Une Autre Perspective Flashcards

1
Q

Comme la psychanalyse appréhende t-elle le traumatisme?

A

Uniquement d’un point de vue intrapsychique: la désorganisation, conséquente au traumatisme lui-même, s’explique par l’incapacité psychique du sujet à endiguer l’afflux d’excitation? Le sujet ne dispose pas de défenses suffisantes pour faire face à la situation et la quantité d’énergie non maîtrisée va générer de l’angoisse.

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2
Q

En quoi serait il interessant de remettre en cause la conceptualisation du traumatisme sur le traumatisme?

A

Parce que cette conceptualisation ne prend pas véritablement en considération les causes externes du traumatisme et, plus précisément elle oublie «l’autre», elle oublie «l’interaction». La causalité du traumatisme étant intrapsychique, le sujet parait isolé et semble responsable de sa propre désorganisation.

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3
Q

Frayeur, étimologies

A

1- la rencontre du sujet avec un univers radicalement différent de son univers habituel .
Rencontre repérable à l’effet de surprise, d’effroi voire de sidération.
2- Extraction du sujet , ou plutôt du «noyau» du sujet (son âme en arabe-Ro’h; son double en bambara- dia; son principe vital en wolof- fit) hors de son enveloppe, de sa membrane protectrice.

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4
Q

Dans les. Sociétés traditionnelles, à quoi attribue t on le rôle le plus important dans l’émergence du traumatisme?

A

À la «frayeur».

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5
Q

Qu’est il nécessaire de faire si l’on considère la notion de «frayeur»?

A

Cette notion nous contraint à réintroduire l’interaction, on est ainsi obligés de penser que l’autre peut «faire effraction» et entrainer la rupture de l’intégrité du sujet.
La rencontre avec l’autre peut, par conséquent, nous modifier, voire nous «métamorphoser».

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6
Q

«Susto», interpretation traditionnelle

A

En espagnol et en portugais, la frayeur se dit «susto», «Sursaut» que l’on peut observer au moment précis de la frayeur, est envisagé comme susceptible de provoquer la fuite de l’âme hors du corps. L’âme se serait échapée et aurait été capturée par un invisible, plus précisément elle aurait été saisie par la terre ou l’une des divinités la représentant.

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7
Q

Comment se manifeste le «susto»? Et que désigne donc aussi le mot «susto»?

A

Par un affaiblissement progressif des facultés de l’individu. Celui si va perdre sa vitalité, son souffle de vie.
Le mot susto désigne donc également un syndrome de type dépressif consécutif à la perte de l’âme.

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8
Q

Thérapeutique permettant de remédier au Susto

A

Orchestrée par un chaman qui se rendra à l’endroit précis du «susto» et accomplira un rituel ‘d’appel de l’âme». Thérapeutique qui va tenter de mettre le sujet en lien avec des êtres de son monde d’origine.
A travers cette procédure, il semblerait que le sujet, alors considéré comme «âme errante», en dehors de son groupe, va redevenir un être singulier affilié à ses propres attachements.

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9
Q

Principes inhérents au concept de «frayeur»

A

Saisissement de l’âme qui réagit, qui sursaute, qui est déracinée. Elle st souvent pensée comme causée par la rencontre avec un être d’une autre nature.
Dans les mondes traditionnels, toute frayeur mobilise des êtres du monde culturel de la personne et fait donc appel à des mécanismes d’appartenance.

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10
Q

Comparaison entre les étiologies du PTSD du DSM et les étiologies traditionnelles sur le monde social.

A
  • les premières sont descriptives et fonctionnelles et déconnectées de l’environnement socio-politique cherchant à atteindre une prétendue universalité.
  • les secondes, centrées sur la frayeur sont toujours connectées au monde social.
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11
Q

Comparaison entre les conceptualisations de la psychanalyse et les étiologies traditionnelles concernent l’altérité.

A
  • Concernant La première, la conceptualisation autour de la notion d’angoisse conduit inévitablement à un isolement du sujet. En effet, il est possible d’envisager l’angoisse comme une peur don,t on ne connaît pas l’objet. Aussi comme il n’y a pas d’objet identifié, ce serait la personne qui porte cet objet.
    Si l’on envisage les choses du point de vie de la frayeur, la situation, est autre: la frayeur présentifie ni plus ni moins une altérité radicale.
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12
Q

Comment le developpement de l’individu est considéré en occident vs. dans les société traditionnelles?

A

Dans nos sociétés il est considéré comme lent et progressif.

Dans les sociétés traditionnelles il est conçu en terme de discontinuité.

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13
Q

Développement de l’individu dans les société traditionnelles?

A

Le sujet traverse des étapes de modifications radicales qui sont matérialisées par les rituels d’initiation.

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14
Q

rituels d’initiation dans les sociétés traditionnelles

A

Ces rites sont culturellement codifiés et s’appliquent principalement aux adolescents pour lesquels il va s’agir de changer de statut et de catégorie sociale.
Il va être question de la transformation d’un sujet, de la fabrication d’un nouvel «être».

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15
Q

Qu’utilisent les rites initiatiques?

A

Entre autre la frayeur, les douleurs physiques et psychiques ou encore l’absurdité logique et il vont d’agencer comme une organisation délibérée de traumatisme psychique.

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16
Q

Que vise la «logique traumatique» des rites initiatiques?

A

La transformation de l’identité, de la nature du sujet.

17
Q

En procédant à la transformation du sujet, que vont également produire les rites initiatique?

A

Ils vont produire de l’identique, car, sur le plan culturel le sujet initié devra être similaire à son ainé.

18
Q

En quoi le rite initiatique entraînera un enrichissement et un renforcement du groupe social?

A

Car le nouvel être devra être affilié à son groupe d’appartenance, l’identité du sujet sera ainsi restituée au groupe.

