes violents (homicide, viol, voies de fait);
  • Inclut dans certains États les crimes reliés aux stupéfiants.
  • D’autres états… cambriolages, fraude, évasion, armes à feu, etc.
50
Q

Quelles sont les peines rattachées à la «Three Strikes Law» selon les États américains?

A
  • Prison à vie sans possibilité de libération (11 états);
  • Prison à vie avec possibilité de libération (25, 30 ou 40 ans) (3 États);
  • Recommandation de peine plus longues sans imposer une durée spécifique (5 États);
  • Table de sentencing (1 strike, 2 strike, etc.) qui peut inclure la prison à vie (6 États).
51
Q

Qu’est-ce qu’ont rapporté plusieurs études évaluatives concernant la «Three Strikes Law»? (2)

A
  • Cette loi permet de réduire les crimes graves que de 0-2% en Californie;
  • Les taux d’homicides ont augmenté de 10-12% à court terme et 23-29% à plus long terme:
    • L’effet de la loi fait en sorte que les gens vont en venir à tuer les témoins pour éviter de se faire prendre lorsqu’ils étaient rendus à leur 3ème strike.
52
Q

Qui sont Feeley et Simon (1992)?

A

Ce sont des chercheur parmi les premiers à identifier un changement dans les pratiques et les politiques pénales dans les années 80.

53
Q

Que vont faire Feeley et Simon (1992)?

A

Ils vont identifier un changement dans les pratiques et politiques pénales dans les années 80.

  • Ils utilisent le terme de Nouvelle Pénologie afin de décrire un ensemble de changements qui vont prendre de la vigueur dans les années 90.
54
Q

Quels sont les enjeux et l’objectif de la nouvelle pénologie?

A

La «gestion du risque» et la protection de la communauté.

L’objectif est l’identification, la classification et la gestion de sous-groupes d’individus en fonction de leur dangerosité.

  • L’évaluation du risque devient un aspect déterminant dans la gestion de la peine, dans la trajectoire pénale de l’individu.
55
Q

Qu’est-ce qui change dans la nouvelle pénologie?

A

La «transformation» du délinquant (la réhabilitation) n’est plus l’enjeu majeur.

56
Q

Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle pénologie?

A
  • On va profiter des avancées importantes relativement aux analyses statistiques;
  • Le développement de la criminologie et des programmes de justice pénale aux États-Unis et au Canada:
    • L’évaluation des personnes contrevenantes selon 5 caractéristiques produit un meilleur résultat que celui des évaluations faites par des psychiatres.
  • La description clinique fait graduellement place à la description actuarielle et aux calculs probabilistes;
  • De nouveaux termes font graduellement leur entrée, notamment «délinquant à haut risque» de récidive.

➜Les américains ont vu un problème et se sont tournés vers les ingénieurs pour régler le problème.

57
Q

Quel est le rôle de l’évaluation du risque fait en cadre légal?

A

La protection de la société