Psychologie du développement Flashcards

1
Q

Quel était le statut de l’enfant dans l’antiquité grecque ou romaine ?

A

Dans l’antiquité grecque ou romaine, le père possède un droit de vie et de mort
sur sa progéniture qui lui appartient en propre tout comme un objet. Soulignons que ces sociétés basées sur des principes civiques et guerriers utilisaient l’enfant en vue de leurs besoins spécifiques au nom d’un idéal de puissance et de gloire. L’enfant qu’on a laissé vivre est considéré comme un adulte à petite échelle. Il est au service de sa nation.
Nous n’avons pas de notion d’enfance à proprement parlé durant cette période.

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2
Q

Quel était le statut de l’enfant au Moyen Age ?

A

Au début du Moyen Age et jusqu’à la fin de cette période, les conditions de vie des
familles et l’éducation ne révèlent pas la spécificité de la notion d’enfance. Ceci est
probablement dû à la courte espérance de vie puisqu’elle est, plus de mille ans plus tard (1740-1749) de seulement 23 ans environ pour les hommes et de 25 ans environ pour les femmes. La mortalité infantile est importante, la famine sévit et les épidémies disséminent fréquemment les populations. La société manque d’hommes et les enfants comme les adultes ont précocement des devoirs importants à assumer. A cette époque
difficile le sentiment de l’enfance cède donc la place aux nécessités démographiques et
économiques précaires.

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3
Q

Quel était le statut de l’enfant aux 16ème et 17ème siècles ?

A

Dès le XVIème et le XVIIème siècle, l’enfance renaît sous l’influence des idées
religieuses. Cependant, l’enfance est aussi influencée par les moralistes de l’époque qui s’intéressent à l’éducation mais également aux soins d’hygiène et de communication chez le nouveau-né, à l’instruction des filles et au respect des jeux entre enfants. En France, l’écrivain Michel Eyquem De Montaigne (1533-1592) s’intéresse à la pédagogie et aux relations affectives entre parents et enfants. A cette époque, l’esprit de l’enfant est considéré simultanément comme une tabula rasa (du philosophe anglais Locke) et comme le symbole du péché originel par l’église. Dans la première conception, il s’agit de remplir un esprit vide, dans la seconde de modifier ou de redresser un esprit pervers. Dans les deux cas, l’enfant y est considéré comme un être à éduquer. Cette représentation nouvelle de l’enfant en tant qu’enfant et non plus en tant qu’adulte marque les débuts de la notion d’enfance. On remarquera que cette notion débute en étant associée au rôle d’apprenant et donc à la nécessité d’être éduqué afin de construire ou réorienter son développement.

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4
Q

Quel est le statut de l’enfant au 18ème siècle ?

A

C’est au XVIIIème siècle, avec le philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), que le
sens de l’éducation prend une nouvelle voie. L’enfant est naturellement bon, c’est la société qui le rend mauvais. Alors, l’éducation doit préserver cette nature instinctive du bon enfant. Son épanouissement à chaque étape de son enfance le dispose à être un bon
adulte. Ce courant trouve un écho important dans les milieux éclairés de cette époque qui favorisent l’attachement maternel. Cependant, dans la grande majorité de la population, les enfants sont mis en nourrice à la périphérie des villes où un tiers d’entre eux meurent à cause d’une mauvaise hygiène, lorsqu’ils ne sont pas placés à l’Assistance Publique. Le roi Louis XV instaure alors un ‘Bureau général des nourrices’ qui permet de fournir des nourrices compétentes afin d’enrayer la mortalité infantile.

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5
Q

Quel changement arrive au début du 20ème siècle pour les nourrices ?

A

Mais c’est au début du XXème siècle que les nourrices se déplaceront à la ville pour allaiter les nouveau-nés, ce qui permettra de rapprocher les enfants, et en particulier les nourrissons, de leurs parents durant la petite enfance.

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6
Q

Quand et par quelle institution est adopté la Déclaration des droits de l’enfant ?

A

La Déclaration des droits de l’enfant adoptée à l’unanimité par l’ONU en 1959.

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7
Q

Qu’est ce qui est adopté le 20 novembre 1989 ? Quels sont les deux pays à ne pas ratifié cette convention ?

A

Les Nations Unies ont adopté le 20 novembre 1989 ‘La convention internationale des droits de l’enfant’ qui comporte 54 articles. Cette convention a été ratifiée par 191 pays sur 193. Seuls la Somalie et les Etats-Unis ont refusé cet engagement.

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8
Q

Qu’est ce qui est inauguré le 20 novembre 1995 ?

A

En 1995, le parlement français inaugure ‘La journée mondiale de défense et de promotion des droits de l’enfant’ qui a lieu le 20 novembre, jour de la ratification de la convention.

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9
Q

Malgré les textes adopté pour les droits des enfants au 20ème siècle, il y a des limites quelles sont t’elles ?

A

Cependant, si un tel niveau moral à l’égard de l’enfant n’avait jamais été atteint jusque-là, ces droits ne sont pas partout appliqués car l’enfant est dépendant des conditions socio-économiques, politiques et morales de la société dans laquelle il vit.

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10
Q

La définition et l’intitulé de la psychologie du développement à évoluer avec le temps, quel nom et définition cette branche à connu par le passé ?

A

La psychologie du développement a connu des intitulés différents tout au long
du XXIème siècle. Ces intitulés correspondaient à des objectifs qui ont évolués dans le temps. On est ainsi passé de la psychologie de l’enfant à la psychologie génétique puis à la psychologie du développement. La psychologie de l’enfant tentait d’expliquer le fonctionnement psychologique de l’enfant et son évolution du nouveau né à l’adolescent. Elle était exclusivement centrée sur l’enfant. La psychologie
génétique s’intéressait plutôt à la genèse des conduites humaines. Elle était donc centrée sur l’évolution des conduites de l’être humain et ne s’arrêtait donc pas à l’enfance. Cependant, c’était de l’enfant et de l’adolescent dont il était essentiellement question. De plus, la psychologie génétique était un terme qui pouvait prêter à confusion car il pouvait renvoyer à l’idée d’une détermination génétique donc héréditaire des conduites, faisant appel à l’étude des gènes. Notons, toutefois, qu’elle a permis à Piaget de construire le cadre de son étude sur les étapes successives du développement aboutissant à la pensée adulte. La psychologie du développement est le terme le plus usité aujourd’hui. Il renvoie à l’étude des changements psychologiques et comportementaux qui jalonnent les différents moments de la vie, de la naissance à la vieillesse. Ces changements sont d’abord évolutifs puis involutifs. On remarquera que la définition de la discipline s’est peu à peu élargie à l’ensemble de la vie humaine.

