SF3 examen 2 Flashcards
Rythme de la température
La température corporelle a un rythme circadien (varie dans la journée) et varie d’environ 0,5°C au cours d’une journée
Température buccale normale
36,8°C +/- 0,4°C
- Pour les femmes: 36,9°C
- Pour les hommes: 36,7°C
La température corporelle varie selon… (5+)
- Moment de la journée
- Sexe
- Âge
- Site où la température est prise
- Exercice, cycle menstruel chez la F, médication, digestion, certaines conditions de santé
Variation de température buccale au cours d’un journée
- Nadir de température (la + basse) à 6h: 37,2°C maximum (buccale)
- Pic de température entre 16 et 18h: 37,7°C maximum (buccale)
Fièvre buccale - températures
La fièvre buccale est toute température supérieure à 37,2°C tôt le matin ou supérieure à 37,7°C à tout moment durant la journée
Fièvre rectale - température
- La température rectale est d’environ 0,6°C (0,4-0,6°C) supérieure à la température buccale
- Fièvre = température supérieur à 37,8°C le matin ou supérieure à 38,3°C à tout moment dans la journée
2 températures corporelles
- Température centrale “core” (viscères et muscles)
- Température périphérique “shell” (peau et tissus sous-cutanés)
- Température centrale = température de l’OD, oesophage, vessie ou du tympan
- Température rectale reflète, la plupart du temps, bien la température centrale, mais elle est en fait + élevée
- Thermomètre buccaux sont fiables, mais la T buccale peut varier avec la respiration et la prise de boissons chaudes/froides
- Prise de température tympanique est pratique, mais plutôt variables dans les études
- Il n’y a pas de thermomètre parfait, le mieux est de bien connaître l’instrument utilisé et d’utiliser le même pour comparer
Thermomètres infrarouge sans contact - 4 avantages
- Absence de contact et minimiser la transmission d’une infection
- Faciles d’utilisation
- Faciles à désinfecter
- Rapides
Thermomètres infrarouge sans contact - 3 limites
- La technique peut affecter la lecture (T ambiante, tuque, position par rapport au front)
- Besoin de s’approcher de la personne pour prendre la T (- de 1m)
- Il faut suivre les recommandation du manufacturier:
1. L’environnement est adéquat sans soleil direct, source de chaleur ou climatisation / entre 16 et 40°C / moins de 85% d’humidité
2. La personne est bien préparée, sans chapeau, maquillage, transpiration…
Thermomètres infrarouge sans contact - 4 caractéristiques générales
- Sensibilité et spécificité raisonnables pour Dx fièvre
- Surtout une bonne valeur prédictive négative (si appareil n’indique pas de fièvre, on peut assumer que la personne ne fait pas de fièvre)
- Quand même une variabilité dans la performance selon les études
- Maintenant acceptés comme méthode de détection de la fièvre pour le dépistage de masse en temps de pandémie, mais pas sur les unités de soins encore
Élévation de la température corporelle - fièvre
- En réponse à un signal donné par l’hypothalamus
- Température qui s’ajoute au cycle circadien → rythme circadien préservé
- Répond aux antipyrétiques
Ex: réponse à une bactériémie
Élévation de la température corporelle - hyperthermie
- Élévation de la température non contrôlées et supérieur à celle fixée par l’hypothalamus
- Dépassement de la capacité du corps à perdre de la chaleur
- Cycle circadien non détectable
- Ne répond pas aux antipyrétiques
Ex: coup de chaleur, hyperthyroïdie, prise de substances ou Rx qui interfèrent avec la thermorégulation
Élévation de la température corporelle - hyperpyrexie
- Températures corporelles très élevées, supérieures à 41,5 °C rectal
- Habituellement causé par une infection sévère ou une hémorragie cérébrale
- Peut répondre partiellement aux antipyrétiques
Thermorégulation
- La thermorégulation comprend les mécanismes qui permettent de maintenir l’organisme à la T idéale pour faciliter l’ensemble des réactions biochimiques vitales
- La température centrale (thermorégulation) est un équilibre entre la production de chaleur (thermogénèse) et la perte de chaleur (thermolyse)
1. Thermogénèse: - Au repos: toutes les réactions biochimiques nécessaires au maintien de la structure + fonction des systèmes, battements cardiaques, péristaltisme…
- À l’exercice: contractions musculaires
2. Thermolyse: conduction, convection, radiation, évaporation
Thermorégulation - rôle de l’hypothalamus
C’est l’hypothalamus antérieur (région pré-optique) qui contrôle la température corporelle centrale. Il agit comme un thermostat.
Qu’est-ce que la fièvre?
Augmentation de la température centrale par l’hypothalamus en réponse à des pyrogènes
Pyrogènes
Les pyrogènes sont des substances pouvant modifier la régulation de la T centrale par l’hypothalamus et causer de la fièvre
2 types:
1. Pyrogènes exogènes
2. Cytokines pyrogènes
Pyrogènes exogènes
- Substances étrangères à l’organisme → bactéries, virus ou autres microbes et leur produits (ex: toxines) → pas obligé d’être le microbe, peut être juste les toxines
- Exemple: Les endotoxines bactériennes comme les lipopolysaccharides produits par les bactéries Gram- sont des pyrogènes exogènes. Ils se lient aux récepteurs de type Toll (TLR) à la surfaces des macrophages (récepteurs aussi présents ailleurs), activant les cellules à produire des cytokines qui vont causer la fièvre (cytokines pyrogènes)
Cytokines pyrogènes
- Cytokines sont des petites protéines qui régulent l’immunité, l’inflammation et l’érythropoïèse
- Cytokines pyrogènes sont non détectables chez le sujet sain
- Certaines cytokines sont pyrogènes et peuvent être produites par différentes cellules suite à l’activation des récepteurs de type Toll (TLR), principalement: monocytes, macrophages, neutrophiles, lymphocytes…
- Cytokines pyrogènes causent la fièvre en induisant la synthèse de prostag;andines E2 (PGE2) dans l’hypothalamus (et en périphérie: c’est ce qui cause les myalgies et les arthralgies chez les personnes fébriles)
- Exemple de cytokines pyrogènes: IL-1, IL-6, TNF alpha, Interféron gamma, CNF
Pathogénèse de la fièvre
- Pyrogènes exogènes → monocytes/macrophages (récepteurs toll) → cytokines pyrogènes → circulation systémique vers l’hypothalamus (endothélium) OU pyrogènes exogènes → Action directe sur les récepteurs Toll (TLR) → circulation systémique vers l’hypothalamus (endothélium)
- Épithélium du réseau capillaires fenestré entourant l’hypothalamus (OVLT = organ vasculosum lamina terminalis) → production de PGE2 par les pyrogènes → PGE2 diffusent au noyau préoptique → augmentation de la T ciblée par le noyau préoprique de l’hypothalamus antérieur → neurones du centre vasomoteur → production de chaleur (thermogénèse dans le gras/muscles/foie et frissons solonnels (involontaire/incontrôlables (dents qui claquent) → arrive qd grande augmentation rapide de T, donc pas dans toutes les fièvres) et conservation de la chaleur (vasoconstriction périphérique) → FIÈVRE
Pathogénèse de la fièvre - production/conservation de la chaleur
Le centre de thermorégulation envoie aussi des signaux au cortex cérébral qui entraînent un changement de comportement favorisant la production/conservation de la chaleur.
- Contractions musculaires → production de chaleur
- Déplacement vers un endroit + chaud, port de vêtements chauds, regroupement entre personnes, adoption de postures réduisant les pertes de chaleur → conservation de chaleur.
Baisse de la température - algorithme
Disparition des pyrogènes exogènes → arrêt de la production de cytokines pyrogènes → arrêt de la production de PGE2 → centre thermorégulateur cible la température normale → arrêt de production de chaleur et augmentation des pertes de chaleur (par vasodilatation périphérique/sudation). On adopte des comportements favorisant la perte de chaleur: enlever des vêtements; rechercher des lieux + froids; avoir envie d’ouvrir la fenêtre, utiliser un ventilateur, l’air climatisé
Fièvre - réponse de phase aiguë
La fièvre est une réaction physiologique complexe (augmentation de la température corporelle médiée par la production de cytokines) qui entraîne:
- Production de protéines de la phase aiguë (réponse de phase aiguë ou de stress)
- Activation de différentes réponses physiologiques, endocriniennes et immunologiques
Différents stimuli peuvent induire une réponse de phase aiguë qui a pour but d’optimiser les défenses de l’organisme en modulant l’inflammation et la réparation des tissus (infection, trauma, cancer…)
Lors d’une réponse de phase aiguë, les hépatocytes sont stimulés à produire différentes protéines → IL-6 est le principal stimulateur de la production de ces protéines.
