Chapitre 3 : Dimensions techniques de l'entretien clinique --- Réalisations langagières du travail du psychologue Flashcards

1
Q

De quoi résulte le sens selon Proïa-Lelouey ?

A

Le sens n’est jamais le résultat de la seule activité du locuteur. Il résulte toujours de l’action conjointe des interlocuteurs dans laquelle l’allocutaire a une place tout aussi importante que le locuteur.

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2
Q

Sur quoi se centre le cadre théorique de la pragmatique selon Castillo ?

A

Il se centre sur l’analyse linguistique et psychosociale des situations de communication.

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3
Q

Pourquoi la pragmatique a été utile en psychologie ?

A

Car elle a permis de comprendre que la signification véhiculée par un énoncé ne correspond pas toujours à celle que l’on pourrait déduire de sa structure formelle aussi il s’agit de comprendre le rapport qui existe entre un énoncé, son contexte de production et les utilisateurs du langage. Cette conception offre une théorisation pour expliquer toutes les situations de communication dans lesquelles l’interprétation des énoncés dépend du contexte et nécessitent l’effectuation d’inférences aussi bien chez le locuteur que chez l’auditeur.

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4
Q

But des relances ?

A

Les relances ont pour but le développement du discours du patient en fonction de certaines dimensions (affective, informative, évaluative…).

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5
Q

Description des relances.

A

Le terme de relance décrit l’activité discursive du clinicien d’un point de vue général. Toutes les relances ne prennent pas forcément la forme d’une question, mais portent toujours une fonction interrogative, directe ou indirecte. Si je dis à un patient ; « Vous semblez triste lorsque vous évoquez vos vacances », ma relance se présente sous la forme linguistique d’une assertion mais elle comporte une fonction interrogative qui pourrait se formuler comme suit : « Pouvez-vous m’expliquer ou détailler ou développer votre état émotionnel pendant ces vacances ? » L’implicite de la relance est « Que s’est-il passé pendant ces vacances» et l’acte posé par la relance consiste à dire «racontez-moi ce qui s’est passé ». Les patients effectuent une sorte de calcul des implicites sous-tendant les relances du clinicien et répondent à la relance en fonction de ce calcul.

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6
Q

A quoi correspond la force illocutoire d’un énoncé ?

A

Elle correspond en quelque sorte à sa force de frappe. Cet élément est indépendant du contenu de l’énoncé. Si par exemple, je souhaite la présence d’une personne lors d’un événement social (soirée ou réunion), je peux formuler ce souhait de différentes manières : « Peux-tu venir ? », « je te demande de venir », « j’exige que tu viennes », «je te supplie de venir», etc. Le contenu de ma demande est le même, mais la moyen de réaliser cette demande est plus ou moins contraignant pour mon interlocuteur.

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7
Q

Comment l’interviewé tend à interpréter l’interrogation ? (Jacobi, Blanchet)

A

Il tend à interpréter l’interrogation soit comme une mise en relief de la non-exhaustivité (voire incomplétude) de son discours, soit comme l’expression d’une opposition ou d’un désaccord de l’interviewer, d’autant plus quand la relance est formulée avec une puissance d’interrogation forte.

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8
Q

Donner la catégorisation de la puissance des interrogations (de la plus forte à la moins forte). (Jacobi, Blanchet)

A

— L’interrogation lexicale dans laquelle la fonction interrogative est donnée par un élément lexical : « Est-ce cas Jean viendra ? »
— L’interrogation syntaxique est réalisée par des moyens syntaxiques tel l’inversion du verbe : «Jean viendra-t-il ? »
— L’interrogation intonative est réalisée par un élément prosodique : «Jean viendra? »
— L’interrogation assertive (ou contextuelle) : «Jean viendra. »

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9
Q

Par ses relances, que donne à voir le clinicien ?

A

Par ses relances, le clinicien donne à voir d’une part sa compréhension des énoncés du patient et d’autre part ses inférences, c’est-à-dire « l’ensemble des opérations cognitives qui permettent à un thérapeute de tirer une conséquence par induction à partir du matériel présenté par son patient». Les relances mettent ainsi en évidence une grille de lecture du discours du patient . Par ses questions, le clinicien procède à une sélection des informations jugées pertinentes. »

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10
Q

Comment définir les interactions thérapeutiques ?

A

Les interactions thérapeutiques peuvent être décrites comme un ensemble de techniques stratégies et compétences efficientes sur le discours du patient autour de sa pathologie. La co-construction concerne la définition de la problématique du patient et certains éléments de la relation thérapeutique.

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11
Q

Eggly montre que les narrations à propos de la maladie du patient se co-construisent selon 3 dimensions.

A

1) De manière chronologique tout d’abord, le clinicien introduit par ses questions une relation chronologique entre des événements ou des expériences rapportés dans un ordre aléatoire par le patient.
2) La co-construction des événements clés se produit par des retours discursifs sur l’événement, par des reprises de moments antérieurs de l’entretien et par des questions encourageant aux répétitions de l’événement.
3) Enfin, l’interprétation de l’événement se co-construit par une négociation du sens attribué à cet événement par les deux protagonistes de l’entretien. Le clinicien peut utiliser alors certaines stratégies discursives qui consistent à montrer de l’intérêt pour telle explication donnée par le patient ou au contraire à l’ignorer en ne la reprenant pas et en changeant de thème par exemple.