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11
Q

Nommer les 3 auteurs important de la sous-discipline qui est la psychologie du développement et leurs spécificités

A

Nous illustrerons essentiellement l’aspect évolutif de la psychologie du développement en présentant les conceptions de trois auteurs qui comptent (ou ont compté) aujourd’hui dans cette sous discipline, à savoir : J. Piaget, H. Wallon et L. Vygotski.
Piaget : dev cognitif (intelligence)
Wallon : dev cognitif sociaux émotionnel (médecin) un des premiers à avoir mis ces trois aspects en correspondance
Vygotski : socialisation

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12
Q

Quelle est l’ambivalence des parents par rapport à leurs enfants ? Et celle de l’enfant vers son parent ?

A

L’enfance est une période de changements rapides et, en même temps, elle est considérée d’une part comme une période d’innocence où le merveilleux règne en maître et, d’autre part, quand on y fait référence, on trouve facilement des significations péjoratives dans certaines expressions comme « avoir une réaction puérile », « ce sont des enfantillages », « c’est enfantin ! ». Ceci s’explique par le fait que l’enfance est
définit par rapport à l’âge adulte, elle est une étape vers un état achevé mais ne
correspond pas à un état achevé. D’ailleurs, dans le discours que l’adulte adresse à
l’enfant, son devenir est constamment présent (« tu es trop petit pour comprendre », « quand tu seras grand… »). Cette volonté des parents de « tirer » leurs enfants vers leur devenir est doublée de l’envie de les protéger et de les maintenir dans un état de dépendance affective.
Cette ambivalence on la retrouve aussi chez l’enfant qui veut parfois être un grand et parfois rester petit. Plusieurs auteurs s’accordent à dire que cette double ambivalence constitue une loi essentielle au développement de l’enfant.

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13
Q

Comment est la croissance post natale chez l’humain comparé au animaux ?

A

Comparée à la période de croissance postnatale rapide chez l’animal, l’enfance est considérée comme une période longue d’immaturité ou de prématurité où le manque d’autonomie et surtout la dépendance à l’égard des parents sont importants. Si l’enfant reste longtemps tributaire de son entourage, il est également façonné par lui. Cette
période constitue alors le creuset d’une éducation prolongée et finalement décisive pour la socialisation de l’enfant.
A noter que notre bipédie inédite pour un primate à resserré notre bassin ce qui fait que nous naissons prématuré et que nous avons besoin d’assistance durant l’accouchement. Ce besoin de soin autant pour la mère que pour l’enfant que ne survivrais pas seul à permis à l’humain de développer l’empathie.

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14
Q

Quand se finit l’enfance et commence l’adolescence ?

A

Par ailleurs, la notion d’enfance (Hurtig et Rondal, 1981)6 comme la notion
d’adolescence est une période dont les limites sont quelque peu difficiles à définir. Si l’on retient l’idée que l’enfance est une période de croissance, elle devrait se terminer après l’adolescence puisque cette dernière correspond également à une période de changements. Mais l’enfance est antérieure à l’adolescence. L’enfance commencerait donc à la naissance, même si l’on sait qu’à ce moment-là, l’enfant a déjà subit des transformations importantes : de la division cellulaire à la différenciation des différents organes, transformations qui se prolongent après la naissance. Ainsi, l’enfance débuterait à la naissance et se terminerait au moment où commencerait l’adolescence.
Les limites entre enfance et adolescence sont d’autant plus difficiles à définir avec la notion de pré adolescence.

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15
Q

Les champs d’investigations dans le domaine de la psychologie du
développement sont constitués de trois grands axes, quels sont ils ?

A

les changements des conduites,
les continuités des conduites qui se déroulent tout au long de la vie et la nature de ces changements
La nature de ces changements peuvent êtres quantitatif ou qualitatifs (plus dur à mesurer).

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16
Q

Quels sont les 3 facteurs principaux associé aux changements de conduites ?

A

S’agissant de l’axe consacré aux changements qui est très important dans cette sous-discipline, plusieurs pistes de recherches sont retenues. La première concerne les changements associés à l’âge quelle que soit la culture. Ces changements sont déterminés par l’un au moins de ces trois facteurs principaux : les facteurs biologiques, culturels et individuels.

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17
Q

Qu’est ce que la maturation et à quel facteur des changements de conduites est elle associé ?

A

Le premier facteur repose sur le processus biologique fondamental, et donc universel, à tous les êtres humains. Ce processus renvoie au concept de maturation (Gesell, 1925). La maturation est la manifestation d’un programme génétique qui se réalise sous l’influence des stimulations environnementales. Pour illustrer la maturation, on peut donner l’exemple du développement psychomoteur et de son conditionnement par les lois de développement céphalo-caudal et proximo-distal.

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18
Q

Quels lois du développement ont été décrites par Gesell ?

A

Pour illustrer la maturation, on peut
donner l’exemple du développement psychomoteur et de son conditionnement par les lois de développement céphalo-caudal et proximo-distal. Elles ont été décrites par Gesell et illustrent les progrès de la maturation nerveuse (des neurones) et ses incidences sur le contrôle moteur (les fibres musculaires).

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19
Q

Décrire la loi du développement céphalo-caudal

A

La loi de développement céphalo-caudal consiste en la myélinisation des fibres nerveuses progressant dans un sens céphalo-caudal, c’est-à-dire du cerveau au bas de la colonne vertébrale. C’est pourquoi le bébé va exercer un contrôle de plus en plus grand sur les muscles d’abord oculaires, puis du cou (redressement de la tête), puis du dos (permettant de tenir assis), enfin des membres inférieurs (permettant le contrôle des sphincters, la station debout puis la marche).

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20
Q

Décrire la loi du développement proximo-distal

A

La loi de développement proximo-distal rend compte des progrès de la myélinisation dans un sens proximo-distal, c’est-à-dire des segments centraux aux
segments périphériques (de ce qui est proche de la moelle épinière à ce qui en est plus éloigné). Ces progrès permettent de progresser dans le contrôle des grands muscles aux petits et entraînent des gestes de plus en plus précis et minutieux (de la région pelvienne aux pieds, de l’épaule à la main…). L’évolution de la préhension est une bonne illustration de cette loi puisqu’on peut constater que le contrôle par l’enfant des mouvements dirigés vers un objet, apparaît d’abord au niveau de l’épaule, puis au niveau de l’articulation du coude et du poignet (mouvements plus souples et plus adaptés) et enfin au niveau de la main elle-même, dont les doigts semblent se délier et permettent une préhension beaucoup plus fine.

