Pluralisme cochoy Flashcards

1
Q

De quoi prennent actes les sociologues d’aujourd’hui ?

A

Les sociologues d’aujourd’hui (Luc Boltanski, Eve Chiapello, Nicolas Dodier, François Dubet, Jean-Claude Kaufmann, Bernard Lahire, Bruno Latour…) prennent acte de l’existence d’une pluralité de schèmes d’action

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2
Q

Face à la diversité du monde et des gens, faire son métier de sociologue consisterait moins à…

A

Face à la diversité du monde et des gens, faire son métier de sociologue consisterait moins à…
- proposer une théorie unifiée de l’action
- … qu’à étudier la façon dont différents registres explicatifs s’expriment et se coordonnent dans le monde empirique

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3
Q

Jusqu’ici, comment était la sociologie ?

A

Jusqu’ici : histoire de la sociologie comme succession de théories de l’action.
- Mais pour nombre de sociologues, le spectacle de cet empilement continu des modèles est de moins en moins supportable.
- Ce problème commence à recevoir des réponses convaincantes, et convergentes.

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4
Q

Quelles sont les trois périodes de traitement du pluralisme en sociologie ?

A

Le traitement du pluralisme en sociologie : 3 périodes :
1. On a d’abord masqué le problème (« la » sociologie).
2. Prendre acte du morcèlement disciplinaire :
- Crise de la sociologie (Boudon)
- Vertus du pluralisme explicatif (Berthelot)
3. Nouvelle attitude : vers l’articulation des approches disponibles.
- Certains auteurs fondent le pluralisme sur la pluralité des mondes sociaux.
§ Boltanski et Thévenot .
§ François Dubet.
§ Bernard Lahire situe la pluralité au sein de l’acteur lui-même.
§ Latour : « autant d’acteurs, autant de théories de l’action.
§ De nouvelles questions : par exemple, que se passe-t-il lorsqu’un acteur intéressé rencontre un agent habitué ?

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5
Q

En quoi la sociologie des affaires est un miroir de la pratique du sociologue ?

A

Au tournant des années 1980 : Luc Boltanski et la sociologie des affaires.
- Comment faire la sociologie des indignations d’autrui ?
- Sociologie des « affaires » devient alors la sociologie de la « justice ».
- La sociologie des affaires comme miroir de la pratique du sociologue :
- La sociologie dénonçant les apparences de l’ordre établi en dévoilant les forces sociales donc cet ordre procède, à désigner les pesanteurs ou la violence qui sont au fondement des hiérarchies sociales.
- Les deux dévoilent la réalité derrière l’illusion.
§ Et l’instruction des procès personnels s’appuie sur la mobilisation d’arguments emprunté à des spécialistes.
- Pour comprendre les affaires, éviter d’y tomber soi-même :
- s’abstenir à la dénonciation ambiante.
§ Renoncer à mêler sa cause à celle des autres acteurs.
- Écarter les déterminants sociaux a priori car la justice exige que l’on ne désigne pas à l’avance les coupables.
- Et les raisons qui les désignent tel quel.

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6
Q

Le sociologue de la justice doit se garder de ramener a priori les rapports de justice à des ?

A

Le sociologue de la justice doit se garder de ramener a priori les rapports de justice à des rapports de force.

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7
Q

Selon Boltanski, comment comprendre les affaires de justices ?

A

La force et l’habitude ne sont que deux explications du sentiment d’injustice parmi d’autres possibles.
Donc pour comprendre les affaires de justice :
- S’abstenir de réduire les situations concernées à des motifs a priori.
- Au contraire :
- partir des situations elles-mêmes.
- mettre à jour la « grammaire » des affaires.
- décrire la façon dont les acteurs s’y prennent pour monter ou démonter une action en justice.
Bref : Boltanski : « passer de la sociologie critique à la sociologie de la critique ».

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8
Q

Qu’est ce que la sociologie de la critique ?

A

Sociologie de la critique :
- Mission : faire le rapport des rapports.
- Laisser les acteurs désigner eux-mêmes ce qui importe.
- Prendre au sérieux les preuves et les arguments auxquels chacun d’entre eux réfère sa plaidoirie.
- Et le pluralisme explicatif :
- l’aggrave car ajoute aux difficultés de la coexistence des visions d’un acteur incapable de saisir les logiques qui l’anime un clivage nouveau.
- Mais, prend acte de la pluralité des enjeux de l’action.
§ Montre que c’est dans cette pluralité que les acteurs trouvent le fondement de leur compétence à s’orienter dans le monde.

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9
Q

Dire que “L’idée de fin de la critique pourrait laisser penser que le sociologue devient insensible à l’injustice sociale” est un grave contresens, pourquoi ?