Fièvre - augmentation de la consommation d’oxygène
Pour chaque élévation de 1°C d’élévation de température au-dessus de 37°C, il y a:
-une augmentation de 13% de la consommation d’O2
-une accélération de 4,4 battements cardiaques par minute
Stress physiologiques qui peut entraîner une diminution des fonctions cérébrales chez une personne fragile et une détérioration des conditions cardiaques et pulmonaires / augmentation des besoins en calories et en fluides / déshydratation
Fièvre - état catabolique
- Diminution de la disponibilité du glucose
- Anorexie et léthargie: diminution de la prise de nourriture
- Augmentation du catabolisme musculaire par certaines cytokines
- Perte de poids
Manifestations cliniques de la fièvre
- Frissons et tremblements
- Malaise
- Faiblesse généralisée
- Céphalées
- Myalgies
- Anthralgies
- Perte d’appétit
- Déshydratation
*Particularités de l’enfant (6 mois - 5 ans): convulsions fébriles
Fièvre d’étiologie indéterminée
- FUO (fever of unknown origin)
- Fièvre supérieure à 38,3°C à plusieurs occasions
- Durée de la fièvre depuis au moins 3 semaines
- Dx incertain suivant une semaine d’investigation à l’hôpital (classiquement), modifié pour refléter la pratique moderne de la médecine: 3 visites chez le Md ou 3 jours d’investigation à l’hôpital
Fièvre factice
- Pas si fréquent
- Produite par le patient
- Stratégies variées
- Doit être considérée dans le Dx différentiel
Approche du patient fébrile
Histoire de la maladie actuelle et examen physique complet
- Depuis combien de temps s’est installé la fièvre?
- Le fièvre a été mesurée à combien et comment?
- Quand survient la fièvre?
- Est-ce un premier épisode?
Approche du patient fébrile - questionnaire épidémiologique
- Lieu de naissance
- Lieu où le patient habite
- Voyages récents ou passés
- Travail
- Loisirs (ex: chasse, pêche…)
- Alimentation
- Exposition à des animaux
- Contacts infectieux adultes et enfants
- Expositions sexuelles
Approche du patient fébrile - investigations selon la présentation clinique
Le bilan septique est souvent demandé qd un patient se présente pour fièvre sans foyer évident au questionnaire initial:
- Formule sanguine complète
- Hémocultures x 2
- Culture d’urine
- Culture d’autres sites selon la situation
- Radiographie des poumons
Traitement de la fièvre - 3 buts
En général, on traite la fièvre dans le but de:
- Améliorer le confort (+++)
- Diminuer la demande en oxygène chez des patients avec conditions cardiaques ou pulmonaires préexistantes
- Éviter la détérioration de l’état mental chez les personnes fragiles ou âgées
-On essaie d’éviter les grands écarts de température qui sont inconfortables:
Frissons et frilosité lorsque la T monte
Sudations profuses lorsque la T baisse
Traitement de la fièvre - 3 principaux antipyrétiques
- Acétaminophène → inhibiteur de la COX-1 et COX-2 (empêche la transformation de l’acide arachidonique en prostaglandines E2 (PGE2)
- Aspirine (utilise pas vraiment à cause des effets secondaires) et autres anti-inflammatoires (ibuprofène/naproxène → inhibiteurs de la COX-1)
- Corticostéroïdes (pas utilisé comme antipyrétique, mais ont, entre autres, pour effet de diminuer la fièvre)
* On utilise surtout l’acétaminophène et l’ibuprofène
Traitement de la fièvre - effets secondaires des antipyrétiques
- Acétaminophène (surdose): hépatite médicamenteuse
- AINS: douleur épigastrique, saignement digestif haut (car inhibe production de PGE2 qui protège contre l’acidité gastrique)
- Aspirine: syndrome de Reye chez les enfants et les adolescents qui peut être fatal
- Associé à l’usage d’aspirine pour le traitement de certaines infections virales
- Encéphalopathie et détérioration bilan hépatique
Complications de la fièvre
- Convulsions fébriles
- Aggravation maladie cardiopulmonaire
- Apparition d’un syndrome cérébral organique
- Hyperpyrexie (T + que 41,5°C) : lésions cérébrales, arythmies cardiaques
Staphylococcus aureus - caractéristiques
- Pathogène humain fréquent
- Colonise l’humain de façon intermittente → 20-40% de la population générale
- Infecte sans discrimination: patients hospitalisés, hôte normal vivant dans la communauté
- Bactérie sphérique: cocci
- Arrangement en grappes ou en amas (staphylé: grappe de raisins en grec)
- Coloration Gram + (coccus = majoritairement Gram +) → mauve
- Catalase positive
- Aussi appelé staphylocoque doré
Staphylococcus aureus cause fréquemment…
- Infections post-op → décolonisation ciblée associée à une diminution de 45% des infections des sites opératoires
- Infections de la peau, des tissus mous, des os et des articulations
- Provoque des infections invasives: bactériémie, endocardite, pneumonie
Staphylococcus aureus survit à… (3)
Bactérie coriace qui survit à:
- Chaleur
- Sécheresse
- Milieu salé
Le genre staphylococcus
- Trentaine d’espèces au total
- Staphylococcus aureus → coagulase +
- Staphylococcus lugdunensis (même pathogénicité que S. aureus)
- Staphylococcus epidermis → genre opportuniste: infection relié au matériel prosthétique (valve cardiaque, orthopédie)
- Staphylococcus saprophyticus → infection urinaire chez la F d’âge moyen
Paroi bactérienne Gram + vs Gram -
Gram + → peptidoglycan épais, pas de membrane externe, coloration: mauve
Gram - → peptidoglycan mince, membrane cellulaire externe (contient endotoxines), coloration: rose/rouge
Surface bactérienne - 3 composantes que les bactéries peuvent posséder
- Capsule polysaccharidique → antiphagocytaire (évasion du système immunitaire
- Adhésines → fixées au peptidoglycans (protéines de surface), permet l’adhésion (narines, endocarde, peau…)
- Biofilm → matrice de protéine et de polysaccharides: limite la diffusion des antibiotiques et des nutriments, bactéries sous forme de latence
Structure de la paroi des bactéries
- Acides teichoïques et acides lipoteichoïques:
- 50% de la paroi
- Adhésion des enzymes à la paroi et métabolisme
- Inflammation - Peptidoglycans: 50%
- Plus de 10 couches chez Gram + vs 2 chez les Gram -
- Procure rigidité à la bactérie
- Reconnu par le système immunitaire → cytokines enclenchent de l’inflammation - Protéines de surface: protéine A
- Cache le peptidoglycan du système immunitaire (prévient l’inflammation) → capacité anti-phagocytaire
Toxines produites par les staphylocoques
Hémolysines
- 4 types (alpha, bêta, gamma, delta)
- Lyse de la cellule hôte/humaine, relâchement cytokines, inflammation
1. Alpha-hémolysine est la principale → se polymérise sur la membrane des eucaryotes pour créer des pores engendrant fuite cellulaire et décès de la cellule: importance démontrée dans les modèles d’endocardite et de pneumonie
2. Sphingomyélinase (toxine bêta ou bêta-hémolysine) → altère le contenu lipidique des membranes par destruction enzymatique
3. Toxine delta → mode d’action peu connu
4. Toxine gamme (leucocidine) → dommage aux globules blancs (au lieu des globules R comme les autres)
Toxine gamma - leucocidine de Panton Valentine
Principale toxine gamma
-Protéine qui attaque les polymorphonucléaires et les macrophages: analogue de la gamma-hémolysine, - de 2% des souches de S. aureus, près de 100% des SARM (S. aureus résistant à la méticiline) associé à la communauté
-Clinique:
Abcès récidivants
Infections cutanées et de pneumonies nécrosantes sévères
Rarement ostéite, endocardite, bactériémie
Entérotoxines
- 30% des S. aureus sont porteurs
- Entérotoxine A est la principale, mais + de 15 décrites
- Toxines résistantes à la chaleur, mais la chaleur détruit la bactérie (il ne reste que les toxines)
- Exemples: fromage contaminé, crème contaminée
- 6-8 millions de cas/an aux US dont 10% sont hospitalisés
- Clinique: début subit 2-6h post-ingestion, responsable de diarrhée et vomissements, pas de fièvre, autorésolutif
Toxines exfoliatives
A (phage) et B (plasmide)
- Responsables de 2 syndromes:
1. Forme généralisée → staphylococcal scalded skin syndrome
2. Forme localisée (pas de dissémination, car production d’anticorps) → impetigo bulleux (chez les + vieux, adultes) - Sécrétion de la toxine au-niveau de la muqueuse ou de la peau (cordon ombilical) et dissémination dans l’organisme: Affinité pour la stratum granulosum de la peau (ressemble peau grand brûlé) → destruction enzymatique de la liaison entre les kératocytes près des gangliosides de type 4 (GM4). GM4 est exprimé uniquement chez les très jeune enfant et les adultes avec maladies cutanées. Pas d’atteinte des muqueuses
- Moins de 2% des S. aureus sont porteurs de la toxine → survient souvent en éclosion chez des enfants de - d’un an
Superantigène
-Famille d’antigène qui active les lymphocytes T sans passer par le voir normale des cellules présentatrices d’antigènes → capable d’induire la prolifération non-spécifique des lymphocytes T:
Prolifération polyclonale des lymphocytes T
