Cours 10 - Évaluation et prédiction de la récidive criminelle violente Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’il est mentionné concernant l’explication et la prédiction du comportement violent?

A
  • Criminologie et carrière criminelle:
    • Polymorphisme criminel.
  • Plusieurs études montrent la concordance des facteurs de risque de la délinquance chronique et de ceux associés au comportement violent.
    • Renforcer le biais disciplinaire selon lequel les causes du comportement criminel s’appliquent à n’importe quel délit.
    • Désintérêt envers l’étude de la spécificité du comportement violent.
    • La criminologie ne vérifie pas nécessairement ces hypothèses au niveau de la récidive violente (persistance de l’agir criminel violent).
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2
Q

Les études des trajectoires développementales soulèvent la présence de trajectoires multiples associées au comportement violent.

Quelles sont les 3 trajectoires?

A
  1. La trajectoire de délinquance chronique et polymorphe:
    • Violence essentiellement sporadique, utilitaire et instrumentale.
  2. La trajectoire de délinquance limitée à l’adolescence:
    • Violence épisodique, en groupe.
  3. La trajectoire persistante et épisodique de violence:
    • Trajectoire spécialisée de violence, violence généralisée.

En criminologie on s’est intéressé à la conduite et à l’étude de la compréhension de ces trajectoires.

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3
Q

En quoi consiste le modèle de classification de l’agression et de la violence?

A

Il fait référence au classement des différentes formes de violence en fonction des divers aspects de cette violence:

  • Précurseurs:
    • Proactive: Il y a des situations où on ne voit pas d’élément déclencheur.
    • Réactive: il y a une situation qui a provoqué la manifestation du comportement agressif ou violent.
  • Nature: on va classifier en fonction de la nature du comportement violent de la personne.
  • Finalités: les motivations, les buts poursuivis par l’individu qui manifeste des comportements violents:
    • Violence utilitaires/instrumentale: un moyen en vue d’une fin (ex: neutraliser une victime).
    • Violence hostile/expressive: le but est de faire du mal, de blesser l’individu.
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4
Q

En quoi consiste l’agression et la violence réactive?

A

​La violence réactive est généralement provoquée par un événement déclencheur:

  • Ces événements vont causer de la frustration, de la colère et de la rage;
  • L’acte est souvent hostile en réaction à la frustration: blesser, faire mal, humilier;
  • On va percevoir une perte de contrôle de l’individu, du comportement (acting out):
    • L’état physiologique et émotionnel en réaction à la frustration désinhibe le comportement;
    • Associé au système sous-limbique du cerveau responsable de la gestion des émotions.
      • Individu qui présente un affect négatif intense.
    • Ce n’est pas une question d’apprentissage, mais bien un manque d’inhibition.
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5
Q

En quoi consiste l’agression et la violence proactive?

A

Il s’agit de comportements violents sans «agent» provocateur ou événement déclencheur particulier:

  • Acte délibéré, planifié, réfléchi, dans un but très précis;
  • Généralement une violence instrumentale:
    • Il va y avoir escalade si résistances ou barrières à la commission du délit, qui n’étaient pas prévues.
  • Ce sont des actes de sang-froid:
    • Associé au système limbique;
    • Zone du cerveau responsable de la résolution de problèmes et de la prise de décisions;
    • Ici, on va essentiellement regarder les scripts et les modèles d’exposition à la violence (apprentissage);
  • Type de violence en lien avec la psychopathie.
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6
Q

Quelles sont les 2 perspectives théoriques concernant l’explication de l’agression et de la violence proactive et réactive ?

A
  1. Le développement parallèle:
    • Selon certains chercheurs, ce sont deux formes de violence qui se développent distinctement.
  2. Le développement séquentiel:
    • Selon d’autres chercheurs, l’agression proactive émerge d’expériences «positives et efficaces» concernant le recours à l’agression réactive à l’enfance, ce qui l’incite à avoir des comportements d’agression proactive dans le futur.
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7
Q

En ce qui concerne l’évaluation du risque de la récidive violente chez les adolescents, quel est l’outil qui devrait se retrouver dans les centres jeunesse au Québec, mais que ce n’est pas encore le cas?

A

Le Structured Assessment of Violence Risk in Youth (SAVRY).

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8
Q

Qu’est-ce qu’est le Structured Assessment of Violence Risk in Youth (SAVRY)?

A

C’est un outil qui permet d’évaluer les facteurs de risque et de protection pour les adolescents âgés entre 12 et 18 ans ayant commis un crime violent.

  • L’outil a été développé par Borum et coll. (2003);
  • Évaluation du risque et des besoins en matière d’intervention et de thérapie:
    • Toujours dans l’optique que plus il y a de facteurs de risque présents = intervention plus intensive.
  • Basé sur la philosophie du jugement clinique (professionnel) structuré.
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9
Q

De quoi est composé le Structured Assessment of Violence Risk in Youth (SAVRY)?

