Cours 13 - Délinquance juvénile et évaluation des jeunes Flashcards
Qu’est-ce qui est particulier concernant l’évaluation de jeunes en difficulté?
Les outils d’évaluation développés pour les adultes ne peuvent pas être utilisés auprès des mineurs:
- Qu’est-ce qui est différent d’un point de vue développemental?
- Peu ou pas de consensus au sein de la communauté scientifique concernant le développement atypique et les symptômes associés durant l’adolescence.
Quels sont les 3 aspects développementaux importants à prendre en considération lors de l’évaluation des jeunes en difficulté ?
- L’âge;
- La continuité et la discontinuité de l’agir:
- Quand on regarde des jeunes de 10-15 ans, il est facile de prédire leur futur. Au niveau de l’histoire développementale, les études disent qu’il y a des facteurs précis.
- Les jeunes vont diminuer leur délinquance vers 17-18 ans.
- La comorbidité:
- Souvent il y a des problèmes additionnels qui vont caractériser les jeunes.
- La délinquance n’est qu’un problème parmi d’autres (ex : toxicomanie, victimisation, négligence, problèmes de santé mentale).
Délinquance comme cible en mouvement…
Quelle est la spécificité des adolescents sur le plan de la délinquance et du comportement criminel? (3)
- La délinquance est différente d’une période à l’autre:
- Elle est fréquente à l’adolescence VS à l’âge adulte il y a ralentissement et intermittence.
- Polymorphe VS plus spécifique: Les adolescents ont une délinquance plus diversifiée que les adultes.
- En groupe (ados) VS solitaire (adultes).
- Les aspects individuels sont beaucoup moins stables à l’adolescence;
- Les facteurs de risque et les besoins varient:
- C’est très dynamique, la personnalité, les jugements moraux et la pensée sont en développement, donc il est plus facile de faire des fausses conclusions sur les risques des jeunes.
En quoi consiste la méta-analyse quantitative des facteurs de risque de la récidive auprès de délinquants juvéniles ayant au moins un antécédent judiciaire?
Dans cette méta-analyse, on a combiné 22 études pour un total de 15,262 adolescents;
- La moyenne d’âge est de 14 ans;
- Suivi en moyenne pendant 4 ans;
Ces adolescents ont un taux de récidive générale moyen de 48%:
- On remarque que les taux de récidive des jeunes sont assez élevés et plus les jeunes ont commis des crimes graves, plus la récidive est importante.
Quels sont les 6 meilleurs prédicteurs de la récidive des jeunes selon les résultats de la méta-analyse quantitative des facteurs de risque de la récidive des délinquants juvéniles?
- La précocité du premier contact avec la justice:
- 8-9 ans = plus susceptibles de commettre une récidive à l’adolescence.
- Incarcération;
- Problèmes familiaux;
- Troubles des conduites (DSM);
- Pairs délinquants;
- Abus de substance.
Selon les résultats de la méta-analyse quantitative des facteurs de risque de la récidive des délinquants juvéniles, quels sont les 5 facteurs qui ne sont pas associés à la récidive à l’adolescence ?
- L’utilisation de substance (non pas abus de …)
- Nombre d’arrestation antérieure
- Statut socio-économique
- Milieu monoparental
- Résultats scolaires
Il y a beaucoup de similarités quant aux types de facteurs de risque associés à la rédicive à l’adolescence, mais il y a certaines nuances.
Lesquelles? (2)
- Les antécédents judiciaires n’ont pas la même valeur qu’auprès des populations adultes:
- Puisqu’il y a plus de désistement et de discontinuité à ce moment, les traitements et les interventions sont plus susceptibles d’être efficaces à l’adolescence.
- Les facteurs en lien avec la famille sont beaucoup plus importants auprès des adolescents:
- Les habiletés des parents du jeune ont de l’importance au niveau de l’évaluation du risque.
Quelles sont les 3 stratégies d’évaluation des jeunes?
- L’évaluation clinique
- L’évaluation typologique
- L’évaluation des risques et des besoins
On constate une évolution des pratiques…
- Évolution au niveau de l’interprétation que font les gens des pratiques.
Quels sont les 5 stades du modèle sur le développement de la délinquance de Marc LeBlanc (1994)?
LeBlanc (1994) a commencé à suivre les jeunes à 13 ans jusqu’à environ 30 ans. Cette trajectoire de délinquance est suivie par plus de 85% des jeunes.