Libération massive de cytokines: lymphocytes T → 20% activés vs 1/10 000 par la voie normale, réponse inflammatoire exagérée → fuite capillaire, choc et atteinte multi-organique
Staphylococcus aureus - Toxine du choc toxique
TSST-1:
-Superantigène
-Production locale de toxine et dissémination dans l’organisme → tampon dans les années 1980, infection du site opératoire dans les années 2000
-Production d’anticorps est habituellement protecteur:
30% des enfants de - de 2 ans ont des anticorps
90% des adultes ont des anticorps contre TSST-1
Staphylococcus aureus - enzymes (5)
- Coagulase → agit sur la prothrombine, provoque la coagulation du plasma et la formation de caillot
- Staphylokinase → fibrinolyse, brise le thrombus, facilite la dissémination
- Lipase → colonisation et invasion
- Hyaluronidase → hydrolyse l’anticorps hyaluronique présent dans le tissu conjonctif, favorise la progression initiale de l’infection cutanée vers ostéite, par exemple
- Bêta-lactamase → hydrolyse l’anneau de bêta-lactame des antibiotiques de cette famille (péniciline)
Staphylococcus aureus - résistance aux antibiotiques
- Résistance à la péniciline
- Résistance à la méthiciline (SARM) → résistance à tous les bêta-lactames par mutation de la cible
- SARM-AC (associé à la communauté) → sensible à la clindamycine, contrairement au SARM-HA (healthcare associated) qui est + résistant
- Résistance à la vancomycine → rare
Staphylococcus aureus - histoire naturelle
-Colonisation permanente: 20% des gens (même clone)
OU
-Colonisation intermittente: 30% des gens (clone différent) → peau, nasopharynx, vagin
Staphylococcus aureus - transmission et contamination
-Interpersonnelle (contact direct/indirect), air, objets
Staphylococcus aureus - bris de la barrière muqueuse ou cutanée
- Adhésion et infection
- 28-43 infections/100 000 personnes par année, soit 700 000 hospitalisations/an aux US
Staphylococcus aureus - répartition des infections (4)
39,2% d’infections de site opératoires
23,2% d’infections des voies respiratoires inférieurs
22% de bactériémies
15,6% autres infections (urinaires, SNC, abdominales)
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: lésions cutanées localisées selon la structure anatomique infectée (4)
- Épiderme → impétigo
- Derme superficiel et follicule pileux → folliculite
- Infection du derme profond → furoncles, carboncules, hydradénite suppurée
- Infection des tissus sous-cutanée → cellulite, erysipèle
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: Impetigo
- Macule qui évolue vers des vésicules sous l’effets des toxines epidermolytiques: 80% S. aureus et 20% S. pyogenes
- Croûte dorée (mielleuse) est caractéristique
- Présent en garderie, très contagieux
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: follicullite
Infection de la base du poil / infection centrée sur le follicule pileux
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: furoncle
Follicule qui a progressé / Extension fréquente de l’infection d’un follicule pileux
-Prédilection pour les endroits poilus: barbe, haut du dos…
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: carboncule
Lorsque plusieurs furoncles se rejoignent pour ne former qu’un carboncule
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: SARM-AC
Abcès par destruction globule blanc
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: les infections des tissus cutanées (3)
- Erysipèle → streptocoque groupe A = cause
- Infection derme superficielle avec atteinte du drainage lymphatique (nuire au drainage)
- Bordure délimitée, peau d’orange (+ superficiel que la cellulite) - Cellulite
- Un traumatisme en est le point de départ
- Atteinte du derme profond et de la graisse sous-cutanée (pas d’atteinte géographique claire comme dans l’érysipèle)
- S’accompagne de rougeur, chaleur, douleur et signes systémiques
- Diffus (+ profond que erysipèle) - Lymphangite
- Inflammation des canaux lymphatiques du tissu sous-cutané
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: les infections des tissus cutanées - traitement
- Pénicilline semi-synthétique: cloxacilline
- Céphalosporines de première génération
- Clindamycine
- Vancomycine
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: ostéomyélite: pathogénèse
S. aureus représente 50-70% des causes d’ostéomyélite
- Pathogénèse:
- Voie hématogène (atteinte vasculaire) → particulièrement en pédiatrie
- Infection contiguë qui s’est étendue jusqu’à l’os → +++ chez adultes (exemple: ulcère pied chez patient diabétique)
- Trauma pénétrant → accident ou fracture
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: ostéomyélite: manifestations cliniques
- Douleur au-dessus du site atteint
- Présence d’un sinus qui draine (connexion entre infection profonde et peau)/pus…
- Os exposé = os infecté/matériel étranger sous-jacent (ex: plaque)
- Évolution très longue d’une plaie
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: ostéomyélite: Dx
- Microbiologie: culture
- Radiologique: biopsie osseuse (peu au Canada) / radiographie / médecine nucléaire
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: ostéomyélite: Traitement
- Antibiotiques longue durée
- Débordement chirurgical lors d’échec à l’antibiothérapie, d’Infection chronique ou de corps étranger
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: septicémie
- Augmentation du nombre de cas: maladies + sévères, usage de drogues intraveineuses, présence de corps étranger
- Clinique: début brusque → frissons, fièvre, douleurs diffuses (myalgies → inflammation par cytokines)
- Examen physique: rechercher un foyer infectieux, hypo ou hyperthermie, éruption cutanée, détresse respiratoire
- Dx: hémocultures, culture du site initial
- Traitement: enlever le corps étranger si présent et si possible, traiter toutes les bactéries à S. aureus
- Antibiotiques I.V car 30% d’infections métastatiques (dissémination os, abcès, endocardite) → durée de 2 à 6 semaines, selon présence de matériel prosthétique ou durée de la bactériémie
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: endocardite
Infection de l’endocarde:
- Valves cardiaques
- Septum: CIA, CIV
- Parois cardiaques (rare)
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: pneumonie
S. aureus représente:
10% des pneumonies communautaires
30% des pneumonies acquises à l’hôpital
-Se complique souvent d’un empyème (infection de l’espace pleural qui nécessite un drain thoracique)
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: syndrome du choc toxique
Critères de recherche
- Critères cliniques:
- Fièvre (38,9)
- Hypotension
- Rash
- Desquamation des extrémités → 1 à 2 semaines après la présentation initiale
- Atteinte de 3 systèmes ou plus: G. intestinal (nausée, vomissements, diarrhée), muscle, muqueuse, rein, foie, thrombocytopénie, SNC (altération état de conscience, qui n’est pas expliquée par l’hypotension) - Critères de laboratoire
- Autres causes éliminées (rougeole, leptospirose, fièvre pourpée des montagnes rocheuses)
- Culture site stérile habituellement négative (hémoculture peuvent être positive pour S. aureus
Dx: staphylococcus aureus au site d’infection, hémocultures négatives, recherche de TSST-1
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: syndrome du choc toxique - traitement
Remplacement liquidien
Pénicilline résistante aux bêta-lactames
Prévention des récurrences
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: intoxication alimentaire
- Épidémies
- Transmission de personne à personne
- Aliments: crème, conserve, charcuterie, pommes de terre → souvent causé par un bris dans la chaîne de froid
- Symptômes 2 à 6h après le repas, durée de 12-24h
- Salivation
- Nausées, vomissements
- Diarrhée
- Pas de signes systémiques, pas de fièvre
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: intoxication alimentaire - Dx
- Clinique et épidémiologique (normalement Dx clinique)
- Culture et Gram de la nourriture
- Recherche d’entérotoxine si confirmation nécessaire selon Dx clinique
Staphylococcus aureus - syndromes cliniques: intoxication alimentaire - Traitement et prévention
Traitement -Remplacement liquidien -Pas d'antibiotiques -Évolution bénigne Prévention -Exclusion des travailleurs infectés -Réfrigération rapide des aliments
Staphylococcus aureus - conclusion
- Bactérie courante
- Produit plusieurs toxines et enzymes
- Infections bénignes ou mortelles
- Traitement selon la pathologie
Escherichia coli - caractéristiques
- Bacille Gram -
- Famille des entérobactéries → réduisent les nitrates en nitrites et fermentent le glucose
- Environnement: présents dans le sol et dans l’eau, dans les plantes, dans la flore digestive des humains et des animaux (surtout intestin)
Escherichia coli - tableaux cliniques (2)
- Infections intestinales → dans les pays en voie de développement (eau non potable, aliments contaminés)
- Infections extra-intestinales → dans les pays industrialisés
