B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL Flashcards

0
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
a. Incoercibilité de l’accès au sens : l’effet Stroop
_____________________________
Une tâche simple met bien en évidence le caractère irrépressible du traitement sémantique. Lorsqu’on présente à des individus un mot renvoyant à une couleur, et cela dans une couleur d’encre non congruente avec celle qui est désignée (le mot VERT en BLEU, ou le mot ROUGE en JAUNE), et qu’on leur demande de nommer la couleur de l’encre, ils semblent déstabilisés par la situation, comme l’indiquent les temps de réponse longs et les nombreuses erreurs : les participants donnent parfois le nom de la couleur, et non pas celle de l’encre. Que se passe-t-il sur le plan cognitif ? Deux réponses entrent en compétition. Lesquelles ?

A

1) répondre à la demande de l’expérimentateur et donner la couleur de l’encre,
2) mener à bien une tâche par ailleurs familière : accéder à la signification du mot.
Ce second traitement l’emporte sur le respect des consignes. Le traitement qui vise l’accès à la signification du mot est automatique, plus rapide que le traitement qui vise à donner la couleur de l’encre, et il est nécessaire de l’inhiber pour mener la première tâche à bien. D’où des temps de réponse plus longs, et _ si le contrôle inhibiteur est mis en défaut _ des erreurs. Le paradigme Stroop peut être appliqué à un matériel plus vaste que les dénominations de couleur. Il permet de façon élégante d’estimer la quantité d’activation que reçoivent différents concepts (cf. puf COGN partie 1, chap. 2)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
1
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
a. Incoercibilité de l’accès au sens : l’effet Stroop
_____________________________
Prenons pour exemple une situation d’amorçage (cf. encadré p. 192). Supposons que le mot OISEAU est présenté en amorce, puis, quelques centièmes de millisecondes plus tard, une sous-catégorie d’OISEAU est présentée à son tour, dans une certaine couleur d’encre : par exemple MOINEAU, ou POULET. Si le temps de la dénomination de la couleur de l’entrée est la même pour les deux mots, quelle hypothèse peut-on faire ?

A

Si le temps de la dénomination de la couleur de l’entrée est la même pour les deux mots, on peut faire l’hypothèse qu’ils se trouvent préactivés de la même manière par leur superordonné. Si par contre il est plus long de dénommer la couleur de l’encre dans laquelle est écrit MOINEAU on peut supposer que OISEAU a davantage préactivé MOINEAU que POULET. Cette préactivation plus forte reçue par MOINEAU doit être inhibée par l’individu pour dénommer la couleur de l’encre, ce qui augmente les temps de réponse. C’est effectivement ce que l’on constate. Par ailleurs, la théorie de la tipycalité rend compte de la non-équivalence entre les deux sous-catégories MOINEAU et POULET. On peut bien sûr retrouver des situations où cette tendance à toujours identifier complètement la signification ne peut aboutir facilement : mots rares, phrases complexes ou ambiguës, exemples de matériel pour lequel l’individu doit revenir sur le texte, et faire des analyses complémentaires pour construire le sens. Mais cela ne remet pas en cause le caractère irrépressible, automatique, de l’accès à la signification.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
1) La dimension concret/abstrait ou degré de « concrétude » des mots
_____________________________
Les mots concrets renvoient à des éléments connus par une [… …], des objets que l’on […], que l’on […], que l’on […]. Cette dimension de concrétude est par ailleurs très corrélée avec la [… d’…] des mots, c’est-à-dire que les noms concrets sont plus propices que les noms abstraits à [… … des …]. Paivio, Yuille et Madigan (1968) ont par exemple fait coter un échantillon de 925 mots quant à leur concrétude et à leur valeur d’imagerie, et dégagé une corrélation de […] entre ces deux dimensions, ce qui suggère donc l’existence d’un [… … …-…]. Dans une tâche d’identification, les mots concrets conduisent généralement à des temps de décision lexicale plus […] que les mots abstraits. Si ce facteur est examiné en interaction avec la fréquence d’usage des mots, cette différence est beaucoup plus marquée pour les mots de […] fréquence d’usage. Mais cette observation dépend également d’autres facteurs, comme [l’…] dans lequel les mots ont été présentés dans la liste (concrets puis abstraits ou l’inverse). En termes de richesse sémantique, un mot concret est […] plus […] qu’un mot abstrait. Il est en effet spécifié par des [traits sémantiques] en plus grand nombre. Par exemple, ANIMAL est plus abstrait que PANTHÈRE qui, dans sa représentation, comporte tous les traits supplémentaires qui permettent de spécifier l’animal correspondant. Et c’est cette [… …] qui jouerait un rôle à un moment du processus d’accès au mot, toutes choses étant égales par ailleurs, bien entendu.