19
Q

Objectif des rites initiatiques du peuple Senoufo tout les 6 ou 7 ans chez les jeunes hommes.

A

Couper les «jeunes sénoufo» de leurs attachements initiaux pour les ré-affilier à un nouveau groupe d’appartenance: celui des jeunes hommes sénoufos devenus alors candidats potentiels au mariage.

20
Q

Selon certains témoignages, comment les rites initiatiques du peuple Senoufo chez les jeunes hommes usent ils du traumatisme (violence, incohérences logiques, paradoxes…)?

A

Comme d’un levier pour transformer un individu, le métamorphoser, en prenant soin de l’inscrire dans un groupe susceptible de l’accueillir.

21
Q

comment le traumatisme est il considéré dans les rites initiatiques du peuple Senoufo chez les jeunes hommes ?

A

Comme un agent d’affiliation.
Une fois que l’individu a été traumatisé («extrait» de son enveloppe), il n’a pas d’autre issue que celle de l’affiliation.

22
Q

En plus de l’affiliation, quelle autre vertu a le traumatisme dans l’initiation?

A

Il va permettre la «réparation» quelquefois nécessaire des personnes égarées voir malades:
Dans ces sociétés, la fabrication des humains est toujours pensée comme une opération pouvant être renouvelée chaque fois que cela s’avère nécessaire et ce, tout au long de l’existence.

23
Q

Selon Tobie Nathan, pourquoi un traumatisme techniquement construit et culturellement déterminé (cf rite d’initiation) peut s’avérer positif au sujet et au groupe tandis que pour d’autres, un traumatisme mettant en oeuvre des processus similaires va s’avérer négatif et détructurant?

A

Selon lui , ce qui est pathologique n’est pas le traumatisme lui-même, mais l’absence de groupe d’initiation pour accueillir le sujet.
En effet, un tel traumatisme doit conduire à une affiliation. Sans un groupe de référence, susceptible d’accueillir le sujet, la logique traumatique va poursuivre la succession des traumatismes.

24
Q

Quelle est la proposition de Tobie Nathan concernant le nécessaire accueil du sujet post-traumatique?

A

«Nous pouvons construire une logique théorique du traumatisme pathogène*».

25
Q

Traumatisme pathogène selon Nathan Tobie:

A

«C’est un processus de métamorphose n’ayant pas débouché sur une affiliation»

26
Q

La frayeur (le traumatisme-:

A

Constitue un phénomène individuel qui porte en lui une certaine appétence au social, au groupe.
C’est un trouble dont la cause est un événement de la vie sociale. Il implique toujours l’intervention d’un tiers.

27
Q

Pourquoi les patients souffrant de traumatisme sont toujours à la recherche de sens? (Pourquoi Lami?, pourquoi ais-je survécu? Dans quel but…)

A

Parce que le traumatisme relève d’un événement qui aurait pu ne pas avoir lieu, la connotation hasardeuse de l’événement apporte une dimension paradoxale au traumatisme. En effet il est a la fois ce qui aurait pu ne pas arriver et ce qui décide du sens à venir pour le sujet.

28
Q

Qu’à fait l’événement à l’origine du trouble et qu’est ce que cela implique?

A

Il a transformé le sujet, induisant une nécessité de reconstruction, de «renaissance».

29
Q

Selon Nathalie Zander (2012), comment le traumatisme peut il être envisagé?

A

Comme «une action à la recherche d’une intention».

30
Q

Questionnements amenant à l’idée que pour aider le sujet dans son exigence de construction de sens, il est souvent nécessaire de faire appel à des collectifs, à la société?

A

-«comment un sujet peut il se reconstruire sans une reconnaissance à large échelle de son trouble?
- «comment faire en sorte de le réhabiliter dans son être?»
- «comment l’extraire de son isolement? De sa culpabilité?»
Au delà de la réponse thérapeutique, le traitement d’un tel désordre nécessite bien souvent une réponse sociale?
Le traumatisme appelle de manière naturelle à des interprétations collectives.

31
Q

Si l’on se penche sur l’histoire des survivants de la Shoah, en quoi, la reconnaissance sociale a t elle permis de procurer une visibilité à cette population traumatisée? Qu’à t elle permis?

A

Elle a permis de donner une forme, une expression, à l’indicible.

32
Q

De quoi découle la reconnaissance sociale des de l’histoire des survivants de la Shoah?

A

Elle constitue un préalable à toute démarche thérapeutique, mais découle d’une action collective et d’une certaine legitimation sociale et politique.

33
Q

Enchaînement très spécifique à la reconnaissance sociale des traumatisés de la Shoah:

A
  • A: Le traumatisme brut dans toutes ses dimensions (milliers de personnes qui souffrent, assaillies par leurs cauchemars, pensées suite aux tortures, humiliations, expulsions qu’elles ont connu).
  • B: On peut observer la construction sociale qui a émergé: événements judiciaires, lois contre l’antisémitisme, contre l’incitation à la haine raciale, autres procédés, collectifs*que se sont constitués. Certains individus on pu se défaire de leur position de victimes et devenir des «témoins». Ces individus pouvaient s’inscrire dans un projet d’existence porté par un collectif.
    ===< c: Des lieux de mémoire sont apparus.
    Cela a permis de conférer une reconnaissance absolue à ce génocide, d’attribuer du sens au vécu des survivants, mais aussi de tenter d’agir sur la société en produisant de la pensée, en fabricant des significations pour la société elle même et son devenir.
34
Q

Spécificité importante du traumatisme mis en lumière par l’exemple de la Shoah

A

Au delà de la pathologie elle même, le traumatisme peut être envisagé comme une «machinerie» à construire des significations qui peuvent devenir ensuite des références pour les personnes et plus globalement , la société.