Enterobacteriaecae - quelques bactéries de cette famille
- Escherichia coli
- Klebsiella
- Proteus
- Enterobacter
- Citrobacter
- Salmonella
- Shigella
Escherichia coli - morphologie
- Bacille (petit bâtonnet) à Gram - (rose/rouge)
- Taille moyenne
- Bouts arrondis
- Mobile
- Non sporulé → ne fait pas de spores
Escherichia coli - culture
- Facile 32 à 40 degrés Celcius
- Milieux peu complexes
- Milieux sélectifs et différentiels: Gélose MacConkey → sels biliaires et crystal violet inhibent les Gram + / différencient les bactéries capables de fermenter le lactose et celles incapables
Escherichia coli - paroi
- Structure rigide
- LPS (lipopolysaccharides = endotoxines) dans le feuillet externe
- Paroi de peptidoglycans mince
- Membrane cellulaire
E. coli - structure de l’endotoxine (lipopolysaccharide ou LPS)
3 parties:
- Lipide A → fraction riche en glucosamine, fraction toxique qui est responsable du choc endotoxinique
- Core → séquence répétée de polysaccharides, a peu près semblable chez tous les Gram -
- Chaînes polysaccharidiques, antigène “O” (variable d’un E. coli à l’autre) → représentent les antigènes O de surface, utilisés pour l’identification des souches
E. coli - effets biologiques de l’endotoxine
- Toxicité pour les mammifères
- Par action directe → ex: hémolysine
- Par action indirecte → reconnu par le système immunitaire:
1. Faible quantité active la fièvre
2. Large quantité d’endotoxine engendre hypotension, marginalisation des PMNS et des plaquettes (coagulation vasculaire disséminée)
Les toxines de E. coli - entérotoxinogène
- Diarrhée acquise sous les tropiques
- Contrôle plasmidique de la toxine
- Plasmide transférable
- Toxine ST (stable à la chaleur) et LT (sensible/labile à la chaleur)
Les toxines de E. coli - Toxine ST
- Survit à 100 degrés Celcius pendant 30 minutes
- Exerce son action seulement sur les entérocytes
- Entraîne une sécrétion de liquide
- Activité anti-absorbante
Les toxines E. coli - Toxine LT
- Détruite à 65 degrés Celcius pendant 30 minutes
- Semblable à la toxine du cholera → protection croisée avec le vaccin contre le cholera
- Sécrétion active de Cl → eau et Na suivent passivement
- Crée une perte importante de liquides et d’électrolytes → déshydratation
Les toxines E. coli - vérotoxine (shiga-toxine)
- Interfère avec la synthèse protéique
- Lyse cellules endothéliales rénales et intestinales chez l’humain → principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez les jeunes enfants/cause ischémie par thrombose des petits vaisseaux
- Réservoir → intestin des jeunes vaches et autres larges herbivores
E. coli - autres facteurs/toxines (3)
- Hémolysines → détruit globules rouges
- Hémagglutinines → caillot
- Leucocidines → détruit globules blancs
E. coli - profil antigénique et nomenclature
- Antigènes H → flagelles
- Antigènes O → antigène polysaccharidique
Infections à E. coli - les infections urinaires
- Urine normalement stérile
- Bactériurie significative → + de 10^8 bactéries/L
- Bactériurie asymptomatique (infection urinaire asymptomatique) → + de 10^8 bactéries/L, sans symptômes
- Principaux pathogènes:
1. E. coli +++
2. K. pneumoniae
3. Proteus ou Entérococcus
Infections à E. coli - les infections urinaires: cystite
Infection urinaire avec atteinte de la vessie seulement Signes et symptômes: -Dysurie, pollakiurie -Nycturie -Urgence mictionnelle -Sensibilité sus-pubienne -Hématurie macroscopique (sang dans l'urine) -Pas de signes systémiques
Infections à E. coli - les infections urinaires: pyélonéphrite
Infection urinaire avec atteinte des reins Signes et symptômes: -Fièvre, frissons -Dysurie, pollakurie -Fréquence, urgence -Douleur au flanc
Infections à E. coli - les infections urinaires: pathogenèse
- Voie ascendante → part du périnée et monte jusqu’à la vessie et parfois, au rein
- Voie hématogène → par le sang, infection directe du rein
Infections à E. coli - les infections urinaires: traitement
- Antibiotiques → attention pour ne pas développer une résistance aux antibiotiques
- Prophylactique
Infections à E. coli - septicémie: origines (3)
Problème fréquent
- Origines diverses: peau, système génito-urinaire, système respiratoire, système digestif
- Acquise dans la communauté
- Maladie nosocomiale → particulièrement des souches résistantes aux antibiotiques
Infections à E. coli - septicémie: pathogenèse
- Colonisation et infection de corps étrangers (ex: sonde urinaire et infection urinaire)
- Bris de peau et des muqueuses
- Obstruction (ex: digestif, voies biliaires)
- Abcès
Infections à E. coli - septicémie: signes et symptômes
- Fièvre et frissons
- Hypothermie
- Hyperventilation
- Altération de l’état de conscience
Infections à E. coli - septicémie: Dx
- Clinique
- Hémocultures
- Culture du site d’origine suspecté
Infections à E. coli - septicémie: traitement
- Antibiotiques
- Enlever les corps étrangers
- Drainer les abcès et prise en charge des causes chirurgicales
- Traitement du choc (maintenir la TA)
Infections à E. coli - méningite à E. coli
- Méningite néonatale → E. coli est la 2e cause de méningite néonatale après le streptocoque du Groupe B (S. agalactiae)
- Méningite lors de trauma crânien
- Méningite secondaire à septicémie
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli (5)
- ETEC → entérotoxinogène
- EPEC → entéropathogène
- EIEC → entéroinvasive
- EHEC → entérohémorragique
- EAEC → enteroadhérent
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: 2 classes
- Production de toxine (non-inflammatoire) → E. coli enterotoxinogène
- Invasion et destruction de la muqueuse (inflammatoire) → Shigella, E. coli entéroinvasif, Salmonella typhi
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: Diarrhée du voyageur
E. coli responsable de + de 50% des cas de diarrhée du voyageur
- 2 toxines: LT et ST
- Sécrétion d’eau dans la lumière du petit intestin
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: Diarrhée du voyageur: signes et symptômes
- Incubation: si causé par ETEC (entérotoxinogène) = qqs heures à 2 jours, alors que si causé par autres étiologies (shigelle, salmonelle…) = 4 à 14 jours
- Durée: 1 à 5 jours
- Crampes abdominales
- Diarrhée non sanguignolente
- Absence de signes systémiques
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: Diarrhée du voyageur: Dx
- Clinique
- Pas de test de routine au labo
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: Diarrhée du voyageur: Traitement
- Réhydratation orale
- Imodium/Lomotil
- Subsalicylate de Bismuth (Peptobismol)
- Pas d’antibiotiques
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entéroinvasif
- E. coli utilisant les mêmes mécanismes et facteurs de virulence que la Shigelle
- Survient habituellement en épidémie
- Inoculum important (10^8 bactéries)
- Capacité d’envahir la muqueuse du gros intestin
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entéroinvasif - signes et symptômes
- Fièvre et crampes abdominales
- Ténesme
- Selles sanguignolentes
- Durée 5 à 7 jours
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entéroinvasif - Dx
- Clinique
- Pas de test de routine au labo, mais peut faire sérogroupage (dans les laboratoires de référence seulement)
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entéroinvasif - Traitement
- Réhydratation
- Antibiotiques selon sévérité
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entérohémorragique
- Touche surtout les enfants et les vieillards
- Viande hachée insuffisament cuite
- Lait crû
- Eau contaminée
- Toxine qui inhibe la synthèse protéique: portée par un bactériophage, production de toxines augmentée lors de stress et induit la lyse de la cellule d’E. coli (libération de toxine augmentée)
- Mort des cellules de la muqueuse et des cellules endothéliales:
1. SHU (syndrome hémolytique urémique): cause la + fréquente d’insuf rénale en péd
2. PTT (purpura thrombocytopénique thrombotique): cause ischémie par thrombose des petits vaisseaux (surtout chez les personnes âgées)
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entérohémorragique - signes et symptômes
- Durant les 7 à 8 premiers jours:
-Douleurs abdominales
-Diarrhée aqueuse évoluant vers hémorragique
-Pas de fièvre - 7 à 10 jours plus tard (après le début)
-Anurie, oligurie, léthargie
-Convulsions
-Coma
Décès 5%
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entérohémorragique - Dx
- Avant: recherche de E. coli 0157:H7 (présente dans - de 50% des cas)
- Maintenant: recherche de la vérotoxine (détection d’ADN) → Culture doit distinguer la shigelle qui possède la même toxine
Infections à E. coli - infection entérique causée par E. coli: E. coli entérohémorragique - Traitement
- Réhydratation
- Des complications (rénales et cérébrales)
- PAS d’antibiotiques
E. coli - conclusion
- Bactérie courante
- Produit plusieurs toxines et enzymes
- Infections bénignes ou mortelles
Qu’est-ce qu’un virus?
