Pathogénie des thromboses et histoire naturelle & diagnostic des thromboembolies veineuses Flashcards
Définir ce qu’est un thrombus
Masse sanguine solide obstruant la lumière d’un vaisseau et qui résulte de réactions d’hémostase inappropriées
Définir ce qu’est une embolie
Survient lorsqu’un thrombus se détache ou se fragmente et migre dans la circulation jusqu’à ce qu’il soit arrêté en aval par un vaisseau de calibre réduit.
Quels sont les types de thrombus ?
1)Thrombus oblitérant
S’il cause une occlusion totale de la lumière du vaisseau.
2) Thrombus non oblitérant
Appelé thrombus mural (par exemple, dans une artère coronaire) ou thrombus flottant (dans une veine profonde proximale).
*** Les thromboses peuvent affecter les veines, les artères, les cavités cardiaques ou la microcirculation. ***
Qu’est-ce que la thrombogenèse?
Tout comme le bouchon hémostatique, les thromboses résultent des réactions des plaquettes et de la coagulation.
Pour qu’une thrombose se forme, il doit se produire un déséquilibre biochimique entre les facteurs de protection contre la thrombose et les mécanismes d’activation des plaquettes et de la coagulation.
Un déséquilibre circulatoire s’associe très souvent au déséquilibre biochimique et accroît l’intensité du processus thrombogène. Les principales perturbations circulatoires thrombogènes sont la stase sanguine (du côté veineux) et les forces de cisaillement très élevées et la turbulence autour des sténoses vasculaires (du côté artériel).
Souvent la thrombose est une complication d’une maladie ou d’une condition sous-jacente qui a causé un ou des déséquilibres thrombogènes.
Quels sont les 4 mécanismes favorisant les thromboses?
1) la stase sanguine
2) l’hypercoagulabilité
3) un déficit des mécanismes de protection contre la thrombose
4) une lésion de la paroi veineuse.
Quelles sont les principales causes de stases veineuses?
- *1) Incapacité de la pompe musculaire (la plus importante) :**
- Le plus souvent, les valvules veineuses sont intactes mais c’est la pompe qui ne fonctionne pas.*
- Alitement et immobilisation prolongés (la plus importante). Il s’agira le plus souvent de malades hospitalisés et retenus au lit en raison d’une maladie médicale grave (infarctus myocardique en phase aiguë, accident cérébrovasculaire), d’une intervention chirurgicale majeure, ou de traumatismes sérieux.
- Anesthésie
- Paralysie ou atrophie des muscles du membre inférieur
- Lésion du système nerveux, personne âgée inactive
- Destruction valvulaire ou veineuse
- Syndrome postphlébitique, insuffisance veineuse chronique
2) Compression veineuse
- Utérus gravide
- tumeur pelvienne
- plâtre trop serré
3) Insuffisance cardiaque droite
Quelle est la physiopathologie des thromboses veineuses ?
Le scénario habituel s’observe dans la plupart des thromboses des veines profondes des membres inférieurs. Dans ce scénario :
- la stase sanguine constitue un élément thrombogène de première importance;
- l’hypercoagulabilité sanguine se combine aux effets de la stase sanguine;
- un déficit de mécanismes(s) de protection contre la thrombose se surajoute parfois;
- il n’y a pas de lésion décelable de la paroi veineuse.
Beaucoup plus rarement on observe un deuxième scénario impliquant une lésion vasculaire endoveineuse causée par un traumatisme, un cathéter central ou un cardiostimulateur endocavitaires.
Ces thromboses s’observent plus souvent aux membres supérieurs qu’aux membres inférieurs. L’hypercoagulabilité sanguine peut exercer un effet thrombogène complémentaire par contre, la stase sanguine et le déficit de mécanismes de protection ne jouent habituellement pas un rôle pathogène significatif
Quelle est la physiopathologie des thromboses artérielles?
L‘interaction de la paroi vasculaire altérée et des plaquettes sanguines constitue le principal fondement de la pathogénie de la thrombose artérielle.
Dans ce cas, l’intima artérielle est presque toujours anormale et c’est l’athérosclérose qui est en cause dans la très grande majorité des cas. La plaque d’athérome évolue, souvent silencieusement, pendant plusieurs années.