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21
Q

Quelles sont les deux disposition génétiques à la naissance ? Citer des exemples concrets

A
  • Compétences physiques : Prédisposition au langage oral, système visuel, reconnait les voix humaines, capacités numériques, permanence de l’objet
  • Reflexes innées : Réflexe à la respiration, réflexe de fouissement, réflexe de succion, réflexe de Moro, réflexe d’agrippement, réflexe de la marche automatique
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22
Q

Quelles sont les 3étapes de développement de 0 à 1 an ?

A
  • Disposition génétiques à la naissance
  • Influence de l’environnement 6-12mois
  • Les premières expériences de l’enfant
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23
Q

Expliquer le second facteur des changements de conduites (facteur culturelle)

A

Le second facteur repose sur les expériences culturelles communes survenant au même âge. Il s’agit ici d’étudier le rôle de l’expérience sociale sur le développement en se centrant sur son caractère commun à tous les individus d’un même âge comme, par exemple, la scolarisation ou le service militaire quand il existait encore.

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24
Q

Est ce que le facteur biologique et le facteur culturelle agissent ensemble ?

A

Ces deux facteurs peuvent également agir ensemble. La réaction de l’individu à la pression de ces deux facteurs, la maturation et l’expérience sociale peut être illustrée par l’apparition des premiers mots. Ainsi, les mêmes phases existent chez tous les enfants mais il existe d’importantes variations quant à son moment d’apparition, notamment en fonction du milieu environnant.

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25
Q

Expliquer l’intérêt de la culture et de la cohorte dans l’étude de l’effet de la culture sur les changements observés

A

Il s’agit ici d’interroger le concept d’universalité du développement. On
s’intéresse de nouveau à l’expérience sociale mais en se centrant sur l’étude de ses variations liées à la culture ou à la cohorte. Ainsi, au sein d’une même culture et pour une même tranche d’âge, les expériences sociales peuvent être différentes au fil des générations. On peut donner les exemples suivants : se projeter dans le monde du travail avant ou après la crise de 2008, vivre sa sexualité avant ou après l’apparition du SIDA, avoir 18 ans avant ou après l’institution de la majorité à 18 ans…. L’élucidation des effets de cohorte doit intéresser le psychologue lorsqu’il compare, dans leurs performances actuelles et leur devenir, des sujets d’âges différents.

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26
Q

En quoi la psychologie développementale interculturelle est intéressante ?

A

Par ailleurs, l’essentiel des études en psychologie du développement se situe dans les pays occidentaux. Ors, pour connaître l’impact de la culture sur les changements, il est pertinent d’étudier des sujets appartenant à des cultures ou sociétés différentes, d’où l’intérêt de la psychologie développementale interculturelle.

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27
Q

Décrire le facteur intra individuel des changements de conduites

A

Le troisième facteur se situe à un niveau intra-individuel et porte sur les changements individuels associés à la maturation et aux expériences personnelles. Par exemple, l’âge d’apparition des 1ers mots survient en moyenne autour de l’âge de 2 ans, mais il existe de grandes variations entre les enfants, notamment en fonction du milieu environnant, même si au bout du compte ils acquièrent tous le langage. Ces deux facteurs (biologique et culturel) se conjuguent de façon particulière et unique
pour chaque individu, donnant naissance aux notions de période critique ou de période sensible et au concept d’opportunité.

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28
Q

Qu’est ce que la période critique ?

A

Fais partie du troisième facteur (intra individuel) des changement de conduites.
La période critique est définie comme une fenêtre temporaire au cours de laquelle les événements qui se produisent ont des conséquences irréversibles sur le devenir du sujet.

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29
Q

Qu’est ce que la période sensible ?

A

La notion de période sensible est considérée comme étant moins définitive que la période critique car plus longue et plus souple dans sa définition.

30
Q

Définir la notion d’opportunité

A

La notion d’opportunité renvoie à la correspondance ou non entre l’horloge sociale et les événements de la vie. Quand il n’y a pas correspondance, alors l’individu s’écarte de la trajectoire commune des personnes de son âge (par exemple, avoir un enfant très jeune, des parents qui perdent leurs enfants….).

31
Q

Comment est déterminé la continuité des conduites ?

A

La continuité des conduites est déterminée par des influences biologiques. Par exemple, il existe des caractéristiques qui sont, au moins, en partie, influencées par
l’hérédité individuelle, comme par exemple les caractéristiques physiques, les traits de
personnalité, les compétences physiques, artistiques… Toutefois, nous maintenons aussi notre environnement stable à travers les choix personnels que nous faisons face aux événements ou expériences extérieures.

32
Q

Qu’est ce que la continuité dite cumulative ?

A

Ainsi, on choisit notre environnement en
fonction de nos goûts, nos capacités, nos intérêts… ce qui nous protège d’expériences qui nous obligeraient à changer. Cette stabilité résulte d’une continuité dite cumulative.

33
Q

Qu’est ce que la continuité dite interactive ?

A

Nous maintenons également stable notre environnement à travers les réactions d’autrui face à nos comportements. Ainsi, nous sommes entourés de personnes qui nous renvoient une bonne image de nous-mêmes. Ceci conforte, consolide notre propre image et encore une fois permet d’entretenir notre stabilité psychologique. Cette recherche de stabilité procède d’une continuité dite interactive.

34
Q

Comment étudions nous la nature des changements de conduites ?

A

Etudier la nature des changements des conduites revient à étudier
scientifiquement le développement humain, c’est-à-dire l’évolution d’une personne dans le temps, dans ses aspects quantitatif et qualitatif. Le changement quantitatif est relativement facile à mesurer. Lorsqu’une personne grandit ou prend du poids, on constate un changement quantitatif. De même, l’extension du vocabulaire, l’accroissement des aptitudes physiques sont des changements quantitatifs aisément mesurables. Les changements qualitatifs sont plus complexes à étudier en ce sens que leur fonctionnement comporte des sauts, c’est-à-dire des changements de nature. Ils concernent l’apparition de nouvelles conduites ou de conduites différentes. On peut donner l’exemple des relations d’un enfant avec d’autres enfants de son âge. On considère le nombre de ses connaissances (par exemple le nombre de ses camarades) que l’on peut comptabiliser selon son âge. On peut en déduire qu’avec l’âge il a plus de camarade par exemple, il s’agit alors d’un changement quantitatif. Si, dans le même temps, certains de ses camarades deviennent des amis, il y aura un changement qualitatif qui opèrera sur la qualité ou le type de relation à autrui.

35
Q

En quoi la nature des changements à influencé la notion de développement ?

