cours 10 BDSM Flashcards
Que signifie les abréviations BDSM?
Bondage, Discipline, Domination/soumission, sadomasochisme.
Quelles sont les distinctions entre les pratiques B, D, D/s et SM (Caruso, 2016)?
1.B, D: restriction physique (bondage, ligotage); restriction psychologique (discipline)
2.D/s: érotisation du différentiel de pouvoir entre les partenaires, échange de pouvoir entre un·e Dominant·e et un·e soumis·e
3.SM: érotisation de la douleur (la donner, la recevoir ou les deux)
**Il y a donc 2 formes principales:
-Érotisation pouvoir/autorité/contrôle
-Érotisation douleur (pas nécessairement les + populaires)
**À revoir!!
Qu’est-ce que le BDSM, de manière plus générale?
1.Ensemble de pratiques fondées sur l’érotisation d’un ÉCHANGE DE POUVOIR CONSENSUEL (Maiorano, 2024; Caruso, 2016; Weiss, 2011)
-Échange d’autorité (Prior, 2013).
-Ne se limite pas à l’érotisation de la douleur : les pratiques
SM ne pas nécessairement les plus populaires
2.JEU DE RÔLE physique, psychologique et sexuel impliquant un échange de pouvoir entre des participant.e.s consensentant.e.s (De Neef et al., 2017).
Quelle est la distinction entre BDSM et pratiques kinky?
1.BDSM = consentement + jeu de rôles (rôles déterminés) + échange de pouvoir.
2.Pratiques kinky (kinky behavior): concept plus large qui inclut le BDSM + l’exhibitionnisme, le voyeurisme et le fétichisme (Rehor, 2015).
3.On peut être kinky sans pratiquer le BDSM.
Quels sont les rôles ds le BDSM?
1.Top/bottom:
-Top : pers qui prodigue action
- bottom : pers qui recoit
2.Dom·me/sub (Dominant·e/soumis·e):
-Dom.me : possède autorité effective
-soumise: laisse guider ; une meme pers peut etre top et soumise
3.Switch : Apprécie autant être dominé.e que soumis.e
**peut y avoir une pers avec plusieurs rôles (ex:pers soumise donne une fessée, donc top)
Est-ce que le BDSM est nécessairement sexuel (De Neef et al., 2017)?
Ça dépend pour qui :
1)La majorité des adeptes pratiquent le BDSM dans un contexte sexuel (70%)
2)Certain.e.s mélangent BDSM et sexualité à l’occasion (23%)
3)Une minorité ne mélange jamais les deux (7%)
Expliquez ce qu’est une paraphilie et cmt le BDSM s’inscrit ds cela.
1.Para = à côté de, en marge de; Philia = amour
2.Paraphilie = aimer ce qui est en marge de la norme (sexuelle)
3.Selon le DSM le masochisme et le sadisme sexuel se trouve dans la section des paraphilies
4.Distinction entre tr paraphilique et paraphilie (depuis 2013) :
-avant pas de distinction donc trjs considéré comme tr mental
-mtn avoir pratique sexu consentantes paraphiliques = pas tm
-Tm : non-consentant, souffrance (bémol : pourrait etre lié au contexte social)
Qu’est-ce que la norme sexuelle selon le DSM?
1.Sexualité génitale, pénétrative mais dans le sens coïtal du terme (phallovaginale)
2.Hégémonie de l’orgasme / éjaculation masculine (« jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel»)
3.Évacuation des facteurs socioculturels, politiques et affectifs (intersubjectivité des partenaires, satisfaction, intimité, etc.)
4.Aucune problématisation des agressions sexuelles malgré le fait que certaines paraphilies constituent une atteinte au consentement (par ex., frotteurisme, pédophilie, exhibitionnisme et sadisme non consensuel)
5.Pistes d’interventions : communauté vs individuel
Expliquez la prévalence générale des pratiques BDSM (ne pas apprendre les % par coeur, mais slmt les tendances).
1.Difficile à estimer : ABSENCE D’UNIFORMITÉ dans les définitions et méthodes de collecte de données entre les chercheurs : SM, BDSM, kink. par téléphone, en personne, fantasmes vs expérience réelle, etc.
2.SM – Au moins 1 fois au courant de la dernière année (Australie) :
-1,8% pop. générale (2,2% H: 1,3% F) n = 19,307 (Richters et coll., 2008).
3.En Belgique : 12,5% pratiquent au moins 1 activité à connotation BDSM sur une base régulière(7,6% s’identifient comme adeptes de BDSM) (Holvoet et al., 2017).
4.Au Québec : au moins 1 expérience masochiste dans sa vie : 19,2% population générale (13,9% H vs 23,7% F) vs au moins 1 expérience sadique : 5,5% pop. gén. (7,4% H vs 3,9% F.) (Joyal et Carpentier, 2017).
