Les thrombocytopénies et déficits fonctionnels des plaquettes Flashcards
Quels sont les 4 mécanismes pouvant provoquer une thrombocytopénie?
1) Dilution
2) Diminution de la production plaquettaire,
3) Augmentation du taux de destruction plaquettaire
4) Augmentation de la séquestration splénique.
Décrire la thrombopénie par dilution
Survient dans les hémorragies graves avec transfusion massive de culots érythrocytaires. Les culots érythrocytaires ne contiennent pratiquement pas de plaquettes viables de sorte qu’après une hémorragie massive correspondant à au moins un volume plasmatique il peut y avoir une thrombopénie si les plaquettes ne sont pas remplacées.
En pratique, ce type de thrombopénie est relativement rare parce que de plus de plus de milieux ont des protocoles de transfusion massive qui incorporent dans leur algorithmes des transfusions systématiques de plaquettes après un certain nombre de culots érythrocytaires et/ou un suivi sérié de la formule sanguine.ç
L’hémorragie seule n’est pas un mécanisme de thrombopénie.
Quelles peuvent être les 2 causes de la diminution de la production plaquettaire?
- Diminution du nombre de mégacaryocytes (hypoplasie mégacaryocytaire)
- Thrombocytopoïèse inefficace
Quelles peuvent être les causes d’hypoplasie mégacaryocytaire? (3)
- Destruction par des radiations ionisantes, des substances chimiques ou des médicaments.
- Secondaire à une maladie propre au tissu hématopoïétique (leucémie, aplasie médullaire…).
- Remplacement de la moelle hématopoïétique par des cellules néoplasiques (métastases d’un carcinome, fibrose, myélome multiple…)
*** Dans la majorité des cas, l’atteinte n’est pas isolée à la lignée mégacaryocytaire avec comme conséquence une pancytopénie plutôt qu’une thrombopénie isolée. ***
Quelles peuvent être les causes de thrombocytopoïèse inefficace? (2)
- Dans les anémies mégaloblastiques, où elle accompagne l’érythropoïèse inefficace.
- La myélodysplasie
*** Diminution marquée de la production plaquettaire par unité de masse cytoplasmique mégacaryocytaire.
Quels sont les 2 mécanismes de destruction pathologique des plaquettes dans le sang circulant ?
- mécanismes immunitaires,
- consommation des plaquettes.
Quelle est la physiopathologie de la destruction plaquettaire par mécanismes immunitaires?
Ces thrombopénies sont dues à l’action d’auto-anticorps, le plus souvent de type IgG, qui agissent sur les plaquettes de diverses façons :
- par activité anticorps dirigée contre un antigène de la membrane plaquettaire;
- par activité anticorps dirigée contre un haptène fixé à la plaquette (un médicament par exemple);
- par la formation de complexes immuns solubles où l’antigène peut être un médicament, une particule virale, ou autre.
Par l’un ou l’autre de ces mécanismes, les anticorps s’accolent sur les plaquettes. Lorsque qu’il y a des anticorps fixés sur des plaquettes, ces dernières sont détruites principalement dans la rate. Celle-ci est particulièrement efficace en raison des particularités de la microcirculation dans les sinusoïdes spléniques.
*** Dans de très rares cas, la thrombopénie peut être secondaire à un allo-anticorps lorsque suite à une grossesse ou à une transfusion, il y a exposition à des antigènes plaquettaires étrangers.
Quelles sont les 3 formes de thrombocytopénies auto-immunitaires?
- la forme idiopathique (PTI),
- la forme secondaire à une autre pathologie
- celle causée par un médicament
Quelles sont les caractéristiques épidémiologiques de la thrombocytopénie immunitaire idiopathique chronique?
- Le plus souvent chez les jeunes adultes
- 3F / 1H
Quelles sont les manifestations cliniques de la PTI chronique?
Manifestations de thrombocytopénie isolée sans splénomégalie à l’examen physique
Comment pose-t-on un diagnostic de PTI chronique?
Diagnostic d’exclusion.
Si un doute diagnostique persiste après l’évaluation clinique, la biopsie de moelle peut être envisagée. La moelle démontre un nombre de mégacaryocytes normaux ou augmentés.
La recherche d’anticorps antiplaquettaires dans le sérum ou à la surface des plaquettes est une technique peu sensible et peu spécifique, de sorte qu’elle n’est plus recommandée ni utilisée pour confirmer un diagnostic de PTI.
Quels sont les objectifs du traitement de la PTI chronique? (2)
1) de diminuer le taux de destruction des plaquettes sensibilisées
2) de diminuer le taux de production des anticorps antiplaquettaires.