A

Les mots concrets renvoient à des éléments connus par une [expérience sensorielle], des objets que l’on [voit], que l’on [touche], que l’on [entend]… Cette dimension de concrétude est par ailleurs très corrélée avec la [valeur d’imagerie] des mots, c’est-à-dire que les noms concrets sont plus propices que les noms abstraits à [évoquer mentalement des images]. Paivio, Yuille et Madigan (1968) ont par exemple fait coter un échantillon de 925 mots quant à leur concrétude et à leur valeur d’imagerie, et dégagé une corrélation de [.83] entre ces deux dimensions, ce qui suggère donc l’existence d’un [facteur commun sous-jacent]. Dans une tâche d’identification, les mots concrets conduisent généralement à des temps de décision lexicale plus [courts] que les mots abstraits. Si ce facteur est examiné en interaction avec la fréquence d’usage des mots, cette différence est beaucoup plus marquée pour les mots de [faible] fréquence d’usage. Mais cette observation dépend également d’autres facteurs, comme [l’ordre] dans lequel les mots ont été présentés dans la liste (concrets puis abstraits ou l’inverse). En termes de richesse sémantique, un mot concret est [sémantiquement] plus [riche] qu’un mot abstrait. Il est en effet spécifié par des [traits sémantiques] en plus grand nombre. Par exemple, ANIMAL est plus abstrait que PANTHÈRE qui, dans sa représentation, comporte tous les traits supplémentaires qui permettent de spécifier l’animal correspondant. Et c’est cette [richesse sémantique] qui jouerait un rôle à un moment du processus d’accès au mot, toutes choses étant égales par ailleurs, bien entendu.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
1) La dimension concret/abstrait ou degré de « concrétude » des mots
_____________________________
La caractéristique des mots quant à leur degré de concrétude se trouve également utilisée en […]. [L’…] (déficit concernant le traitement de la […]) a été souvent présenté comme fortement corrélé à un déficit dans le traitement des […]. Mais des facteurs […] pourraient intervenir également. Gordon et Dell (2003) rapportent le cas de patients qui ont des meilleures performances avec les verbes […] comme skier, glisser, par rapport à des verbes très […], comme faire, voir, aller.

A

La caractéristique des mots quant à leur degré de concrétude se trouve également utilisée en [neurolinguistique]. [L’agrammatisme] (déficit concernant le traitement de la [syntaxe]) a été souvent présenté comme fortement corrélé à un déficit dans le traitement des [verbes]. Mais des facteurs [sémantiques] pourraient intervenir également. Gordon et Dell (2003) rapportent le cas de patients qui ont des meilleures performances avec les verbes [concrets] comme skier, glisser, par rapport à des verbes très [généraux], comme faire, voir, aller.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
2) Le caractère ambigu du mot
_____________________________
L’ambiguïté du mot peut avoir deux sources. Lesquelles ?

