Chap 2 Section I. Les droits et libertés de première génération Flashcards
Qu’est-ce que les droits et libertés de première génération ?
Les droits et libertés de première génération, souvent appelés droits civils et politiques, sont des droits fondamentaux qui ont émergé aux 17e et 18e siècles en Europe. Ils visent à limiter le pouvoir de l’État et à garantir des libertés individuelles, comme la protection de la propriété et la protection contre l’arbitraire.
Quel est le rôle de l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ?
L’article 9 stipule que “chacun a droit au respect de sa propriété”, soulignant l’importance de la propriété comme droit fondamental et garantissant sa protection contre les atteintes.
Comment le droit à la sûreté est-il défini dans la Déclaration de 1789 ?
Le droit à la sûreté est défini comme le droit de ne pas être arrêté ou détenu arbitrairement. C’est un droit naturel et imprescriptible, renforcé par l’article 66 qui confère à l’autorité judiciaire le rôle de gardienne de la liberté individuelle.
Quelle a été l’évolution de la conception du Conseil constitutionnel concernant la liberté individuelle
Initialement, le Conseil constitutionnel avait une conception extensive de la liberté individuelle, incluant des droits comme le droit à la vie privée. Cependant, cette conception a évolué vers une approche plus restrictive, se concentrant principalement sur la protection du droit à la sûreté.
Quel est le rôle de l’autorité judiciaire en matière de liberté individuelle ?
L’autorité judiciaire est la gardienne de la liberté individuelle, mais toute privation de liberté doit être justifiée par des raisons légales et proportionnées, conformément aux limites fixées par la loi.
Comment la Convention européenne des droits de l’homme protège-t-elle le droit à la sûreté ?
L’article 5 de la Convention stipule que toute personne a droit à la liberté et à la sûreté, précisant que la privation de liberté n’est légale que dans des cas prévus par la loi, comme la détention après condamnation ou l’arrestation pour garantir l’exécution d’une obligation légale.
Quelles sont quelques hypothèses de privation de liberté selon l’article 5 ?
Les hypothèses incluent la détention de personnes susceptibles de propager une maladie contagieuse, la détention d’un mineur pour son éducation surveillée, et la détention d’une personne en attente d’expulsion ou d’extradition.
Quels penseurs ont influencé les droits de première génération ?
Des philosophes des Lumières comme John Locke et Jean-Jacques Rousseau ont plaidé pour des droits naturels inaliénables, influençant ainsi la conception des droits civils et politiques.
Quel document a renforcé la reconnaissance des droits de première génération aux États-Unis ?
Le Bill of Rights américain de 1791 a établi des protections contre l’arbitraire, renforçant ainsi la reconnaissance des droits civils et politiques.
Quels défis contemporains menacent les droits de première génération ?
Ces droits sont souvent menacés par des mesures de sécurité, des lois antiterroristes, et des politiques d’immigration strictes, soulevant des questions sur l’équilibre entre sécurité et liberté
Pourquoi est-il important de comprendre le contexte historique des droits fondamentaux ?
Comprendre le contexte historique, l’évolution et les défis contemporains des droits fondamentaux est crucial pour apprécier leur importance dans le fonctionnement des démocraties modernes et pour défendre ces droits face aux menaces actuelles.
Quels sont les objectifs des contrôles de police judiciaire ?
Les contrôles de police judiciaire visent à permettre à un officier de police judiciaire de demander à une personne de justifier son identité en cas de suspicion d’infraction, de renseignements utiles pour une enquête, ou si la personne fait l’objet de recherches judiciaires.
Quelles sont les conditions nécessaires pour qu’un contrôle d’identité soit valide ?
Un contrôle d’identité doit être justifié par des raisons plausibles, et l’autorisation du procureur de la République doit être précise quant aux lieux et à la durée des contrôles, afin d’éviter des contrôles indéfinis ou trop larges.
Comment le Conseil constitutionnel encadre-t-il les contrôles de police administrative ?
Le Conseil constitutionnel exige que l’autorité justifie des circonstances particulières établissant un risque d’atteinte à l’ordre public pour chaque contrôle. De plus, ces contrôles doivent être ciblés et ne pas être cumulés sur des lieux et des périodes différents.
Quelle évolution a eu lieu dans la jurisprudence concernant les contrôles d’identité ?
La jurisprudence a évolué pour renforcer les garanties procédurales, notamment en précisant que des contrôles d’identité effectués à des moments différents ne constituent pas un contrôle unique généralisé, même s’ils concernent le même secteur.
Quelles sont les conditions d’arrestation selon l’article 66 de la Constitution française ?
Un individu peut être arrêté s’il y a des raisons plausibles de soupçonner qu’il a commis une infraction, ou s’il est nécessaire de l’empêcher de commettre une infraction ou de fuir après en avoir commis une.