Quel est le traitement de la PTI chronique?
1) Les corticostéroïdes, (prednisone, 1 mg/kg/jour), et/ou les immunoglobulines intraveineuses
Utilisés en première ligne car tous deux peuvent affecter directement le taux de phagocytose des plaquettes recouvertes d’anticorps et corriger rapidement la thrombopénie.
On peut espérer une augmentation des plaquettes en 3 à 7 jours.
2) Splénectomie
En deuxième ligne lorsqu’il y a échec des corticostéroïdes et immunoglobulines IV
L’ablation de la rate corrige la thrombopénie parce qu’on enlève le principal lieu de destruction des plaquettes sensibilisées, de même qu’un organe qui fabrique une quantité importante des anticorps anti-plaquettes.
3) D’autres traitements sont disponibles en cas d’échec à la splénectomie ou en deuxième ligne s’il y a contrindication à la chirurgie (patient âgé par exemple) ou selon la préférence du patient ou du médecin.
Ces traitements qui ont des efficacités variables et des profils d’effets secondaires différents incluent, entre autre, le Rituximab (RituxanRx) un anticorps monoclonal qui diminue la production d’anticorps, différents immunosuppresseurs et les agents mimant la thrombopoïétine comme l’Eltrombopag (RemoladeRx) ou le Romiplostin (NplateRx).
Quelles sont les cibles du traitement de la PTI chronique?
Bien qu’idéalement, l’objectif du traitement du PTI chronique soit de normaliser les plaquettes, il est très fréquent que cette cible soit impossible à atteindre.
Ainsi, on choisira de garder les plaquettes à un nombre suffisant pour empêcher un saignement spontané (supérieur à 25-30 X 109/L) plutôt que de soumettre un patient à la toxicité à long terme d’un traitement (ex : corticothérapie prolongée).
En cas d’urgence ou de chirurgie, il sera toujours possible d’augmenter temporairement les plaquettes pour éviter un saignement.
Quelle est la physiopathologie de la PTI aigüe?
Se rencontre principalement chez les enfants.
Le mécanisme de la thrombocytopénie est moins bien connu. Toutefois la maladie est précédée d’une infection dans environ 75 % des cas suggérant qu’il s’agit d’une réaction immunitaire secondaire à l’infection.
Quel est le traitement de la PTI aiguë?
Souvent, la maladie guérit spontanément.
Lorsque les plaquettes sont très diminuées, on peut craindre un saignement spontané. Dans cette éventualité, un traitement de courte durée s’avère nécessaire. Les corticostéroïdes et/ou les immunoglobulines intraveineuses sont généralement utilisées tout comme dans le PTI chronique.
À quelles pathologies les thrombocytopénies peuvent-elles être secondaires?
1) Maladies auto-immunes
Ex : lupus érythémateux disséminé.
2) Certains cancers hématologiques
Ex : leucémie lymphoïde chronique et les lymphomes
Au moment du diagnostic ou pendant l’évolution de la maladie.
3) Les infections virales
Dans le cas des infections à VIH, il peut arriver que la thrombopénie soit la première manifestation de l’infection. Par conséquent, ce diagnostic doit être éliminé chez les individus à risque présentant une thrombopénie.
Quel est le traitement des thrombopénies immunitaires secondaires ?
Traitement de la maladie sous-jacente (entre autre)
Quelle est la présentation clinique des thrombocytopénies immunitaires provoquées par un médicament?
Se traduisent fréquemment par un effondrement rapide du taux des plaquettes circulantes
Quels sont les médicaments fréquemment impliqués dans les thrombopénies immunitaires médicamenteuses?
- L’héparine,
- Les inhibiteurs des glycoprotéines IIb/IIIa
- La quinidine
- La quinine
- L’acide valproïque
*** Plusieurs autres ont été mis en cause.
Quel est le traitement des thrombopénies immunitaires médicamenteuses?
1) Cesser l’agent causal
Dans la plupart des cas, aucun autre traitement n’est nécessaire puisque les plaquettes remontent rapidement une fois l’agent en cause cessé.
2) Transfusions plaquettaires
Parfois nécessaire dans certains cas très sévères. Traitement temporaire.
*** Ceci ne s’applique pas à la thrombopénie immunitaire induite par l’héparine qui est une entité différente.
Quelles sont les caractéristiques épidémiologiques de la thrombopénie immunitaire causée par l’héparine?
L’héparine standard (non fractionnée) peut provoquer une thrombopénie chez 1 à 3 % des individus qui en reçoivent.
Cette complication est beaucoup plus rare avec les héparines de bas poids moléculaire.