A

1) du caractère polysémique des mots (lentilles => légume ou => verres correcteurs) qui partagent le même signifiant en raison de caractéristiques sémantiques communes (la forme de l’objet dans l’exemple cité) ;
2) d’une homonymie (deux mots complètement étrangers par leur sens qui s’écrivent et se prononcent de la même façon : cousin => insecte ou => lien de parenté ).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
2) Le caractère ambigu du mot
_____________________________
Le mot « BAIE », par exemple, est à la fois […] (c’est un fruit et c’est une ouverture) et […] lorsqu’il est employé pour FENÊTRE, OUVERTURE, ÉCHANCRURE, GOLFE, ANSE ou encore CALANQUE.
Des épreuves de […] permettent d’estimer le nombre moyen de […] qu’un individu donné attribue à un mot.

A

Le mot « BAIE », par exemple, est à la fois [homonymique] (c’est un fruit et c’est une ouverture) et [polysémique] lorsqu’il est employé pour FENÊTRE, OUVERTURE, ÉCHANCRURE, GOLFE, ANSE ou encore CALANQUE.
Des épreuves de [jugement] permettent d’estimer le nombre moyen de [sens] qu’un individu donné attribue à un mot.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
2) Le caractère ambigu du mot
_____________________________
De façon générale, un mot ambigu est considéré comme ayant potentiellement une [… …] plus importante. Dans une tâche de décision lexicale, les mots qui ont ainsi des sens multiples sont reconnus plus [lentement/rapidement] que les mots ayant un nombre de sens restreint (MÉLÈZE). Nous illustrerons cette relation par les données expérimentales de Jastrzembski (1981, exp.1)

A

De façon générale, un mot ambigu est considéré comme ayant potentiellement une [richesse sémantique] plus importante. Dans une tâche de décision lexicale, les mots qui ont ainsi des sens multiples sont reconnus plus [rapidement] que les mots ayant un nombre de sens restreint (MÉLÈZE). Nous illustrerons cette relation par les données expérimentales de Jastrzembski (1981, exp.1)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q
B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL 
I. L'accès à la signification 
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
2) Le caractère ambigu du mot 
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Voici ci-dessous les données expérimentales de Jastrzembski (1981, exp.1 Tableau 4 du cours). Comment expliquer ces effets de l'ambiguïté sur la décision lexicale ? 
Temps de décision lexicale (TDL) et nombre d'erreurs à des mots variant quant au nombre de sens, d'après Jastrzembski (1981)
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Nombre de sens élevé
TDL (en ms) : 786
Nombre moyen d'erreurs : 1,4
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Nombre de sens faible
TDL (en ms) : 897
Nombre moyen d'erreurs : 7,6
A

Ces effets de l’ambiguïté sur la décision lexicale peuvent être expliqués dans le cadre des modèles classiques de la reconnaissance de mots de plusieurs manières. Pour la première, un mot ambigu est représenté dans le lexique mental par des unités multiples, ce qui augmente ipso facto la probabilité de sélectionner rapidement une unité lexicale appropriée. Pour la seconde, les mots ambigus sont représentés dans le lexique mental par une seule unité, liée elle-même à des unités sémantiques multiples. Ces dernières seraient la source d’un feedback plus important, et en conséquence d’une sélection lexicale plus rapide.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
3) La familiarité des mots et le degré de connaissance de leur signification
_____________________________
Chacun peut se faire la réflexion qu’un mot très fréquent dans la langue (comme TABLE ou FAIRE) lui est également très familier. Dans un cadre plus expérimental, si on demande à un individu de juger de la familiarité de mots en les situant sur une échelle (en 7 points par exemple, du non familier _ coté 1 _ au très familier _ coté 7), la fréquence objective se trouve fortement corrélée à cette estimation de familiarité.
Quelle hypothèse peut-on faire ?