A

En effet, la notion de développement s’est probablement d’abord imposée par
l’observation de l’augmentation de la taille des êtres vivants. La croissance est une
propriété fondamentale de tous les êtres vivants. Elle peut être définie comme
« l’accroissement progressif d’une unité biologique (ou liée à des phénomènes
biologiques, par exemple la croissance d’une population) se poursuivant sans perte de l’individualité ni interruption de l’activité fonctionnelle » (P. Rollin, article « croissance biologique » in Encyclopedia Universalis). Cependant, la description du développement d’un organisme, de l’œuf à l’état relativement stable qu’est l’état adulte, ne peut se limiter aux phénomènes quantitatifs de la croissance proprement dite, même si ces phénomènes y sont toujours impliqués. Le développement comprend aussi des phénomènes qualitatifs.

36
Q

Expliquer le processus des changements quantitatif et qualitatifs impliqué dans le changement de nature des conduites en explicitant les différentes notions qui s’y rapporte

A

les sauts sont eux-mêmes le
résultat d’une succession de petites étapes qui sont faits de changements quantitatifs.
Ces derniers menant progressivement à une modification de la structure sur la base de laquelle fonctionne l’enfant. Cette modification de la structure s‘opère soit par une réorganisation d’anciennes stratégies, soit par l’apparition de nouvelles stratégies. La notion de développement, dans sa distinction avec la simple croissance, renvoie donc préférentiellement à ces modifications qualitatives relevant d’une analyse de structures psychologiques, mettant en jeu des fonctions nouvelles qui vont, en principe, dans le sens d’une organisation plus complexe et assurent normalement une gamme plus riche
d’échanges et de relations avec le monde extérieur. Cela nous conduit à distinguer une séquence d’un stade de développement. En effet, la séquence n’implique pas de modification de la structure initiale consécutive à l’ajout d’éléments nouveaux, alors que le stade implique une modification de la structure initiale. Ainsi, la notion de stade
est impliquée dès que l’on vise des changements qualitatifs chronologiques
généralisables d’un sujet à l’autre.
L’existence des stades est basée sur l’observation du comportement de l’enfant
et sur la constatation des changements qualitatifs qui s’y produisent. Nous illustrerons largement les changements qualitatifs à travers la notion de stade qu’utilisent plusieurs auteurs comme Piaget, Wallon ou Vygotski que nous verrons plus loin dans le cours.

37
Q

Donner la définition des dynamiques du développement et les 3 types de conceptions

A

Les dynamiques du développement répondent diversement à la question du
fonctionnement de l’individu et, en particulier, du lien entre sa nature et sa culture. Il existe 3 types de conception : les conceptions nativistes, les conceptions mettant en avant la construction d’un modèle interne et les conceptions interactionnistes.

38
Q

Décrire la conception nativiste des dynamiques du développement

A

Les conceptions nativistes : Toute une série de travaux sur les bébés et leurs
dispositions à comprendre très tôt comment fonctionne le monde physique, ce qu’il peut attendre du comportement des adultes ou encore les réflexes d’imitation déployés (et précurseurs de nombreux apprentissages) suggère que le jeune enfant est doté de dispositions importantes compatibles avec une connaissance préalable du monde. Le
jeune enfant possèderait aussi des outils (l’imitation par exemple) lui donnant les
moyens d’intégrer de nouvelles connaissances. Ces conceptions sont souvent compatibles avec les travaux sur les bébés dont on peut supposer plus aisément le poids des gênes sur les conduites. En effet, plus l’enfant grandit plus il intègre dans ses conduites des expériences issues des interactions avec son milieu, il devient plus difficile alors de considérer le seul poids de l’hérédité indépendamment de l’effet de
l’environnement.

39
Q

Décrire le concept du modèle interne des dynamiques du développement

A

Le concept de modèle interne : La dynamique du développement s’explique ici par la construction d’un modèle interne à partir des expériences du sujet (de l’enfant par exemple) avec son environnement humain (les parents par exemple). L’enfant progressivement internalise le fonctionnement de ses donneurs de soins c’est-à-dire
construit une représentation de ses figures d’attachement, qu’il pourra activer en leur
absence. Ainsi, chaque enfant se créé un ensemble de suppositions, des attentes sur lui même ou sur ses relations avec les autres personnes. Ses suppositions ou attentes filtrent ses expériences. Autrement dit, ces modèles nous permettent d’interpréter et de donner
une signification précise à nos expériences et aux événements extérieurs. Ces modèles
sont relativement résistants à partir de l’âge de 4-5 ans jusqu’à l’âge adulte. Le concept de modèle interne explique la continuité des comportements dans le temps, même si ces modèles ne sont pas immuables.

40
Q

Est ce qu’un stade et une séquence sont la même chose ?

A

Non
Séquence : pas de modification de la structure initiale par ajout d’éléments
Stade : implique modification de la structure initiale

41
Q

Décrire le concept de modèle interne

A

La dynamique du développement s’explique ici par la construction d’un modèle interne à partir des expériences du sujet (de l’enfant par exemple) avec son environnement humain (les parents par exemple). L’enfant progressivement internalise le fonctionnement de ses donneurs de soins c’est-à-dire construit une représentation de ses figures d’attachement, qu’il pourra activer en leur
absence. Ainsi, chaque enfant se créé un ensemble de suppositions, des attentes sur lui même ou sur ses relations avec les autres personnes. Ses suppositions ou attentes filtrent ses expériences. Autrement dit, ces modèles nous permettent d’interpréter et de donner
une signification précise à nos expériences et aux événements extérieurs. Ces modèles
sont relativement résistants à partir de l’âge de 4-5 ans jusqu’à l’âge adulte. Le concept de modèle interne explique la continuité des comportements dans le temps, même si ces modèles ne sont pas immuables.

42
Q

Décrire les modèles interactionnistes

A

C’est l’idée qui consiste à dire que l’enfant naît avec certaines dispositions qui rencontrent à leur tour un contexte plus ou moins favorable. Dans le modèle de Patterson (Patterson, DeBarsyshe et Ramsey, 1989), ou celui d’Horowitz (1987) les auteurs supposent que chaque enfant naît doté d’un tempérament particulier et que l’environnement, les parents les éduquent en fonction de leur tempérament. Un enfant calme et souriant est plus facile à éduquer qu’un enfant
anxieux. L’enfant naît donc avec certaines faiblesses (un tempérament difficile, des
allergies…) mais est également doté de facteurs de protection (une grande intelligence, une bonne coordination motrice, un physique attractif….) qui lui permettent une plus
grande capacité d’adaptation au stress. Ces faiblesses et ces facteurs de protection
interagissent avec l’environnement, les parents de l’enfant. Si cet environnement est facilitant, par exemple si les parents sont affectueux, réceptifs envers l’enfant et
stimulant, même les enfants dotés de plus de faiblesses que de facteurs de protection
pourront trouver un terrain d’épanouissement. A l’inverse, si cet environnement est non facilitant, les enfants possédant des facteurs de protection suffisant pourront profiter,
optimiser la moindre stimulation à leur portée. C’est lorsque l’enfant cumule de
nombreuses faiblesses et un environnement peu stimulant que les résultats sont les moins bons en matière de résistance au stress. Une autre conception interactionniste comme celle de Vygotski que nous verrons par la suite, avance l’idée d’une médiation de l’adulte participant ainsi activement au développement des connaissances de l’enfant. Là aussi, le sujet et son milieu social agissent de concert dans le développement de l’enfant.

