Comment psychopathologises-tu ? Flashcards
Quels sont les objectifs de l’évaluation quantitative en psychopathologie ? (2 principaux objectifs)
L’évaluation quantitative en psychopathologie vise à :
> de quantifier ou de diagnostiquer les troubles psychopathologiques ;
> proposer un recensement, une description et une classification des syndromes psychopathologiques.
Sur quoi est fondée l’évaluation quantitative en psychopathologie ?
Elle se fonde sur les grandes classifications en psychiatrie, telles que le DSM- Diagnostic Statistical Manuel of Mental Disorders , ou la CIM- Classification Internationale des Maladies (International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems , ICD).
On utilise actuellement la version IV du DSM (1994, 2000), et la version X de la CIM (2006). La dernière version du DSM 5 (2015) a été récemment publiée en français (et est donc encore peu utilisée, du moins dans sa totalité) et la version XI de la CIM (prévue pour 2018) est en cours d’élaboration, mais bien évidemment, les outils d’évaluation restent encore à étalonner et à valider pour ces versions actualisées en français (en raison de la longueur des recherches à faire).
Décrivez brièvement le MMPI-2, l’une des principales échelles d’évaluation de psychopathologie générale adulte.
Le MMPI-2 est un inventaire de personnalité sous forme d’auto-questionnaire de 567 items suscitant des réponses vrai-faux, et qui décrivent des symptômes psychiatriques, psychologiques, neurologiques et somatiques.
Quelle est l’histoire du MMPI-2 ?
Depuis sa création initiale en 1940 par deux psychiatres américains Hathaway et McKinley de l’Université du Minnesota, l’outil a été traduit et adapté de nombreuses fois, et est devenu l’un des inventaires de personnalité les plus utilisés dans le monde. Le MMPI a été adapté à la population française en 1959 par P. Pichot et J. Perse. La version dite « moderne » MMPI-2 paraît en 1989, et une nouvelle version actualisée MMPI-2 RF (2013) a été étalonnée pour une population française.
Sur quoi est-ce que le MMPI-2 donne-t-il des indications ?
Les indications du MMPI sont nombreuses, car cette échelle permet de décrire des aspects dysfonctionnels de la personnalité, des caractéristiques liées à des problématiques actuelles, des aspects spécifiques du fonctionnement de la personnalité, et des attitudes dites « défavorables » vis à vis du test lui-même, de soins ou de traitements.
Dans quel contexte le MMPI-2 est-il utilisé ? Sur quels types de sujets ?
Le MMPI est utilisé dans des contextes cliniques variés tels qu’en médecine, en psychiatrie, en psychologie légale, dans le domaine des addictions ou des douleurs chroniques, voir même dans le cadre de l’évaluation thérapeutique (selon Finn, 1996).
Il s’adresse :
> à des populations de 16 ans et plus ;
> capables de capacités de concentration;
> d’un niveau d’étude type brevet des collèges;
> d’un niveau suffisant de motivation;
> et d’un certain niveau d’intellectualisation et d’honnêteté pour répondre à des questions portant sur des comportements indésirables.
Pour qui le MMPI-2 est-il contre-indiqué ? Pour quelle raison ?
Selon Butcher et al. (2000), il est contre-indiqué pour des personnes en état de détresse psychologique aiguë ou des personnes porteuses de pathologies somatiques graves. L’état psychologique et affectif du patient étant modifié dans ces situations spécifiques, la passation ne correspond pas à celle de l’échantillon de référence.
Quelle est la méthode d’interprétation du MMPI-2 ?
L’interprétation des résultats consiste en l’attribution d’un sens psychologique aux données quantitatives ou issues de l’observation du sujet. Comme pour tout test psychologique, dans une approche intégrative, les résultats doivent être mis en perspective avec :
> les informations globales issues du test lui-même ;
> les éléments contextuels de la vie du sujet;
> les faits issus de l’anamnèse.
Les échelles du MMPI-2 RF représentent des configurations de la personnalité, et non de simples catégories diagnostiques. La précision de la description de la personnalité vient donc nuancer fortement la compréhension de la personne évaluée.
Décrivez brièvement la SCL-90-R, l’une des principales échelles d’évaluation de psychopathologie générale adulte. Que permet-elle de mesurer ?
La SCL-90-R est un inventaire des symptômes sous forme auto-questionnaire de 90 items, publiée la première fois en 1975 aux USA.
Cette échelle mesure la détresse symptomatique de neuf dimensions primaires et trois indices globaux de gravité.