A

On peut faire l’hypothèse que c’est le résultat de l’expérience de l’individu par rapport à l’usage des mots : des mots couramment rencontrés, maintes fois utilisés, conduiront à un sentiment de familiarité plus important qui va s’inscrire dans sa mémoire. Il est possible d’analyser les différents facteurs qui vont conduire à ce sentiment de familiarité. On peut faire l’hypothèse en particulier qu’il peut naître de la familiarité avec la forme des mots mais aussi de la familiarité avec leur signification, ce que peut nous laisser supposer l’observation que des mots peu fréquents dans la langue peuvent néanmoins sembler très familiers pour l’individu si cela coïncide avec un domaine d’expertise : le mot APPOGIATURE, par exemple, n’a aucun secret pour les musiciens.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
3) La familiarité des mots et le degré de connaissance de leur signification
______________________
Une expérience de Cordier et le Ny (2005) compare des jugements de familiarité pour des mots dont la signification est inconnue des participants. Développez.

A
Une expérience de Cordier et le Ny (2005) compare des jugements de familiarité pour des mots dont la signification est inconnue des participants, bien qu'ils reconnaissent que c'est un mot français (BERNACLE), des mots de signification connue (BATAVIA), et des mots français inconnus des participants (COPAHU). Leurs fréquences linguistiques expérientielles sont équivalentes et correspondent à des mots peu fréquents dans la langue. La familiarité est jugée plus faible pour les mots à signification inconnue par rapport aux mots connus, et encore plus faible pour les mots inconnus, mais l'information la plus intéressante est qu’il semble que le sentiment de familiarité ait surtout sa source dans la connaissance de la signification.
Tableau 5.
Fréquence estimée, connaissance de la signification, et familiarité pour chaque catégorie de mots (des échelles en 7 points ont été systématiquement utilisées), d'après Cordier et le Ny, 2005 )
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Signification connue
Fréquence estimée : 1,67
Connaissance de la signification : 5,92 
Degré de familiarité : 5,94
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Signification inconnue
Fréquence estimée : 1,65
Connaissance de la signification : 1,88 
Degré de familiarité : 1,93 
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Inconnus
Fréquence estimée : 1,34
Connaissance de la signification : 1,10 
Degré de familiarité : 1,12 
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
Fréquents
Fréquence estimée : 5,93
Connaissance de la signification : 6,45
Degré de familiarité : 6,62
\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
3) La familiarité des mots et le degré de connaissance de leur signification
____________________
Consécutivement à l’expérience de Cordier et le Ny (2005) où étaient comparés des jugements de familiarité pour des mots dont la signification est inconnue des participants, des expériences de décision lexicale ont été menées sur ces mots : elles montrent que les temps sont d’autant plus courts que le mot est plus familier. Que confirment ces résultats ?

A

Ces résultats confirment l’hypothèse d’une dualité des sources quant à la familiarité des mots : la forme et la signification, et permettent en outre de penser que la familiarité avec la forme peut elle-même être décomposée en deux éléments : la familiarité avec la forme spécifique, et la familiarité avec sa lexicalité (respect de la construction des mots en français). Ils confirment aussi que la composante sémantique intervient dans la reconnaissance du mot.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
3) La familiarité des mots et le degré de connaissance de leur signification
______________________
L’idée qu’il existe un « moment magique » dans la reconnaissance de mots a longtemps été une hypothèse des experts du lexique mental. À quoi renvoie donc ce fameux « moment magique » ?

A

Ce « moment magique » renvoie au moment où la reconnaissance du mot est EFFECTIVE (l’accès au SIGNIFIANT est couronné de succès), bien que le sujet doive encore accéder à sa SIGNIFICATION. Dans cette hypothèse, l’aboutissement de l’accès au signifiant marque le début du traitement de la signification.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
I. L’accès à la signification
b. Le rôle des facteurs sémantiques dans la reconnaissance des mots
3) La familiarité des mots et le degré de connaissance de leur signification
_____________________________
Selon une hypothèse récurrente des experts du lexique mental, il existerait un « moment magique » dans la reconnaissance de mots Dans cette hypothèse, l’aboutissement de l’accès au signifiant marquerait le début du traitement de la signification.
Certains modèles classiques de la reconnaissance de mots (dont Forster, 1979) rendent compte de cette conceptualisation. Avec les éléments apportés dans le cours, on voit qu’il n’est pas hors de propos de se poser la question du rôle précoce de facteurs sémantiques dans la reconnaissance lexicale.
Comment ce rôle peut-il être conçu ?

