Chapitre 3 : Dimensions techniques de l'entretien clinique --- Mise en place et gestion de la relation interpersonelle Flashcards

1
Q

Sur quelle base le psychologue et le patient doivent construire leur relation clinique ?

A

Sur la base essentielle d’une coopération conditionnant le travail du psychologue.

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2
Q

Quelles sont les 3 situations qui peuvent se présenter, dans lesquelles la dimension de coopération est un préalable ? (Castillo)

A
  • Dans le cas où la demande ne concerne pas directement le patient mais quelques fois une personne de la famille, le psychologue recentre l’entretien sur le(s) consultant(s), et son objectif est de permettre au patient de se réapproprier la demande d’aide, pour pouvoir ensuite l’élaborer et la reformuler.
  • Dans le cas où la demande n’émane pas du patient, elle peut être soit imposée par décision de justice, soit recommandée par une équipe médicale. Mais, dans les deux cas, le consultant devra cependant pouvoir continuer à bénéficier de la liberté de choix quant à poursuivre ou non les entretiens, tandis que le psychologue veillera, quant à lui, à situer son positionnement et son écoute par rapport à la demande de ce tiers à laquelle il répond car, comme le rappelle G. Poussin, « le pire serait de faire comme si la personne avait exprimé une demande propre à laquelle l’entretien était censé répondre ».
  • Lorsque la demande de prise en charge, exposée par le patient, s’avère ambigüe, voire confuse et générale, le psychologue travaille sur l’élaboration des dysfonctionnements (par exemple dans son fonctionnement quotidien) du patient et sur la reformulation propre au patient de la problématique psychopathologique présentée.
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3
Q

Pourquoi la dimension de motivation préexistant à l’entretien est importante ?

A

Car elle détermine la prise en charge, l’offre de soins et la relation avec le psychologue clinicien. Cette dimension permet également d’observer au cours de l’entretien clinique, des indices utiles quant à la personnalité du sujet, ainsi que sur la façon dont il procède pour réduire ses tensions ou résoudre ses conflits.

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4
Q

Condition pour qu’une rencontre entre un psychologue et un consultant devienne un entretien clinique ? (Proïa-Lelouey)

A

Une rencontre ne devient entretien clinique que si elle s’inscrit dans un cadre bien défini. Sans cadre, cette rencontre est hors-sens c’est-à-dire que rien, du discours du sujet-usager, ne pourra être analysé et interprété faute d’un repérage clair, identifié tant par l’usager que par le psychologue.

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5
Q

Quelles sont les 2 conditions pour qu’il y ait entretien clinique ? (Proïa-Lelouey)

A

Il n’y a d’entretien clinique que si, d’une part, il y a un psychologue institutionnellement reconnu comme tel et, d’autre part, un sujet-usager qui adresse à ce psychologue une demande relevant du champ psychologique soit pour lui-même, soit pour un tiers dont il est, d’une manière ou d’une autre, responsable (parent, conjoint, soignant, etc.).

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6
Q

Sur quoi doit s’interroger le clinicien en premier lieu ? (Proïa-Lelouey)

A

D’abord, s’interroger sur la personne pour qui est formulée la demande. Parallèlement, le clinicien doit aussi se questionner sur le demandeur: qui est-il ? Quels sont ses liens avec l’usager potentiel ? Comment formule-t-il la demande pour celui-ci ? Est-on confronté à une demande en «poupées russes» (les parents qui demandent parce que l’école demande…)?, etc.
Mais le clinicien doit également s’interroger sur ce qu’on pourrait appeler l’histoire institutionnelle du sujet-usager : s’agit-il d’un premier contact ?
Puis s’interroger sur le dispositif qu’il doit mettre en place.

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7
Q

Que met en jeu le dispositif de l’entretien clinique ? (Proïa-Lelouey)

A

Double registre : il met enjeu d’un côté l’organisation matérielle de la rencontre et de l’autre, la mobilisation communicationnelle, cognitive et affective du clinicien.

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8
Q

En quoi consiste l’investigation psychologique et l’intervention psychologique ? (Proïa-Lelouey)

A

L’investigation psychologique consiste à produire une sorte « d’arrêt sur image » de la vie mentale et affective de l’usager. L’intervention psychologique consiste à intervenir dans la vie de l’usager. Il en existe plusieurs formes : l’accompagnement, le consulting ou encore la psychothérapie.

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9
Q

Définition du cadre selon Poussin.

A

Sera désigné comme « cadre » d’un entretien clinique tout ce qui initie le contrat de communication, fixe et garantit le déroulement des entretiens, rappelle le contexte et explique le dispositif théorique et technique du psychologue clinicien.
Il correspond à une nécessité pratique et constitue la toile de fond sur laquelle les entretiens peuvent prendre sens »

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10
Q

Comment doit être le cadre ?

A

L’établissement et la gestion du cadre nécessitera d’être, à la fois, suffisamment souple pour permettre la négociation d’un contrat d’échange interlocutoire et également suffisamment ferme pour un cadre clairement délimité. Ce dernier sera donc solide et fermement géré, éventuellement défendu, mais jamais rigide pour mettre en place une relation clinique fonctionnelle.

