Cours 13 Flashcards
Qu’est-ce que la récidive violente?
- Individus ayant été reconnus coupables de voies de fait, menace, agression sexuelle, vol à main armée, vol avec violence physique, homicide, homicide involontaire, etc.
- On y retrouve différents profils et différentes catégories de personnes, groupe très hétérogène, population relativement diversifiée qui soulève des enjeux importants
Les types de violence criminelle: Qu’est-ce que sont les modèles basés sur le contexte de la violence?
Identifier et décrire le contexte qui favorise l’émergence de comportements violents permet d’identifier les situations à risque d’une récidive
Examen des facteurs situationnels (chaine d’évènements qui précèdent dans les heures/les jours le comportement violent de la personne) qui précèdent le comportement violent
Deux types de violence :
- Violence réactive
En réaction à des évènements extérieurs réels ou perçus, perte de contrôle, provocation, insultes…
Volet cognitif – interprétation (perception) de la personne des évènements qui vont l’amener à commettre un délit violent
Volet émotionnel – frustration, état de colère, de rage ressentie par la personne qui va favoriser l’agir violent (ce n’est pas tout le monde qui va ressentir une frustration ou de la colère qui va réagir violemment) - Violence proactive
Acte délibéré, actes réfléchis et posés dans un but précis, rôle de l’apprentissage de la violence
Les types de violence criminelle: Quels sont les modèles basés sur la finalité?
On se demande quel est l’objectif visé par l’individu qui a recours à la violence?
Deux finalités :
- Violence expressive/ hostile
Objectif de blesser victime, faire mal, humilier par des actes de violence, la violence est la finalité en soi, cause des blessures physique et psychologique à la victime - Violence instrumentale
Objectif de contrôler ou de maîtriser la victime, un moyen pour obtenir quelque chose d’autre
Utiliser le minimum de violence requis pour manipuler la victime, plus utiliser dans un contexte proactif
Les types de violence criminelle: Quelles sont les typologies de personnes contrevenantes?
Modèles proposés pour décrire l’hétérogénéité de cette population;
Informent sur les personnes contrevenantes ainsi que les formes de violence associées;
Exemples : (a) typologies de conjoints violents (b) typologies d’agresseurs sexuels
Typologie bcp utilisé dans milieux correctionnels
Regard typologique :
Agression sexuelle de femme :
Le colérique – violence réactive, état de rage, colère, événement ou situation qui vient déclencher son geste (séparation, refus de la part d’une femme qui cause de l’humiliation), veut blesser, faire du mal ou humilier la victime, utilise force bcp plus intense que nécessaire, hostile
L’opportuniste – violence proactive, objectif premier n’était pas l’agression sexuelle (ex. vol de maison et voit femme vulnérable : en profite et commet agression sexuelle), violence instrumentale
Le sadique – violence proactive, type de violence plutôt rare, personnes qui présentent un fantasme sexuel de violence, violence expressive, individu cherche à blesser, faire du mal, utilise force bien au-delà de ce qui est nécessaire, violence fait partie de l’agression sexuelle
Quelles sont les considérations criminologiques concernant la violence criminelle?
Deux niveaux de facteurs explicatifs de la conduite antisociale et criminelle :
Facteurs criminogènes généraux – peu importe la forme de la conduite antisociale et criminelle
Facteurs criminogènes spécifiques – pertinents pour des formes particulières de conduite antisociale et criminelle
Perspective criminologique
Est-ce que la violence criminelle s’explique par une combinaison de facteurs criminogènes généraux et spécifiques?
Polymorphisme criminel – conduite criminelle persistante prend plusieurs formes…
Similarité des facteurs de risque – plus de similarité que de différences entre les groupes…
Quelles sont les différentes trajectoires criminelles associées aux violences criminelles?
Trajectoire de délinquance chronique : débute tôt, diversification à l’adolescence (violence émerge) violence principalement proactive et instrumentale dans la commission des délits (vols à main armée, crimes violents dans gangs criminalisés), violence plutôt sporadique et utilitaire plutôt que réactive
Trajectoire limitée à l’adolescence : Implique peu de crimes contre la personne, importance du rôle des pairs –» pression ou influence pour crime violent, violence survient plutôt en groupe qu’individuellement
Trajectoire persistance et épisodique de violence : Axée principalement vers les crimes violents, violence généralisée, bagarre à la sortie des barres, abus physiques sur un enfant, violence conjugale…
Qu’est-ce que le modèle conceptuel de Douglas et Skeem?
Comprendre quels sont les éléments impliqués dans la récidive violente
- Modèle des facteurs dynamiques de la récidive violente;
- Guide la prévention de la violence criminelle, la gestion du risque et l’intervention auprès de personnes qui présentent un potentiel de violence criminelle
- Accent : Évaluer l’état (changements intra-individuels, changements au niveau des besoins criminogènes, ce dont la personne a besoin pour réduire le potentiel de récidive violente) de la personne contrevenante
Développé en deux étapes :
1) Analyse de la littérature scientifique concernant les facteurs de risque malléables liés aux comportements violents;
2) Identification des facteurs associés statistiquement aux comportements violents
Cette procédure a permis d’identifier 7 facteurs pertinents pour la prévention, la gestion et l’intervention
Quels sont les 7 facteurs du Modèle conceptuel de Douglas et Skeem?