43
Q

Quels sont les deux courants de pensées qui ont amener aux premières conceptions de la psychologie du développement ?

A

Les premières conceptions étaient représentées par le courant maturationniste, représenté par le psychologue américain Arnold Gesell (1880-1961), et le courant béhavioriste, représenté par Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936) psycho-physiologiste russe et les psychologues américains John Watson (1878-1958) et Burrhus Frederick Skinner (1904-1990). Dans le premier courant, le développement psychologique s’expliquait par la maturation biologique et l’actualisation des potentialités génétiques
de l’individu. Ces potentialités relevaient du programme génétique (l’inné) de l’individu
qui limitait considérablement l’influence de l’environnement. Dans le second courant,
les béhavioristes soutiennent l’idée que le comportement est dépendant des stimulations ou renforcements positifs et négatifs extérieurs liés à l’environnement. Par conséquent, on ne peut prédire le comportement des individus par leur seul patrimoine génétique. Aujourd’hui, un tel débat est largement dépassé. L’accent est mis sur l’aspect interactif de ces deux pôles qui ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, ni directement quantifiables. L’intérêt porte sur la façon dont ces deux pôles interagissent.

44
Q

Comment la psychanalyse perçois le développement ?

A

L’orientation psychanalytique, insufflée par le neuropsychiatre autrichien Sigmund
Freud (1856-1939), n’est pas le résultat d’une observation du comportement, elle
représente une reconstruction de la genèse psychologique de l’individu à partir de son
discours durant les séances thérapeutiques. Dans sa conception, la psychologie de l’adulte est façonnée par le développement psychologique durant l’enfance. On cherche donc à comprendre le fonctionnement de l’adulte au travers des traumatismes vécus durant l’enfance. Le rôle de l’environnement est au premier plan des préoccupations de l’auteur, au détriment de l’influence de la maturation.

45
Q

Décrire la perceptive éthologique sur le développement

A

La perspective éthologique est d’abord fédérée par le zoologiste autrichien Konrad
Lorenz (1903-1989) avec ses travaux sur l’empreinte chez l’animal. Puis les études de l’éthologiste américain Harry H. F. Harlow (1905-1981) sur l’isolement social des jeunes singes et du psychiatre et psychanalyste anglais John Bowlby (1907-1990) ont permis d’élaborer la théorie de l’attachement social chez le très jeune animal et chez le bébé humain. L’idée majeure est celle de l’attachement de l’enfant à sa mère dès la naissance et durant une période dite critique qui marquerait durablement les relations
d’attachement à la mère et plus généralement les relations sociales entre individus. Ce besoin d’attachement est si marqué chez le bébé humain comme chez le tout jeune animal qu’il est considéré comme un besoin inné.

46
Q

Qu’est ce que le constructivisme ?

A

Le constructivisme est un courant fondé par le psychologue suisse Jean William Fritz
Piaget (1896-1980). Sa conception centrée sur le développement cognitif11 part du
principe que l’individu se construit grâce à son activité sur le milieu essentiellement des objets. Ses connaissances ainsi acquises se structurent progressivement grâce aux savoirs antérieurs qui forment la base permettant l’intégration de nouvelles
connaissances. Le rôle de la maturation biologique entre en jeu parmi d’autres facteurs tels que l’expérience sur le milieu, la transmission sociale et l’équilibration permettant la structuration cognitive. Cette conception fera l’objet d’une description approfondie dans ce cours.

47
Q

Qu’est ce que la voie psychosociale ?

A

La voie psychosociale tracée par le psychologue français Henri Wallon (1879-1962) embrasse l’ensemble des aspects qui participent au développement de l’enfant : aspects social, cognitif et affectif. Il part de l’idée selon laquelle l’individu est un être social par nature et que son développement psychologique est dépendant des relations à autrui. La
conception de Wallon va également donner lieu à une présentation plus précise dans ce cours.

48
Q

Quelles sont les 3 autres conceptions plus récentes ?

A

D’autres conceptions générales et plus récentes vont également être présentées dans ce cours. Elles se sont formées au carrefour de deux courants de pensée. C’est le cas de la conception sociocognitive de Vygotski et de Bruner qui renvoient à une plus étroite intrication entre les aspects sociaux et cognitifs ; de la conception socioconstructiviste
de Doise et Mugny qui reprend certains principes des voies psychosocial et
constructiviste et de la conception socio psychanalytique d’Erikson qui allie les voies
psychanalytique et psychosociale.

49
Q

Qu’est ce que Piaget étudie ?

A

Piaget s’intéresse à la structure logique de l’intelligence de l’homme. Il étudie
l’évolution de la pensée des structurations initiales du nouveau-né jusqu’à l’état
d’équilibre final de l’adolescence. L’auteur considère que la pensée s’élabore
progressivement exclusivement vers un état d’équilibre logico-mathématique.
Cependant, Piaget s’intéresse également à l’évolution de la pensée scientifique à travers l’histoire, c’est-à-dire à l’épistémologie12. En fait, il suppose l’existence d’un lien entre ces deux pôles de l’acquisition de connaissances. Car, selon l’auteur, pour expliquer l’évolution de la pensée scientifique, il est nécessaire de faire un relevé des connaissances qui apparaissent tout au long de notre histoire, et d’en déduire les outils logiques (ou logico-mathématiques) dont elle s’est tour à tour servie. Etudier ces outils revient alors à étudier leur développement et c’est chez l’enfant que Piaget va trouver son terrain d’observation et d’expérimentation. L’étude du développement de l’enfant est alors au service de l’étude de l’évolution de la pensée scientifique. C’est sur ces deux
terrains que sa réflexion prend forme. Elle porte ainsi, d’une part, sur la démarche de
l’enfant qui s’approprie le monde réel et, d’autre part, sur le cheminement de la pensée scientifique dans son appropriation de l’univers. La démarche de Piaget consiste à connaître l’enfant en tant que sujet épistémique. Le sujet épistémique est conçu comme rassemblant l’ensemble des mécanismes communs à tous les sujets de même niveau de connaissances.
=> Pour Piaget, il y a continuité entre les processus biologiques existant dès la
naissance (les réflexes) et les processus psychologiques de l’intelligence qui
s’élaborent progressivement. Autrement dit, il pense que l’intelligence est une des
formes prise par l’adaptation biologique. En ce sens, elle est supposée être une
organisation et son rôle est de structurer l’univers. De l’idée que toute forme vivante
s’affirme dans son rapport avec les choses, on retiendra que « l’organisme s’adapte en
construisant matériellement des formes nouvelles pour les insérer dans celles de
l’univers, tandis que l’intelligence prolonge une telle création en construisant
mentalement des structures susceptibles de s’appliquer à celles du milieu »