Les neuf dimensions sont :
> la somatisation, l’obsession compulsive, la sensibilité interpersonnelle, la dépression, l’anxiété, l’hostilité, l’anxiété phobique, l’idéation paranoïaque et la psychose.
Les trois indices de gravité mesurent :
> la gravité globale des symptômes, la diversité des symptômes et le degré de malaise.
Dans quels contextes la SCL-90-R est-elle utilisée ? Sur quels types de sujets ?
Cette échelle est adaptée pour des sujets de 13 à 70 ans.
Elle est utilisée dans les études cliniques des troubles affectifs, des troubles sexuels, des réactions au stress, de l’alcoolisme chronique, des dépressions et du syndrome anxio-dépressif, de l’oncologie pour l’évaluation des réactions émotionnelles.
Comment cette échelle a-t-elle évoluée ? Que dire de ses différentes versions ?
Cette échelle existe en plusieurs versions abrégées, dont une très utilisée : une version de 53 items appelée BIS – “Bref Inventaire des Symptômes” (in Derogatis, 1992) pour la France. Les résultats des dimensions au BIS sont très comparables aux résultats du SCL-90-R. Dans des contextes de recherche clinique, le BIS s’est révélé sensible aux troubles psychiatriques.
La traduction française et l’étalonnage de cette échelle (Pariente et Guelfi, 1990) ont donné lieu à une réévaluation de ses normes en France pour plusieurs types de sujets :
> les adultes non-consultants ;
> les patients souffrant de troubles psychiatriques (hospitalisés ou non) ;
> les adolescents non-consultants ;
> les personnes âgée en institution.
Décrivez brièvement le QSG, l’une des principales échelles d’évaluation de psychopathologie générale adulte. Quels sont ses 4 sous échelles analytiques ?
Le Questionnaire de Santé Générale (General Health Questionnaire) fut mis au point par Goldberg aux USA (1972) en tant qu’inventaire de symptômes multidimensionnels, sous la forme d’un auto questionnaire.
Goldberg et Hillier (1978) ont par la suite élaboré quatre sous-échelles analytiques :
> les symptômes somatiques ;
> l’anxiété et l’insomnie;
> le dysfonctionnement social ;
> la dépression sévère.
Quelles sont les forces et les limites du QSG ? Que permet-il d’évaluer ?
Le QSG est l’un des tests de dépistage les plus couramment utilisés dans le monde, mais ne permet donc pas de faire de diagnostics cliniques.
Cet auto-questionnaire de dépistage troubles psychopathologiques permet de quantifier le degré de souffrance subjective et de déterminer des cas pathologiques ou non-pathologiques.
Le questionnaire évalue avant tout un état de souffrance générale, et donc ne tient pas compte des manifestations symptomatiques liés aux traits de personnalité ou à des troubles chroniques anciens.
Il a été validé pour des populations spécifiques telles que des accidentés traumatisés, des cancéreux, des populations gériatriques (Golberg et Williams, 1988).
Il est bien adapté à diverses populations de niveaux socioculturels très variés. Sa popularité vient aussi du fait que plusieurs versions abrégées ont été étalonnées et sont donc disponibles (QSG30 – pour 30 items et QSG12 – pour 12 items).
Présentez l’IDB (ou DBI : Beck Depression Inventory), l’une des principales échelles d’évaluation de la dépression. Dans quel contexte est-elle utilisée ?
L’Echelle de la dépression de Beck (IDB, 1961-1994) est un auto-questionnaire d’évaluation de l’intensité de la dépression. Selon Beck, la fréquence des symptômes dépressifs se répartit le long d’un continuum allant du « non déprimé » au « gravement déprimé ».
Cette échelle d’évaluation est utilisée pour le dépistage de la dépression en médecine générale, en épidémiologie et en pharmacologie.
La version abrégée de l’IDB est destinée à évaluer la dimension subjective de la dépression, représentée par 13 symptomes. Lesquels ?
La version abrégée (13 items) est destinée à évaluer la dimension subjective de la dépression, représentée par les symptômes suivants :
> la tristesse;
> le pessimisme;
> l’échec personnel;
> l’insatisfaction ;
> la culpabilité;
> le dégoût de soi;
> les tendances suicidaires;
> le retrait social ;
> l’indécision ;
> la modification négative de l’image de soi ;
> les difficultés au travail;
> la fatigabilité;
> l’anorexie.
Présentez l’EAD (Echelle de dépression auto-chiffrée), l’une des principales échelles d’évaluation de la dépression. Que permet-elle d’évaluer ? Quel est son petit truc en plus ?
