C. LE RÔLE DES CONTRAINTES COGNITIVES Flashcards
C. LE ROLE DES CONTRAINTES COGNITIVES DANS LA COMPREHENSION DES PHRASES
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La compréhension des phrases implique plus qu’un simple accès à la signification de chaque mot. Il faut […] ces significations pour finalement aboutir à une [… …] du […] de la phrase entière. Chez l’adulte qui entend ou qui lit une phrase de sa langue maternelle, les opérations qui assurent la compréhension sont généralement […] : elles se déroulent […], sans exiger un effort mental particulier et sans que le sujet ait un accès […] à ces opérations. Pour intégrer les mots successifs d’une phrase, le lecteur doit faire appel à des […] relatives à la […] de sa langue. Ces connaissances permettent de déterminer les groupes de mots assumant ensemble une même […] (par exemple le groupe qui est [… …] de la phrase), leur […] dans la phrase mais aussi les phénomènes [d’… …] intervenant entre les mots (par exemple [l’… entre le … et son …]).
La compréhension des phrases implique plus qu’un simple accès à la signification de chaque mot. Il faut [intégrer] ces significations pour finalement aboutir à une [représentation mentale] du [sens] de la phrase entière. Chez l’adulte qui entend ou qui lit une phrase de sa langue maternelle, les opérations qui assurent la compréhension sont généralement [automatiques] : elles se déroulent [rapidement], sans exiger un effort mental particulier et sans que le sujet ait un accès [conscient] à ces opérations. Pour intégrer les mots successifs d’une phrase, le lecteur doit faire appel à des [connaissances] relatives à la [grammaire] de sa langue. Ces connaissances permettent de déterminer les groupes de mots assumant ensemble une même [fonction] (par exemple le groupe qui est [sujet grammatical] de la phrase), leur [ordre] dans la phrase mais aussi les phénomènes [d’accord grammatical] intervenant entre les mots (par exemple [l’accord entre le verbe et son sujet]).
Une question centrale abordée par les travaux psycholinguistiques concerne la nature des informations utilisées par le système cognitif assurant la compréhension des phrases. On peut distinguer deux points de vue « extrêmes » à ce sujet. Lesquels ?
1) Le point de vue modulaire strict
2) Le point de vue interactif
Point de vue modulaire strict vs Point de vue interactif
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1) Le point de vue modulaire strict
En référence à la théorie de la modularité* de l’esprit défendu par [… (19..)], le point de vue modulaire strict stipule que l’analyse grammaticale de la phrase opère d’abord en tenant compte d’un nombre […] d’informations : essentiellement les catégories […] des mots successifs (i.e. nom, verbe, etc.). Les connaissances […] et certains […] sont appliqués à ces informations pour organiser les mots successifs en une [… …]. Les informations relatives au […] des mots et à la [… d’…] sont ensuite prises en compte pour aboutir à une […].
En référence à la théorie de la modularité* de l’esprit défendu par [Fodor (1986)], le point de vue modulaire strict stipule que l’analyse grammaticale de la phrase opère d’abord en tenant compte d’un nombre [limité] d’informations : essentiellement les catégories [lexicales] des mots successifs (i.e. nom, verbe, etc.). Les connaissances [grammaticales] et certains [principes] sont appliqués à ces informations pour organiser les mots successifs en une [structure grammaticale]. Les informations relatives au [sens] des mots et à la [situation d’énonciation] sont ensuite prises en compte pour aboutir à une [interprétation].
Point de vue modulaire strict vs Point de vue interactif
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2) Le point de vue interactif
Le point de vue interactif suppose au contraire que la […] des mots et la [… d’…] sont prises en compte dès la […] de la [… …].
Le point de vue interactif suppose au contraire que la [signification] des mots et la [situation d’énonciation] sont prises en compte dès la [construction] de la [structure grammaticale].
Point de vue modulaire strict vs Point de vue interactif
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Dans ce cours est illustré le débat entre ces deux approches théoriques en considérant la compréhension de certaines phrases […]. Aujourd’hui les partisans des deux approches s’accordent sur un point : la compréhension des phrases est une opération mentale soumise à une [… …]. Les mots perçus se succèdent, il faut donc […] des informations pour les […] à celles qui suivent, et la mémoire de travail qui assure le […] et le […] des informations a une [… …]. Cette […] peut expliquer certaines données relatives à la […]. A fortiori dans le cas où les mots à intégrer sont […]. Dans cette condition, les modularistes et les interactivistes admettent en effet que la […] des […] de mémoire de travail induit une [… de …].