Quels droits sont garantis à une personne arrêtée selon l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme ?
La personne arrêtée doit être immédiatement traduite devant un juge ou un magistrat habilité et a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable ou d’être libérée pendant la procédure.
Quelle est la durée standard de la garde à vue en France ?
La durée standard de la garde à vue est de 24 heures, pouvant être prolongée une fois jusqu’à 48 heures sur autorisation judiciaire. Des délais spéciaux existent pour certaines infractions, comme jusqu’à 96 heures pour les infractions liées aux stupéfiants.
Quels droits ont les personnes en garde à vue ?
Les personnes en garde à vue ont le droit d’être informées des motifs de leur garde à vue, d’être examinées par un médecin, et de s’entretenir avec un avocat.
Quelles réformes ont été introduites pour renforcer les droits des gardés à vue ?
La loi du 15 juin 2000 a renforcé la protection de la présomption d’innocence et des droits des victimes, en établissant des principes directeurs dans le Code de procédure pénale et en limitant les mesures de contrainte aux nécessités de l’enquête.
Quelles évolutions récentes ont eu lieu concernant le droit au silence en garde à vue ?
Le droit au silence, instauré précédemment, a été supprimé par une loi du 18 mars 2003, mais un entretien avec un avocat est prévu dès la première heure de garde à vue.
Quel est le rôle du juge des libertés et de la détention ?
Un juge spécial a été créé pour contrôler toutes les privations de liberté dans le cadre d’une procédure pénale, renforçant ainsi les garanties procédurales.
Comment la CEDH a-t-elle influencé la législation française sur la garde à vue ?
La CEDH a condamné la France dans l’affaire “Brusco contre France” pour non-respect du droit au silence, ce qui a conduit le Conseil constitutionnel à réexaminer les dispositions relatives à la garde à vue.
Quelles directives peuvent recevoir les procureurs concernant les poursuites d’infractions ?
Les procureurs peuvent recevoir des directives générales, mais celles-ci ne peuvent pas viser individuellement une personne ou une affaire en cours.
Quelle a été la décision du Conseil Constitutionnel du 30 mai 2010 concernant la garde à vue ?
Le Conseil Constitutionnel a déclaré que les dispositions du Code de procédure pénale relatives à la garde à vue ne garantissaient pas les droits fondamentaux des individus, entraînant une déclaration d’inconstitutionnalité. Cette décision a été motivée par un déséquilibre entre la prévention des atteintes à l’ordre public et l’exercice des libertés constitutionnelles, en s’appuyant sur les articles 9 et 16 de la DDHC.
Comment le principe d’interprétation stricte s’applique-t-il en matière pénale ?
En matière pénale, le juge doit respecter la lettre de la loi. Cependant, il peut faire preuve de flexibilité en cas d’état de nécessité, comme illustré par l’affaire du “bon juge Magnon”, où le juge a un pouvoir d’appréciation pour tenir compte des circonstances individuelles lors du prononcé de la peine.
Quelles sont les conditions justifiant la détention provisoire ?
La détention provisoire doit être justifiée par des raisons précises, telles que la nécessité de conserver des preuves ou d’éviter des pressions sur les témoins. Elle est réservée aux infractions les plus graves, comme les crimes ou les délits passibles d’une peine d’au moins 3 ans d’emprisonnement.
Quelles sont les principales modifications apportées par la loi du 14 avril 2011 sur la garde à vue
La loi a renforcé les droits des personnes en garde à vue en permettant la présence de l’avocat pendant toute la durée de la garde à vue, en rétablissant le droit au silence, et en encadrant strictement les conditions de la garde à vue, qui doit être justifiée par des infractions passibles d’une peine d’emprisonnement.
Quel est le rôle du Juge des libertés et de la détention (JLD) ?
Le JLD, créé par la loi du 15 juin 2000, est chargé d’autoriser la détention provisoire et de veiller à ce qu’elle ne dépasse pas une durée raisonnable, garantissant ainsi le respect des droits des personnes détenues.
Quelles sont les implications de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme sur la détention provisoire ?
La Cour a rappelé que la détention provisoire ne doit pas dépasser une durée raisonnable. La France a été condamnée dans plusieurs affaires, comme l’affaire Letellier, où une détention excessive a été jugée contraire aux droits de l’homme.
Comment ces évolutions législatives et jurisprudentielles reflètent-elles un équilibre entre sécurité publique et libertés fondamentales ?
Ces évolutions montrent une volonté de concilier l’efficacité de l’action pénale avec la protection des droits individuels, en garantissant que les mesures de sécurité ne compromettent pas les libertés fondamentales des citoyens.
- Quelles sont les différences entre les peines privatives de liberté en matière délictuelle et criminelle ?