- Agent qui peut être filtré (filtres conçus pour retenir les bactéries)
- Un parasite intracellulaire obligatoire → dépend de la machinerie biochimique de la cellule hôte pour la réplication
- Agent ne pouvant produire ni énergie ni protéines indépendamment de la cellule hôte
- Fait d’un génome viral d’ADN OU d’ARN
- Enveloppé ou non
- Agent infectieux dont les composantes individuelles sont assemblées, donc qui ne se reproduit pas par division cellulaire
Virus: Faits
- Les virus ne sont pas vivants
- Doivent infecter les cellules pour assurer leur survie
- Doivent être capables d’utiliser la machinerie cellulaire de l’hôte pour produire leurs propres composantes
- Doivent encoder tous les processus requis qui ne sont pas “fournis” par la cellule hôte
- Les composantes virales doivent s’assembler par elles-mêmes
- Tous les virus ne peuvent pas infecter toutes les cellules ou tous les hôtes:
1. Le virus doit pouvoir entrer dans la cellule hôte
2. Une fois le virus entré, la cellule doit posséder la machinerie cellulaire appropriée pour lui permettre de se répliquer
3. Une fois répliqué, le virus doit pouvoir être libéré de la cellule pour transmettre l’infection (et pouvoir ainsi assurer sa survie)
Virus - Structure et composition de la particule virale (virion)
- La taille des virus se mesure en nanomètres
- Les virus sont PRESQUE visibles en microscopie optique
- En général, les plus gros virions ont un plus gros génome qui encode pour plus de protéines et sont généralement plus complexes que les petits virions.
- Génome d’acide nucléique compris dans une couche protectrice de protéines: la capside
- Génome d’acide nucléique + capside = nucléocapside (icosahédrique, hélicoïdale, complexe)
- Tous les virions ont une nuclocapside
- Avec ou sans enveloppe
Virus nu
Seulement une nucléocapside (pas d’enveloppe)
Virus enveloppé
Nucléocapside + glycoprotéines + enveloppe
Virus: Structure et composition du virion - génome d’acide nucléique
- ADN
- Simple ou double brin
- Linéaire ou circulaire - ARN
- Simple brin: polarité positive comme l’ARN messager ou négative
- Double brin (rétrovirus): polarité +/- ou double sens
- Segmenté ou non
Virus - la capside et l’enveloppe
- La couche la + externe d’un virus (soit la capsule, soit l’enveloppe dépendamment du virus)
- Constituent la structure, la protection et le véhicule de transmission du virus
- Les structures présentes à la surface de la capside ou de l’enveloppe permettent l’interaction entre le virus et la cellule hôte via une protéine d’attachement virale (PAV) ou autre structure
- Si on détruit la couche la + externe d’un virus (capside ou enveloppe), on INACTIVE le virus
- Les anticorps développés contre les composantes de ces structures de surface préviennent l’infection
Virus: Structure et composition du virion - la capside
- La capside est faite de protéines
- Structure rigide capable de résister à des conditions environnementales difficiles
- Les virus nus (non enveloppés) sont généralement résistants à la sécheresse, à l’acidité, aux détergents - incluant la l’acide et la bile du tractus digestif → ceci détermine leur mode de transmission
- La capside est symétrique (icosaédrique ou héliocïdale) ou asymétrique (complexe)
Virus: La capside icosahédrique
- Pour la former, les sous-unités protéiques virales s’unissent en protomères. 5 protomères s’unissent pour former des capsomères (aussi appelés pentamères ou pentons) qui s’assemblent en capside
- La capside icosahédrique simple est formée de 12 capsomères. Chacun des 12 capsomères (aux 12 sommets) interagit avec 5 autres capsomères).
- Ressemble à une sphère et est constituée par l’assemblage de sous-unités protéiques
- Toutes les faces de l’icosahèdre simple sont identiques
- L’acide nucléique est compris au centre de la capside qui le protège de l’environnement
- Des virions à plus grosse capside sont fabriqués en insérant des capsomères (hexons) entre les pentons
Virus: La capside hélicoïdale
-Les sous-unités protéiques interagissent entre elles et avec l’acide nucléique pour former une structure qui ressemble à un bâtonner ou cylindre protéiques creux, rigide ou flexible
Virus: Structure et composition du virion - l’enveloppe
- L’enveloppe est une membrane composée de lipides, de protéines et de glycoprotéines
- Structure similaire aux membranes cellulaires
- Des gluycoprotéines virales sont ancrées sur l’enveloppe et se projettent hors de la surface du virion, comme des spicules “spikes”:
1. Certaines agissent comme protéines d’attachement virales (PAV), capables de se lier à des cellules cibles
2. Sont des antigènes majeurs pouvant éliciter une immunité protectrice
3. Autres fonctions possibles - Contrairement aux virus non enveloppés, les virus enveloppés sont facilement inactivés par a sécheresse, l’acidité, les détergents et les solvants → la plupart de ces virus ne peuvent pas survivre dans le tractus digestif
- La structure de l’enveloppe peut être maintenue uniquement dans une solution aqueuse (doivent rester mouillés → Ces virus sont généralement transmis par les fluides tels que le sang, les gouttelettes respiratoires et les tissus
Classification internationale des virus
Les virus sont classifiés principalement selon 1) la nature de leur génome et 2) leur structure (morphologie)
1) Acide nucléique: ADN ou ARN
- Simple brin ou double brin → pour les génomes ARN: polarité (+/-)
- Segmenté ou non segmenté
- Linéaire ou circulaire
2) Structure du virion
- Symétrie de la nucléocapside (icosahédrique, hélicoïdale, complexe)
- Enveloppé ou non enveloppé
- Nombre de capsomères
- Autres
Classification internationale des virus - Terminaisojn selon la hiérarchie taxonomique
Ordre → -virales Famille → -viridae Sous-famille → -virinae Genre → -virus Espèce → AUCUN
Virus à ARN simple brin négatif - caractéristique
Tous les virus à ARN simple brin négatif sont enveloppés
Virus: réplication virale - généralités
- Les principales étapes de la réplication virale sont les mêmes d’un virus à un autre
- La cellule hôte agit comme une usine en fournissant les substrats, l’énergie et la machinerie nécessaires à la synthèse des protéines virales et à la réplication du génome
- Ce qui n’est pas fourni par la cellule hôte doit être encodé dans le génome du virus
Virus: 8 étapes de la réplication virale
- Reconnaissance de la cellule cible
- Attachement
- Entrée dans la cellule à travers la membrane plasmatique
- Décapsidation
- Synthèse des constituants viraux (multiplication virale)
- Assemblage du virus
- Bourgeonnement des virus enveloppés
- Relâchement du virus hors de la cellule hôte
Virus: réplication virale - 1) Reconnaissance et 2) Attachement à la cellule cible
Les protéines d’attachement virales (PAV) ou d’autres structures à la surface du virus se lient à des récepteurs sur la cellule hôte
- Les virus peuvent se lier à des récepteurs présents sur certaines cellules seulement (spécifiques au type de cellule), parfois présents chez certains hôtes seulement (spécifiques à l’hôte)
- Les cellules susceptibles ciblées définissent le tropisme tissulaire
Virus: réplication virale - 1) Reconnaissance et 2) Attachement à la cellule cible: 4 exemples de tropisme et maladies virales
- Virus pneumotropes (influenza, rhinovirus, adénovirus et virus respiratoire syncytial)
- Virus dermotropes (variole, rougeole, varicelle, zona et rubéole)
- Virus viscérotropes (hépatite, fièvre jaune, gastro-entérite, VIH, mononucléose)
- Virus neurotropes (rage, encéphalite et polyomyélite)
Virus: réplication virale - 1) Reconnaissance et 2) Attachement à la cellule cible: Exemples de PAV et de récepteurs
- PAV
- gp120 (glycoprotéine 120) du VIH
- HA gp (hémagglutinine du virus influenza A - Récepteurs
- CD4 et co-récepteur chemokine sur les lymphocytes (helper T-cell) pour le VIH
