Évaluation clinique et de laboratoires des maladies hémorragiques & purpuras vasculaires Flashcards
Quelles sont les manifestations cliniques fréquentes? (8)
- Pétéchie
- Tache purpurique
- Purpura
- Ecchymose ou bleu
- Hématome
- Hémarthrose
- Épistaxis
- Ménorragies
Définir ce qu’est une pétéchie
Les pétéchies se rencontrent à la peau et aux muqueuses. Il s’agit de petits points rouges ayant approximativement un diamètre de 2 à 3 mm, qui résultent de l’extravasation de sang à partir de capillaires très superficiels qui, à la peau, sont situés à la jonction dermo-épidermique.
On les rencontre chez les malades qui ont une thrombopénie, ou encore un dysfonctionnement plaquettaire.
Définir ce qu’est une tache purpurique
Marque rouge foncé à noir produite par la confluence de plusieurs pétéchies. Elles signent le plus souvent une origine vasculaire.
Définir ce qu’est le purpura
Ce terme a plusieurs sens :
1) L’ensemble des manifestations hémorragiques cutanées et muqueuses rencontrées dans les maladies hémorragiques («purpura cutanéo- muqueux»).
2) Les maladies hémorragiques qui se manifestent essentiellement par des manifestations purpuriques. Ainsi on parle des «purpuras thrombopéniques et non thrombopéniques». Ces maladies sont dues habituellement à un déficit de l’hémostase primaire.
Définir ce qu’est une ecchymose (ou bleu)
Une ecchymose est constituée par une extravasation sanguine s’étendant habituellement sur quelques centimètres de diamètre. Celle-ci résulte habituellement de la rupture spontanée ou traumatique d’une veine ou d’une veinule.
Elle se rencontre chez les individus qui ont des anomalies vasculaires ou plaquettaires. On peut aussi voir de petites ecchymoses isolées après un traumatisme chez les individus normaux.
Sous la peau, leur coloration bleue initiale passe ensuite par une gamme de couleurs (jaune, vert, noir) à mesure que le catabolisme de l’hémoglobine se produit. Aux muqueuses, l’ecchymose ou la lésion purpurique a souvent la couleur du goudron.
Définir ce qu’est un hématome
On parle d’hématome lorsqu’une extravasation sanguine plus considérable a amené une infiltration des tissus sous-cutanés ou de muscles. Cette accumulation sanguine plus importante produit habituellement une tuméfaction en même temps que les changements de coloration décrits pour l’ecchymose.
L’hématome se rencontre dans les anomalies de la coagulation ou dans les cas de fibrinolyse excessive. Par exemple, on rencontre des hématomes dans l’hémophilie classique et dans les cas d’anticoagulation orale excessive avec les médicaments antagonistes de la vitamine K.
Définir ce qu’est l’hémarthrose
Il s’agit d’une hémorragie intra-articulaire, rencontrée la plupart du temps chez les malades atteints d’une anomalie grave de la coagulation, tels les hémophiles.
Définir ce qu’est l’épistaxis
Communément appelée «saignement de nez», il s’agit d’une hémorragie extériorisée par le nez (antérieure) ou dans la gorge (postérieure).
Dans la majorité des cas, elle est bénigne mais elle peut être grave si l’on retrouve les caractéristiques suivantes : bilatérale, extériorisation antérieure et postérieure, ne cesse pas avec une compression locale ou est assez abondante pour causer une hypovolémie. Dans ces cas, il faut envisager une anomalie de l’hémostase primaire.
Définir ce qu’est une ménorragie
Les ménorragies sont des menstruations abondantes (plus de 80 mL). La quantité normale de sang perdue durant une menstruation est en moyenne 40 mL sur une période de 3 à 7 jours. L’appréciation quantitative de l’abondance des menstruations est difficile.
Quel est le but des épreuves de laboratoire en présence d’une anomalie de l’hémostase?
- confirmer le diagnostic;
- préciser la nature de la déficience;
- mesurer l’importance de l’anomalie.
Quelles sont les trois grandes familles de tests d’hémostase?
1) les épreuves de dépistage d’une anomalie de l’hémostase primaire;
2) les épreuves de dépistage d’une anomalie de la coagulation;
3) les épreuves complémentaires spéciales.
Décrire les prélèvements sanguins sur anticoagulants
Lorsque l’on prélève du sang pour faire des études d’hémostase primaire ou de coagulation, il faut inhiber, jusqu’au moment du test, les réactions plaquettaires et la coagulation.
On se sert à cette fin de l’un ou l’autre des deux anticoagulants suivants : le citrate de sodium ou, l’EDTA (sels sodique ou potassique de l’acide éthylène-diamine- tétra-acétique). Ces deux substances anticoagulent le sang par leur propriété de chélation du calcium ionisé, empêchant ainsi les réactions plaquettaires et la plupart des réactions de coagulation plasmatique de se produire.
Au moment d’exécuter le test, on recalcifie le plasma (ajout de calcium). L’héparine n’est pas employée pour les études des plaquettes ou de la coagulation. Cependant, on peut l’utiliser pour empêcher la coagulation du sang dans d’autres tests de laboratoire.
Quelles sont les 3 épreuves de dépistage de l’hémostase primaire?
- temps de saignement,
- numération plaquettaire
- examen du frottis sanguin.
Qu’est-ce que le temps de saignement?
Le temps de saignement mesure la capacité de former le clou plaquettaire. C’est une mesure globale de l’hémostase primaire qui nous renseigne sur la sévérité de l’anomalie de l’hémostase chez les individus ayant une maladie plaquettaire.
Ce n’est toutefois pas un bon test de dépistage chez des individus normaux qui n’ont aucune manifestation hémorragique.
