Aspects règlementaires Flashcards
L’exercice de l’anesthésie est régi par le décret du
5 décembre 1994 (1). Ce texte décrit très précisément l’ensemble du processus anesthésique de la consultation au réveil de l’anesthésie et précise l’environnement technique et organisationnel nécessaire pour la réalisation de celui-ci.
Ainsi, pour tout patient dont l’état nécessite une anesthésie générale ou locorégionale, les établissements de santé […] doivent assurer les garanties suivantes:
- Une consultation pré-anesthésique, lorsqu’il s’agit d’une intervention programmée,
- Une visite pré-anesthésique,
- Les moyens nécessaires à la réalisation de cette anesthésie,
- Une surveillance continue après l’intervention,
- Une organisation permettant de faire face à tout moment à une complication liée à l’intervention ou à l’anesthésie effectuée.
La consultation doit avoir lieu plusieurs
jours avant l’intervention et ne se substitue pas à la visite préanesthésique qui doit avoir lieu dans les heures précédant l’intervention.
Le décret rappelle que la consultation est réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur.
Ses résultats sont consignés dans un document écrit, incluant les résultats des examens complémentaires et des éventuelles consultations spécialisées.
Ce document est inséré dans le dossier médical du patient.
La consultation a pour objectif de
réaliser une évaluation médicale du patient, puis de proposer la meilleure stratégie anesthésique (incluant la technique anesthésique mais aussi la stratégie transfusionnelle quand elle est nécessaire, la prise en charge analgésique et des nausées et vomissements post-opératoires (NVPO) ou toute problématique médicale pouvant interférer avec la prise en charge médicochirurgicale) et d’informer le patient sur cette stratégie en évoquant les complications potentielles.
Le risque anesthésique est évalué selon la classification
ASA (American Society of Anesthesiologists) qui est décrite dans le tableau 1 et il augmente avec la valeur du score ASA.
Examens complémentaires
La consultation permet de définir les examens complémentaires à prescrire, de gérer spécifiquement les traitements chroniques des patients et de proposer une anxiolyse médicamenteuse lorsque celle-ci est nécessaire.
La prescription d’examens complémentaires avant une intervention n’est ni systématique ni obligatoire et les indications sont résumées dans un référentiel édité par la Société Française d’AnesthésieRéanimation (SFAR) (2).
La gestion des traitements chroniques des patients dans la période péri-opératoire, précisée par un référentiel de la SFAR (3), doit répondre à un double objectif:
1°) ne pas interférer gravement avec les médicaments utilisés lors de l’anesthésie; mais également
2°) ne pas déstabiliser par leur arrêt les pathologies pour lesquelles ils sont prescrits. La tendance générale est de maintenir, chaque fois que cela est possible, les traitements en cours.
Score ASA Définition
1 Patient en bonne santé
2 Affection peu grave sans limitation fonctionnelle
3 Affection sévère avec limitation fonctionnelle
4 Affection sévère constituant une menace vitale permanente
5 Patient mobibond avec espérance de vie < 24 heures
U Urgence
L’information du patient est un enjeu de la consultation pour que celui-ci formule un consentement éclairé. Outre les réponses aux questions posées par le patient, elle prend en compte la situation propre à chaque personne. Elle porte tant sur des éléments généraux que sur des éléments spécifiques qui ont été définis clairement par l’ANAES (4):
- l’état du patient et son évolution prévisible, ce qui nécessite des explications sur la maladie ou l’état pathologique, et son évolution habituelle avec et sans traitement ;
- la description et le déroulement des examens, des investigations, des soins, des thérapeutiques, des interventions envisagés et de leurs alternatives ;
- leur objectif, leur utilité et les bénéfices escomptés ;
- leurs conséquences et leurs inconvénients ;
- leurs complications et leurs risques éventuels, y compris exceptionnels ;
- les précautions générales et particulières recommandées aux patients.
La visite pré-anesthésique a lieu
quelques heures avant la procédure prévue sous anesthésie et elle consiste en la confirmation des données de la consultation, la vérification de l’absence de survenue de nouvelle pathologie ou d’événement notable dans l’intervalle séparant la consultation de la visite pré-anesthésique, du statut de jeûne et de la bonne gestion
Une anesthésie générale (AG) est définie par une perte de
conscience réversible induite par l’administration d’un hypnotique souvent associé à un agent analgésique. Un curare est fréquemment employé afin de provoquer une paralysie musculaire facilitant l’intubation trachéale ainsi que le geste chirurgical.
Les techniques d’anesthésie locorégionale (ALR) ont pour but d’interrompre transitoirement la transmission de
la conduction nerveuse tout en préservant l’état de conscience.
Selon le site d’injection de l’anesthésique local, on distingue deux types d’ALR : péri-médullaire (autour de la moelle épinière) ou périphérique (autour du nerf). Les techniques d’ALR sont indiquées dans le cadre anesthésique (permettant l’intervention chirurgicale) mais également à des fins analgésiques (per-opératoire, postopératoire ou encore obstétricales).
L’anesthésie locale se définit par l’administration d’un anesthésique local soit par
infiltration (intradermique, sous-cutanée ou plan de diffusion) soit par voie topique (par contact) en regard de la zone à opérer ou à analgésier.
Alors qu’en situation non urgente l’AG et l’ALR ne peuvent être pratiquées que par un médecin anesthésiste-réanimateur, l’anesthésie locale peut être réalisée par un médecin quelle que soit sa spécialité.
Morbidité/mortalité AG VS ALR
A ce jour, pour une intervention donnée, sa réalisation sous AG ou sous ALR n’a pas de véritable influence sur la morbidité et/ou la mortalité post-opératoire à court comme à long terme.