Apraxie et aphasie Flashcards
Qu’est-ce globalement un aphasie ?
Les aphasies sont des types de déficits langagiers liés à des lésions cérébrales acquises. Les deux formes générales d’aphasie les plus fréquentes sont celles de Broca et de Wernicke, associées chacune à des emplacements différents dans le cerveau.
Décrire l’aphasie de Broca, les zones cérébrales associées et les comportements anticipés.
L’aphasie de Broca (ou aphasie motrice) survient à la suite d’une lésion dans l’aire de Broca de l’hémisphère frontal gauche, souvent causée par un infarctus de l’artère cérébrale moyenne supérieure. L’aire de Broca est le centre moteur du langage. Ce trouble est donc caractérisé par une diminution de la fluidité du discours spontané et par une difficulté à nommer les choses ou les répéter. Cependant, la compréhension demeure relativement intacte. Selon le modèle de Rothi et al., une aphasie de Broca est liée à la composante des systèmes moteurs verbaux.
L’individu atteint cherche ses mots, parle au ralenti et a un discours de style télégraphique. Les phrases ont rarement plus de 5 mots. La communication verbale spontanée est réduite significativement, et l’individu est conscient de ses difficultés. L’aphasie de Broca est parfois accompagnée d’une apraxie ou d’une paralysie partielle affectant le côté droit. En effet, l’aire de Broca se situe proche des aires aux fonctions motrices et de la partie postérieure du lobe frontal.
Décrire l’aphasie de Wernicke, les zones cérébrales associées et les comportements anticipés.
L’aphasie de Wernicke (aphasie sensorielle) survient à la suite d’une lésion qui se situe dans la partie supérieure et postérieure du lobe temporal de l’hémisphère dominant, généralement le gauche, souvent causée par un infarctus de l’artère cérébrale moyenne inférieure. Cette région du cerveau joue un rôle important dans la reconnaissance des mots et de son sens. La compréhension de ce qui est dit et écrit est alors réduite, notamment lors de consignes simples.
Les individus ne répondent pas aux questions adéquatement, mais ont tout de même un discours fluide et spontané. Il est cependant vide de sens et rempli d’erreurs (se tromper de mot). Selon le modèle de Rothi et al., l’aphasie de Wernicke est liée à une atteinte au système sémantique.
À quoi sert le modèle à deux voies du langage ?
Il sert à classifier les troubles du langage en s’interrogeant sur les processus mentaux de traitement de l’information. Selon ce modèle, il existerait deux voies importantes dans le langage : une voie indirecte (lexicale) et une voie directe (non-lexicale).
Quelles sont les composantes (3) de la voie lexicale (indirecte) ?
- Système d’analyse auditive:
- Lexique phonologique
- Système sémantique
Décrire le fonctionnement du langage dans la voie lexicale (indirecte) lorsqu’un mot est entendu.
Lors de l’entrée auditive (mot entendu), le stimulus auditif active la forme phonologique du mot (l’organisation des sons) qui est stockée dans le lexique phonologique. Le lexique phonologique est une forme de mémoire à long terme des mots (regroupements de sons) connus et familiers de notre langue. Cette forme phonologique activée permet à la personne de reconnaître le mot comme étant un mot connu, sans toutefois avoir accès à sa signification. La représentation phonologique va ensuite activer les connaissances liées au mot au sein de la mémoire sémantique, ce qui permet de donner un sens au mot entendu.
Décrire le fonctionnement du langage dans la voie lexicale (indirecte) lorsqu’un mot est répété ou lorsqu’on souhaite exprimer un message.
Lorsque le mot doit être répété, le chemin inverse se produit. La représentation sémantique vient activer le lexique phonologique qui contient la représentation phonologique du mot à prononcer. Cette représentation phonologique est gardée dans une forme de mémoire (buffer), le temps que les sons soient produits par le système moteur. Cependant, une personne est aussi en mesure de répéter des mots sans toutefois en connaître la signification, donc le passage pas le système sémantique n’est pas toujours nécessaire.
Lorsqu’une personne désire exprimer un message par le biais du langage parlé, elle formulera son message d’abord sur le plan conceptuel (mémoire sémantique), puis activera le lexique phonologique de sortie qui permet de sélectionner les sons liés au mot et de les envoyer pour être maintenus dans le buffer phonémique.
Décrire le fonctionnement du langage dans la voie lexicale (indirecte) lors de la lecture des mots.
Lors de la lecture de mots, la procédure est sensiblement la même. Le mot est d’abord analysé visuellement (problème 1) pour activer la forme orthographique du mot dans le lexique orthographique, qui permet à la personne de reconnaître le mot. Ensuite, la mémoire sémantique est activée pour accorder une signification au mot. Lorsque le mot est compris (mémoire sémantique), il est traité à nouveau par le lexique orthographique. Celui-ci permettra de maintenir la représentation orthographique du mot dans le buffer orthographique, le temps de l’écrire. Encore une fois, il est possible d’écrire un mot sans avoir à passer par la mémoire sémantique, donc d’écrire sans comprendre.
Quelle est la particularité des mots traités par la voie lexicale (indirecte) ?