- Acide sialique des cellules épithéliales pour l’influenza A
Virus: réplication virale - 3) Entrée dans la cellule
- Virus non enveloppés: principalement endocytose médiée par un récepteur
- Virus enveloppés: principalement par fusion des membranes du virus et de la cellule cible (précédé ou non d’endocytose). La nucléocapside ou le génome viral est ensuite relâché dans le cytoplasme
Virus: réplication virale - 4) Décapsidation
Après internalisation, la nucléocapside doit arriver au site de réplication et se rompre
- Le génome d’ADN est habituellement transporté au noyau
- Le génome d’ARN reste habituellement dans le cytoplasme
Virus: réplication virale - 5) Synthèse des constituants viraux (multiplication virale): 4 étapes
- Transcription du génome en ARNm pour traduction en protéines non-structurales (produits précoces)
- Réplication du génome
- Transcription du génome en ARNm pour traduction en protéines structurales (produits tardifs)
- Modification post-traduction de la protéine (PAS pour TOUS les virus)
Virus: réplication virale - 5) Synthèse des constituants viraux (multiplication virale) - caractéristiques
- La machinerie cellulaire nécessaire pour la transcription de l’ARNm se trouve dans le noyau de la cellule
- La plupart des virus à ADN utilisent les polymérases de la cellule hôte pour synthétiser l’ARNm dans le noyau
- Les virus à ARN se répliquent dans le cytoplasme et doivent eux-mêmes encoder les enzymes nécessaires à la transcription et à la réplication (la cellule hôte n’a pas ce qu’il faut pour répliquer l’ARN)
Virus: réplication virale - 6) Assemblage et 7) Bourgeonnement du virus
- Le site et le mécanisme d’assemblage du virus dépend d’où la réplication a eu lieu et si la structure finale est celle d’un virus nu ou d’un virus enveloppé → Les virus à ADN sont assemblés dans le noyau, alors que les virus à ARN sont assemblés dans le cytoplasme
- Les capsides virales peuvent être assemblées et ensuite remplies du génome ou peuvent être assemblées autour du génome
- L’enveloppe est acquise lors du bourgeonnement du virus (virus enveloppés) → La plupart des virus à ARN bourgeonnent de la membrane plasmatique sans tuer la cellule. D’autres virus acquièrent leur enveloppe du réticulum endoplasmique et de l’appareil de Golgi
- Des erreurs sont faites durant l’assemblage et résultent en la formation de virions vides ou contenant un génome défectueux
Virus: réplication virale - 8) Relâchement hors de la cellule
Les virus sont relâchés de la cellule:
- Par lyse cellulaire (virus nu)
- Par exocytose (nu et enveloppé)
- Par bourgeonnement à travers la membrane plasmatique (enveloppés)
Les virus nus sont souvent relâchés après lyse cellulaire et les virus envelopps le sont souvent par bourgeonnement de la membrane plasmatique sans tuer la cellule. Les virus qui bourgeonnent dans le cytoplasme sont relâchés par exocytose ou lyse cellulaire
Quels sont les modes de transmission des virus?
- Aérosols
- Ingestion de nourriture et eau contaminées (fécale-orale)
- Fomites (objets contaminés)
- Contact direct avec les sécrétion (salive, plaie) → gouttelettes
- Contact sexuel
- Sang contaminé ou transplantation d’organe
- Zoonoses (animaux, insectes)
- De la mère à l’enfant: transmission verticale
Virus: écologie et transmission
Le mode de transmission dépend de quelle est la source du virus et la capacité du virus à endurer les conditions de l’environnement du corps jusqu’à se cellule cible
-La présence ou non d’une enveloppe est le principal déterminant structural du mode de transmission virale → Les virus non-enveloppés sont résistants à la sécheresse, les détergents, les extrêmes de température et de pH contrairement aux virus enveloppés
Virus: écologie et transmission - virus non enveloppés (nus)
Les virus non enveloppés peuvent donc survivre à l’acidité de l’estomac et à l’effet détergent des acides biliaires de l’intestin
- Souvent transmises par voie fécale-orale
- Source fréquente: objets contaminés (fomites)
Virus: écologie et transmission - virus enveloppés
Les virus enveloppées sont plus fragiles: ils ont besoin d’une enveloppe intacte pour rester infectieux et doivent rester mouillés
-Souvent transmis par gouttelettes respiratoires, mucus, salive et sperme, sang, organe transplanté
Virus: influence de la structure du virion sur les propriétés virales
- Virus non-enveloppés
- La capside est faite de protéines
- Plus stable aux conditions de l’environnement
- Peuvent être transmis plus facilement → formites, mais à main, poussières, gouttelettes/peuvent rester infectieux malgré la sécheresse/peuvent résister à l’acide de l’estomac - Virus enveloppés
- La membrane est faite de lipides, protéines et glycoprotéines
- Labiles face aux conditions environnementales
- Doivent rester mouillés → Ne survivent pas au milieu gastro-intestinal, transmis par gouttelettes, sécrétions, tissus, sang contaminé
Virus: zoonoses et arboviroses
Les animaux peuvent être des vecteurs, soit qu’ils transmettent l’infection à d’autres animaux ou à des humains. Ils peuvent aussi agir comme réservoir: maintiennent et amplifient le virus dans l’environnement.
- Les maladies virales peuvent atteindre les animaux (ou insectes) et les humains sont appelées zoonoses
- Lorsque les arthropodes (moustiques, tiques, mouches…) sont le vecteur d’un infection virale, l’infection est une arbovirose
Virus: autres sources associées à la transmission
- Attention aux infections asymptomatiques qui peuvent contribuer à la transmission (ITSS)
- Conditions de vie: promiscuité (vivre proche les uns des autres)
- Travail/loisirs
- Styles de vie (surtout en voyage)
- Fréquentation des garderies
- Voyages
Virus: façons de détecter des virus/de diagnostiquer des infections virales
- Culture virale sur des cellules dérivées de tissus humains en couche monocellulaire → on peut observer l’apparition d’effets cytopathogènes caractéristiques/encore utilisé pour certains spécimens
- Détection d’anticorps spécifiques chez l’hôte infecté → sérologie/très souvent utilisé
- Détection du matériel génétique viral (PCR) → de plus en plus utilisé
- Observation en microscopie électronique → en laboratoire de recherche
Virus: contrôle des infections virales
Principalement par:
- Hygiène
- Vaccination (prévention) → inactivés, vivants atténués, autres
- Traitement antiviral → pour certaines infections virales seulement
Virus: traitement antiviral - Les 6 cibles thérapeutiques sont principalement les étapes du cycles de réplication virale
1) Inhibition de l’attachement du virus à la cellule
2) Inhibition de l’entrée dans la cellule
3) Décapsidation
4) Inhibiteurs de la réplication du génome
5) Assemblage du virus
6) Relâchement hors de la cellule
Virus: traitement antiviral - Cible 1) Inhibition de l’attachement du virus à la cellule
- Anticorps neutralisants → ex: immunisation passive de l’hépatite B (immunoglobulines)
- Antagonistes de récepteurs spécifiques → analogues des récepteurs cellulaires ou de la PAV qui bloquent l’interaction entre le virus et la cellule (ex: inhibiteurs du récepteur cellulaire CCR5 qui empêchent le VIH de se lier aux macrophages et certaines cellules CD4
Virus: traitement antiviral - Cible 2) Inhibition de l’entrée dans la cellule et 3) de la décapsidation
Si ce processus est bloqué, le génome du virus ne peut pas être relâché dans la cellule pour se répliquer
-Pour les virus qui entrent par des vésicules endocytiques, certains antiviraux vont neutraliser le pH de ces compartiments pour empêcher la fusion ou le bris de la membrane empêchant la décapsidation
Virus: traitement antiviral - Inhibition de la synthèse de l’ARNm
Pas une bonne cible en général
-L’ARNm n’est pas une bonne cible puisqu’il est difficile d’inhiber l’ARNm du virus sans inhiber l’ARNm de la cellule hôte.