A

Cet outil comprend 24 facteurs de risque et 6 facteurs de protection:

  • Il inclut des facteurs de risque historiques (n=10), individuels/cliniques (n=8) et sociaux/contextuels (n=6);
  • Échelle: (0) faible, (1) modéré, (2) élevé;
  • Inclut une section qui permet à l’évaluateur de tenir compte des facteurs de risque ou de protection spécifiques au cas;
  • Le niveau de risque (faible, modéré, élevé) est déterminé en fonction du jugement de l’évaluateur (pas une simple addition des résultats aux items):
    • C’est basé sur l’interprétation du clinicien concernant les facteurs présents et ceux qui sont absents.
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10
Q

Quels sont les 10 facteurs historiques du SAVRY?

A
  1. Antécédents de violence;
  2. Précocité des comportements violents;
  3. Antécédents de délinquance non violente;
  4. Bris de conditions;
  5. Mutilations/tentatives de suicide antérieures;
  6. Exposition à la violence (à la maison);
  7. Abus physique/psychologique;
  8. Criminalité du/des parents;
  9. Abandon parental;
  10. Difficultés scolaires.
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11
Q

Quels sont les 6 facteurs sociaux et contextuels (l’environnement) du SAVRY?

A
  1. La délinquance des pairs;
  2. Rejet des pairs;
  3. Stratégies de coping limités;
  4. Habileté parentales limités;
  5. Peu de support social;
  6. Quartier criminogène.
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12
Q

Quels sont les 8 facteurs individuels du SAVRY?

A
  1. Attitudes antisociales du jeune;
  2. Impulsivité;
  3. Abus de substance;
  4. Les difficultés à gérer sa colère;
  5. Peu d’empathie (mais c’est extrêmement complexe à mesurer);
  6. Les difficultés d’attention, hyperactivité;
  7. Rebelle, défiant (attitudes du jeune);
  8. Peu d’intérêt pour l’école.
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13
Q

Quels sont les 6 facteurs de protection du SAVRY?

A
  1. Implications dans des activités prosociales;
  2. Résilience face à l’adversité;
  3. La présence d’un support social significatif;
  4. Lien d’attachement solide (s’il est capable de développer ce genre de lien ou s’il en a);
  5. Attitude positive envers l’autorité et l’intervention;
  6. Engagé envers l’école et les activités scolaires.

Lorsque ces aspects sont présents, l’intervention devrait généralement être efficace.

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14
Q

Qu’est-ce que montrent les études de validation du SAVRY? (4)

A
  • Que les résultats du SAVRY sont associés aux symptômes de la psychopathie chez les adolescents (PCL-YV);
  • Des résultats associés aux comportements agressifs et violents en institution;
  • Des taux de récidive générale et violente plus élevés;
  • L’outil est sous-utilisé au Québec.
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15
Q

Quel est le contexte historique de l’arrivée de l’évaluation du risque de la récidive violente chez les adultes?

A

Vers le milieu des années 90, des mesures ont été mises en place et demandaient une expertise spécifique et spécialisée concernant la dangerosité et les violences criminelles:

  • La Loi sur les délinquants dangereux requiert une évaluation.
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16
Q

Vrai ou faux, pourquoi? En psychiatrie, il y a une longue tradition d’études portant sur l’évaluation de la dangerosité (violence).

A

Vrai

En psychiatrie, longue tradition d’études portant sur l’évaluation de la dangerosité (violence):

  • Des avancés importantes, notamment suite aux travaux de John Monahan;
  • Risque, récidive et facteurs de risque;
  • Psychiatrie et services correctionnels – deux milieux, deux populations.
17
Q

Vrai ou faux. Les études de validation montrent que les facteurs de risque identifiés auprès d’une population clinique ne permettent pas de prédire la récidive violente de détenus. Pourquoi?

A

FAUX

Les études de validation montrent que ces facteurs de risque permettent de prédire la récidive violente de détenus en raison de…:

  • L’importance des facteurs associés à la dimension antisociale et délinquance;
  • Les aspects cliniques sont beaucoup moins importants pour la prédiction à long terme.
18
Q

Qu’est-ce qu’ont fait Quinsey, Harris, Rice et Cormier en 1998 ?

A

Ils ont publié le livre: «Violent offenders : Appraising and Managing Risk».

  • Il s’agit d’un oeuvre phare dans la littérature scientifique de l’évaluation du risque;
  • C’est une critique en règle de l’évaluation clinique non-structurée;
  • Pessimiste quant à la réhabilitation et à l’impact de la thérapie;
  • Ils ont proposé un outil actuariel afin d’évaluer et de gérer les risques de la récidive violente.
19
Q

Quel est l’outil actuariel proposé par Quinsey, Harris, Rice et Cormier (1998)?

A

Le Violence Risk Appraisal Guide (VRAG)

20
Q

En quoi consiste le Violence Risk Appraisal Guide (VRAG) ?

A

Il s’agit d’un outil actuariel qui est l’un des outils les plus utilisés (et validés) à travers le monde.

  • Il a été développé par les chercheurs auprès d’une population clinique au sein d’un hôpital psychiatrique à sécurité maximale au départ;
  • Validation multiple auprès d’une population carcérale par la suite.
21
Q

Comment les chercheurs ont-ils procédés pour la création du VRAG?