Le temps de saignement est généralement normal dans les purpuras vasculaires. Il sera également normal chez les individus atteints d’une anomalie de la coagulation, même sévère.
Quelles sont les deux méthodes pour évaluer le temps de saignement?
1) Ivy modifiée (ou Simplate).
La méthode traditionnelle est réalisée in vivo par une incision d’une longueur et d’une profondeur standardisées au niveau de la peau de l’avant-bras
Le temps nécessaire à l’arrêt de l’hémorragie provoquée par la section de petits vaisseaux du derme est mesuré.
2) PF A-100
Le temps de saignement in vitro a remplacé le temps de saignement traditionnel dans plusieurs milieux. Il est plus rapide à faire pour le personnel du laboratoire et n’est pas influencé par les facteurs vasculaires ni par les variations de la technique comme le temps de saignement traditionnel.
Le test mime la formation du clou plaquettaire dans un vaisseau de très petit calibre (capillaire). Un échantillon de sang complet est placé dans un appareil spécifique qui aspire le sang dans un capillaire qui est recouvert soit d’épinéphrine ou d’ADP, selon la cartouche utilisée. Ces substances provoquent l’activation plaquettaire. Les plaquettes qui s’activent au contact de la membrane du capillaire vont former un clou plaquettaire qui va obstruer le capillaire. Le temps nécessaire à l’occlusion reflète la fonction plaquettaire.
Dans quelles circonstances le temps de saignement est il allongé? (5)
- s’il y a thrombopénie;
- s’il y a déficit de l’adhésion des plaquettes;
- s’il y a déficit de sécrétion plaquettaire;
- si l’agrégation plaquettaire est anormale;
- s’il y a une diminution de l’activité du cofacteur von Willebrand.
Décrire la numération plaquettaire
Le taux normal des plaquettes sanguines est de 150 à 400 x 109/L.
La numération des plaquettes se fait sur un prélèvement avec EDTA généralement en même temps que la formule sanguine. Le sang est analysé par un appareil automatisé qui compte les cellules selon leur grosseur et leur granularité.
Cette technique est précise et reproductible mais il arrive qu’il y ait des mauvaises interprétations. Par exemple, des fragments de globules rouges pourraient être comptés comme des plaquettes et surestimer la numération plaquettaire. Lorsqu’il y a un doute, il est utile de contrôler les résultats par une évaluation du nombre des plaquettes sur le frottis sanguin, en utilisant un microscope.
Décrire l’examen des plaquettes au frottis sanguin
Cet examen peut apporter des informations complémentaires :
- il peut révéler une maladie hématologique sous-jacente qui a causé la thrombocytopénie ou l’hyperplaquettose (exemple, leucémie aiguë);
- il peut montrer d’autres anomalies hématologiques qui aideront à préciser le diagnostic, par exemple des fragments érythrocytaires dans les syndromes d’hémolyse par fragmentation avec thrombopénie;
- il permet de confirmer la numération plaquettaire et d’étudier la morphologie plaquettaire: recherche de plaquettes de grande ou de très grande taille, signes de dystrophie, présence ou non d’agrégats plaquettaires.
Comment le temps de saignement varie selon le nombre de plaquettes
En règle générale, le temps de saignement demeure normal si le taux des plaquettes est égal ou supérieur à 100 x 109/L.
Entre 100 x 109 et 10 x 109 plaquettes/L, le temps de saignement s’allonge progressivement et de façon linéaire ou proportionnelle.
Au-dessous de 10 x 109 plaquettes/L, le temps de saignement s’allonge beaucoup plus rapidement.
Cette règle générale souffre de nombreuses exceptions qui sont soit dues au fait qu’il existe en plus une anomalie de la coagulation, de la fibrinolyse, des vaisseaux ou de la fonction des plaquettes. Des plaquettes jeunes, quoique peu nombreuses, raccourciront le temps de saignement dans une certaine mesure, tandis que des plaquettes ayant un déficit fonctionnel donneront un allongement du temps de saignement, même à un taux de 120 x 109 plaquettes/L.
Quelles sont les manifestation cliniques de la thrombopénie?
De façon générale, les saignements spontanés sont rares lorsque le taux de plaquettes est supérieur à 40 x 109/L. Entre 20 et 40 x 109 plaquettes/L, les hémorragies spontanées s’observent, mais peu fréquemment. À un taux de plaquettes inférieur à 20 x 109/L, elles sont fréquentes et graves, d’autant plus que le chiffre est plus bas.
Si une hémorragie spontanée survient alors que le taux de plaquettes est supérieur à 40 x 109/L, la possibilité d’un dysfonctionnement plaquettaire ou d’une coagulopathie associé(e) doit être envisagée.
Lors d’un traumatisme ou d’une chirurgie, les hémorragies excessives s’observent à partir d’un taux de 80 x 109 plaquettes/L environ, ou moins.
Quelles sont les épreuves de dépistage d’une anomalie de la coagulation?
- le temps de thrombine,
- le temps de Quick (ou temps de prothrombine),
- le temps de céphaline activé.
Rappelons l’essentiel du schéma de la coagulation. Celle-ci peut être déclenchée soit par la voie intrinsèque, soit par la voie extrinsèque. Ces deux avenues se rejoignent pour former une voie finale commune. Les épreuves de dépistage ont pour but de déceler une anomalie significative de la coagulation, et de la localiser dans ces séquences de réaction.
Ces trois tests sont faits à partir du sang prélevé dans un tube qui contient comme anticoagulant du citrate de sodium (chélateur du calcium). Le sang est ensuite centrifugé et on recueille le plasma dépourvu de plaquettes. Il est par conséquent nécessaire, au moment de faire les tests, de recalcifier le plasma et d’ajouter au besoin une source de phospholipides pour remplacer les plaquettes.