A

L’idée de fin de la critique pourrait laisser penser que le sociologue devient insensible à l’injustice sociale.
Mais raisonner ainsi serait commettre un grave contresens, pour trois raisons :
1. L’idée de fin de la critique s’applique autant à des pratiques « progressistes » qu’à des pratiques « conservatrices ».
2. L’occultation de tout parti pris politique a priori n’est pas une affaire d’engagement, mais de méthode.
- Les rapports de force sont un résultat possible de l’enquête parmi d’autres.
- Permet a posteriori de distinguer ce qui relève des accords de justice et ce qui relève des rapports de domination.
3. La violence n’est qu’une modalité de l’action parmi d’autres.
- cf. la typologie des régimes d’action.
§ Justesse : où la paix des personnes procède d’une juste répartition des choses.
§ Justice : où la dispute se réfère à des principes d’équivalence.
§ Amour : où la paix des personnes découle de la soumission gratuite des uns aux autres.
§ Violence : où la dispute se déroule indépendamment de toute forme de justification.

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10
Q

Qu’est ce qui ressort du schémas de la typologie des régimes d’actions ?

A
  • De ce schéma il ressort que :
    1. Le régime de dispute qui en appelle à la justice n’est qu’un régime d’action parmi d’autres.
    2. Les autres régimes se déduisent clairement de l’observation du premier.
    3. Cette façon de procéder permet d’y voir plus clair en matière politique.
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11
Q

Qu’est ce que le modèle de la justification de Bolstanski ?

A

Ne pas ramener les rapports de justice à des rapports de force.
- Prendre en compte l’ensemble des « raisons » invoquées par les acteurs.
- Penser la justice comme un processus visant à accorder des objets et des personnes relevant tous d’une pluralité de mondes.
§ Motifs personnels, éthiques, matériels, etc.
- Les protestations d’injustice ne sont reçues que lorsqu’elles font l’objet d’une dé-singularisation.
§ Que si le plaignant réussit à sortir de son cas personnel : ordre de grandeur plus général.
§ Invoquer un principe d’équivalence auquel le grief privé puisse être référé.
□ Conséquence : toute entreprise de « justification » repose sur la mobilisation d’une ou de plusieurs « conventions » générales auxquelles les justiciables rapportent l’examen de leur situation particulière.
□ Ces conventions correspondent à diverses « cités ».
Ensemble de personnes soumises à un principe d’équivalence spécifique, principe d’après lequel les acteurs en litige peuvent justifier leur position, évaluer leurs grandeurs respectives.

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12
Q

Quelles sont les 7 cités de Boltanski ?

A

Les 7 mondes :
1. Le monde domestique.
2. Le monde marchand.
3. Le monde industriel.
4. Le monde civique.
5. Le monde de l’opinion.
6. Le monde inspiré.
La cité par projets.

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13
Q

Selon Boltanski, chaque monde faire intervenir sa propre grammaire, notamment ?

A

Les acteurs engagent des disputes et nouent des accords en se référant à des valeurs qui permettent de justifier ces accords.
- Chaque monde est fondé sur des valeurs spécifiques.
- La grammaire propre à chacun des mondes fait intervenir (notamment) :
- La mise à l’épreuve (engage une procédure et une évaluation : par exemple, l’examen).
- Un principe supérieur (par exemple, l’efficacité) et une grandeur : on est grand ou petit selon que m’on satisfait ou non au principe supérieur.
Le prix à payer : investissement à consentir pour correspondre aux valeurs du monde de référence.

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14
Q

Comment la scène en trois épisode permet de comprendre le choix des mondes des acteurs selon boltanski ?

A

Exemple : un ingénieur licencié pour faute grave.
- Premier épisode : la dispute.
- Deuxième épisode : l’examen du dossier.
- Troisième épisode : la photo de famille.

Le passage d’un épisode à l’autre n’a rien de nécessaire : il dépend autant…
- de l’existence de preuves matérielles (passage du premier au second épisode).
- que de la capacité des personnes à passer d’un monde à un autre (passage du second au troisième épisode).
Le choix des mondes est à la discrétion des acteurs.

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15
Q

Le passage de la sociologie critique à la sociologie de la critique et donc l’analyse de la justification a deux conséquences majeures, lesquelles ?

A

Le passage de la sociologie critique à la sociologie de la critique et donc l’analyse de la justification a deux conséquences majeures :
- montrer ce dont les gens sont capables.
montrer la nécessité d’aller au-delà des champs.

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16
Q

Comment expliquer l’existence d’accords stables et généraux ?

A

Fréquence des accords « en justice » ou « en justesse ».
- se démarquer des thèses ethnométhodologiques.
- Qui concluaient à la contingence spatiale et temporelle (indexicalité) des arrangements humains.
- Comment expliquer l’existence d’accords stables et généraux ?
- Hypothèse d’une « compétence » et d’un « sens moral » des acteurs.
Ces ressources permettent aux personnes d’identifier les situations et de s’y adapter.

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17
Q

Qu’est ce que le sens moral selon Boltanski ?