50
Q
A

Un schème (ou schème d’action) est défini comme la structure interne d’une action. C’est ce qu’il y a de commun aux diverses répétitions ou applications d’une même action ou opération de la pensée. Par exemple, lorsqu’un adulte range des bâtons du plus petit jusqu’au plus grand sur un matériel concret, il utilise le même schème que lorsqu’il dit que Jean est plus petit que Pierre qui est plus petit que Paul. On dit de ces schèmes qu’ils sont généraux ou transversaux. Il existe des schèmes moins généraux qui ne possèdent pas une telle caractéristique transversale et qui n’aboutissent pas à des opérations intériorisées, comme par exemple le schème de pousser ou tirer un objet qui restent des schèmes d’actions. Cependant, le cadre général est le même pour ces deux types de schèmes, même s’ils diffèrent dans leur potentialité à devenir des schèmes complexes voire des opérations.

51
Q

Qu’est ce qu’un groupe ou groupement de schèmes ?

A

Une activité renvoie à un certain nombre de schèmes qui, de fait, se trouvent
coordonnés entre eux. L’action du sujet consiste donc à coordonner des schèmes entre eux ou à les emboîter dans une structure plus générale régie par des lois de totalité que l’on appelle groupe ou de groupement et qui correspond à une structure de pensée qui se modifie avec l’âge. On aura compris que la notion de schème joue un rôle central dans la conception de J. Piaget car cette notion est à la fois commune aux différentes
structures et évolutive. Les schèmes d’abord sensori-moteurs s’élaboreront
progressivement en schèmes opératoires.

52
Q

Définir l’assimilation et l’accommodation

A

L’intelligence s’exprime grâce aux processus d’assimilation et d’accommodation qui constituent des modes d’adaptation de l’organisme à son
environnement.
- L’assimilation est l’intégration des éléments du milieu dans la structure actuelle de l’organisme. La répétition d’une action permet au(x) schème(s) correspondant(s) de s’affermir et de se consolider. L’assimilation n’est toutefois jamais totalement pure car incorporer des éléments nouveaux aux schèmes existants implique une modification de ces derniers pour ajouter aux nouvelles données.
- L’accommodation consiste en une modification de la structure actuelle de
l’organisme sous l’influence du milieu. Ce terme est emprunté à la physiologie de l’œil. Par analogie, sur le plan de l’appropriation intellectuelle du monde,
l’accommodation vise à différencier de plus en plus finement les schèmes d’action pour
amener l’enfant à s’adapter le mieux possible à chaque âge aux conditions changeantes de son champ d’action. L’accommodation vise aussi dans les mêmes conditions à créer de nouveaux schèmes.
L’assimilation et l’accommodation sont les deux invariants fonctionnels inhérents à tout acte intelligent.

53
Q

D’après Piaget, quatre facteurs généraux du développement mental
possèdent des implications variables sur le développement et c’est par leur action
conjuguée qu’ils permettent à l’individu de se développer. Listez ces 4 facteurs

A
  • Maturation du système nerveux central
  • L’exercice et l’expérience
  • L’interaction et la transmission sociale
  • L’équilibration
54
Q

Définir la maturation du système nerveux central

A

En premier lieu, la maturation du système nerveux central. Elle concerne très tôt les
mécanismes cognitifs à l’œuvre puisque plus les acquisitions sont éloignées des origines sensori-motrices et plus leur chronologie varie. La disparité dans l’âge d’apparition des opérations varie alors mais sans que l’ordre de succession des stades ne change. En dehors de ces implications précoces, l’action précise de la maturation est assez mal connue sur la constitution des structures opératoires. Cependant, elle constitue une condition nécessaire par les possibilités qu’elle offre associée à l’exercice du sujet sur son milieu environnant.

55
Q

Définir l’exercice et l’expérience

A

Le deuxième facteur est l’exercice et l’expérience, c’est-à-dire l’action du sujet sur l’environnement qui se compose de personnes et d’objets inanimés. Pour Piaget, les personnes et les objets ont le même statut car ils constituent un champ d’exercice des actions du sujet. Dans l’expérience avec les objets, il distingue l’expérience physique et l’expérience logico-mathématique. L’expérience physique est l’action sur les objets qui permet d’en abstraire les propriétés, elle permet de mieux connaître l’objet. L’expérience consiste donc en une abstraction simple tirée de la perception que le sujet
a de l’objet. Par exemple, le sujet va découvrir que le poids des objets est proportionnel à leur volume (plus l’objet est lourd, plus son volume augmente) si tant est que les objets possèdent la même densité. Dans le cas contraire, on ne peut en abstraire cette propriété. Le poids est aussi indépendant de la forme ou de la couleur de l’objet… L’expérience logico-mathématique est l’action du sujet sur les objets pour savoir comment agir sur ces objets. Cette expérience permet donc d’obtenir des informations, de tirer des propriétés des actions que les objets permettent de réaliser. Par exemple, le
sujet découvrira par ses actions que la réunion de deux objets et de trois autres forme le même résultat que la réunion des trois derniers et des deux premiers (commutativité de l’addition : A+A’ = A’+A). Ainsi, le sujet extrait l’idée d’ordre (AA’, A’A) des actions qu’il a lui-même ordonnées.