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11
Q

Que faut-il faire pour cerner les objectifs de l’entretien ? (Poussin)

A

Pour cerner les objectifs de l’entretien, il convient en premier lieu d’éclaircir l’origine de la demande et de réfléchir en fonction de cette origine :

  • Si la demande n’est pas le fait direct du patient, elle comporte probablement un objectif qui lui est extérieur. Le pire est de faire comme si cet objectif appartenait au patient, comme si il était implicitement accepté par lui. Que son acceptation soit implicite ou explicite, il faut revenir dessus : savoir qui cherche, ce que l’on cherche, et si l’on est bien d’accord pour chercher ensemble.
  • Si la demande émane directement du patient, il n’est pas certain pour autant que son objectif soit clair pour lui. Si tel est bien le cas, on imagine qu’il sera encore moins clair a fortiori pour le psychologue.
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12
Q

Quand doit être abordée l’anamnèse ? (Poussin)

A

Elle ne doit jamais être abordée, en tout cas, avant que l’on n’ait défini les objectifs avec le patient. Si l’anamnèse est abordée dès le début, elle peut être vue comme une bouée de sauvetage, un rituel pour passer le moment difficile du premier contact.

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13
Q

Pré requis pour prétendre mener un entretien selon Poussin ?

A

« Pour prétendre mener un entretien, il faut déjà connaître les objectifs que l’on poursuit et ne pas prendre son interlocuteur pour un imbécile. Ensuite être à l’écoute de ce qui est réellement dit ». En effet, les relations qu’entretiennent un psychologue et un patient reposent sur des modalités implicites et des modalités explicites. Certaines modalités relationnelles implicites s’avèrent indispensables à la mise en place d’une relation thérapeutique, telles la coopération, la confiance de chacun des protagonistes ou le respect du cadre.
Des modalités relationnelles peuvent être explicitées dans le cadre du contrat de communication, telle que la formulation d’une consigne, par exemple (invitant à une narration, à des associations libres, etc.). Formuler la consigne ou des éléments du cadre permet de s’assurer que le patient a compris et accepté la rencontre et ses objectifs, et qu’il est à priori d’accord pour commencer un travail clinique, coopératif avec le psychologue.

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14
Q

Comment la clôture d’un entretien clinique nécessite d’être géré ?

A

La clôture d’un entretien clinique nécessite d’être géré et respecté comme l’ensemble du cadre de l’entretien. Des émotions et des pensées ont été exprimées par le patient tout au long de l’entretien. Il s’attend donc à ce que le psychologue clinicien reprenne les différents éléments abordés, propose des explications et/ou des interprétations, le rassure sur le déroulement de l’entretien.

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15
Q

Pourquoi clore un entretien est un moment fertile ?

A

Clore un entretien clinique s’avère également un moment particulièrement fertile, qui permet d’observer des éléments cliniques importants comme par exemple la réaction à la séparation, ou d’évaluer la façon dont « sort » de l’entretien le consultant ainsi que le propre ressenti du clinicien suite à l’entretien.

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16
Q

Concernant la prise de notes lors d’un entretien, on retrouve 2 phases chronologiques de réalisation.

A

Une première phase d’activité de description précédant et justifiant l’activité d’interprétation à l’œuvre dans l’analyse. Cependant, « formellement, tout énoncé peut posséder des qualités descriptives et des qualités interprétatives» L’activité de description restitue les faits d’observation clinique issus de la situation, cependant, «un fait observé, un sens dégagé sont toujours une construction. L’énoncé d’une observation est déjà une interprétation74 ».

17
Q

Quelles sont les 3 difficultés que le psychologue rencontre lors de l’établissement et gestion de la relation professionnelle mise en place pendant ses entretiens cliniques ? (Castillo)

A

1) La gestion de la distance relationnelle professionnelle peut s’avérer délicate : si le psychologue est trop distant, son écoute empathique peut être remise en question. Le patient, selon sa personnalité, pourra présenter du désintérêt ou se montrer agressif. Si le psychologue se montre trop proche, la relation peut devenir incompréhensible pur le patient qui l’interprétera comme une relation amicale.
2) La «neutralité bienveillante», telle que «généralisée» dans le domaine clinique, en matière d’entretien caractérise l’une des modalités de la distance relationnelle. La notion de neutralité a engendré bon nombre de malentendus, certains confondant neutralité et impassibilité pour ne pas dire indifférence, voire froideur. Proïa-Lelouey parle de neutralité contenante : « Neutre » au sens où le clinicien doit, tant que faire se peut, éviter de faire interférer ses propres sentiments (désirs. attentes, croyances) à l’égard de la situation et du sujet mais « contenante » dans le sens où le clinicien est là pour aider le sujet à mettre en mot et en récit ses éprouvés. Il ne doit pas seulement comprendre le sujet mais l’aider à se comprendre. »
3) Dans la relation clinique qu’entretient le psychologue clinicien avec le patient, la gestion du cadre théorique et technique (et en particulier du dispositif thérapeutique) est centrale et peut s’avérer complexe pour le clinicien car là encore la relation professionnelle peut déborder du cadre théorique de l’entretien clinique (en prenant, par exemple, une coloration amicale inadaptée ou au contraire, par une trop grande rigidité du clinicien, dégénérer en rapport de force stérile). La relation professionnelle clinique peut aussi être entravée, difficilement adaptable, voire inadéquate, à certains dispositifs thérapeutiques (par exemple dans les cas d’injonctions thérapeutiques ou dispositifs thérapeutiques judiciaires).