A

Sens moral = aptitude à… :
- sortir du cadre strict de son intérêt immédiat.
- juger la situation (se mettre à la place d’autrui) .
- identifier les « êtres » qui importent (hommes et objets) .
rapporter sa position à un principe général d’équivalence permettant de trouver un accord.

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18
Q

Selon Boltanski : Doter les personnes d’une aptitude à s’extraire de leur situation immédiate, c’est leur reconnaître ?

A

Doter les personnes d’une aptitude à s’extraire de leur situation immédiate, c’est leur reconnaître :
- Une capacité critique (sortir d’un régime d’action « normal » suppose d’être capable de le mettre en crise)
- Un libre arbitre (après avoir identifié plusieurs régimes d’action possibles, les acteurs ont la « capacité d’ouvrir et de fermer les yeux »)

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19
Q

Selon Boltanski, en quoi la capacité critique et libre arbitre sont dépendants de la définition de l’espace d’action ?

A

Capacité critique et libre arbitre sont dépendants de la définition de l’espace d’action :
- la critique suppose que l’on puisse sortir de la situation pour se situer dans un autre monde ;
- le libre-arbitre suppose que l’on puisse passer d’un monde à l’autre.

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20
Q

Qu’est ce qui fonde la double compétence des personnes ?

A

C’est bien l’existence d’une pluralité de mondes qui fonde la double compétence des personnes.
Un modèle à plusieurs mondes donne aux acteurs la possibilité de se soustraire à une épreuve et, en prenant appui sur un principe extérieur, d’en contester la validité ou même de retourner la situation en engageant une épreuve valide dans un monde différent.

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21
Q

Selon Boltanski, qu’est ce qui fait l’acteur ?

A

C’est la situation qui fait l’acteur :
- Acteur enfermé dans un seul monde -> acteur réduit à sa position (habitus, agent, capacité critique impossible).
- Acteur plongé dans une pluralité de mondes -> l’agent redevient acteur (nécessité d’opérer des choix, d’articuler différents principes de justification : acteur, dignité, liberté, critique).
- « Clé des champs » ( F. Cochoy) = savoir rendre compte d’un univers à plusieurs mondes / capacité à sortir d’un seul monde.
Le sociologue doit abandonner le monopole de la critique et le partager avec les acteurs / en effet les acteurs ont la capacité de « prendre la clé des champs ».
l’acteur est nécessairement conduit à opérer des choix, à mobiliser et à articuler différents principes de justifications.

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22
Q

Comment passer des champs aux cités, et dépasser la sociologie des champs ?

A

Des champs aux cités : dépasser la sociologie des champs.
- Aller au-delà de 50 ans de sociologie structurée par la demande sociale : dépasser les champs de la sociologie.
- Hésitations à la déspécialisation :
- intérêts institutionnels.
- risque associé à la sociologie générale (professionnalisme vs. amateurisme).
Mais : étudier l’articulation des mondes = combiner rigueur théorique et analyse générale.
- S’intéresser à l’action plutôt qu’aux cadres de l’action :
- Ne pas restreindre par avance l’action sociale à une seule dimension.
- Ne pas réduire prématurément le répertoire des éléments pertinents aux seuls acteurs sociaux.

23
Q

Quelle fut le renouvellement de la sociologie grâce à Boltanski ?

A

Renouvellement de la sociologie :
- Introduction du rôle des « objets dans l’action » (cf. Latour).
- L’acteur n’est plus enfermé dans un cadre.
- Les motifs de l’action ne nous sont plus donnés à l’avance.
- On laisse aux personnes le soin d’indiquer ce qui importe.
- On remplace le dévoilement critique unilatéral par le déploiement des procédures grâce auxquelles les personnes justifient leur action.
- La pluralité des mondes rend l’action imprévisible.
Le pluralisme explicatif est ainsi rendu aux acteurs (comme problème, et comme ressource pour l’action)

24
Q

En quoi Dubet s’intéresse différement à la pluralité des mondes que Boltanski ?

A

Dubet s’intéresse lui aussi à la pluralité du monde.
- Mais pluralité du monde : moins une ressource qu’une source de tension.
- La personne est amenée à faire un travail de mise en cohérence des tensions que suscite l’immersion des acteurs dans un monde pluriel.

Point de départ : une même difficulté empirique : la résistance du monde empirique aux théories unifiées de l’action.
Dubet part de l’existence de trois grands systèmes dont tout ensemble social serait la juxtaposition.
D’où viennent ces systèmes ? De l’évolution conjointe de la société et de la sociologie.
La sociologie classique a correspondu à un état du monde qui n’existe plus aujourd’hui.
- Sociologie classique : société = sujet.
Or la société s’est complexifiée (déconnexion entre l’acteur et le système).

25
Q

combien de système existe pour Dubet ?

A

Il n’existe plus un système mais trois systèmes :

26
Q

Qu’est ce que le système d’intégration pour Dubet ?