A

Ce rôle peut être conçu sous la forme de processus top-down (de haut en bas), qui viendraient moduler l’activation venant de l’information perceptive*. On peut également imaginer raisonnablement que le rôle de ces facteurs sémantiques dans le temps de décision lexicale est variable selon les caractéristiques de la tâche, comme la composition du matériel ou la consigne.
__________________
*cf. L’introduction du puf COGN, page 21)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
a. Les associations verbales
_____________________________
Une technique qui a déjà une longue histoire en psychologie expérimentale est celle de l’association verbale. En quoi consiste- t-elle et que permet-elle de mettre en évidence quant à l’organisation sémantique de l’information en mémoire ?

A

L’association verbale consiste à demander à un individu de réagir à un mot proposé par l’expérimentateur par le premier mot qui lui vient à l’esprit. Employée avec des groupes importants, elle met en évidence des réponses consensuelles. Les participants donnent ainsi au mot SOIF, des réponses telles que FAIM (23,9 % des réponses), EAU (17 %), DÉSERT (10,4 %). On constate que les liens entre les mots sont de nature sémantique, les associations qui objectivent une relation entre signifiants _ BONBON/MOUTON _ étant peu nombreuses. Cela permet de supposer que, dans l’esprit de l’individu, il existe des relations, des associations, de nature sémantique, conceptuelle. La fréquence des réponses va être théorisée en termes de force de l’association.
Ainsi, l’association entre SOIF et FAIM est plus forte que celle entre SOIF et DÉSERT.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
a. Les associations verbales
___________________________
Les associations les plus fortes sont considérées comme des relations [..] au niveau du lexique mental, étant donné on peut en faire l’hypothèse le nombre de fois où ces représentations se sont trouvées traitées […]. Il est possible de préciser plus avant la […] de ces associations sémantiques : il peut s’agir d’[…] ( [lourd / …] ), de relations de [… à propriété] ( … / tasse ), de relations de [… au tout] ( [… / oiseau] ), des relations […] de [… ou …-…] ( [… / animal] ), des associations caractéristiques de […, … ou …] ( [… / anniversaire] ).

A

Les associations les plus fortes sont considérées comme des relations [surapprises] au niveau du lexique mental, étant donné on peut en faire l’hypothèse le nombre de fois où ces représentations se sont trouvées traitées [ensembles]. Il est possible de préciser plus avant la [nature] de ces associations sémantiques : il peut s’agir d’[antonymes] ( [lourd / léger] ), de relations de [concept à propriété] ( fragile / tasse ), de relations de [partie au tout] ( [aile / oiseau] ), des relations [catégorielles] de [sous ou sur-ordination] ( [chat / animal] ), des associations caractéristiques de [situations, scènes ou scripts] ( [gâteau / anniversaire] ).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
a. Les associations verbales
_____________________________
Lorsque les mots inducteurs sont des verbes, on trouve essentiellement quatre catégories de réponse. Lesquelles ?

A

1) des verbes synonymes ou antonymes ( remplir / vider )
2) des agents possibles ( médecin / soigner )
3) des patients possibles ( tissu / froisser )
4) des instruments ( brosse / laver )

16
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
a. Les associations verbales
_____________________________
Tout cela laisse supposer que nous avons non seulement dans notre lexique mental des relations surapprises basées sur des relations sémantiques entre des mots, mais également que leur statut […-…] est impliqué : il s’agit ici de liens entre un verbe ([…] en l’occurrence) et son environnement […] (des […, … ou …] possibles).

A

Cela laisse supposer que nous avons non seulement dans notre lexique mental des relations surapprises basées sur des relations sémantiques entre des mots, mais également que leur statut [sémantico-syntaxique] est impliqué : il s’agit ici de liens entre un [verbe[ ([transitif] en l’occurrence) et son environnement [actanciel] (des [agents, patients ou instruments] possibles).

