Première partie : Psychopathologie des syndromes psychotraumatiques Flashcards
Différences entre trouble stress aigu et trouble stress post-traumatique
- la temporalité : le trouble stress aigu est une réaction dite “immédiate” après l’évènement traumatique (dans les 2-3 jours) et dure moins d’un mois. Si les symptômes se révèlent plus tard dans la vie ou persistent, le diagnostic sera celui de trouble stress post-traumatique
- les symptômes spécifiques au TSPT : distorsions cognitives et, pour chaque patient, à la fois des symptômes d’intrusion, d’évitement, d’altération de l’humeur, des cognitions et d’éveil
- les critères du TSPT diffèrent selon que le sujet soit un enfant (< 6 ans), un adulte jeune ou une personne âgée
Les critères indispensables (DSM5) pour diagnostiquer un ESA sont
A. La personne doit avoir été exposée à un évènement traumatique clairement identifié
B. Une fois l’évènement traumatique repéré, il est nécessaire que la personne présente au moins 9 symptômes, de n’importe laquelle des 5 catégories et que ces symptômes aient bien débuté (ou se soient nettement aggravés) après la survenue d’un évènement traumatique
C. La durée de la perturbation est comprise entre 3 jours à un mois maximum après l’exposition au traumatisme
D. La perturbation entraine une souffrance cliniquement significative ou une altération nette du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, scolaires ou autres domaines importants
E. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance, autre condition médicale ou autre trouble psychologique
Dans les critères DSM de l’ESA, le critère A stipule que la personne doit avoir été exposée à un évènement traumatique clairement identifié, de quels types d’évènements s’agit-il ?
exposition à la mort,
à des blessures graves
à une catastrophe naturelle
à la violence sexuelle ou physique
Dans les critères DSM de l’ESA, le critère A stipule que la personne doit avoir été exposée à un évènement traumatique clairement identifié d’une ou plusieurs façons, quelles peuvent être les manières d’être exposé à un évènement traumatique ?
- soit avoir vécu directement l’évènement traumatique
- soit avoir été le témoin oculaire direct de l’évènement vécu par d’autres personnes
- soit avoir appris qu’un évènement traumatique violent ou accidentel est arrivé à une personne proche
- soit être exposé de façon répétée et extrême à des évènements traumatiques, à des détails pénibles (à des conditions aversives comme c’est par exemple le cas des premiers intervants ou des policiers). Ce critère ne s’applique pas à l’exposition répétée par le biais des médias (électroniques, télévision, films, radio, journaux…) à moins que cette exposition soit liée au travail
Dans les critères DSM de l’ESA, le critère B stipule que la personne présente au moins 9 symptômes dans n’importe laquelle des 5 catégories, quelles sont ces catégories ?
- intrusion (ou symptômes envahissants)
- humeur négative
- dissociation
- évitement
- niveau d’activation élevé (ou symptôme d’éveil)
Quels sont les symptômes d’intrusion (ou envahissant) de l’ESA ?
La personne peut présenter :
- des souvenirs pénibles récurrents, involontaires et envahissants de l’évènement traumatique. Chez les enfants > 6 ans, il peut s’agir d’un jeu répétitif dans lequel des thèmes ou des aspects de l’évènement traumatique sont exprimés
- des rêves répétitifs pénibles provoquant un sentiment de détresse (ex : terreur nocturne, cauchemars) dans lesquels le contenu et/ou l’affect sont liés à l’évènement traumatique. Chez les enfants, il peut s’agir de rêves effrayants sans contenu reconnaissable (ex : monstres)
- réactions dissociatives (ex : flash-backs) dans lesquelles l’individu se sent ou agit comme si l’évènement traumatique se reproduisait ou allait se reproduire. De telles réactions peuvent survenir sur un continuum, l’expression la plus extrême étant une perte totale de conscience de l’environnement actuel. Chez les enfants, des reconstitutions du traumatisme peuvent se produire dans le jeu (parfois violent
- détresse psychologique intense ou prolongée ou des réactions physiologiques marquées en réponse à des indices internes ou externes symbolisant ou ressemblant à un aspect de l’évènement traumatique. Cette détresse réactive se retrouve chez les enfants.