En quoi consiste l’évaluation clinique parmi les 3 stratégies d’évaluation des jeunes?
Celle-ci met l’accent sur la méthode et le caractère multidisciplinaire de l’évaluation clinique:
- Reconnaît le caractère multifactoriel de la délinquance juvénile;
- Différentes expertises pour une évaluation exhaustive:
- L’évaluation de l’environnement/ fonctionnement social (famille, école);
- L’évaluation psychologique (personnalité, identité, cognitions, etc.);
- L’évaluation psychiatrique (trouble de l’attention, hyperactivité, trouble des conduites, fonctionnement intellectuel).
- L’évaluation spécialisé (délinquance sexuelle, toxicomanie, etc.)
- L’évaluation de cas en comité de pairs.
En ce qui concerne l’évaluation clinique, pourquoi l’évaluation multidisciplinaire est-elle rarement utilisée malgré le fait que ce soit la méthode idéale?
Parce qu’elle…:
- Requiert beaucoup de temps et de ressources;
- N’arrive pas nécessairement à un consensus:
- Peut créer des tensions au sein de l’équipe au niveau du plan d’intervention et du pronostique (récidive).
- Accent mis sur l’évaluation de l’environnement social du jeune:
- L’évaluation psychologique et psychiatrique faites seulement à l’occasion, comme lorsque des comportements bizarres ou graves sont observés par exemple, sinon on ne va pas les faire.
Sur quoi est mis l’accent dans l’évaluation typologique parmi les stratégies d’évaluation des jeunes? (6)
L’accent est mis sur la diversité des formes de délinquance et des trajectoires développementales associées:
- Elle reconnaît la multiplicité des trajectoires développementales:
- Il y a une diversité de jeunes qui ont des comportements délinquants.
- Il est faux de dire que chaque cas est «unique» et «différent»:
- On voit des tendances et des similarités dans les comportements délinquants des jeunes.
- Il y a des «profils», certains plus fréquents que d’autres:
- L’idée derrière ça est de comprendre la problématique du jeune d’une part, mais aussi de proposer une intervention plus adaptée au jeune en question.
- Les profils sont générés par une méthode standardisé (test, évaluation structurée, etc.);
- Plusieurs typologies (profils) d’adolescents furent proposées;
- Implique que pour chaque profil, il y a un plan d’intervention spécifique et adapté.
Quel est l’outil associé à l’évaluation typologique parmi les stratégies d’évaluation des jeunes?
Le Jessness
Il s’agit d’un inventaire qui permet d’évaluer les traits de personnalité et les sous-types de délinquance.
En quoi consiste le Jessness en tant qu’outil associé à l’évaluation typologique?
Le Jessness est un inventaire qui permet d’évaluer les traits de personnalité et les sous-types de délinquance:
- C’est un modèle de classification afin d’orienter l’intervention;
- Il a permis d’identifier 3 catégories de profils de jeunes en difficulté;
- Avec cet ouil, on regarde:
- La maturité et le développement moral et social;
- Les stades de développement (vision de soi, d’autrui, la perception du jeune de la société);
- Les jeunes en difficulté – ont tendance à avoir un développement moral/social peu développé (déficits).
Quels sont les 3 profils de jeunes en difficulté du Jessness (outil associé à l’évaluation typologique)?
- Le «carencé» (sous-socialisé);
- Le sujet à structure délinquante;
- Le névrotique.
Qu’est-ce qui caractérise le «carencé» parmi les 3 profils de jeunes en difficulté du Jessness (outil associé à l’évaluation typologique)? (7)
Le «carencé» ou le sous-socialisé est un profil fréquent à la DPJ qui fait référence à un jeune…
- Égocentrique et centré sur ses propres besoins (ne considère pas les besoins des autres);
- Recherche le satisfaction facile et rapide de ses besoins;
- Pour qui les normes, lois et règles ne sont que des obstacles (aux gratification faciles et rapides);
- Éprouve des difficultés à comprendre le comportement d’autrui (ex: les interventions des intervenants);
- A tendance à blâmer autrui pour ses «malheurs»;
- A une délinquance importante, mais qui est un problème parmi beaucoup d’autres;
- Si besoin non comblé – revendicateur, agressif, isolement.
Qu’est-ce qui caractérise le sujet à structure délinquante parmi les 3 profils de jeunes en difficulté du Jessness (outil associé à l’évaluation typologique)? (7)
Ce profil fait référence au jeune à risque de développer un trouble de personnalité antisociale si ses comportements se maintiennent.