17
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
b. La procédure d’amorçage et la notion d’activation
_____________________________
En quoi l’utilisation de la technique de l’amorçage se révèle-t-elle très précieuse dans l’étude de l’organisation des représentations en mémoire ?

A

Elle permet de faire des inférences sur le traitement des relations entre représentations, et sur leur caractère automatique, irrépressible, non conscient ou a contrario délibéré, stratégique.

18
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
II. L’organisation sémantique de l’information en mémoire
b. La procédure d’amorçage et la notion d’activation
_____________________________
Ainsi, l’utilisation de la technique de l’amorçage se révèle très précieuse dans l’étude de l’organisation des représentations en mémoire. Sans rendre compte de toutes les variantes qui peuvent exister, décrivez en détail la procédure la plus fréquemment adoptée.

A

Elle comprend une tâche d’identification lexicale : un item-cible est présenté et le participant doit décider s’il s’agit ou non d’un mot de sa langue. Préalablement à la présentation de cette cible, un autre item _ l’amorce _ a été présenté. Les relations préexpérimentales entretenues par l’amorce et la cible définissent différentes conditions, résumées dans le tableau ci-dessous. L’amorçage sémantique (ou préactivation de la cible par l’amorce) a lieu lorsqu’une relation de nature sémantique existe entre l’amorce et la cible. En faisant varier le temps qui sépare le début de la présentation de l’amorce, de celui de la présentation de la cible ( SOA = Stimulus Onset Asynchrony ), l’expérimentateur a la possibilité de faire des hypothèses sur la nature des processus de traitement de la relation amorce / cible. Lorsque ce temps est très court (

19
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
III. Les effets du contexte sur l’accès au sens
_____________________________
Que permet d’illustrer la situation d’amorçage sémantique ?

A

La situation d’amorçage sémantique est une situation type qui illustre les effets du contexte dans l’accès au sens. Le contexte est circonscrit à l’amorce dans cette situation.

20
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
III. Les effets du contexte sur l’accès au sens
_____________________________
Plus généralement, les effets du contexte sur l’accès à la signification ont été étudiés dans le cas des mots ambigus (cf. p. 204). Dans ce cadre, la procédure d’amorçage consiste à présenter en amorce le mot ambigu (par exemple CAFARD), et en cible l’une ou l’autre de ses acceptions ( INSECTE ou MÉLANCOLIE ). En situation contrôle, la cible est précédée d’un mot neutre par exemple NEUTRE puis MÉLANCOLIE ). Un sujet donné ne voit pas deux fois la même cible. Trois hypothèses alternatives sont testées. Lesquelles ?

A

Hypothèse 1 : Les sujets ont-ils accès rapidement à toutes les significations du mot ambigu ?
Hypothèse 2 : Ont-ils accès seulement à la signification la plus fréquente ?
Hypothèse 3 : Le contexte a-t-il un rôle dans l’accès à l’un ou l’autre sens du mot ambigu et le cas échéant à quel moment ?
Pour tester cette dernière hypothèse, le mot-amorce ambigu est inséré dans une phrase qui oriente son interprétation ( “Sur le mur sale filait un cafard.” ).

21
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
III. Les effets du contexte sur l’accès au sens
_____________________________
À l’heure actuelle prévaut une conception selon laquelle, dans une première étape très brève (de l’ordre de 250 ms), […] les interprétations du mot ambigu seraient activées […]. Ensuite, très rapidement, selon que le mot ambigu est présenté [… ou en …], c’est l’interprétation la plus […] ou la plus […] avec le contexte qui serait sélectionnée.

A

À l’heure actuelle prévaut une conception selon laquelle, dans une première étape très brève (de l’ordre de 250 ms), [toutes] les interprétations du mot ambigu seraient activées [automatiquement]. Ensuite, très rapidement, selon que le mot ambigu est présenté [seul ou en contexte], c’est l’interprétation la plus [fréquente] ou la plus [compatible] avec le contexte qui serait sélectionnée.