Quels sont les symptômes d’humeur négative de l’ESA ?
La personne (adulte ou enfant) peut présenter une incapacité persistante pour ressentir des émotions positives (ex : incapacité à éprouver du bonheur, de la satisfaction ou des sentiments affectueux, à prendre du plaisir dans les jeux…)
Quels sont les symptômes dissociatifs de l’ESA ?
Le patient peut présenter
- une altération marquée de la perception de la réalité, c’est-à-dire du sens de la réalité de son environnement ou de soi-même (ex : se voir à partir de la perspective de quelqu’un d’autre, être dans un état second / d’hébétude, percevoir une sensation de ralentissement du temps
- une incapacité à se rappeler un aspect important de l’évènement traumatique en raison d’une amnésie dissociative (et non pas à cause d’autres facteurs tels que un traumatisme crânien, l’alcool ou les drogues)
Quels sont les symptômes d’évitement de l’ESA ?
- efforts constants pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles à propos de l’évènement ou même parfois associés à l’évènement traumatique car ces pensées, si elles surviennent, entrainent immédiatement une détresse intense, cliniquement observable
- efforts constants pour éviter les rappels externes (personnes, lieux, conversations, activités, objets, situations) qui éveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments pénibles à propos de (ou associés à) l’évènement traumatique
Quels sont les symptômes d’éveil ou d’activation de l’ESA ?
- perturbation du sommeil
- comportement irritable avec des crises de colère brutales, généralement avec une agressivité verbale ou physique envers des personnes ou des objets
- une hypervigilance
- des problèmes de concentration se manifestant par des difficultés pour réaliser les tâches habituelles
- des réactions de sursaut exagérées
Avec quel autre trouble faut-il bien réaliser un diagnostic différentiel pour diagnostiquer un ESA ?
le trouble psychotique bref
Les critères indispensables (DSM5) pour diagnostiquer un TSPT sont
A. La personne doit avoir été exposée à un évènement traumatique clairement identifié.
B. La personne doit présenter au moins un des symptômes envahissants
C. La personne doit également présenter au moins un des symptômes d’évitement
D. La personne doit aussi présenter des altérations négatives non seulement de l’humeur mais également des cognitions
E. La personne doit montrer des altérations marquées de l’éveil et de la réactivité
F. La durée de la perturbation est supérieure à un mois
G. La perturbation entraine une souffrance cliniquement significative ou une altération nette du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, scolaires ou d’autres domaines importants
H. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques d’une substance ou d’une affection médicale
Dans le critère B du TSPT, la personne doit présenter au moins un des symptômes envahissants, quels sont ces symptômes ?
- souvenirs pénibles récurrents, involontaires et envahissants de l’évènement traumatique provoquant une forte détresse
- rêves répétitifs pénibles provoquant un sentiment de détresse
- réactions dissociatives (ex : flash-back)
- détresse psychologique intense lors de l’exposition à des indices internes ou externes évoquant l’évènement traumatique
- (à la différence de l’ESA) réactions physiologiques marquées lors de la confrontation à des indices internes ou externes rappelant l’évènement traumatique ou certains de ses aspects. Ces réactions physiologiques sont celles retrouvées dans les troubles anxieux (hyperventilation, accélération du rythme cardiaque, paresthésie, tremblements, céphalées, nausées, hypersudation)
Dans le critère C du TSPT, la personne doit présenter au moins un des symptômes d’évitement, quels sont ces symptômes ?
- évitement ou efforts pour éviter les pensées, souvenirs, sentiments à propos de l’évènement traumatique ou associés à l’évènement
- évitement ou efforts pour éviter les rappels externes qui réveillent des souvenirs, pensées, sentiments associés à l’évènement traumatique
Dans le critère D du TSPT, la personne doit présenter au moins un des symptômes d’altération non seulement de l’humeur mais aussi des cognitions, quels sont ces symptômes ?