5.Prévalence serait PLUS ÉLEVÉE au sein des communautés LGBTQ
-4,4% des personnes gaie et lesbiennes et 14,2% bisexuel·les au courant de la dernière année (Richters et coll., 2008).
6.Tenir compte du contexte: avant 2012 (Fifty Shades of Grey):
-Depuis les 12 dernières années, la prévalence semble avoir augmenté.
Donnez la prévalence chez les femmes du BDSM (Selon Jennifer Rehor (2015) [enquête internationale])
1.Échantillon = 1580 femmes (80% en provenance des États-Unis)
-Âge: 19-72 ans / âge médian: 34 ans
2.A répertorié plus de 126 comportements sexuels, érotiques et sensuels chez les femmes kinky
3.Statut conjugal: 55% sont en relation stable (mariage, union de fait ou relation à long terme)
4.Quelques données relationnelles saillantes :
-Polyamour/relation ouverte: 40% (superposition entre BDSM et polyamour)
-Mariage/union de fait: 31%
-Célibataires : 22%
-Relation BDSM 24/7: 20%
-Monogamie :15%
-Famille BDSM (leather family) : 11%
5.LIMITES IMPORTANTES: aucune donnée sur les femmes de minorités sexuelles! Hétéronormatif et cisnormatif. Pas de données sur l’origine ethnique.
Quelles sont les préférences des femmes quant au BDSM selon Rehor,2015?
1.Préférences de RÔLES chez les femmes :
-On retrouve dans l’étude de Rehor (2015) une majorité de femmes qui semblent être switch, ensuite, qui préfèrent la soumission, et en dernier, la domination. Mais reste difficile à interpréter.
2.Préférences de PRATIQUES :
-Bondage, fessée, discipline, scénario Maître/esclave, sexe oral (Levitt et al., 1994)
-Résultats similaires + jeux de sensations (light sensation/tactile play) : mordre, graffigner, tirer les cheveux (hair pulling); masturbation, sexe anal (anal play) et breast play (claques sur les seins, épingles à linge, etc.) (Rehor, 2015).
3.Pratiques SPÉCIFIQUES aux femmes (selon Rehor, 2015):
-Quelques exemples: Breast play, breast torture, masculinisation forcée, jeux de fluides vaginaux, usage du strap-on dildo pour pénétration vaginale ou anale, fellation sur strap-on dildo, fisting vaginal, lactation play, blood play (incluant le sang menstruel) et cunnilingus pendant les règles.
-Un bémol: plusieurs de ces pratiques pourraient aussi être appréciées par des hommes cisgenres ou trans (ex., fellation sur strapon dildo, torture des mamelons, cuni, etc.)
4.Ce qu’il faut RETENIR: la sexualité des femmes est immensément plus riche et diversifiée qu’on le croyait!
Comparer les hommes et les femmes quant à leur préférences érotiques. Pk?
1.Lorsqu’on compare hommes et femmes, davantage de femmes semblent préférer un rôle de soumission érotique, et les hommes la domination érotique. (Toutefois, on se rappelle que dans les deux groupes, la majorité préfère adopter un rôle de soumission érotique). (Joyal et Carpentier, 2017).
2.Hypothèses politiques:
-Le reflet d’une société patriarcale qui valorise la soumission sexuelle chez les femmes et la domination sexuelle chez les hommes (script sexuel hégémonique, par ex., pornographie mainstream)
*Conditionnement social du désir
-Désapprobation sociale à déroger des normes de genre.
3.Hypothèses méthodologiques: les méthodes de recherche (recrutement des participant.e.s, devis de recherche, etc.) réifient les données actuelles
Que se passe-t-il dans les années 1980 qui fait que le BDSM est considéré comme un objet de débat sérieux au sein du féminisme américain?
Il s’agit des feminist sex wars. Où féminisme radical et féminisme pro-sexe s’opposent quant au BDSM.
Expliquez le pdv du féminisme radical sur le BDSM (Dworkin, MacKinnon, Jeffreys). Expliquez leur vision du pouvoir et stratégies.
1.CONTRE la pornographie, le bdsm, la prostitution, et parfois les jouets sexuels.
2.Patriarcat = ennemi principal, principe organisateur des oppressions
3.Sexualité = DANGER : outil de contrôle du corps des femmes, espace d’oppression, d’assujettissement et de domination masculine (VIOLENCES SEXUELLES
4.Vision du pouvoir: structures sociales
-Objectif/stratégie: détruire le pouvoir, vision abolitionniste, inventer de nouvelles façons de vivre sa sexualité SANS POUVOIR, NI HIÉRARCHIE
Expliquez le pdv du féminisme pro-sexe (Califa, Rubin) sur le BDSM.