22
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
IV. Les modélisations des relations sémantiques en mémoire
_____________________________
Les premières conceptions quant à la manière de rendre compte des relations sémantiques en mémoire ont modélisé des liens entre des significations correspondant au […], dont l’exemple le plus connu est celui de [… et … (19..)].

A

Les premières conceptions quant à la manière de rendre compte des relations sémantiques en mémoire ont modélisé des liens entre des significations correspondant au [lexème], dont l’exemple le plus connu est celui de [Collins et Quilian (1979)].

23
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
IV. Les modélisations des relations sémantiques en mémoire
_____________________________
Certaines caractéristiques du modèle de Collins et Quilian (1979), et en particulier son aspect […], n’ont pas été confirmées (Cf. Chap.2, partie 1), et les relations sémantiques qui y étaient envisagées ont été étendues à tout type de liens […] ou plus généralement […]. Si les noms sont restés longtemps privilégiés comme stimuli inducteurs, les autres [… …] commencent à être prises en compte. À ces liens sémantiques associatifs ou conceptuels, il faut ajouter des liens d’une autre sorte, qui intègrent les caractéristiques […-…] des inducteurs, et relient par exemple, dans une représentation de situation, les verbes transitifs à leurs [… ou …] possibles.

A

Certaines caractéristiques du modèle de Collins et Quilian (1979), et en particulier son aspect [hiérarchique], n’ont pas été confirmées (Cf. Chap.2, partie 1), et les relations sémantiques qui y étaient envisagées ont été étendues à tout type de liens [associatifs] ou plus généralement [conceptuels]. Si les noms sont restés longtemps privilégiés comme stimuli inducteurs, les autres [catégories grammaticales] commencent à être prises en compte. À ces liens sémantiques associatifs ou conceptuels, il faut ajouter des liens d’une autre sorte, qui intègrent les caractéristiques [sémantico-syntaxiques] des inducteurs, et relient par exemple, dans une représentation de situation, les verbes transitifs à leurs [agents ou patients] possibles.

24
Q

B. LA SEMANTIQUE DU LEXIQUE MENTAL
IV. Les modélisations des relations sémantiques en mémoire
_____________________________
En ce qui concerne les modélisations connexionnistes (cf. l’introduction du puf COGN), les liens sémantiques ne se trouvent pas établis entre signification de mots mais entre [… …], c’est-à-dire au niveau de […] de signification du mot. La représentation d’un concept ne se trouve plus centrée sur un noeud [… …], mais est distribuée sur [l’… des … du …], assimilés à des [… …]. Les processus d’activation ou d’inhibition et leurs propagations ont lieu sur [… …] du réseau [en … …] : les traitements se font [en …]. Une des propriétés les plus intéressantes de ces modèles est que les liaisons entre noeuds sont dotées de poids qui […] leur importance et qui [se … avec l’… …], et en particulier avec la fréquence des activités liées au […] : ils sont aptes à rendre compte des […].

A

En ce qui concerne les modélisations connexionnistes (cf. l’introduction du puf COGN), les liens sémantiques ne se trouvent pas établis entre signification de mots mais entre [traits sémantiques], c’est-à-dire au niveau de [composants] de signification du mot. La représentation d’un concept ne se trouve plus centrée sur un noeud [en particulier], mais est distribuée sur [l’ensemble des noeuds du réseau], assimilés à des [neurones formels]. Les processus d’activation ou d’inhibition et leurs propagations ont lieu sur [plusieurs unités] du réseau [en même temps] : les traitements se font [en parallèle]. Une des propriétés les plus intéressantes de ces modèles est que les liaisons entre noeuds sont dotées de poids qui [modulent] leur importance et qui [se modifient avec l’expérience acquise], et en particulier avec la fréquence des activités liées au [langage] : ils sont aptes à rendre compte des [apprentissages].