Virus: traitement antiviral - 4) Inhibiteurs de la réplication du génome
+++ efficaces
La plupart des antiviraux sont dans analogues des nucléosides (nucléosides modifiés)
-L’ADN polymérase virale du HSV et la transcriptase inverse du VIH sont de bons exemples → cibles thérapeutiques idéales puisqu’elles sont différentes des enzymes de l’hôte
-Les analogues nucléosidiques se lient facilement à la polymérase virale (qui est moins précise que les enzymes de l’hôte) et inhibent la réplication virale le + souvent par arrêt de l’élongation de la chaîne d’ADN ou d’ARN
Virus: traitement antiviral - 5) Assemblage du virus et 6) Relâchement hors de la cellule
On veut inhiber des enzymes responsables de ces étapes
- Inhibiteurs de la protéase du VIH, enzyme essentielle à l’assemblage du virus et à la production de virions infectieux
- Inhibiteurs de la neuramidase de l’influenza A et B (la neuramidase permet au virus d’être libéré hors de la cellule)
Virus: conclusion
- Un virus est un parasite obligatoire intracellulaire
- Composé d’un génome d’acide nucléique (ARN ou ADN) entassé dans une capside +/- enveloppé
- Classification principalement selon la nature du génome (ARN ou ADN) et sa structure +/- enveloppe
- Le mode de réplication virale est spécifique au virus (ARN vs ADN)
- Le mode de transmission dépend beaucoup de la présence ou non d’une enveloppe
- Les traitements antiviraux disponibles ciblent le plus souvent une étape du cycle de réplication virale.
Propriétés générales des champignons
- Le règne des champignons est très diversifié
- Environ 150 000 espèces
- 1 à 5 millions estimées (+ de 5% caractérisés)
- Micromycètes → levures et moisissures (microscopique)
- Macromycètes → champignons macroscopiques
Champignons/Mycètes/Fungi
- Organismes eucaryotes
- Sans chlorophylle
- Porteurs de spores
- Nutrition par absorption et utilisant le carbone organique (hétérotrophes)
- Reproduction souvent asexuée, rarement sexuée
- Leur paroi cellulaire cointient typiquement de la chitine et des glucanes
- Elles sont pour la plupart saprophytiques; moins de 0,5% sont reconnus pathogènes
La mycologie médicale - définition
- Mycoses → infections fongiques touchant les animaux incluant l’Homme. Les mycoses peuvent être superficielles ou profondes et même systémiques
- Mycologie médicale: une discipline distincte de la microbiologie médicale qui consiste à isoler et à caractériser des champignons pathogènes dans le but de caractériser l’origine mycologique ou non d’une pathologie
Histoire de la mycologie médicale
- Hippocrates avait identifié des sujets atteints du muguet (Candida albicans)
- Moyen-âge en Europe: enfants infectés par un champignon attaquant le cuir chevelu, la peau lisse et les ongles
- 2e guerre mondiale: apparition de xones endémiques aux USA (agent de l’histoplasmose)
- 20e siècle: Ère de la suppression immunitaire et des mycoses opportunistes nosocomiales (Candidoses et aspergilloses)
- 21e siècle: Âge d’or de la mycologie médicale:
- Développement de test diagnostiques (PCR)
- Développement d’antifongiques
- Avancées dans la compréhension du pouvoir pathogène fongique
Classification des pathogènes fongiques
- Critères morphologiques
- Taxonomie et phylogénie
- Manifestations cliniques (sites d’infection)
Pathogènes fongiques - classification morphologique
Basée sur la forme de la croissance végétative. On distingue 3 types de morphologies:
- Levures (former levuriforme)
- Moisissures (champignons filamenteux)
- Champignons dimorphiques (différencient à la fois des filaments et des levures)
Pathogènes fongiques - classification morphologique: Levures
- La forme la plus simple des champignons
- Se multiplient par bourgeonnement ou par fission
- Les levures pathogènes humains sont désignées par Blastoconidies (C. albicans)
Pathogènes fongiques - classification morphologique: Moisissures
- Cellules filamenteuse et cylindriques souvent branchées nommées hyphes
- Une masse d’hyphes = mycélium
- Il existe des hyphes avec et sans septum
Pathogènes fongiques - classification morphologique: Pseudohyphes
- Morphologie associée aux levures et distincte de la forme levure et la forme hyphale
- Cellules levuriformes et attachées (en forme de collier)
Pathogènes fongiques - classification morphologiques: champignons dimorphiques
- Le dimorphisme est une caractéristique de plusieurs champignons pathogènes endémiques comme Blastomyces et Histoplasma
- Filamenteux à 25 degrés Celcius (dans l’environnement/sol)
- Levures à 37 degrés Celcius → température corporelle
- Ce changement morphologique (morphogenèse) est une caractéristique d’identification de ces champignons au laboratoire.
Pathogènes fongiques - classification taxonomique
- Classification actuelle dépend de la présence/absence de reproduction sexuée (méiose) et des caractères morphologiques (présence de septum, cycle de vie et physiologie)
- Phylogénie moléculaire/génétique (basée sur la ressemblance des séquences d’ADN)
- Pourquoi est-ce si important pour un clinicien morphologique? Susceptibilité aux agents fongiques, pouvoir pathogène et transmissibilité
Pathogènes fongiques - classification taxonomique: Ascomycètes
-Représentent 75% des champignons connus
-Levures ou filamenteux
-Reproduction sexuée (ascospores) ou asexuée par bourgeonnement (blastospores/levures) ou par production de spores (conidies)
-Identifiés aux laboratoires cliniques par leurs propagules ou par tests génétiques dans le cas d’espèces qui ont une croissance lente ou inexistante
Exemples: Candida albicans, Aspergillus fumigatus, Penicillium, Histoplasma, Blastomyces
Pathogènes fongiques - classification taxonomique: Basidiomycètes
-Reproduction sexuée par formation des basidiospores (basidium) ou des conidies
-Apparences: levures, filaments, capsules
Exemples: Cryptococcus neoformans, C. gatti…
Pathogènes fongiques - classification taxonomique: Mucorales
- Forme primitive des champignons
- Cellules coenocytiques
- Formation de zygospores
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires (5 classes)
- Mycoses superficielles
- Mycoses cutanées
- Infections opportunistes systémiques
- Mycoses sous-cutanées
- Mycoses endémiques
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires - Mycoses superficielles
- Tinea versicolor: infection de la couche supérieure morte kératinisée de l’épiderme
- Infections causées par Malassezia
- Problèmes majoritairement cosmétiques
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires - Mycoses cutanées
- Dermatophytes
- Infections touchant la peau, les cheveux et les ongles
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires - Mycoses opportunistes systématiques
- Infections de tous les organes par des champignons environnementaux (Aspergillus fumigatus), ou des endosymbiontes commensaux/Mycobiota (Candida albicans)
- Infections touchant des patients dont le système immunitaire est compromis: porteurs de VIH, patients immunosupprimés: transplantation d’organes/chimiothérapies, nouveaux-nés/femmes enceintes
- Mais aussi des personnes saines: Cas de champignons dimorphiques
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires - Mycoses sous-cutanées
-Synonyme: Mycoses d’implantation (suite à des piqûres ou des traumatismes transcutanés)
-Causés par des champignons mélanisés
Exemple: Sporothrix schenckii
Pathogènes fongiques - classification basée sur la pathogenèse: classification basée sur les sites d’infections primaires - Mycoses endémiques
- Champignons ayant une répartition géographique restreinte
- Causant majoritairement des infections pulmonaires qui peuvent évoluer en infections systémiques
- Exemples: Histoplasmose, Blastomycoses (Canada/Québec), Coccidiomycoses (Californie/Arizona), Cryptococcus gatti (Canada)
Caractéristiques de la cellule fongique: Levure
- Noyau avec membrane nucléaire
- Cytoplasme
- Mitochondrie
- Vacuole (correspond au lysosome chez H)
- Réseau de transport vésiculaire: Réticulum endoplasmique et Golgi
- Membrane plasmique
- Paroi cellulaire