1.Anti-censure, pro-bdsm, pro travail du sexe
2.Plusieurs ennemis: patriarcat, hétéronormativité, putophobie, etc.
3.Sexualité = PLAISIR : reconnaît que la sexualité peut être un espace de violences pour les femmes, mais également de plaisir et d’ÉMANCIPATION.
4.Vision du pouvoir (comme etant partout) : normatif, disciplinaire, discursif, symbolique, subversif
-Objectif/stratégie: redistribution du pouvoir, réappropriation, SUBVERSION
Quels sont les 3 arguments d’une perspective féministe anti-BDSM?
1.Pouvoir
2.Consentement
3.Jeux de rôles
Expliquez l’argument du pouvoir selon une perspective féministe anti-BDSM.
1.BDSM
= relation de pouvoir
= violence sexuelle
2.Dénoncer la violence de ces pratiques.
3.bdsm = viol : influence mouvement anti-pornographie
Expliquez l’argument du consentement selon une perspective féministe anti-BDSM.
1.Femmes socialement conditionnées à érotiser la soumission sexuelle vs hommes érotisent la domination sexuelle.
2.Érotisation des relations de pouvoir: processus historique d’aliénation des femme.
3.BDSM= relation de pouvoir donc consentement invalide.
Expliquez l’argument des jeux de rôles selon une perspective féministe anti-BDSM.
1.Jeux de rôles Dominant-e/soumis-e : héritage patriarcal de l’érotisation de la hiérarchie.
2.Chez les lesbiennes, rôles butch/fem : reproduisent les rôles homme/femme = homophobie intériorisée
Nommez certains points impo de «Penser le sexe. Pour une théorie radicale de la politique de la sexualité» (Gayle Rubin, 1984) **pas apprendre par coeur.
1.Distinction analytique entre genre et sexualité : système sexe/genre
-Pose la sexualité comme vecteur d’oppression autonome
2.Hiérarchisation sexuelle
-Dans notre société, il existe une ‘’bonne’’ et une ‘’mauvaise’’ sexualité
-Amour, reproduction, mariage : valeurs qui dictent la sexualité normale vs perverse
-Les individus qui ont une sexualité ‘’normale’’ bénéficient de privilèges sociaux et matériels contrairement aux individus dont la sexualité est jugée perverse.
Pk le consentement est-il une question de privilège selon Rubin?
1.Selon Gayle Rubin, la reconnaissance et l’opérationnalisation du consentement est le privilège des personnes qui pratiquent une sexualité CONVENTIONNELLE (celleux qui s’inscrivent dans le cercle vertueux de la sexualité) (p. 130; 171).
2.Les personnes qui pratiquent une sexualité non conventionnelle (à l’extérieur des limites du cercle vertueux) font l’objet d’une dépossession, ou d’une non reconnaissance de leur capacité à consentir : par exemple, les travailleuses du sexe ou les adeptes de BDSM.
3.Exemples juridiques:
-Lois contre la sodomie : même si les 2 partenaires sont consentants, ils seront accusés (jusque dans les années 1980) mais 2 poids/2 mesures pour couples hétéros mariés.
-BDSM : un homme inculpé pour avoir fouetté son partenaire. La Cour Suprême des É-U a stipulé qu’on ne peut consentir à être frappé, sauf dans certains sports de contact ou en cas de maladie mentale (ce qui annule le consentement)
-La sexualité hétérosexuelle est celle qui comporte le moins de restrictions juridiques, sauf à propos du viol (qui sont les pers quon reconnait validité consentement, ds quel contexte, quelles sont les structures institutionnelles qui assurent validité consentement ).
Est-il vrai que la perspective féministe pro-BDSM reprend les 3 arguments du féminisme anti-BDSM et les déconstruit?
Oui (pouvoir, consentement, jeux de rôles)
Expliquez le concept de pouvoir comme argument de la perspective féministe pro-BDSM.
1.Force normative: on ne peut pas l’abolir/on ne sait pas si on pourra l’abolir un jour donc on joue avec (utopie vs pragmatisme).
2.Pouvoir = on peut le redistribuer pour éviter les abus.
3.Ex: négociation des rôles, des pratiques et des limites; choix d’un mot de sécurité (safeword); aftercare (soins affectifs et physiques entre partenaires après une scène).
Expliquez le concept de consentement comme argument de la perspective féministe pro-BDSM.
1.Volontaire, libre et éclairé (autodétermination des femmes) VS présomption de CS relation hétéro vanille
2.Assurer le consentement et la sécurité - MÉCANISMES EXPLICITES : (négociation, contrat verbal ou écrit, moniteurice de jeu, bannissement des membres) (Califia, 2008; Caruso, 2016)
3.Communauté BDSM = éthique du consentement VS culture du viol (Califia, 2008)