A

1) Le système d’intégration (communauté ; logique d’action : l’intégration)
- Intégration : l’engendrement de l’action par la socialisation.
- Identité de l’acteur = versant subjectif du système (valeurs intériorisées via des rôles).
- Identité fondée sur l’opposition nous/eux.
- Héritage de Touraine : Identité/Opposition/Totalité.
- Stigmatisation de l’ennemi = renforce la conscience collective (cf. Durkheim).
- Ici les valeurs servent d’ancrage à la culture : « Les “blessures” portées aux valeurs sont en fait des blessures portées à l’identité de chacun ».

27
Q

Qu’est ce que le système de compétition pour Dubet ?

A

2) Le système de compétition (≃ marché ; logique d’action : stratégie).
- Réalité sociale comme composition des actions individuelles (cf. Boudon).
- L’identité devient une ressource (identité = ressource ; influencer les autres grâce à sa position) à mise en œuvre stratégique de l’identité intégratrice (moi = moyen) .
- Ex : les jeunes de banlieue : ethnicité comme ressource pour l’action collective.
- Une telle attitude n’est possible que là où la tradition n’est plus hégémonique : « les mouvements identitaires, ceux qui font de l’identité un enjeu et une ressource, ne prennent pas naissance là où l’identité va de soi ».
- Ex : le modèle crozérien de l’action stratégique, où chacun cherche son intérêt dans les limites imposées par la survie du système.
- La concurrence n’est ni la guerre (pas de destruction de l’adversaire) ni la paix (l’autre est un rival potentiel).
- Les valeurs sont des ressources : les idées sont plus utiles que vraies (ce sont des préférences ou des idéologies).

28
Q

Qu’est ce que le système culturel pour Dubet ?

A

3) Le système culturel.
- Tension entre le système d’intégration et le système de compétition -> système culturel.
- Expérience sociale : épreuve subjective de cette tension + effort pour la résoudre.
- Système culturel : créativité individuelle non réductible à la tradition (intégration) et à l’utilité (compétition).
- Logique d’action: la subjectivation.

29
Q

Selon Dubet, en quoi la sociologie classique est désormais inadéquate ?

A

Le système social n’est plus « un » système pour les acteurs d’aujourd’hui.
- Coprésence de plusieurs systèmes structurés.
- Inadéquation entre l’objectivité des systèmes et la subjectivité de l’acteur.
L’acteur n’est pas totalement socialisé : non pas au sens de résidu de nature humaine, mais parce qu’il n’est pas réductible à l’action d’un programme d’action unique.
- Ni détermination ; ni enfermement dans le calcul.

Disparition d’un centre à chacun(e) traverse une pluralité de points de vue.
Deux conséquences :
1. Nécessaire abandon des représentations unifiées de l’action.
2. Prise en compte de l’expérience sociale des individus.

30
Q

Pour Dubet, en quoi est-il nécessaire d’abandonner les représentations unifiées de l’action ?

A

Les 3 logiques renvoient à des courants bien établis qui se nient les uns les autres :
- En raison de leur prétention à l’universalité.

Ne récuse par les modèles en présence mais formule une proposition cruciale :
- « la diversité des logiques d’action invite à accepter une diversité des types d’explication ».
- Loin de signifier l’adoption d’un pluralisme que territorialisation des théories de l’action.

Trois remarques :
1. Chaque modèle se rencontre surtout dans des lieux spécifiques.
- La famille ou l’école dans le cas de l’intégration.
- l’espace professionnel et marchand dans le cas de la stratégie.
2. Les logiques d’action sont territorialisées ; pas les acteurs à « Chaque acteur, individuel ou collectif, adopte nécessairement [les] trois registres de l’action ».
3. Cette confrontation entre l’acteur et la diversité des logiques d’action permet la naissance de l’expérience sociale.

31
Q

Selon Dubet, comment est la prise en compte de l’expérience sociale de l’acteur confronté à plusieurs logiques d’action ?

A

Expérience sociale :
- Consiste en la résolution de la tension entre stratégie et intégration, entre jeu et socialisation, entre acteur et agent, entre habitus et calcul rationnel.
- Il s’agit de concilier les modes explicatifs « historiques » de la sociologie.
§ Non pas conciliation théorique (sociologie) mais subjective (acteurs) : chacun résout les tensions auxquelles il est confronté.

Ne pas confondre le projet de Dubet avec une synthèse pluraliste.
- C’est la dissociation des sphères constitutives du système social qui change l’état des choses.
- Les acteurs ne sont plus réductibles à une seule et même logique d’action.
- C’est aux acteurs que revient la charge d’assurer l’unité des significations propres à leurs conditions d’existence.
- Dans un univers où coexistent des logiques d’action, des relations sociales et des identités diversifiées.

32
Q

L’expérience sociale de Dubet : une notion nourrie par un double travail de terrain ?