Dans ce cours est illustré le débat entre ces deux approches théoriques en considérant la compréhension de certaines phrases [ambiguës]. Aujourd’hui les partisans des deux approches s’accordent sur un point : la compréhension des phrases est une opération mentale soumise à une [contrainte majeure]. Les mots perçus se succèdent, il faut donc [maintenir] des informations pour les [intégrer] à celles qui suivent, et la mémoire de travail qui assure le [maintien] et le [traitement] des informations a une [capacité limitée*]. Cette [limitation] peut expliquer certaines données relatives à la [compréhension]. A fortiori dans le cas où les mots à intégrer sont [distants]. Dans cette condition, les modularistes et les interactivistes admettent en effet que la [limitation] des [ressources] de mémoire de travail induit une [difficulté de traitement].
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*cf. Puf COGN partie 1, chap. 2
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
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Phrase (1) : La femme repousse l’homme avec le parapluie.
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La phrase (1) est ambiguë : « le parapluie » peut être l’instrument que la femme utilise pour repousser l’homme, mais il peut aussi être un objet que possède l’homme. Cette seconde interprétation revient à dire que « la femme repousse l’homme qui a un parapluie ».
Selon la grammaire traditionnelle, la première interprétation de la phrase (1) revient à attribuer au groupe de mots « avec le parapluie » une fonction de complément de moyen, alors que, dans la deuxième interprétation, ce même groupe vient compléter le nom « homme ». Il s’agit donc d’une ambiguïté grammaticale.
Comment savoir quelle interprétation est adoptée au moment où le mot « parapluie » est lu ?
Pour savoir quelle interprétation est adoptée au moment où le mot « parapluie » est lu, une méthode possible consiste à présenter successivement chacun des mots de la phrase (1), en mesurant le temps de lecture de chaque mot, et à ajouter après la phrase (1) une suite de mots qui n’est compatible qu’avec l’une des interprétations possibles. La phrase (2) est un exemple possible de ce genre d’énoncé.
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Phrase (2) : La femme repousse l’homme avec le parapluie en se servant d’une canne.
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Dans ce cas, si le lecteur parvenant au mot « parapluie » a pensé qu’il s’agissait de l’instrument utilisé par la femme, il devrait être gêné par les derniers mots « en se servant d’une canne » de la phrase (2). En effet, « en se servant d’une canne » n’est pas compatible avec cette interprétation. La gêne du lecteur sera objectivable par un ralentissement de sa lecture.
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
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Pourquoi ce ralentissement est-il parfois appelé « effet d’impasse » ?
Ce ralentissement est parfois appelé « effet d’impasse » (“garden-path effect” en anglais), car le lecteur a d’abord l’impression d’une impasse dans sa compréhension de la phrase.
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
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Les études rapportées dans cette section du cours adoptent cette méthode de mesure de l’effet d’impasse pour évaluer l’interprétation d’une ambiguïté grammaticale. Quels sont les deux modèles théoriques considérés dans ce cours qui tentent d’expliquer comment un lecteur interprète des ambiguïtés grammaticales ?
1) Un modèle modulaire
2) Un modèle interactif
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
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Le premier modèle stipule qu’un système cognitif opère une [… …] de l’énoncé : ce système serait modulaire, car il tient compte seulement [d’… …] contenues dans l’énoncé.
1) Le premier modèle stipule qu’un système cognitif opère une [analyse grammaticale] de l’énoncé : ce système serait modulaire, car il tient compte seulement [d’informations grammaticales] contenues dans l’énoncé.
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
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Le deuxième modèle est interactif : il suggère que l’analyse de la phrase est aussi sensible à [d’… …] d’informations, par exemple des informations relatives au […] où l’énoncé est produit.
Le deuxième modèle est interactif : il suggère que l’analyse de la phrase est aussi sensible à [d’autres types] d’informations, par exemple des informations relatives au [contexte] où l’énoncé est produit.
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
a. Le principe d’attachement minimal : des modèles modulaires aux modèles interactifs
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Que suppose au juste un modèle modulaire ?