La voie lexicale ne peut traiter que des mots précédemment appris, donc des mots connus et familiers.
La voie lexicale se caractérise par une analyse globale des stimuli entendus ou lus, ce qui facilite une compréhension rapide.
Les mots ne sont donc pas décomposés en phonèmes ou graphèmes comme lorsque les enfants apprennent à lire, processus qui est laborieux et coûteux en énergie.
Décrire le fonctionnement du langage dans la voie non-lexicale (directe).
La voie non-lexicale (ou directe), contourne les différents lexiques ainsi que le système sémantique pour créer un lien direct entre les stimuli entendus ou lus et les buffers. Cette voie effectue en fait une décomposition des sons ou des graphèmes en appliquant des règles de conversion propres à la langue.
Cette forme de lecture des mots est celle utilisée par les jeunes enfants qui apprennent à lire. Au fur et à mesure que les enfants sont exposés aux mêmes mots, ces mots s’encodent dans les lexiques qui les garderont en mémoire et permettront une reconnaissance rapide et globale des mots. La voie phonologique permet donc le traitement de nouveaux mots ou de pseudo-mots (des mots n’existant pas).
Avec le modèle à deux voies, comment pouvons-nous expliquer les dyslexies différentes formes de dyslexies (2) ?
Les troubles de dyslexie sont un exemple de troubles de l’écriture qui illustrent bien ce modèle.
Les individus ayant une dyslexie dite phonologique ont une atteinte de la voie non-lexicale, donc de la conversion graphème-phonème. Ils peuvent utiliser seulement la voie lexicale. Ils ne se basent que sur leur lexique pour lire, et peuvent lire seulement des mots connus. Ils sont donc incapables de lire des non-mots ou des nouveaux mots.
Les individus ayant une dyslexie dite de surface ont, quant à eux, une atteinte de la voie lexicale. Ils n’utilisent que la voie non-lexicale pour lire. La lecture se fait alors mot par mot, en décortiquant chaque phonème, comme un enfant qui apprend à lire.
Est-il possible d’expliquer précisément les différentes aphasies par le modèle à deux voies ?
Non car pour un même syndrome, l’atteinte au traitement de l’information peut être différent.
Quels sont les différents troubles de l’expression orale associés à l’aphasie (4 items) ?
o Manque de mot : C’est un trouble qui apparaît dans toutes les formes d’aphasies. Il est marqué par des hésitations, des latences anormalement longues, une utilisation de mots généraux de remplacement et l’utilisation de périphrases.
o Réduction ou accélération de la fluence (débit) : La fluence verbale peut être modifiée à la baisse (lenteurs, pauses fréquentes, mutisme) ou à la hausse (logorrhée, rapide, difficile à interrompre).
o Dysprosodie : L’atteinte de la prosodie est une atteinte à la mélodie de la parole. L’individu parle alors sur un ton monotone.
o Paraphasies : Ce sont des transformations orales qui sont produites de manière non intentionnelle. Il en existe plusieurs types.
- Paraphasie phonétique (altération de la programmation motrice, trouble d’articulation des sons)
- Paraphasie phonémique (ajouts, omissions, permutation ou substitutions d’un ou plusieurs phonèmes à l’intérieur d’un mot)
- Paraphasie verbale sans relation ou sémantique (substitution d’un mot qui n’a aucun lien ou a un lien sémantique)
- Néologisme (mots qui ressemblent à des mots de la langue mais qui n’ont aucun sens)
- Jargonaphasie (comprend un grand nombre de néologismes et paraphasies au point de rendre le langage incompréhensible)
Par quoi peuvent être influencées les manifestation de l’aphasie ?
Fatigue
Stress
Dépression
Etc.
Qu’est-ce que l’apraxie ?
L’apraxie est un trouble du mouvement habile déterminé qui n’est pas attribuable à une dysfonction du système sensorimoteur ou à un déficit d’attention. C’est une perte de praxie, donc d’adaptation des mouvements à un but visé.
L’apraxie est un trouble de coordination et de perte des habiletés motrices dû à une lésion corticale qui n’est pas attribué à l’hémiplégie, à une faiblesse motrice, une perte de sensibilité ou des problèmes de motivation. Ces individus sont capables de faire fonctionner correctement leurs muscles, mais ne peuvent pas relier les gestes à des actes cohérent, ou retrouver l’usage adéquate des objets.
Quelles sont les caractéristiques du système praxique ?
- Il est latéralisé généralement dans l’hémisphère gauche.
- Il sert à entreposer de l’information sur les habiletés motrices pour un usage futur.
- Il facilite les interactions avec l’environnement.
- Il offre un avantage en termes de traitement de l’information, de sorte qu’une nouvelle planification n’est pas nécessaire à chaque fois qu’une activité est débutée.
- Il est décrit comme un processus en deux étapes :
a. Conception/idéation : Fournit de l’information sur le concept général et l’objectif de la tâche. Il permet la conception d’un plan général pour engager la tâche, la séquence d’action et les connaissances nécessaires reliées à l’usage d’outils.
b. Production/planification : Réfère à la connaissance de comment performer une tâche. C’est l’implantation d’une séquence de mouvement, incluant les composantes temporelles et spatiales.