A

2 terrains symétrique de Dubet :
- l’éducation et les enseignants.
- les banlieues et les jeunes en galère.
2 univers qui s’affrontent.
- Mais des acteurs confrontés à une même difficulté : inadéquation des rôles et des stratégies aux situations personnelles.

Les enseignants :
- Ils ne se réduisent plus à leur rôle.
- … mais parlent d’eux-mêmes en termes d’expérience :
- Évocation du statut (cf. rôles sociaux).
- Invocation du métier (mise en cohérence/expérience sociale, cf. l’attitude des élèves décalées / attentes inscrites dans le rôle).
-> oubli, négation ou réinterprétation du statut.
- « débat social intérieur à propos des finalités de l’école, des normes de la justice »

Les jeunes en galère :
- Ils sont victimes : du chômage, de l’échec scolaire, des stéréotypes et du racisme.
- Ils sont aliénés : « ils adhèrent aux catégories qui les excluent » et « se perçoivent comme responsables de leur propre malheur : loubards, mauvais élèves ».
- Théorie du stigmate inadéquate :
- Se constituent contre le stigmate, le détourne.
§ Invalide par l’excès de conformisme : en rajoutent, vident le stigmate de son contenu.
- Attitude qui vise à reconstruire une dignité, un Moi propre et indépendant des catégories de l’identité imposées du dehors.
- Problème : l’étrangeté entre soi et le système :
- « L’individu ne peut coller totalement à son rôle, à ses intérêts, à sa culture même, dans la mesure où ces trois éléments sont dissociés. ».

33
Q

L’expérience sociale de Dubet : un nécessaire travail sur une tension douloureuse ?

A

Tension entre les trois logiques :
- Intégration : appartenances.
- Stratégie : ressources.
- Subjectivation : engagements.

Une tension douloureuse :
- La nécessité de gérer plusieurs logiques : une épreuve, un drame.

Expérience sociale = un travail de mise en cohérence du monde.
- Un travail nécessaire pour soi et pour autrui.
- « Je » ≠ identité profonde ; « je » = projet.
- Le “je” n’est pas la cause, mais l’enjeu de l’expérience.
-> travail de l’acteur comme « mise en relation de principes hétérogènes ».
- « aspiration à l’autonomie, à la capacité à maîtriser sa propre vie » .

34
Q

L’expérience sociale de Dubet : un travail réflexif ?

A

L’expérience sociale est ambivalente.
- définition culturelle du sujet comme individu, comme authenticité (narcissisme, égoïsme).
- C’est dans cet individualisme que s’élabore une capacité critique (distance à soi-même).
- Via elle, affronte des rapport sociaux comme obstacle à la reconnaissance et à l’expression de la subjectivation.
- Capacité critique : cf. Boltanski et Thévenot..
- Touraine : lutte des mouvement sociaux pour le contrôle de l’historicité. Mais :
- Chez Touraine : critique et culture au niveau collectif des mouvements sociaux.
- Chez Dubet : critique et culture s’incarnent aux niveaux individuel et quotidien de l’acteur.
- Sujet = « se percevoir comme l’auteur de sa propre vie ».
- Travail d’intelligence du social : « les acteurs sociaux “passent leur temps” à expliquer ce qu’ils font, pourquoi ils le font, à se justifier. ».
- En effet : le monde social se transforme et les valeurs ne vont plus de soi.
- Dissociation croissante de l’acteur et du système à libération des acteurs.

Comme chez Boltanski et Thévenot, les acteurs se font sociologues :
- « Une sociologie de l’expérience invite à considérer chaque individu comme un “intellectuel ».
- Critique savante et critique profane ont tendance à s’articuler de nos jours.

35
Q

Comment faire la sociologie de l’expérience selon Dubet ?

A

« La sociologie de l’expérience sociale vise à définir l’expérience comme une combinaison de logiques d’action, logiques qui lient l’acteur à chacune des dimensions d’un système. L’acteur est tenu d’articuler des logiques d’action différentes, et c’est la dynamique engendrée par cette activité qui constitue la subjectivité de l’acteur et sa réflexivité. »

Pour faire la sociologie de l’expérience il faut donc :
1. analyser et isoler les logiques d’action que les acteurs combinent.
2. comprendre et restituer l’activité de combinaison des logiques d’action mises en œuvre par l’acteur.
3. remonter de l’expérience vers le système.
- Restituer les logiques du systèmes à travers la façon dont les acteurs les synthétisent et les canalisent.
-> Une posture weberienne:
- « L’objet d’une sociologie de l’expérience sociale est la subjectivité des acteurs. Cette sociologie compréhensive exige le double refus de la stratégie du soupçon et de la naïveté, de l’image d’un acteur totalement aveugle ou totalement clairvoyant. La position choisie repose moins sur un postulat ontologique, relatif à la condition humaine, que sur une nécessité de méthode, car la subjectivité des acteurs, la conscience qu’ils ont du monde et d’eux-mêmes, est le matériau essentiel dont dispose le sociologue de l’action. ».