Au moins 2 des symptômes suivants doivent être clairement observés :
- incapacité à se rappeler un aspect important de l’évènement traumatique (amnésie dissociative)
- croyances ou attentes négatives persistantes exagérées concernant sa propre personne ou d’autres personnes ou même le monde en général (ex : “je suis mauvais, c’est pour cela que ça m’est arrivé”, “on ne peut faire confiance à personne, les gens sont mauvais”, “le monde actuel est dangereux, partout”)
- distorsions cognitives persistantes concernant soit la cause soit les conséquences de l’évènement traumatique. Dans ce cas, la personne va souvent s’accuser exagérément ou accuser exclusivement ou exagérément d’autres personnes
- état émotionnel exagérément négatif et persistant qui se manifeste par des sentiments continus de peur, d’horreur, de colère, de culpabilité ou de honte (en lien avec les atteintes cognitives)
- réduction nette de l’intérêt pour les activités habituelles antérieures, importantes et un retrait de ces activités
- sentiment de se détacher des autres ou de devenir étranger aux autres (ce détachement peut être progressif ou brutal, en lien avec les remaniements cognitifs)
- incapacité persistante pour éprouver des émotions positives
Dans le critère E du TSPT, la personne doit présenter au moins un des symptômes d’altération marquée de l’éveil et de la réactivité, quels sont ces symptômes ?
Deux des symptômes suivants doivent être présents :
- un comportement irritable qui se manifeste par des accès de colère verbaux ou physiques fréquents (sans provocation)
- un comportement irréfléchi et souvent autodestructeur
- une hypervigilance
- des réactions de sursaut exagérées
- des problèmes de concentration
- des troubles du sommeil
2 cas de TSPT peuvent se présenter, lesquels ?
- avec des symptômes dissociatifs
- sans dissociation péritraumatique
Pour diagnostiquer un TSPT avec symptômes dissociatifs, la personne doit présenter (en plus des critères requis) l’un ou l’autre des symptômes persistants ou récurrents parmi lesquels ?
- dépersonnalisation, c’est-à-dire sentiment d’être détaché de soi, comme si la personne était spectatrice de son corps et de ses processus mentaux (ex : sensation d’être comme dans un rêve)
- déréalisation, c’est-à-dire sentiment d’irréalité de l’environnement (le monde est vécu comme irréel, onirique, éloigné, déformé)
Concernant le TSPT chez l’enfant, quels sont les types d’exposition à l’évènement traumatique nécessaires au diagnostic ?
L’enfant doit avoir été exposé à la mort effective, à une menace de mort, à des blessures graves ou à des violences sexuelles d’une des façons suivantes :
1) soit avoir été directement exposé
2) soit avoir été le témoin oculaire direct de l’évènement chez un de ses proches, en particulier chez un de ses parents prenant soin de lui
3) soit avoir appris qu’un évènement violent est arrivé à un parent ou à une personne proche prenant soin de lui
Une fois l’évènement traumatique repéré, pour diagnostiquer un TSPT chez l’enfant, quels types de symptômes doit-il présenter ?
- des symptômes envahissants
- soit des évitement soit des altérations des cognitions ou de l’humeur
- des changements marqués de l’éveil
Dans le critère B du TSPT chez l’enfant, l’enfant doit montrer au moins un symptôme envahissant, parmi lesquels ?
1) des souvenirs spontanés et envahissants ne laissant pas forcément apparaître de détresse et qui s’observent le plus souvent par le biais de reconstitutions lors de jeux ou dans les dessins
2) des rêves répétitifs dont le contenu est effrayant et qui font penser à des cauchemars infantiles (ex : monstres, catastrophes) ou à des terreurs nocturnes (l’enfant se réveille en pleurs et refuse de dormir seul, sans ses parents)
3) des réactions dissociatives (ex : flash-back) qui s’observent la plupart du temps quand l’enfant joue (reconstitution, arrêt brutal du jeu)
4) une détresse psychologique intense lors de l’exposition à des indices internes ou externes évoquant l’évènement traumatique s’observant chez l’enfant par des manifestations comportementales (pleurs, cris, agrippements à l’adulte, mutisme)
5) des réactions physiologiques marquées lors de la confrontation à des indices rappelant l’évènement traumatique, typique de l’enfant (mictions soudaines ou fréquentes, perte d’appétit, maux de ventre, douleurs intenses d’estomac et nausées, pleurs, tension musculaire et accès de colère)
Pour diagnostiquer un TSPT chez l’enfant, il doit présenter au moins un symptôme représentant soit un évitement, soit des altérations des cognitions ou de l’humeur. Quels sont les 2 types d’évitements caractéristiques chez l’enfant ?