L’impulsivité : élément central = faible maîtrise de soi, les personnes impulsives sont plus susceptibles de réagir promptement à la provocation ou à la frustration
Impulsivité peut devenir un désinhibiteur de la conduite violente
L’affect négatif : Détresse psychologique personnelle et désagréable qui renvoie à une panoplie d’émotions négatives; la colère = le sentiment le plus important qui prédispose un comportement violent, la colère est plus qu’une simple émotion ou un état, cela inclus bcp d’éléments cognitifs, physiques, attitudes hostiles, ruminement, tensions physiques, rythme cardiaque élevé…
La psychose : Symptôme qui menace le sentiment de contrôle de soi tout en laissant craindre un danger, lien indirect avec la violence criminelle, sentiment d’être persécuté, personne qui vit une psychose va vivre des affects négatifs
Attitudes antisociales et procriminelles : Un des aspects les moins bine développés du modèle; accent sur les pensées ou encore les fantaisies violentes et les attitudes qui facilitent le comportement violent, perception que la violence est légitime (réponse correcte ou adéquate)
Utilisation de substances: consommation et l’état d’intoxication à une substance; liens multiples avec le comportement violent – 1) agit comme désinhibiteur; 2) Crée des instabilités dans différentes sphères de la vie de la personne; 3) Influence négative (lien avec le milieu criminel); 4) violence pour se procurer certaines substances (lien direct avec la violence)
Qualité des relations interpersonnelles : Peut être à la fois un facteur de risque et un facteur de protection; facteur sujet à des changements pouvant survenir rapidement; soutient social, étendu du réseau social, absence de conflits, nature positive des interactions
L’alliance thérapeutique et l’adhérence au plan d’intervention : dans quelle mesure la personne contrevenante et engagée et impliquée dans son plan d’intervention? Retards et absences répétés, attitudes défiantes, rebelle, antagoniste, désintérêt et cynisme; attitude superficielle.
Que remarque-t-on à la lumière du modèle conceptuel de Douglas et Skeem qui est pertinent pour l’évaluation du risque et la gestion du risque?
Les facteurs sont interreliés – ils exercent une influence les uns sur les autres, il faut être capable de créer des liens entre les facteurs
- Les attitudes négatives et les relations interpersonnelles difficiles ont un impact sur l’affect négatif
- L’affect négatif et l’impulsivité peuvent inciter à la consommation de substances
- La consommation, l’affect négatif et l’impulsivité désinhibent le comportement qui à leur tour va nuire à la qualité des relations interpersonnelles
Qu’est-ce que le VRAG?
Violent Risk Appraisal Guide (VRAG)
Quinsey, Harris, Rice, Cormier (1998)
- En 1998, publication du livre « Violent Offenders : Appraising and Managing Risk »
- Critique de la qualité des évaluations cliniques non structurées
- Intérêt pour les individus avec une double problématique de santé mentale et de violence
- Proposent un outil actuariel = le VRAG
Un des premiers outils développés spécifiquement pour la prédiction de la récidive violente;
Développé auprès d’une population en milieu psychiatrique;
… mais rapidement validé auprès de diverses populations
Comment s’est construit le VRAG?
- Examen de la littérature scientifique : identification de 50 facteurs associés à la récidive générale et/ou violente;
- Rencontres avec des cliniciens pour cibler des facteurs additionnels;
- Examen de dossiers de récidivistes pour identifier des facteurs de risque ayant échappés aux écrits antérieurs ainsi qu’aux cliniciens rencontrés
- Grille de codification et analyses statistiques
Quels sont les 12 facteurs les plus fortement associés à la récidive violente?
- Vécu avec parents biologiques jusqu’à 16 ans
- Problèmes d’ajustement au primaire (comportemental, attitude, calcul selon une échelle)
- Problèmes de consommation (récurrent et persiste à travers le temps)
- Statut marital-civil (aucune relation stable)
- Antécédents non-violents (échelle)
- Échec de la supervision (présence)
- Âge au moment du délit (échelle, jeune adulte)
- Blessures infligées (mineures/absence de)
- Sexe de la victime (homme)
- Trouble de la personnalité (présence, DSM)
- Schizophrénie (absence de)
- Psychopathie
Quelles sont les 4 grandes catégories dans lesquels sont séparés les 12 facteurs de risque de récidive violente?
Historique familial:
Habite avec parents jusqu’à l’âge de 16 ans
Problèmes de comportement et d’ajustement à l’école primaire
Ajustement à l’âge adulte:
Problèmes de consommation (essayer d’établir le rôle de la conso dans l’agir délictuel)
Pas de relations intimes stables
Histoire criminelle non-violente importante
Bris de conditions
Caractéristiques liées au délit:
Âge au moment du délit (moins de 26 ans, le risque augmente)
Niveau de blessures (-) (plus le niveau de blessures commis durant le crime violent est élevé, moins le taux de récidive est haut)
Victime de sexe féminin (-) (si victime femme = taux de récidive moins élevé)
Informations cliniques:
Trouble de personnalité (DSM)
Diagnostic de schizophrénie (DSM) (- de récidive)
Psychopathie (PCL-R)
Comment fonctionne le VRAG?
Outil actuariel
L’évaluateur doit compléter tous les items/facteurs
Composé d’un système de pointage très rigide
Chaque item/facteur prend un poids différent dans le calcul actuariel
Accompagné d’une table de prédiction – à la différence d’autres outils, la table n’a pas de niveau de risque assigné : on interprète plus par catégories, scores…
Qu’en est-il de la validité du VRAG?
- Qualités psychométriques de l’outil démontrées à travers le monde;
- Validité auprès de personnes contrevenantes ayant des antécédents de violence criminelle;
- Résultats montrent qu’il s’agit d’un des outils actuariels les plus précis pour établir les probabilités de récidive violente auprès des détenus.