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12
Q

Blanchet montre que tout discours fait appel à 2 registres de représentation étroitement mêlés.

A

La modalité et la référence. Le registre de la relance est déterminant dans le type de réponse apporté par l’interviewé.

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13
Q

Sur quoi portent les relances référentielles ?

A

Le registre référentiel a pour fonction de « dire comment sont les choses » ; il représente les objets et faits qui font la matière du propos discursif (contenu prépositionnel). Les relances référentielles portent sur les objets du monde, soit pour mieux les identifier ( « Mais quand vous dites : “cette personne” alors, ce serait qui ? » ), soit encore pour obtenir des informations, par exemple d’ordre temporel ; ( « depuis quand vous avez cette impression que vous êtes suivi ? » ), soit enfin pour interroger les actions des sujets («une fois que vous avez eu cette conviction, qu’est-ce que vous avez fait ? » ).

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14
Q

Sur quoi portent les relances modales ?

A

Le registre modal a pour fonction de « traduire l’état du locuteur » ; il représente un certain état psychologique du locuteur (attitude prépositionnelle). Les relances modales portent sur les sentiments ( « Ça vous arrive d’être très très angoissé par tout ça ? » ) et les croyances des sujets ( « Vous pensez que c’est possible cette hypothèse là?»).

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15
Q

À l’intérieur des registres des relances, 3 types d’actes sont possibles.

A
  • réitération
  • assertion
  • interrogation
    C’est-à-dire que le clinicien peut soit reprendre les propos ou énoncés du patient, soit proposer ses propres énoncés soit questionner les faits ou sentiments.
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16
Q

Suite à une relance du clinicien, différentes réactions du patient qui sont détectables par 3 attitudes discursives.

A
  • la validation
  • l’« indécidabilité »
  • la non-validation
17
Q

Expliquer la validation (réaction du patient lors de relances).

A

L’énoncé du clinicien est explicitement accepté, les patients emploient divers procédés de validation, de manière directe par l’utilisation d’indicateurs langagiers («oui», «exactement», «tout à fait», «aussi», «justement», «en fait»), et de manière indirecte par l’enrichissement de leur discours. Dans ce cas, la relance du clinicien entraîne une production discursive accrue; les patients développent, argumentent, approfondissent ou illustrent le thème ou l’idée du discours. Ce dernier reste en cohérence avec l’énoncé du clinicien. Cette attitude d’enrichissement de l’objet du discours montre que les patients se sont appropriés l’énoncé du clinicien qu’ils valident implicitement par la continuation de l’exploration du thème. L’expansion et l’enrichissement du discours indiquent que le patient considère l’interaction comme satisfaisante.
Les deux locuteurs construisent un énoncé commun. Ces procédés discursifs peuvent être considérés comme les plus aboutis en ce qui concerne l’attitude de validation puisqu’un seul énoncé fabriqué par les deux protagonistes de l’interaction vient clore l’échange.

18
Q

Expliquer l’indécidabilité (réaction du patient lors de relances).

A

Le clinicien ne dispose d’aucun élément dans le discours du patient lui permettant d’évaluer l’effet de son intervention. Le silence constitue ainsi un élément d’«indécidabilité» du sens de la réaction du patient. Le clinicien ne peut déterminer l’impact de sa relance. Le silence peut en effet signifier acceptation ou refus ou encore marquer une attitude d’opposition soit à ce qui est dit, soit à la situation d’entretien elle-même. Le clinicien peut dans ce cas porter son attention sur des indices non verbaux (froncement de sourcils, changement de posture). Parfois le patient ne comprend pas le lien fait par le thérapeute (« je ne vois pas le rapport » ).

19
Q

Expliquer le débrayage conversationnel et le syndrome de Ganser dans l’indécidabilité.

A

Consiste à ne pas répondre à l’intervention du clinicien tout en produisant du discours. La réponse du patient donne une impression d’incohérence que l’on peut qualifier de deux manières : une incohérence thématique : la réponse paraît « à côté » de la question posée, et une incohérence pragmatique, c’est-à-dire que le patient ne répond pas à l’acte posé par le clinicien. Les débrayages peuvent indiquer que l’on aborde un thème gênant ou douloureux pour le sujet qui préfère effectuer cette fuite discursive plutôt que de marquer un refus.
Le syndrome de Ganser se caractérise par des paroles et -actes absurdes, et des réponses systématiquement à côté de la question posée, bien que ces réponses soient normales dans leur forme (syntaxe et langue correctes) et montrent que la question a été comprise. Ex. : combien de pattes a une vache ? 5

20
Q

Expliquer la non-validation (réaction du patient lors de relances).

A

Le patient rejette la proposition ou la suggestion du clinicien mais développe son discours en explicitant les motifs de cette non-validation. Il ne s’agit pas d’un simple refus mais d’une véritable contre argumentation. On peut donc dire qu’indépendamment du contenu en opposition manifeste avec la suggestion du clinicien, la relance atteint son but.
On peut dire que la proposition du clinicien est rejetée en termes de contenu, mais l’acte posé par la relance (demande d’explicitation) est accepté, et le patient développe son discours.