Partie I : La mutation du droit des FP Flashcards
3 articles de la DDHC essentiels
Art 13, 14 et 15
Art 14 DDHC
Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée
-> Principe du consentement à l’impôt (vote des représentants nécessaire avant une imposition)
CO de 58 et consentement à l’impôt
Principe de légalité fiscale (art 34 CO)
L’art 34 de la Constitution nous dit que relève du domaine de la loi l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature. Cela signifie que le législateur va devoir, pour établir un impôt, voter une loi
-> Contrôle du Conseil constitutionnel
Exemple de contrôle du Cc sur la légalité fiscale
Décision du 8 janvier 1991 « loi relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme ».
L’Etat avait créé un impôt sur l’alcool, mais en le créant il a omis de définir dans la loi les redevables (les personnes qui vont devoir payer l’impôt). Face à cet oubli le Conseil constitutionnel va censurer cette disposition légale en estimant que le législateur n’a pas épuisé sa compétence.
Les représentants du peuple doivent-ils aussi se pencher sur les dépenses ?
L’article 14 ne dit rien sur les dépenses, il ne concerne que les impôts, il n’y qu’en matière d’impôts que les citoyens doivent consentir
Art 13 DDHC
Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens en raison de leurs facultés
Il est révolutionnaire de dire que les impôts sont nécessaires. En 1789, par cette formule, on vient dire que l’impôt constitue la ressource centrale pour permettre à l’Etat de fonctionner (avant le Roi finançait lui-même avec les sous de son domaine)
Exemple de décision du Cc sur l’art 13
Décision du Conseil constitutionnel du 29/12/1983 consacrée à la loi de finances de 1984.
Loi contre la fraude fiscale, possibilité de perquisitions et donc d’atteintes aux libertés -> le Cc dit hassoul ça passe l’impôt est nnécessaire
Autre principe de l’art 13
« La contribution commune doit être également répartie entre les citoyens en raison de leurs facultés ».
On a tiré du mot « égal » le principe d’égalité devant l’impôt (revenus différents = discriminations justifiées)
Exemple de décision du Cc sur l’art 13
Décision de 1996 qui faisait un cadeau fiscal aux veufs/veuves car ils sont isolés -> inégalité car ce ne sont pas les seuls à être isolés
Art 15 DDHC
« La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ».
Agents publics doivent rendre des comptes -> contrôles fréquents
Déf de loi de finances
Art 34 Co “Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’Etat dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique”
Prévoir les ressources qui alimentent le budget et les charges
Article définit aussi les lois de programmation
“les orientations pluriannuelles des FP sont définies par des lois de programmation. Elles s’inscrivent dans l’objectif d’équilibre des comptes des administrations publiques”
Art 39 Co
“Les projets de lois de finances sont soumis en premier lieu à l’AN”
Art 47 Co
Cet article encadre le temps accordé à l’AN et au Sénat pour adopter le projet de lois de finances : l’AN dispose de 40 jours pour débattre du projet de loi de finances, le Sénat va devoir statuer dans un délai de 15 jours. Cet article pose une règle de procédure essentielle pour le fonctionnement de l’Etat.
Art 47-2 Co
La Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle de l’action du gouvernement. A côté de cela, la Cour des comptes a un rôle d’assistance du Parlement et du gouvernement pour le contrôle de l’exécution des lois de finances mais aussi pour l’évaluation des politiques publiques
La JP participe au mouvement de constitutionnalisation des FP de 2 manières :
1) Garant des principes fondamentaux des FP
2) Le Conseil constitutionnel a pu inventer des principes fondamentaux en matière financière (Ex : sincérité budgétaire)
Art 126 du TdM
Il nous dit que les Etats membres évitent les déficits publics excessifs
Chiffres essentiels DUE sur les FP des Etats
Contenus dans un protocole annexé au TdM et pas dans le TdM en lui-même
Le déficit public des Etats membres ne doit pas dépasser 3% de leur PIB. Le seuil de la dette publique est de 60% des Etats membres.
Situation après l’adoption des traités
Au début pas de procédure pour sanctionner
Ensuite on crée le pacte de stabilité et de croissance (1997) -> procédure de déficit public excessif si un Etat vote un budget avec + de 3% de déficit public (amende de 0,5% du PIB possible)
Adoption de nouvelles normes après la crise de 2008
En 2011, un paquet législatif a été adopté, composé de 6 textes (6 pack). Il a notamment prévu qu’un Etat membre dont la dette publique excède 60% de son PIB pourrait faire l’objet d’une procédure de déficit public excessif
2012 -> TSCG crée la règle d’or : il faut que lorsqu’un Etat membre adopte son budget, il faut que ce Parlement soit contraint de respecter les règles européennes en matière de déficit public (France n’a pas joué le jeu)
Frein à l’endettement Allemagne
L’Allemagne a intégré dans sa Constitution une règle d’or qui s’appelle « frein à l’endettement », qui interdit au niveau fédéral l’adoption de budgets déficitaires (0,35% du PIB maximum).