A

Les chercheurs ont identifié 50 facteurs à partir de la littérature scientifique sur la prédiction de la récidive générale/violente.

  • Par l’ajout des facteurs jugés pertinents par les cliniciens de l’hôpital affilié (Oak Ridge, Ontario);
  • Sur plusieurs dossiers, les chercheurs ont procédé à l’analyse et à la mesure de ces facteurs;
  • Ils ont identifié 12 facteurs associés significativement à la récidive violente:
    • Psychopathie, précocité des troubles du comportement, diagnostic d’un trouble de la personnalité.
  • Ces 12 facteurs vont servir de fondation à la création du VRAG;
  • Quatre domaines de facteurs de risque.
22
Q

Quels sont les 4 domaines de facteurs de risque de récidive violente du VRAG?

A
  1. Histoire familiale
  2. Ajustement à l’âge adulte
  3. Caractéristiques liées au délit
  4. Informations cliniques
23
Q

Quels sont les 2 éléments pris en compte dans le domaine «Histoire familiale» parmi les 4 domaines de facteurs de risque de récidive violente du VRAG?

A
  1. Il habite avec ses parents biologiques jusqu’à l’âge de 16 ans (oui ou non, non=facteur de risque);
  2. La présence de problèmes de comportement et d’ajustement à l’école primaire.
24
Q

Quels sont les 4 éléments pris en compte dans le domaine «Ajustement à l’âge adulte» parmi les 4 domaines de facteurs de risque de récidive violente du VRAG?

A
  1. Problème d’alcool;
  2. Pas de relations intimes stables;
  3. Histoire criminelle non-violente importante (est-ce qu’on a affaire à une délinquance persistante polymorphe);
  4. Bris de conditions.
25
Q

Quels sont les 3 éléments pris en compte dans le domaine «Caractéristiques liées au délit» parmi les 4 domaines de facteurs de risque de récidive violente du VRAG?

A
  1. L’âge au moment du délit (plus jeune = risque de récidive plus élevé);
  2. Le niveau de blessures;
  3. Crime violent commis envers une victime de sexe féminin (- = plus faible risque de récidive violente).
26
Q

Quels sont les 3 éléments pris en compte dans le domaine «Informations cliniques» parmi les 4 domaines de facteurs de risque de récidive violente du VRAG?

A
  1. La présence d’un trouble de la personnalité (selon les critères du DSM);
  2. Un diagnostic de schizophrénie (critère du DSM) = moins à risque;
  3. La psychopathie (PCL-R) – pour compléter le VRAG, il faut avoir fait le PCL-R.
27
Q

En quoi le VRAG n’a pas de catégorie «qualitative» de niveau de risque?

A
  • Plus le score de l’outil est élevé, plus les probabilités de récidive violente sont élevées.
  • Les taux de récidives du tableau sont des prédictions sur 7 ans, il s’agit de prédictions sur le long terme.
  • C’est un outil actuariel dans lequel on a des items et on doit additionner les scores de chaque item.
28
Q

Est-ce que le VRAG a une performance similaire de prédiction au niveau de la récidive sexuelle?

A

Oui

29
Q

Qu’est-ce que les développeurs du VRAG ont proposé après avoir procédé à des révisions pour améliorer la prédiction de la récidive sexuelle du VRAG?

A

Ils ont proposé le Sex Offender Risk Appraisal Guide (SORAG).

30
Q

De quoi est composé le SORAG?

A

Il est composé de 14 items, incluant notamment l’ajout de facteurs de risque spécifiques tels que :

  1. Les antécédents de délits sexuels;
  2. Les résultats de l’évaluation phallométrique:
    • C’est une évaluation qui permet d’évaluer les préférences sexuelles et qui se déroule en laboratoire. Implique une petite pièce dans laquelle l’individu se fait évaluer, on demande à la personne de se mettre nue du bas et de mettre un anneau de mercure sur son pénis. Il va ensuite être mis devant différents scénarios pour connaître ses préférences sexuelles en fonction de ses réactions.
    • Les résultats de ce test sont parmi les plus fiables pour prédire le risque de récidive sexuelle.

Les chercheurs vont aussi éliminer certains facteurs:

  • Le sexe de la victime et le niveau des blessures infligées (spécifiques aux délits violents).
31
Q

Quelles sont les 3 validités et les 2 difficultés du VRAG?

A

Validités:

  • De nombreuses études de validation ont été faites;
  • Outil le plus précis afin d’établir le risque de récidive violente auprès de détenus;
  • La valeur prédictive du VRAG est supérieure au HCR-20;

Difficultés:

  • Toutefois, il nécessite l’évaluation de la psychopathie à partir du PCL-R (expertise; + temps);
  • Les études ont démontré que l’outil tend à surestimer le risque de récidive de détenus plus âgés:
    • Puisqu’il se fit beaucoup à l’évaluation du PCL-R qui lui, n’est pas ajusté en fonction de l’âge, il tend à surestimer le risque pour les plus âgés.