Un modèle modulaire suppose que, lors des premières étapes de la compréhension, chaque mot se voit attribuer une catégorie grammaticale (e. g. article, nom, verbe, etc.), comme illustré ci-dessous. \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ Article : La Nom : femme Verbe : repousse Article : l' Nom : homme Préposition : avec Article : le Nom : parapluie… \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
a. Le principe d’attachement minimal : des modèles modulaires aux modèles interactifs
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Dans le modèle modulaire, un système cognitif appelé [l’… …] (“parser”en anglais) assemble ces catégories en des [… …]. Pour cela, il applique des […], comme celle qui stipule qu’un article suivi d’un nom forment un [… … (…)], une préposition (P) suivie d’un GN forment ensemble un [… … (…)]. Le verbe (V) est regroupé avec le GN qui le suit, pour former un [… … (…)].
Le premier GN qui précède le GV forment ensemble un […] de [… …], qui correspond à la […]. Suivant une tradition bien établie en [… …] ([…, 19…]), la figure 1 représente ces [… …] en les rejoignant par des […] aux éléments qui les constituent. La figure 1 présente ainsi une organisation […] qui correspond à la [… …] de la phrase, c’est-à-dire à son organisation en [… …].
Dans le modèle modulaire, un système cognitif appelé [l’analyseur syntaxique] (“parser”en anglais) assemble ces catégories en des [groupes grammaticaux]. Pour cela, il applique des [règles], comme celle qui stipule qu’un article suivi d’un nom forment un [groupe nominal (GN)], une préposition (P) suivie d’un GN forment ensemble un [groupe prépositionnel (GP)]. Le verbe (V) est regroupé avec le GN qui le suit, pour former un [groupe verbal (GV)].
Le premier GN qui précède le GV forment ensemble un [groupe] de [niveau supérieur], qui correspond à la [phrase]. Suivant une tradition bien établie en [grammaire générative] ([Chomsky, 1971]), la figure 1 représente ces [groupes grammaticaux] en les rejoignant par des [traits] aux éléments qui les constituent. La figure 1 présente ainsi une organisation [arborescente] qui correspond à la [structure syntaxique] de la phrase, c’est-à-dire à son organisation en [groupes grammaticaux].
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
a. Le principe d’attachement minimal : des modèles modulaires aux modèles interactifs
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À quoi tient l’ambiguïté de la suite de mots dans la figure 1 ?
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◽️FIG.1 _ Structure syntaxique partielle de « La femme repousse l’homme avec le parapluie »
◽️FIG.2 _ Structure syntaxique complète où « avec le parapluie » complète le verbe.
Dans la figure 1, le GP n’a pas été assemblé avec un autre groupe de la phrase. En fait, l’ambiguïté de la suite de mots tient précisément au type de regroupement adopté pour ce GP. Il peut être uni au Verbe et au GN qui le précèdent : il est alors directement dominé par le GV, comme dans la figure 2. Cette analyse met le GP au même niveau que le verbe. Le groupe « avec le parapluie » complète alors le verbe. Cela correspond à l’interprétation où « le parapluie » désigne l’instrument employé par la femme
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
a. Le principe d’attachement minimal : des modèles modulaires aux modèles interactifs
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Mais il existe une autre analyse possible. Laquelle ?
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◽️FIG.2 _ Structure syntaxique complète où « avec le parapluie » complète le verbe
◽️FIG.3 _ Structure syntaxique complète où « avec le parapluie » complète « l’homme »
L’autre analyse possible consiste à considérer le GP comme un complément du nom qui le précède. Dans ce cas, le GP est uni au GN qui précède pour former un groupe nominal plus ample, qui est entouré dans la figure 3.
Dans cette dernière analyse, le verbe « repousse » prend pour complément d’objet direct le GN entouré : « l’homme avec le parapluie ». Il s’agit donc de l’autre interprétation possible : celle où la femme repousse un homme qui possède un parapluie.
I. La compréhension des ambiguïtés grammaticales transitoires
a. Le principe d’attachement minimal : des modèles modulaires aux modèles interactifs
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Le modèle modulaire de la compréhension propose que l’analyseur syntaxique applique un principe pour choisir immédiatement entre les deux structures possibles. Quel est ce principe ?
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◽️FIG.2 _ Structure syntaxique complète où « avec le parapluie » complète le verbe
◽️FIG.3 _ Structure syntaxique complète où « avec le parapluie » complète « l’homme »
Frazier et Rayner (1982) ont appelé ce principe le « principe d’attachement minimal ». Il énonce que la structure adoptée est celle qui implique le moins de groupes à l’intérieur de l’arborescence. C’est donc un principe d’économie. Il conduit à adopter la structure de la figure 2, car celle de la figure 3 implique un groupe supplémentaire : le GN entouré.