En matière délictuelle, on parle d’emprisonnement, tandis qu’en matière criminelle, il s’agit de réclusion. Les termes varient selon le type de juridiction : l’accusé est présenté devant la cour d’assises, tandis que le prévenu est jugé au tribunal correctionnel.
Quel impact a eu l’abolition de la peine de mort en France sur le système pénal ?
Promulguée par la loi Badinter le 9 octobre 1981, l’abolition de la peine de mort a marqué un tournant dans le traitement des peines, soulignant la nécessité de rééduquer les condamnés et de favoriser leur réinsertion sociale, tout en sanctionnant les auteurs de troubles.
Quel est le rôle du législateur dans l’instauration des mesures privatives de liberté ?
Le Conseil constitutionnel rappelle que seul le législateur peut instaurer des mesures privatives de liberté, conformément aux dispositions de la Constitution. La détermination des contraventions et des peines applicables relève du pouvoir réglementaire.
Quelles sont les exigences concernant les peines de réclusion à perpétuité selon la CEDH ?
La CEDH a affirmé que les peines à perpétuité doivent être compressibles, permettant un réexamen pour évaluer si le détenu a progressé vers l’amendement, conformément à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Comment la CEDH a-t-elle interprété l’exécution des peines pour les personnes souffrant de troubles mentaux ?
Dans l’arrêt Gommi contre Turquie, la CEDH a jugé qu’une peine inadaptée, comme l’exécution d’une peine privative de liberté sur une personne souffrant de troubles mentaux, peut constituer un traitement inhumain et dégradant, car cette personne n’est pas en mesure de comprendre sa privation de liberté.
Pourquoi est-il important d’encadrer les privations de liberté ?
L’encadrement des privations de liberté est essentiel pour équilibrer la nécessité de sanctionner les infractions tout en respectant les droits fondamentaux des individus. Les évolutions législatives et les décisions de la CEDH visent à garantir des conditions de détention humaines et à favoriser la réinsertion des condamnés.
Comment le droit de propriété est-il défini dans le Code civil ?
Le droit de propriété est défini comme le droit d’user, de jouir et de disposer d’un bien, qu’il soit mobilier ou immobilier. Selon l’article 2276 alinéa 1er du Code civil, la simple possession d’un titre suffit à établir la propriété d’un bien meuble.
Quels sont les différents types de biens en matière de propriété ?
Les biens se divisent en trois catégories :
1. Biens mobiliers : Objets que l’on peut déplacer.
2. Biens immobiliers : Terrains et bâtiments.
3. Biens incorporels : Droits non matériels, comme les droits d’auteur ou les actions.
Pourquoi le droit de propriété est-il central dans le Code civil ?
Le droit de propriété est central car il régit les différentes manières d’acquérir et de transférer la propriété. Il est également protégé par les libertés fondamentales, notamment contre les atteintes de l’autorité publique.
Qu’est-ce que la voie de fait et quelles en sont les conditions ?
La voie de fait est un acte administratif portant une atteinte grave à un droit de propriété ou à une liberté fondamentale, perdant son caractère administratif. Deux conditions doivent être remplies :
1. Atteinte à un droit de propriété (immobilière ou mobilière).
2. Atteinte illégale manifestement grave.
Quels arrêts clés ont influencé la définition de la voie de fait ?
- Arrêt Action Française (8 avril 1935) : La saisie d’un journal par le préfet de police a été qualifiée de voie de fait, entraînant la compétence du juge judiciaire.
- Arrêt Bergoend contre ERDF (17 juin 2013) : La voie de fait est définie comme n’existant que si l’administration a agi dans des conditions irrégulières ou a pris une décision manifestement insusceptible d’être rattachée à ses pouvoirs.
Comment le régime de la voie de fait a-t-il été précisé par le Tribunal des conflits ?
Dans l’arrêt du 26 juin 2013, il a été précisé que la voie de fait ne peut être caractérisée que si l’administration a exécuté une décision de manière irrégulière ou a pris une décision ayant des effets d’atteinte à la liberté individuelle ou à la propriété, sans pouvoir légitime.
Quelle est la protection du droit de propriété en droit interne et externe ?
Le droit de propriété est protégé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) de 1789, qui le proclame comme un droit inviolable et sacré. L’article 17 stipule qu’aucun ne peut en être privé sans nécessité publique et juste indemnité.
Quelle est la décision du Conseil constitutionnel du 16 janvier 1982 concernant le droit de propriété ?
Le Conseil constitutionnel a affirmé la protection constitutionnelle du droit de propriété, tout en reconnaissant que ce droit peut être soumis à des restrictions, devant être concilié avec d’autres intérêts, comme l’intérêt général et la protection de l’environnement