36
Q

En quoi l’idée d’une sociologie classique à un triple défaut ?

A

Une sociologie qui s’inscrit dans la double histoire de la société et de la discipline.
- La sociologie classique était adaptée à un monde qui n’est plus.

Cette force est aussi une faiblesse. L’idée d’une sociologie classique a un triple défaut :
1. Désigner la tradition qui va de Durkheim à Parsons comme le cœur de la pensée sociologique.
2. Confondre sous la même étiquette des courants très diversifiés.
3. L’idée que la société dont parlent les classiques ait complètement correspondu à leur mode d’explication est discutable (cf. les antagonismes raciaux et sociaux aux Etats-Unis).

La conception d’un individu tiraillé entre plusieurs logiques d’action correspond à la vision postmoderne du monde.
- Les mondes sont peut-être moins juxtaposés qu’imbriqués…
- Soit dans le monde social (Boltanski et Thévenot).
- Soit à l’intérieur même des personnes (cas de Bernard Lahire).

37
Q

Sur quoi insiste Bernard Lahire ?

A

Bernard Lahire : PR à l’ENS Lyon; sociologie de la famille, de l’éducation et de la culture.
- Insiste sur l’alternance des situations qui définit selon lui une alternance des moi.
- Des situation sous le rapport du temps et de leur alternance.
- s’intéresse moins à la pluralité des mondes qu’à la pluralité du moi.

38
Q

Quelle est la double lassitude de Lahire ?

A

Membre d’une nouvelle génération de sociologues qui éprouvent une double lassitude :
- Une lassitude vis-à-vis des spécialisations étroites :
- Négligent la pluralité des scènes sociales que traversent les acteurs et donc la pluralité des registres d’action qui en découle.
- Une lassitude vis-à-vis de la juxtaposition des théories générales qui se pensent comme exclusives des autres.

39
Q

à quoi la pluralité des théories de l’action renvoie selon Lahire ?

A

Deux problèmes :
- La coexistence de théories concurrentes : des théories centrées sur l’acteur sans que la sociologie soit unifiée pour autant.
- La consistance de ces théories : pour faire valoir son mode d’explication chaque théorie écrase la diversité des actions sous une seule représentation -> impasse.

Pour Lahire le problème doit être regardé comme la solution : la pluralité des théories de l’action renvoie non pas aux théoriciens, mais à l’acteur lui-même.

40
Q

Quelle théorie est privilégiée par Lahire ?

A

Parmi toutes ces théories Lahire en privilégie une : celle de Pierre Bourdieu. Dilemme :
- Lahire est très marqué par Bourdieu.
- Lahire a le sentiment que toutes les formulations de Bourdieu ne sont pas en adéquation avec ce qu’il observe sur le terrain.
Effort de Lahire : infléchir le modèle de Bourdieu pour mieux le sauvegarder (le rendre compatible avec les observations de terrain).

41
Q

De quoi se montre soucieux de faire Lahire ?

A

Il se montre alors soucieux de rendre compte de faits empiriques intrigants qui ne cadrent pas avec la théorie de l’habitus :
- La diversification sociale croissante des familles : enfant dont le père est analphabète et la sœur à l’université.
- Parents qui font de gros efforts pour que leurs enfants aiment ce qu’eux mêmes n’aiment pas (ex. la lecture).
- Ouvrières du nord de la France qui s’efforcent de retenir leur époux au foyer tout en développant chez leur fils le désir de « sortir » (O. Schwartz).
- Femmes soucieuses d’émancipation qui une fois mariées se conforment au modèle de la femme au foyer (J.-C. Kaufmann).

42
Q

Qu’est ce que la double énigme empirico théorique que peut affronter un sociologue ?

A

Ce type de situation place le sociologue face à une double énigme empirico-théorique :
- Le sociologue doit affronter la « récalcitrance » des acteurs vis-à-vis des théories qu’on a forgées pour eux (cf. Latour).
- Rendre compte de l’exception et non plus de la règle est désormais l’une des tâches cruciales de la sociologie.
- Le sociologue doit trouver le moyen de surmonter la juxtaposition de théories de l’action contradictoires à prétention hégémonique (refus de l’épistémologie de la moyenne à pour une sociologie de l’individu).
- Prendre en compte l’hétérogénéité croissante des individus qui composent une population.
- Un objet véritable pour Lahire en sociologie :
§ Non pas le groupe, mais l’individu.

43
Q

Quel est le paradoxe de la théorie bourdeusienne ?

A

Le paradoxe de la théorie bourdieusienne : mettre l’accent sur les dispositions sans s’intéresser au mécanisme de leur formation.
- « les auteurs se contentent bien souvent de présupposer l’existence de ces “dispositions” sans se donner précisément comme programme de recherche l’étude de leur construction et de leur réinvestissement, réactualisation possibles (mais pas forcément systématiques) dans de nouveaux contextes sociaux) » (Éléments… pp. 69-70).