56
Q

Définir les interactions et la transmission sociale

A

Le troisième facteur est celui des interactions et de la transmission sociale dans lesquelles le langage est l’élément commun. Cependant, le langage auquel se livre l’enfant n’a pas une valeur essentielle pour Piaget. Bien que les épreuves qu’il a
imaginées s’appuient sur les réponses verbales et les commentaires des enfants, le langage n’est pas un préalable nécessaire au développement cognitif. En effet, l’auteur avance l’idée que l’exercice est à l’origine des premiers schèmes lesquels construisent la pensée puis le langage. Par exemple les structures ‘tous’ et ‘quelques’ sont très tôt utilisées par l’enfant, mais il ne sera capable de les utiliser effectivement qu’à 8-9 ans.
Le langage aide donc le sujet à atteindre les formes d’équilibre de la pensée, mais il n’en est pas la source. On le voit aussi lorsque l’enfant n’est pas capable de verbaliser mais qu’il est néanmoins capable de réaliser l’action correspondante. Le langage ne peut donc être utile que lorsque la structure sous-jacente est maîtrisée. De plus, l’éducation ou la transmission sociale est difficile à cerner car elle met en jeu une multitude de facteurs. L’influence de l’école est limitée car l’enfant n’est capable d’apprendre que lorsque cette activité s’appuie sur des structures qui existent déjà. Assimiler une connaissance suppose en effet que la structure d’assimilation soit déjà présente. Autrement dit, la scolarisation étaye, nourrit un processus existant mais ne le modifie pas, ne le fait pas évoluer. Ce facteur qui regroupe différents aspects sociaux dans
l’apprentissage reste donc tardivement actif quand il l’est effectivement.

57
Q

Définir l’équilibration

A

Le dernier facteur, et non le moindre, est l’équilibration. Ce processus rend compte en quelque sorte de la réunion des trois premiers facteurs. Les opérations se construisent au fur et à mesure des actions rencontrées dans le milieu. Ces actions vont progressivement permettre aux opérations d’atteindre des paliers d’abstraction à chaque fois supérieurs.
Ces changements sont possibles grâce à l’abstraction réfléchissante facteur décisif de l’équilibre qui permet de réfléchir sur un plan plus élaboré la structure élémentaire
initiale, de la reconstruire et de l’élargir sur un plan nouveau. L’abstraction
réfléchissante est convoquée à l’occasion de situations qui posent problèmes, suscitent des conflits, des déséquilibres. Cette reconstruction implique une modification de la structure qui se trouve nouvellement équilibrée par un élargissement de son champ d’équilibre et donc un élargissement de son champ d’action. Le terme équilibre doit être
entendu comme une adaptation, une action de compensation. Lorsque le sujet est en présence de perturbations extérieures, il cherchera à les réduire par un mouvement de compensation de sens inverse. Il s’agit d’un processus d’autorégulation des conduites par un réglage rétroactif et anticipateur ou de compensation permanente des perturbations du milieu. Parmi ces quatre facteurs, l’équilibration est le facteur déterminant car il dynamise le développement en reconstruisant et en élargissant le champ d’action du sujet. Ajoutons que l’affectivité, si elle joue un rôle moteur dans le développement de
l’intelligence est limitée en ce qu’elle permet seulement de ralentir ou d’accélérer le développement cognitif sans toutefois modifier les structures elles-mêmes.

58
Q

Qu’est ce que sont les stades piagétiens ?

A

Les stades piagétiens sont définis à la fois par leurs caractéristiques propres, achevées, mais aussi par ce qui constitue le potentiel de conduites qui n’émergera qu’au stade suivant. Le système des stades piagétiens est également appelé théorie opératoire car elle décrit le sujet opérant sur le monde environnant. Elle comporte trois stades successifs dans l’évolution de la pensée logique humaine.
Quatre critères permettent de définir les stades et le système des stades :
- Le développement de l’individu est une succession de périodes, de stades clairement observables où les opérations succéderont aux premiers schèmes d’action. La succession des acquisitions doit être constante, bien que le moment d’apparition peut être fluctuant car tributaire de la maturation, de l’expérience antérieure du sujet ou du milieu social.
- Chaque stade comporte un niveau de préparation et un niveau d’achèvement. Ces deux niveaux peuvent faire partie du même stade. La phase de préparation peut aussi débuter au stade précédent et correspondre au niveau d’achèvement du stade précédent. La limite supérieure d’un stade est son point d’équilibration qui constitue le point culminant du stade, avant un nouveau déséquilibre. Ces deux niveaux permettent de distinguer les processus de formation ou de genèse et les formes d’équilibre finales, ces dernières constituant les structures d’ensemble.
- Un stade est défini comme une structure de pensée ayant un ensemble d’acquisitions spécifiques et organisées avec un niveau d’abstraction, c’est-à-dire un niveau de raisonnement logique qui progressivement se dissociera du champ perceptif, jusqu’à atteindre un niveau formel (3ème Stade). La structure d’ensemble renvoie à la notion de
groupe ou de groupement logico-mathématique. Piaget s’est largement inspiré de notions mathématiques pour décrire les structures achevées de l’intelligence (groupes ou groupements) à chaque stade.
- Les structures définissant un stade donné deviennent partie intégrante des structures plus évoluées du stade suivant. C’est le cas des structures sensori-motrices vis-à-vis des structures concrètes puis de ces dernières vis-à-vis des structures du stade
formel.

59
Q

Quel est le premier stade piagétien et pourquoi se nomme t il ainsi ?

A

Le stade sensori-moteur (de la naissance à 2 ans)
Ce stade est appelé stade sensori-moteur car l’enfant s’approprie les connaissances du monde à travers ses sens et surtout grâce à la motricité de son corps, de ses mains. Il est composé de 6 sous-stades.

60
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 1 : l’exercice des réflexes

A

SOUS-STADE 1 : L’exercice des réflexes (de la naissance à 1 mois)
L’enfant dès sa naissance dispose d’un montage héréditaire qui constitue les
réflexes. La tendance du réflexe à se reproduire va permettre à l’enfant de les faire fonctionner. Ce relais est essentiel pour comprendre le passage du biologique au psychique et à l’intelligence.

61
Q

Donner les 6 sous stades sensori moteur dans l’ordre

A
  1. L’exercice des réflexes
  2. Réactions circulaires primaires
  3. Réactions circulaires secondaires
  4. Coordination des schèmes secondaires et leurs applications
  5. Réactions circulaires tertiaires
  6. Invention et représentation
62
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 2 : les réactions circulaires primaires

A

SOUS-STADE 2 : Réactions circulaires primaires (de 1 à 4 mois et demi) C’est le stade d’apparition des réactions circulaires primaires qui consiste en une reproduction de gestes ayant antérieurement produit un résultat nouveau obtenu par hasard. Elles constituent les premières coordinations de schèmes qui progressivement vont se perfectionner. Par exemple, la succion du pouce implique la coordination des mouvements de la main, du bras et de la bouche. Enfin, la réaction circulaire est dite
primaire car elle est centrée sur le corps propre de l’enfant.

