Weber, Institutions, Pouvoirs Et Legitimite Flashcards
Le pouvoir, une relation asymétrique
Le pouvoir est une expérience éternelle qui veut qu’une minorité gouverne une majorité par une relation asymétrique liée à des différences de ressources.
Robert Dahl dans Who governe ? (1961) décrit le pouvoir : A exerce du pouvoir sur B dans la mesure où il obtient que B fasse quelque chose qu’il n’aurait pas fait sans l’intervention de A.
Sauf que le problème, c’est que Dahl ici définit la relation sociale.
Portrait Max Weber
Fondateur de la sociologie allemande. Il est aristocrate protestant et formé à la pluridisciplinarité. Il crée la revue Die Archive et travaille sur la modernité, le capitalisme, la bureaucratie, et la religion. Il est rattaché à la sociologie compréhensive.
Signification de Macht chez Weber
Macht signifie puissance chez Weber. C’est la chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance.
Cela reflète une certaine probabilité et la volonté triomphe à n’importe quel moyen. Le concept est donc instable et hétérogène sur l’application. Cela reflète par exemple la capacité d’un père à pouvoir faire triompher sa volonté sur la famille.
Que signifie Herrschaft
Herrschaft signifie la domination chez Weber et correspond à la chance de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé.
Ici est admis que tout le monde n’obéit pas mais que certains sont enclins à participer à cette domination en adhérant. L’ordre est une volonté qui cherche à s’affirmer chez autrui. Ils ne sont pas tous acceptables.
La discipline
La discipline est une obéissance qui explique la légitimité du pouvoir. Est légitime un pouvoir auquel on ne désobéit pas ouvertement. La domination implique un devoir d’obéissance et donc une légitimation du pouvoir.
La légitimité
C’est la capacité à s’imposer au-delà des résistances mais aussi la capacité à commander. Il y un minimum de collaboration des gouvernés.
La contrainte peut aussi bien se produire en première qu’en dernière instance. Cela va de l’acceptation jusqu’à la contrainte physique.
Il y a un travail croisé de légitimation et un processus de domination qui oscille entre le dominant et le dominé.
Macht vs Herrschaft, deux lectures.
Certains comme Raymond Aron pense que le pouvoir se divise entre ces deux concepts le premier étant plus brute.
Mais Weber flotte et laisse entendre que seule la domination est pouvoir. Le pouvoir, c’est trois choses : la rencontre entre le commandement et l’obéissance, la discipline et la résistance possible. Dans la domination, la résistance est possible mais ne tord que très peu l’autorité.
Idéaux-types de légitimité.
Légitimité traditionnelle : repose sur l’éternel hier et sa vénération.
Légitimité charismatique : repose sur une communauté d’adeptes croyant en la grâce extraordinaire d’une personne. Elle est fragile car la «routinisation du charisme» est compliquée.
Légitimité légale-rationnelle : repose à l’ère moderne sur l’organisation de la puissance publique conformément à la loi. Les fonctionnaires sont des compétents. C’est par exemple Weimar et l’Eglise.
Cette question de la légitimité sous-tend le besoin d’auto-justification nécessaire à toute forme de vie. Il y a une besoin d’exister aux yeux des autres. Exemple : le brahman justifie son statut par son succès dans ses vies antérieures.
Digression en cas de domination extrême : rien ne se passe sans fondement justificatif, le système esclavagiste se fonde sur des arguments marchands, une hiérarchie des races. Les marchands se justifient auprès de leurs pairs mais aussi de leurs esclaves. Les esclaves justifient également le système.
La légitimité de la domination : «comme si» :
«Cette action se déroule comme si les dominés avaient fait du contenu de cet ordre, en tant que tel, la maxime de leur action».
Weber pose un doute sur la légitimité et ouvre divers motifs : il y a l’obéissance parce que l’ordre est légitime mais aussi le fait que l’obéissance donne de la légitimité à l’ordre.
Le commandement diffus.
Dominationen vertu d’une configuration d’intérêt.
Weber distingue la domination en vertu d’une autorité qui émane de volontés individuelles et en vertu d’une configuration d’intérêts qui signifie dû à une situation monopolistique où chacun agit selon son propre intérêt qui est de ne pas désobéir car cela coûterait cher du fait du spectre de la pression sociale.
Une relation de pouvoir s’inscrit dans la continuité et suppose donc quelque chose de durable, des liens entretenus que le système de domination recouvre entièrement afin de fournir un cadre.
Le conformisme
Le conformisme désigne le processus d’influence sociale par lequel une personne est amenée à aligner ses propres perceptions, croyances ou conduites sur celles d’un ensemble d’autres personnes.
On parle dans le conformisme de devoir d’état qui est le fait de tenir son rang dans le monde : «spontanéité démultipliée par la contrainte». La chronologie change les mobiles et aboutit à un contrat implicite historique et non formelle. Le contrat social est bien différent, c’est une fiction rationnalisatrice d’un processus différent.
Paul Veyne, Le pain et le cirque (1976)
Paul Veyne est historien spécialiste de la Grèce et Rome antique qui analyse l’évergetisme.
L’évergetisme est le fait que les dominants donnent au peuple tout une série de banquets et festivités jusqu’à se ruiner parfois. Pour les élites, c’est un moyen à court terme de justifier à leurs yeux le mérite de leur pouvoir, c’est le prix à payer pour être digne de gouverner.
Contrairement à l’idée reçue, l’évergetisme n’invite pas le peuple à se dépolitiser puisqu’il est déjà apolitique. Cela ne fait qu’alimenter ce phénomène.
In fine, de manière inconsciente, les dirigeants assurent la paix sociale par ce moyen. Si ces fêtes et banquais venaient à prendre fin alors le peuple pensera qu’on lui retire un droit acquis et se révoltera. C’est l’institutionnalisation d’un système de domination.
Soumission et liberté dans un contexte de pouvoir
Le pouvoir est quelque chose de relationnel, il n’a rien de transitif et sans limite.
L’alternative liberté / soumission n’est pas hermétique mais très poreuse dans le sens où la soumission se fait de manière plus ou moins contraire à la souveraineté. On ne se fait pas du contenu de l’ordre la maxime de son action mais on agit en conformité des modalités.
Par domination en vertu d’une configuration d’intérêt, nous entendons donc ici le fait qu’une contrainte structurelle du système influence l’action d’autrui dans la mesure où, à un degré significatif d’un point de vue social, cette action se déroule comme si les acteurs avaient fait du contenu de contrainte, en tant que telle, la maxime de leur action.
La citation de La Boétie : «cessez d’obéir et vous serez libre» est donc fausse dans cette mesure.