44
Q

Quel double mécanisme est étudier par Lahire ?

A

Lahire : étudier le double mécanisme d’incorporation/réactivation des dispositions.
- L’incorporation et l’activation des schèmes d’action se jouent dans le temps et dans l’espace, au contact des scènes et situations.
- Tout n’est pas appris en une seule fois/en un seul lieu.
- Une succession d’apprentissages :
§ incorporation d’une diversité de schèmes.
§ Enchainement d’une diversité de situations qui vont provoquer leur réactivation.

Illustrer cela à partir des 3 grandes tensions qui animent la sociologie :
1. Unicité de l’acteur vs pluralité de l’acteur.
2. Poids du passé vs poids du présent dans la théorie de l’acteur.
3. Action inconsciente vs action consciente.

Prendre acte du pluralisme de la sociologie ; la réunifier en relogeant le pluralisme au cœur du sujet.

45
Q

L’unicité et la pluralité de l’acteur opposent quelles théories ?

A

Unité et pluralité opposent les théories :
- Théorie de Bourdieu : toutes les pratiques découlent d’une même formule génératrice : l’habitus.
- or l’écart entre ce que devrait prescrire cette théorie et les pratiques observées est la règle plutôt que l’exception :
§ « Combien d’étudiants se plaignent de ne pas avoir sélectionné dans leur population étudiée de « vrais ouvriers », de « vrais cadres », de « vrais artisans », croyant que le problème est de méthodologie là où il est question d’erreur de conception du monde social et des acteurs sociaux ? Que faire de l’ensemble des acteurs qui ne combinent pas l’ensemble des propriétés caractérisant le groupe dans son ensemble ? Des ouvriers qualifiés qui lisent beaucoup plus que prévu ou escompté et qui viennent bouleverser la problématique théorique imaginée sur les goûts et les dégouts de classe ? ».
- Interactionnisme goffmanien : contre-pied de l’unicité de la personne en acceptant une pluralité de « moi » et de rôles intériorisés.
- « il n’y a aucune raison de penser (…) que ces bouts de soi qu’on offre à autrui, ces petites révélations à propos de ce que nous sommes sur d’autres scènes ont quoi que ce soit en commun »
- Problème toutefois : risque d’un « poudroiement d’identités ».

46
Q

Unicité et pluralité de l’acteur, voient s’affronter deux excès, lesquels ?

A

Deux excès se font face : réduction (Bourdieu) et dispersion (Goffman).
Renvoyer Bourdieu et Goffman dos-à-dos pour trois raisons :
1. « [chacune des théories raisonne] de façon générale et universelle, comme si les acteurs, de tous les temps et de tous les lieux, devaient correspondre au modèle d’acteur qu’elles ont fabriqué. » .
2. Donne une piste : reposer la question de l’acteur à partir de la diversité des temps et des lieux :
- « nous dirions que la question de l’unicité ou de la pluralité de l’acteur est tout autant une question historique (ou empirique) qu’une question théorique. Nous poserions ainsi volontiers la question en ces termes : quelles sont les conditions socio-historiques qui rendent possible un acteur pluriel ou un acteur caractérisé par une profonde unicité ? » (1996, p. 74).
- L’habitus suppose l’enfermement de l’acteur dans un même milieu (≠ cas général).
§ Bourdieu a développé sa théorie de l’habitus à partir de l’habitus à partir de l’étude de la société Kabyle (≠ nos sociétés : milieux hétérogènes).
3. La subjectivité pourrait fonctionner par « simple empilage ou stockage de connaissances et d’expériences plutôt que par synthèse ».

47
Q

Unicité et pluralité de l’acteur, deux propositions fortes, lesquelles ?

A

Deux propositions fortes :
- « l’immersion dans une pluralité de mondes sociaux hétérogènes ou comportant des aspects contradictoires conditionne l’apparition de rapports au monde non unifiés qui engendrent une variation des pratiques ».
- Les schèmes d’action acquis dans une situation donnée ne sont pas forcément transposables ou compatibles avec ceux que l’on a intégrés dans d’autres configurations (sinon on aboutirait à un habitus unique)

48
Q

Comment est le poids du passé et le poids du présent pour Lahire ?

A

Les différentes théories n’accordent pas le même poids au passé et au présent :
- Insister sur le passé -> convoque l’habitus.
- Insister sur le présent -> interactionnisme, individualisme méthodologique, analyse stratégique…
Or pour Lahire il faut prendre les deux en compte.
- Bourdieu ignorerait les cas où les acteurs sont confrontés à des situations en contradiction avec ce qu’ils ont incorporé.
- Cf. Proust, pour qui l’auteur n’est pas le même selon qu’il est dans le monde ou dans l’intimité : pluralité du moi selon les circonstances de la vie.