- un évitement ou des efforts pour éviter les activités et les lieux angoissants et jugés dangereux (qui rappellent le traumatisme). L’enfant peut refuser de sortir de chez lui (de sa chambre), d’aller à l’école, de pratiquer des activités même amusantes
- un évitement ou des efforts pour éviter les personnes, les conversations, les situations interpersonnelles jugées dangereuses et réveillant le souvenir de l’évènement traumatique. L’enfant peut refuser de voir d’autres enfants, de se faire des amis (veut rester seul et joue seul), s’enfuir ou se cacher, pratiquer un mutisme électif ou sélectif
Selon le critère C du TSPT chez l’enfant, 4 types d’altération de l’humeur et des cognitions sont typiques de l’enfant, lesquels ?
- une augmentation nette de la fréquence des états émotionnels négatifs. Par rapport aux autres enfants de son âge, il se montre beaucoup plus craintif, triste et peut avoir excessivement honte de lui ou se sentir coupable à chaque fois qu’un évènement négatif mineur extérieur se produit
- une perte d’envie et d’intérêt nette pour les activités qu’il appréciait (jeux, histoires, dessins animés)
- un comportement traduisant un retrait social
- une réduction persistante de l’expression des émotions positives. L’enfant n’est plus joyeux, souriant, rieur, spontané
Selon le critère D du TSPT chez l’enfant, il doit montrer des altérations marquées de l’éveil et de la réactivité, incluant au moins 2 des symptômes caractéristiques, quels sont-ils ?
1) un comportement irritable qui se manifeste par des accès de colère verbaux ou physiques fréquents. L’enfant devient colérique, agressif, frappe ses parents, peut crier sans raison, refuse de faire ce que l’adulte lui demande
2) une hypervigilance
3) des réactions de sursaut exagérées
4) des problèmes de concentration. Il est souvent observé une baisse significative (brutale) des résultats scolaires et de grandes difficultés pour apprendre/retenir les leçons. Des fautes d’étourderie et l’impression que l’enfant rêve plutôt que de se concentrer sur son travail son fréquentes
5) des troubles du sommeil
2 cas de TSPT chez l’enfant de 6 ans ou moins peuvent se présenter, lesquels ?
- avec des symptômes dissociatifs
- sans dissociation
Les critères sont alors les mêmes que chez l’adulte
Chez le sujet âgé, les critères diagnostiques du TSPT sont les mêmes que ceux applicables à l’adulte plus jeune, quels sont leurs catégories ?
- syndrome de répétition traumatique avec symptômes envahissants
- conduites d’évitement de stimuli associés au traumatisme
- symptômes traduisant l’activation neurovégétative (éveil et réactivité)
Quelles sont les particularités caractérisant le TSPT chez le sujet âgé ?
1) une altération plus marquée de la concentration/mémoire que chez l’adulte jeune, avec une aggravation significative des troubles en mémoire épisodique et autobiographique épisodique mais aussi un risque accru de développer un trouble neurocognitif comme une maladie d’Alzheimer
2) surtout les troubles du sommeil sont les symptômes du TSPT les plus fréquemment relevés chez le sujet âgé
3) les réactions excessives de sursaut, la persistance de souvenirs douloureux, la culpabilité d’être survivant et les flashbacks
4) évitement des stimuli associés à l’évènement traumatique qui a tendance à s’aggraver (sur 2 ou 3 ans) si le traumatisme n’est pas traité
- fréquence des douleurs chroniques et plaintes somatiques non médicalement expliquées en lien avec le traumatisme initial (syndrome de l’intestin irritable, sensations de striction laryngée, oppression thoracique, étouffement, palpitations, tachycardie, sudation excessive, pâleur, vertiges, sécheresse buccale, tremblements, nausées, fringales, gêne abdominale, diarrhées, pollakiurie…). Ces douleurs se maintiennent malgré les traitements pharmacologiques mis en place mais peuvent céder en cas de prise en charge psychologique des traumatismes.