- Jeune plus conscient des normes, lois et règles, mais qui les perçoit toujours comme des embûches à la satisfaction de ses besoins;
- Ne comprend pas la raison d’être de ces règles, les remet en question et a une attitude rebelle;
- Utilise les règles/normes seulement si elles lui procurent un avantage ou lui permettent de combler un besoin;
- Utilise différentes stratégies (coercition, violence, manipulation, mensonges) afin d’arriver à ses fins;
- A une vision négative de l’école, des adultes, du système; se conforme à un groupe de pairs délinquants;
- Veut maintenir une position de pouvoir/contrôle; utilise la manipulation afin de présenter ou maintenir une image positive de lui-même;
- Présente une délinquance importante – qui est un aspect central de la problématique du jeune.
Qu’est-ce qui caractérise le névrotique parmi les 3 profils de jeunes en difficulté du Jessness (outil associé à l’évaluation typologique)? (7)
Le névrotique…
- Intériorise les règles, lois et normes, donc non seulement les comprends, mais les respecte;
- Moins centré sur ses propres besoins;
- Ressent de la culpabilité et des remords s’il commet un acte de délinquance;
- S’impose des standards rigides qui peuvent lui engendrer des sentiments d’insécurité, d’anxiété et d’inadéquation;
- Conformiste et vision positive de l’école/des normes, peut perdre ses moyens si sentiments de culpabilité;
- Il a une délinquance beaucoup moins importante, très limitée dans le temps;
- Il va commettre un acte de délinquance en réaction immédiate à un problème familial, à une crise ou à une recherche d’autonomie/ d’indépendance (ex: vandalisme, comportement violent, abus sexuel).
L’évaluation typologique est une méthode très courante, mais qui n’est pas sans limites.
Quelles sont ses 3 limites?
- C’est une méthode centrée sur l’évaluation de la personnalité du jeune:
- Trait ou état?
- Difficile de déterminer si les aspects qu’on voit sont situationnels.
- Réaction ou tempérament du jeune?
- Difficile de savoir si le comportement qu’on voit est en réaction à l’arrestation ou fait partie du tempérament du jeune.
- Trait ou état?
- L’accent est mis sur le «diagnostique» (profil), mais le pronostique (risque de récidive) n’est pas abordé directement;
- Même avec un modèle de classification dit valide, l’évaluation peut ne pas l’être.
Est-ce que l’évaluation typologique, parmi les stratégies d’évaluation des jeunes délinquants, est toujours aussi populaire qu’à l’époque?
Non
L’approche typologique axée sur le développement de la personnalité et moral a graduellement été abandonnée.
- Encore utilisée au Québec, mais il y a eu un virage vers l’approche centrée sur l’identification des facteurs de risque et des besoins.
En quoi consiste l’évaluation des risques et des besoins parmi les stratégies d’évaluation des jeunes? (4)
Il s’agit d’une évaluation clinique en profondeur dont l’accent est mis sur l’évaluation et la prédiction du risque de récidive.
- Initialement proposée pour une population adulte:
- Le modèle du central eight fait partie du concept des risques-besoins.
- Largement inspirée des travaux de Andrews et Bonta;
- Elle repose sur l’évaluation des facteurs de risque et des besoins criminogènes;
- Elle s’appuie sur l’entrevue clinique, l’analyse de dossiers, d’entrevues avec l’entourage immédiat et d’autres informations pertinentes.
Parmi les stratégies d’évaluation des jeunes, l‘évaluation des risques et des besoins reconnaît une diversité de facteurs qui sont théoriquement et empiriquement appuyés.
Quelles sont les 3 catégories de facteurs qu’elle distingue?
Distinction entre trois catégories de facteurs :
- Les facteurs historiques (comportements, famille, expérience antérieure) – HCR-20
- Les facteurs cliniques/sociaux (personnalité, attitudes, croyances et pairs);
- La réceptivité à l’intervention (jeune et famille).
Quel est l’élément caractéristique du modèle de l’évaluation des risques et des besoins?
On va choisir le niveau d’intervention en fonction du niveau de risques et de besoins.
C’est une méthode plus populaire au Canada anglais et qui met l’accent sur la protection et la sécurité de la collectivité.
De quelle stratégie d’évaluation des jeunes s’agit-il?
L’évaluation des risques et des besoins.