49
Q

Quelle tension ya t’il dans le poids du passé et du présent pour Lahire ? quelles conséquences ?

A

Tension entre temps de la biographie et espace des situations :
- La pluralité des situations rencontrées au cours de la biographie sédimente une pluralité de schèmes d’action.
- Chaque situation ne mobilise qu’une partie des schèmes incorporés, permettant leur coexistence.
Deux conséquences :
- L’habitus s’écrit désormais au pluriel.
- C’est la situation qui commande l’activation des schèmes.

Lahire s’intéresse à l’incorporation et à l’activation des schèmes.
- En revanche, et c’est important, la délibération de l’acteur, sa faculté de se donner des situations conforme à ses expériences et/ou à sa stratégie, voire de configurer des situations pour les autres, n’est pas envisagée (la situation prime l’action et non le contraire).

50
Q

Quelle est la troisième tension qui anime la sociologie selon Lahire ?

A

Troisième tension entre… :
- Action consciente (stratégie, calcul, décision rationnelle, intentionnalité…).
- Action non consciente (actes réflexes, routine, habitus…).

Lahire : décider entre les deux dépend de l’examen des terrains et non d’a priori théoriques (les deux types d’action peuvent exister.
- D’où une nouvelle question: « quelles sont les conditions socio-historiques qui rendent possible une action rationnelle ? ».

51
Q

Comment Lahire répond à la tension des actons consciente/non consciente en sociologie ?

A

Pour répondre Lahire propose :
- D’étudier la part que prend chaque registre d’action et les circonstances qui président à leur mobilisation.
- De mettre l’accent sur les moments de l’action.

L’opposition calcul/habitus se dissout une fois rapportée à ces moments :
- Le calcul relève du temps de la concertation, de la préparation, de la planification, du retour sur soi .
- L’habitus relève à l’inverse de la mise en œuvre dans l’urgence de schèmes incorporés.

52
Q

Quel est le rôle des objets selon Lahire ?

A

Idée que les objets servent à déclencher la mémoire (cf. Proust aussi).
- Cf. les écritures domestiques : listes de choses à faire, notes sur le calendrier…
- La mobilisation des artéfacts montre que :
- L’habitus ne suffit pas à soutenir l’engendrement des pratiques.
- Les objets contribuent à desserrer la routine / déployer le calcul.

Explication : Les objets permettent de…
- « mettre en forme, d’organiser, de prévoir, de planifier une pratique en dehors d’elle, avant son effectuation ».
- « défier ou de défaire l’urgence de la pratique ».
- mettre la routine à distance -> retour réflexif sur l’action.

L’engendrement des pratiques découle de l’intervention d’éléments extérieurs à la situation.
Analogie entre la situation présente et les situations passées incorporées.
- Permet à l’acteur de puiser dans les expériences du passé pour répondre aux problèmes du présent.

53
Q

Que fait Lahire du pluralisme ?

A

Lahire fait de la pluralité une question qui se pose au cœur du sujet plutôt qu’au sein de la sociologie.
- Pluralisme : non pas l’affaire de sociologues, mais un état qui se lit au cœur des personnes.

Pluralisme : non pas l’affaire de sociologues, mais un état qui se lit au cœur des personnes.
- Le contexte nous change et change les forces qui nous changent.
- On change de contexte, mais on ne change pas le contexte (situations dures, inertes, matérielles, extérieures à l’action ; peu de place pour l’imprévu ou l’évènement).

Non pas moins d’habitus, mais plus d’habitus : un bouquet d’habitus rassemblé dans l’acteur pluriel.
- Reprise d’un schéma durkheimien où l’acteur est le produit des conditions objectives extérieures de son existence, cf. la métaphore du bain.
- Nouveauté : la pluralité des bains ; réaction différente selon qu’on est plongé dans l’eau chaude ou l’eau froide.
- Permanence : idée que le bain est premier par rapport à l’expérience sociale.

54
Q

Quelle est la critique possible sur le modèle de Lahire ?

A

En revanche, Lahire ne s’interroge…
- Ni sur la façon dont le bain fait l’objet de l’action.
- Ni sur la possibilité de préparer tel ou tel bain pour autrui .
Or: les institutions et les groupes ne sont pas uniquement des natures, des bains « déjà là », ils sont aussi des enjeux sociaux et politiques.
- Certains acteurs travaillent à aménager les bains où d’autres se plongent/sont plongés.
- Certes, les acteurs ont conscience des schèmes et de leur adéquation à la situation. Mais :
- Les acteurs n’ont pas le sentiment de leur hétérogénéité.
- Ils ne font pas d’efforts pour les rendre commensurables.

En effet :
- l’activation des schèmes est conçue sur un mode alternatif : une situation = un schème.
- L’activation des schèmes s’opère de façon réactive.
- Lahire laisse en suspens des questions qui sont abordées par d’autres auteurs (cf. Boltanski, Thévenot et Dubet).