63
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 3 : les réactions circulaires secondaires

A

SOUS-STADE 3 : Réactions circulaires secondaires (de 4 mois et demi à 8-9 mois)
L’enfant sort ainsi de son indifférenciation initiale et commence à s’intéresser à
son milieu environnant. La réaction circulaire secondaire est la découverte par hasard de la relation entre les propres mouvements du bébé et l’effet produit sur l’environnement. Par exemple, l’enfant en bougeant dans son berceau fait remuer des hochets suspendus à son berceau. Par la suite, il va reproduire ce mouvement pour voir osciller les hochets. L’assimilation réciproque des schèmes moteur (bébé remue) et visuel (voir les hochets
osciller) constitue une coordination de ces deux schèmes. De façon plus spécifique, la coordination essentielle qui s’établit au début du sous-stades 3 est la coordination vision préhension autour du 5ème mois. L’enfant est donc capable de saisir un objet qu’il aura vu, et inversement, de porter à la vue ce que la main aura préalablement saisi. L’activité sur les objets peut alors avoir lieu. Elle est très importante dans la conception de Piaget car elle donne lieu à des explorations, des manipulations, des actions… qui permettront la construction progressive de l’intelligence.

64
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 4 : la coordination des schèmes secondaires et leurs applications

A

SOUS-STADE 4 : Coordination des schèmes secondaires et leurs applications (de
8-9 mois à 11-12 mois)
L’enfant combine différents schèmes connus pour obtenir les résultats désirés.
A ce stade, le but s’impose préalablement au sujet, alors que les moyens sont
trouvés ensuite, des moyens qui dans un premier temps ne seront pas toujours efficaces. Cette conduite est importante car elle constitue le critère de l’émergence de
l’intentionnalité même si le but et les moyens sont encore confondus par le sujet. Ces coordinations n’en sont pas moins les étapes préparant à l’intentionnalité.

65
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 5 : les réactions circulaires tertiaires

A

SOUS-STADE 5 : Réactions circulaires tertiaires (de 11-12 mois à 18 mois)
La réaction circulaire tertiaire consiste en une répétition qui n’implique plus
exactement une action identique. En effet, l’enfant fait varier cette action pour l’étudier. Les « expériences pour voir » et la recherche de moyens nouveaux marquent
l’apogée de l’intelligence sans représentation, grâce à l’importance dominante de l’accommodation. L’intelligence sensori-motrice est la capacité à résoudre des problèmes pratiques. C’est une intelligence pratique, agie et non encore représentée.

66
Q

Décrire le sous stade sensori moteur 6 : les inventions et représentations

A

SOUS-STADE 6 : Invention et représentation (de 18 mois à 2 ans)
Ce stade fait le lien entre le fonctionnement sensori-moteur et le fonctionnement
mental, c’est-à-dire la transition entre l’intelligence agie et l’intelligence représentée. Elle débute vers 2 ans avec l’émergence de la fonction symbolique, c’est-à-dire la représentation. L’accès à la fonction symbolique résulte de l’intériorisation des schèmes
sensori-moteurs qui deviennent des schèmes mentaux. Cette transition est marquée par : - l’imitation différée qui renvoie à la reproduction d’un modèle absent du champ perceptif, - le langage qui permet à l’enfant de « fabriquer » et « stocker » des signifiants qui marquent une nouvelle étape vers la représentation dans la mesure où les mots sont collectifs et abstraits. A ce stade, l’invention de moyens nouveaux procède non plus d’un
tâtonnement mais d’une combinaison mentale des schèmes. Par exemple, un enfant est capable de sortir une chaîne d’une boîte d’allumettes largement ouverte, mais elle échoue lorsque la boîte n’est qu’entrebâillée. Alors, elle essaie plusieurs de ses schèmes et subitement s’arrête et introduit son doigt dans la boîte pour en élargir la fente, après avoir ouvert et fermé la bouche. Pour Piaget cette ouverture de la bouche indique que
l’enfant se représente ce qu’il doit faire avant même de le faire. Ainsi, l’action procède dès à présent d’une combinaison mentale.

67
Q

Qu’est ce que la permanence de l’objet ?

A

Le principe de permanence de l’objet est de considérer l’existence d’un objet
même s’il disparaît du champ visuel. Les étapes qui mènent à la permanence de l’objet couvrent l’ensemble du stade sensori-moteur. Dans l’épreuve correspondante, l’objet est d’abord caché en A (sous une couverture, par exemple). L’enfant doit trouver l’objet caché. On reproduit plusieurs fois cette première phase. Puis, l’objet est déplacé et caché en B sous le regard de l’enfant.

68
Q

Comment est la permanence de l’objet avent 8-10 mois ?

A

Avant 8-10 mois (sous-stade 4), c’est-à-dire avant l’apparition des premières conduites
de permanence de l’objet, l’enfant bien qu’attentif à l’objet que l’adulte lui présente ne présente que peu ou aucune manifestation de recherche de l’objet.

69
Q

Comment est la permanence de l’objet vers 8-10 mois ?

A

C’est vers 8-10 mois (début du sous-stade 4) qu’il y a un net progrès au niveau de la
permanence de l’objet, car l’enfant commence à rechercher un objet disparu derrière un écran, même s’il ne tient pas compte de ses déplacements successifs. En fait, le lieu où l’enfant recherche l’objet dépend de l’action antérieurement réussie (en A) et non pas du déplacement de l’objet en B. On parlera alors de l’erreur A non B ou de l’erreur du stade 4. Cette explication est contestée aujourd’hui, notamment par Houdé (1998)13 qui propose une explication en termes de processus d’inhibition. En effet, l’épreuve que nous venons de décrire est une « situation piège » aux yeux de l’enfant car « elle exige
l’inhibition (par l’enfant) d’une tendance motrice dominante : le geste initialement
programmé vers A » (p. 43). L’erreur A non B résulterait alors d’un manque d’inhibition
cognitive plutôt que de l’absence de permanence de l’objet. Si la permanence de l’objet débute à ce stade, elle n’est pas entièrement achevée pour autant.

70
Q

Comment est la permanence de l’objet vers 11mois ?

A

Vers 11 mois (début du sous-stade 5) l’enfant est capable de trouver l’objet caché en A puis en B. Cependant, l’enfant ne tient compte encore que des mouvements visibles de l’objet, mais pas invisibles. En effet, dans l’épreuve correspondante, l’adulte cache l’objet dans une boîte, laquelle est glissée sous une couverture où la boîte est vidée de son contenu (l’objet). Ensuite, l’adulte ressort de sous la couverture la boîte vide (Rappelons, pour ceux qui n’auraient pas suivi, que l’objet est resté sous la couverture). L’enfant de
ce stade cherche encore l’objet dans la boîte et non pas sous la couverture. Il ne tient pas compte ou ne se représente pas les déplacements qu’il ne voit pas. La permanence n’est donc pas totale.

71
Q
A