Le début de la période symptomatique survient lorsque la plaque athéroscléreuse se rupture démasquant le sous-endothélium et les couches plus profondes de la plaque qui sont riche en collagène.
L’exposition du collagène active les plaquettes qui formeront forment le thrombus artériel initial. Le facteur tissulaire exposé provoque la génération de thrombine qui, même en petite quantité devient le principal médiateur du recrutement plaquettaire. Les anomalies circulatoires autour de la plaque sténosante (perte du flux laminaire normal et des forces de cisaillement très élevées) amplifient les réactions d’activations plaquettaires.
Comparer les facteurs de risque de la thrombose veineuse et de la thrombose artérielle
Thrombose artérielle :
- L’hypertension artérielle
- L’hypercholestérolémie
- Le tabagisme
- Le diabète
Thrombose veineuse :
- les chirurgies
- le cancer
- l’immobilisation
- les thrombophilies héréditaires
Thrombose veineuse et artérielle :
- syndrome antiphospholipide
- les syndromes myéloprolifératifs
- l’âge
Comparer les traitements de la thrombose veineuse et de la thrombose artérielle
Traitement des thromboses veineuses :
En grande partie basé sur l’utilisation d’anticoagulants.
Traitement des thromboses artérielles :
L’aspirine et les antiplaquettaires sont la pierre angulaire du traitement des thromboses artérielles.
Traitements locaux comme l’angioplastie sont très efficace en thrombose artérielle qui implique presque toujours une lésion vasculaire
Décrire les mécanismes liés aux facteurs de risque de thromboembolie veineuse
Les facteurs de risque des thromboembolies veineuses, aussi appelés thrombophilies, augmentent la probabilité de faire une thrombose veineuses par le biais de l’un ou de plusieurs des mécanismes décrits précédemment soit la stase sanguine, l’hypercoagulabilité, un déficit des mécanismes de protection contre la thrombose ou plus rarement une lésion de la paroi veineuse.
Il n’est pas rare qu’un facteur de risque implique plus d’un mécanisme. Par exemple, la grossesse augmente le risque de thrombose veineuse en favorisant à la fois la stase veineuse, l’hypercoagulabilité et le déficit des mécanismes protecteurs.
Pour cette raison, il est plus facile de classer les thrombophilies selon qu’elles sont acquises ou héréditaires plutôt que par leurs mécanismes d’action.
Pourquoi est-il important d’identifier les facteurs de risque des thromboembolies veineuses?
Cela permet, en autre, d’estimer le risque thrombotique d’un patient donné. On peut utiliser cette information pour :
- Prévenir une éventuelle thromboembolie veineuse chez un patient considéré à risque
- Déterminer la durée d’une anticoagulothérapie chez un patient ayant présenté une thromboembolie veineuse
Comparer le risque relatif vs absolu de la thromboembolie
Le même facteur de risque n’a pas le même impact chez tout le monde. C’est la différence entre le risque relatif et absolu.
Prenons deux individus de 20 et 60 ans soumis à un facteur de risque ayant un risque relatif de 3.
Leur risque de thromboembolie veineuse de base inhérent à leur âge est de 1/10,000 et 1/1000 respectivement.
En conséquence même si le risque relatif est le même, leur risque absolu est différent soit 3/10,000 pour le premier et 3/1000 pour le second.
Cette information a son importance quand vient le temps d’estimer le risque thrombotique d’un individu en particulier.
Nommer 10 facteurs de risque / causes de thrombophilie acquise
1) Âge
2) Néoplasie
3) Chirurgie
4) Antécédents de thromboembolies veineuses
5) Immobilisation
6) Hormonothérapie
7) Grossesse
8) Grossesse
9) Syndrome myéloprolifératif (SMP)
10) Syndrome antiphospholipide
*** Autres : la majorité des études démontrent que l’obésité est un facteur de risque tandis que la présence de varices est un facteur de risque minime ou inexistant. La thrombopénie à l’héparine comporte un risque significatif de complications thrombotiques. ***
Décrire le risque de thrombophilie lié à l’âge
Les thromboses veineuses surviennent rarement avant l’adolescence.
Par la suite le risque augmente de façon continue. Le risque de thromboembolies veineuses est de 1/10,000 par année à 20 ans et augmente jusqu’à 1/100 à 80 ans.