Caractéristiques de la cellule fongique: Hyphe
- Septum avec le pore septal
- Corps de Voronine
- Noyaux avec nucléole
- Réticulum endoplasmique et Golgi
- Mitochondrie
- Membrane plasmique
- Paroi cellulaire avec 3 couches: interne (chitine), intermédiaire (glucane) et externe (mannanes et protéines pariétales)
- Vacuole
- Spitzenkorper (permet la structure filamenteuse)
Caractéristiques de la cellule fongique - membrane plasmique
- Présence d’érgosterol (le “cholestérol fongique”)
- Stérol spécifique des champignons et de certains protozoaires et absent chez les cellules animales
- Constituant de la membrane/Contribue à la régulation de sa fluidité
Caractéristiques de la cellule fongique - paroi cellulaire
Couche externe: Mannanes et protéines pariétales
-Mannanes: hémi-cellulose, composants majeurs des protéines pariétales (38-40% de la masse de la paroi), antigène majeur de C. albicans
-Protéines pariétales: protéines GPI (glycosyl-phosphatidylinositol-Protéines) associées à la chitine et au bêta-1→6-glucane, fonctions: adhésines (attachement à l’hôte) et biogenèse de la paroi
Couche intermédiaire: Glucane → 58-60% de la masse de la paroi, liaison à bêta-(1→3)-D-glucane et bêta-(1→6)-D-glucane
Couche interne: Chitine → 2% et 6% de la masse de la paroi des levures et champignons filamenteux, microfibres insolubles poly-bêta(1→4)-N-acetylglucosamine polymère associés aux glucanes
Principaux pathogènes fongiques - Pathogènes majeurs de l’Homme: Aspergillus sp
- Aspergillomes pulmonaires et cérébrales
- Aspergilloses pulmonaires chroniques
- Infections superficielles: Sinus, otomycose (oreille), onychomycosis (ongles)
- Allergies
Principaux pathogènes fongiques - Pathogènes majeurs de l’Homme: Cryptococcus
- Cryptococcus gatti
- Lésions cérébrales et pulmonaires, et Méningites
- Sujets sains et immunosupprimés
Principaux pathogènes fongiques - Pathogènes majeurs de l’Homme: Blastomyces
- Blastomyces dermatitidis
- Infection fatale
- Infections pulmonaires, lésions dermiques et ostéomyélites
Principaux pathogènes fongiques - Pathogènes majeurs de l’Homme: Paracoccidioides brasiliensis
- Infections pulmonaires
- Enflement des ganglions lymphatiques
Principaux pathogènes fongiques - Pathogènes majeurs de l’Homme: Candida sp
-C. albicans
-C. glabrata
-C. dubliniensis
…
Principaux pathogènes fongiques - Cas de Candida albicans: candidose
- La 4e maladie nosocomiale la plus commune
- Cause fréquente de morbidité et de mortalité chez les patients immunosupprimés
- Hospitalisation très coûteuse (environ 40 000$)
Principaux pathogènes fongiques - Cas de Candida albicans: mode de vie et virulence
La virulence de C. albicans est associée à son dimorphisme:
- Hyphes dédiés à l’invasion et la colonisation des organes
- Levures associées à la dissémination de C. albicans
Principaux pathogènes fongiques - Cas de Candida albicans: forme commensale
-Nouvelle forme commensale retrouvée dans les intestins
Principaux pathogènes fongiques - Cas de Candida albicans
C. albicans: un champignon, plusieurs morphologies
Diagnostique des mycoses
- Caractéristiques morphologiques: Apparence en milieu de culture
- Examen microscopique: patho-histologie
- Diagnostique moléculaire: ADN, PCR, séquençage, T2Candida
- Diagnostique sérologique: Anticorps
Thérapies antifongiques - 3 types de thérapie
- Chimique: 3 grandes classes de molécules sont utilises incluant les azoles, les échinochandines et les polyènes
- Immuno-modulation: Vaccination (essais cliniques en cours pour un vaccin contre les vaginoses fongiques causées par C. albicans et C. glabrata)
- Immunothérapie: stimulation des défenses immunitaires contre les pathogènes fongiques
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Azoles
- Antifongiques les + utilisés
- Fongistatiques (ne tuent pas le champignon, inhibent sa croissance)
- Utilisés contre des infections systémiques et superficielles
Différentes sous-classes:
- 1,2,3-Triazoles
- Imidazole
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Azoles - Cible cellulaire des azoles
- Cible cellulaire: membrane plasmique
- Cible moléculaire: Les azoles inhibent la biosynthèse de l’ergosterol (membrane fragilisée)
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Échinocandines
- Antifongiques administrés par intraveineuse
- Fongicides
- Utilisés contre des infections systémiques graves
Différentes molécules
- Caspofungin: contre C. albicans, Aspergillus
- Micafungin: contre C. albicans
- Anidulafungin: contre C. albicans
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Échinocandines - Cible cellulaire
- Cible cellulaire: paroi cellulaire
- Cible moléculaire: inhibent la biosynthèse des glucanes (inhibition de l’enzyme glucane synthase Fks1) → Pas de paroi = pas de vie pour cellule fongique
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Polyènes/Amphotéricine B
- Polyènes = famille
- Amphotéricine B = le + utilisé de cette famille
- Antifongiques administrés par intraveineuse ou par voie orale
- Fongistatiques/Fongicides (concentration dépendante)
- Toxiques, mais la formulation liposomale réduit sa toxicité
- Spectre antifongique large: aspergillus fumigatus, C. albicans…
Thérapies antifongiques - Thérapie chimique: Cible cellulaire des polyènes
- Cible cellulaire: membrane plasmique
- Cible moléculaire: les polyènes inhibent la biosynthèse de l’ergosterol et forment des pores qui fragilisent la membrane
Limites des thérapies fongiques
-Toxicité pour toutes les molécules
Pourquoi? Ressemblance des cibles thérapeutiques due à la nature eucaryotique des cellules humaines et fongiques
-Nature fongistatique de certaines molécules (azoles): Problème de récurrence et résistance
-Perte d’efficacité dans certaines niches acides (vagin et abcès)
-Résistance
Résistances aux antifongiques - Résistances naturelles
- Certains champignons ne sont pas sensibles aux antifongiques
- Exemples: Candida krusei et C. auris (résistant à tout), C. glabrata (azoles)
- Biofilm → +++ résistant
- Mode de vie sessile (attaché liée à la contamination des dispositifs médicaux (cathéters, prothèses, pacemakers)
- Levures, hyphes et pseudohyphes emballés dans une matrice polysaccharidique qui donne un biofilm une structure en 3D
- Résistance à toutes les molécules: environ 1000x comparée aux cellules planctoniques
Résistance aux antifongiques - Résistances cliniques
- Altération de la cible (modifications génétiques)
- Altération de transport: Hyper-activation des transporteurs d’efflux ABC et MFS
- ABC (ATP Binging Cassette) exigent de l’ATP pour l’efflux des drogues
- MFS (Major Facilitator Superfamily) efflux passive des drogues
-Aneuploïdies: Trisomie de certains chromosomes
Duplication de fragments intra-chromosomiques contenant des transporteurs d’efflux de drogues (cas de C. albicans)
Les champignons sont…
des agents étiologiques de perturbations cliniques majeures de l’Homme
Champignons et maladies inflammatoires intestinales
La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont accompagnées d’une surcoissance anromale des levures C. albicans, C. glabrata et C. tropicalis
Pathogènes fongiques - Malassezia, ce n’est pas qu’une histoire de pellicules
Malassezia se retrouverait dans l’intestin chez les personnes atteints du cancer du pancréas → engendrerait une résistance à l’immunothérapie
Les champignons sont les seuls microbes connus d’avoir causé une extinction d’une espèce
- Batrachochytrium dendrobatidis a causé la Chytridiomycose des amphibiens à l’échelle mondiale
- Pseudogymnoascus destructans a engendré la disparition de la Bat-white-nose aux USA et au Canada
Candida auris - médicaments
Peu de médicaments contre Candida auris
Qu’est-ce que la parasitologie?
Branche de la médecine qui étudie les infections de l’être H causées directement ou indirectement par les parasites
Qu’est-ce qu’un parasite?
Organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d’une organisme hôte d’une espèce différente, de façon permanente ou pendant une phase de son cycle vital.