L’échelle de dépression auto-chiffrée de Zung (1965) est un auto-questionnaire unidimensionnel.
Les 20 items représentent des symptôme de dépression et fournissent une mesure quantitative de la durée de la symptomatologie dépressive.
L’EAD s’est révélée être un instrument de mesure sensible et spécifique de la dépression chez les personnes âgées.
Quelle est l’autre échelle auto-évaluative que Zung a créé, en se basant sur l’EAD ?
L’ISD, l’inventaire du statut de la dépression (1972), basée sur la même échelle de valeur que l’EAD.
Dans quel contexte est utilisée la version abrégée de l’EAD ?
La version abrégée en 10 items en hétéro-questionnaire est utilisée par les psychologues cliniciens quand les personnes âgées malades ne peuvent pas répondre seules à l’EAD ou à l’IDS.
Présentez la MADRS (Montgomery and Asberg Depression Rating Scale), l’une des principales échelles d’évaluation de la dépression. (10 items)
L’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS, 1979) est une échelle d’hétéro-évaluation de la dépression très employée en France depuis les années 80 (traduite par T. Lempepière, 1984), remplie après un entretien clinique.
Les 10 items qui la composent représentent les dix variables cliniques les plus sensibles au changement sous traitement antidépresseur efficace :
> la tristesse apparente,
> la tristesse exprimée,
> la tension intérieure,
> la réduction de sommeil,
> la réduction de l’appétit,
> les difficultés de concentration,
> la lassitude,
> l’incapacité à ressentir,
> les pensées pessimistes,
> et les idées suicidaires.
Quel est le petit truc en plus de la MADRS ?
Les items psychologiques prédominent sur les items somatiques, ce qui en fait une échelle tout à fait adaptée aux patients atteints de pathologies somatiques. En effet, les symptômes dépressifs peuvent être masqués par la symptomatologie somatique (comme par exemple chez les personnes âgées).
Présentez l’ERD (Echelle de ralentissement dépressif), l’une des principales échelles d’évaluation de la dépression.
L’Échelle de ralentissement dépressif de Jouvent et al. (ERD, 1983) est une échelle d’hétéro-évaluation du syndrome de ralentissement dépressif (SRD).
Ses auteurs conçoivent le ralentissement dépressif comme :
> le noyau commun à différents états dépressifs,
> un organisateur de la vie psychique,
> la cible spécifique des traitements chimiothérapeutiques.
Cette échelle n’explore donc pas les aspects thymiques de la dépression (comme par exemple l’IDB ou l’EAD), mais uniquement l’activité psychomotrice et la sphère cognitive. Elle permet de dégager l’ensemble du comportement (moteur, verbal, idéique, hédonique et cognitif), à partir de l’étude de la motricité et de l’activité cognitive.
Présentez l’Echelle d’Anxiété d’Hamilton (Hamilton, 1959) et précisez sur quelle population elle a été (et est encore) utilisée.
L’EAH est une échelle hétéro-évaluative composée de 14 items, qui représentent chacun un trait clinique d’anxiété.
Les items reflètent :
> les manifestations somatiques (troubles cardio-vasculaires, respiratoires, gastro-intestinaux, génito-urinaires, etc.)
> et les manifestations psychologiques et cognitives de l’anxiété (la concentration, la mémoire, l’attention).
Elle est donc conçue pour obtenir deux catégories de résultats séparés, « l’anxiété psychologique » et « l’anxiété somatique ».
L’EAH a été utilisée en psychologie médicale, pour des patients souffrant de pathologies cardiaques, des patients hospitalisés en médecine et en chirurgie, mais également pour des patients hospitalisés en psychiatrie.
(Encore largement utilisée malgré son ancienneté car grande sensibilité au changement. Bonne fidélité inter-juge mais mais certains items sont insuffisamment définis -> manque de consistance interne -> Manuel de cotation par Bech et al. (1989))
Présentez l’Echelle d’Anxiété de Tyrer (1984).
Il s’agit, comme l’EAH, d’une échelle brève (10 items seulement) d’hétéro-évaluation des symptômes anxieux, qui peut être associées, le cas échéant, aux psychopathologies et aux parthologies médicales.
Quatre items cotent les troubles psychologiques et cinq items les troubles somatiques de l’anxiété. Le dixième item « réduction du sommeil » est considéré comme indépendant de ces deux catégories.
C’est une échelle précise, brève et simple à utiliser.