Décrire le risque de thrombophilie lié aux néoplasies
Les patients atteints de cancer ont un risque de thromboembolies veineuses 7 fois plus élevé que ceux qui n’ont pas de cancer.
Plusieurs facteurs expliquent ce risque :
- la tumeur peut sécréter des substances procoagulantes et perturber la physiologie normale des vaisseaux.
- Les traitements du cancer (par exemple, chirurgie et chimiothérapie) augmentent également ce risque.
À l’inverse environ 10% des patients avec thromboembolies veineuses auront un cancer au moment de leur thrombose ou dans les mois qui suivent.
Décrire le risque de thrombophilie lié à la chirurgie
La chirurgie est un facteur de risque de thromboembolies veineuses clairement établi.
Il varie de 15 à 70% selon le type de chirurgie. Il est d’environ 25% en chirurgie générale et est plus élevé pour les chirurgies orthopédiques majeures, la neurochirurgie et les traumatismes majeurs.
Il peut persister pendant quelques semaines après la chirurgie.
Décrire le risque de thrombophilie lié aux atcd de thromboembolies veineuses
Un individu ayant présenté une thromboembolies veineuses demeure plus à risque de présenter une récidive.
Le risque est plus élevé si l’épisode initial est idiopathique plutôt que secondaire à un facteur de risque transitoire.
Décrire le risque de thrombophilie lié à une immobilisation
L’immobilisation favorise la stase sanguine. Beaucoup de patients hospitalisés sont alités et donc plus à risque de thromboembolies veineuses.
Quels sont les 2 hormonothérapies pouvant augmenter le risque de thromboembolie ?
- Contraceptifs oraux
- Hormonothérapie de remplacement (HRT)
Décrire le risque de thrombophilie lié aux contraceptifs oraux
Les contraceptifs sont classés en différentes générations selon le type de progestatifs qu’ils contiennent.
1) Les contraceptifs de 2e génération
Largement utilisés
Contiennent du norgestrel et levonorgestrel.
Leur risque relatif de thromboembolies veineuses est d’environ 3.
2) Les contraceptifs de 3e génération
Contiennent du désogrestrel et norgestimate.
Bien que le sujet ait fait l’objet de beaucoup de controverse, leur risque relatif de thromboembolies veineuses semble être le double de ceux de 2e soit 6 à 7.
Pour une patiente jeune, sans autre facteur de risque, le risque absolu demeure faible peu importe le type de contraceptifs (3/10,000 vs 6/10,000) et la décision de prescrire un type de contraceptifs devrait être basé sur d’autres considérations.
3) Progestatifs
Certains progestatifs sont utilisés comme contraceptifs. Ils s’administrent soit par voie orale soit par voie parentérale.
Le risque de thromboembolies veineuses des progestatifs oraux est considéré moindre que celui des contraceptifs combinés.
Décrire le risque de thrombophilie lié à l’hormonothérapie de remplacement
L’hormonothérapie de remplacement comporte un risque relatif de thromboembolies veineuses comparable à celui des contraceptifs oraux de 2e génération soit d’environ 2.
Toutefois comme cette thérapie s’adresse à des patientes en ménopause donc plus âgées, le risque absolu est plus élevé qu’avec les contraceptifs oraux.
Le risque est moins élevé lorsqu’ils sont administrés par voie transdermique plutôt que par voie orale.
Décrire le risque de thrombophilie lié à la grossesse
L’incidence réelle de thromboembolies veineuses pendant la grossesse est inconnue. On estime que le risque relatif est d’environ 5 à 10.
Ce risque perdure pour environ 6 semaines en postpartum.
Décrire le risque de thrombophilie lié au syndrome myéloprolifératif (SMP)
Chez les patients porteurs d’un syndrome myéloprolifératifs, les thromboses sont l’une des complications les plus importantes et le risque est généralement fonction du nombre de plaquettes et/ou de l’hématocrite.
Il n’est pas rare qu’une thrombose veineuse (ou artérielle) soit la première manifestation de la maladie.
Il y a généralement indication de normaliser la formule sanguine par une chimiothérapie orale et/ou des saignées lorsqu’une telle complication survient.