Crise importante FP
Autre crise -> crise sanitaire (COVID) = on a suspendu les règles budgétaires entre le 23 mars 2020 et le 31 décembre 2023
Situation depuis le 26 juillet 2024
Depuis le 26 juillet 2024, la France et d’autres Etats sont rentrés dans le cadre de cette procédure pour déficit excessif. L’Etat membre va devoir réduire son déficit public, sans quoi il encoure une amende, qui s’élève à 0,05% de son PIB (avant 0,5) tous les 6 mois jusqu’à ce qu’il prenne les mesures adaptées
Procédure dette publique excessive
Dette publique >90% PIB = Pour ces Etats il faut réduire d’1 point/an sa dette publique.
Si un Etat membre dispose d’une dette publique entre 60 et 90% de son PIB, il doit réduire son endettement public d’1/2 point de pourcentage.
Surveillance permanente DUE
Cette surveillance est exercée par la commission européenne qui occupe un rôle de surveillant pour les politiques budgétaires menées par les Etats membres
Procédure du semestre européen
Discussion EM-Commission sur le budget
Commence au mois de novembre de l’année N-1 (mais échanges entre avril et juillet)
Mieux coordonner les politiques entre les Etats membres de l’union
Cycle annuel de surveillance
3 étapes successives :
1) EM doivent remettre le plan national au plus tard le 30 avril (budget + indicateurs + réformes), envoyé à la Commission qui pourra demander une révision du plan si y’a pas assez de mesures pour réduire le déficit public
2) Remise du projet budgétaire qui doit intervenir le 15 octobre au plus tard (éléments essentiels). Dans certains cas la commission va identifier un manquement particulièrement grave aux obligations de politique budgétaire (elle peut exiger un plan révisé)
3) L’adoption du budget national (au plus tard le 31/12 de l’année qui précède l’exercice).
Nouvelle doctrine LOLF
New public management, existe depuis le milieu des 70’s. L’idée est que l’Etat doit suivre un modèle, et ce modèle est celui des entreprises privées. Il faut que l’Etat soit efficace et performant comme doit l’être une entreprise privée
Règle des 3 E
La gestion publique doit être :
- Efficace (il faut obtenir des résultats)
- Economique (le moins cher possible)
- Efficiente (le rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus doit être le meilleur possible).
Art 1 LOLF
“Les lois de finances tiennent compte dans objectifs et des résultats des programmes qu’elles déterminent”
Gestion financière publique
Art 51 LOLF
Projets annuels de performance
identifier des objectifs poursuivis par l’Etat pour l’année à venir, ils sont mesurés à l’aide d’indicateurs chiffrés
Rapport annuel de performance
Etat des lieux des objectifs, on va essayer de préciser l’écart entre les objectifs et la réalité pour juger si l’Etat a été performant
Limites de ces rapports
1) la performance ne peut pas s’adapter à toutes les politiques publiques, parfois ça sert un peu à rien (Ex : sécurité des français à l’étranger, elle est mesurée à l’aide d’indicateurs mais l’Etat a aucune prise sur ce qui se passe à l’étranger).
2) Déjà des indicateurs pour à peu près tout dans les rapports parlementaires
3) c’est le gouvernement qui est maître des indicateurs, qui choisit ses indicateurs destinés à mesurer la perf de ses politiques publiques
Qui se charge de l’évaluation des politiques publiques ?
1) Parlement
2) Cour des comptes
3) quette
Art 57 LOLF
Il indique que cette mission d’évaluation des politiques publiques passe par les commissions des finances que l’on trouve au Sénat et à l’AN
Membres de ces commissions ont un droit de communication, et peuvent procéder à toutes les auditions qu’ils jugent utiles
Ils peuvent aussi adresser des questionnaires budgétaires aux différents ministères (art 49 LOLF).
Renforcement du rôle des parlementaires dans l’évaluation des politiques publiques
Depuis 2018, l’AN a mis en place le printemps de l’évaluation, temps qui va être consacré à l’évaluation de certaines politiques publiques.
On va désigner des rapporteurs sociaux qui vont être en charge d’évaluer une politique publique déterminée -> mise en place d’une commission qui n’a pas de valeur juridique mais va permettre d’orienter les débats
Cour des comptes
Elle est composée de magistrats financiers
Art 47-2 Co (et art L111-13 du Code des juridictions financières) -> Elle assiste le Parlement et le gouvernement dans l’évaluation des politiques publiques
Publication de rapports ->rapport public annuel au PdR qui sera présenté devant le Parlement. Ce rapport dresse un état des lieux général de la situation des FP dans le pays
Procédure spéciale art L132-6 du CJF
Prévoit que la Cour des comptes peut être saisie d’une demande d’évaluation des politiques publiques par les présidents de l’AN et du Sénat
Rapport obligatoire de la C. des comptes dans les 12 mois qui suivent sa saisine
Renforcer les moyens matériels du Parlement -> 2 outils informatiques
- Leximpact : Il permet à des parlementaires de réaliser des simulations, notamment quand ils souhaitent faire évoluer la politique fiscale en vigueur.
- Chorus : Ce logiciel permet de retracer en temps réel toutes les opérations financières de l’Etat. On s’aperçoit que les parlementaires n’ont pas forcément les compétences pour exploiter un logiciel comme celui-ci.
Faiblesse des moyens aggravée par…
le fait que le gouvernement ne joue pas carte sur table en matière financière, il ne partage pas tous les résultats des analyses et manque d’évaluation des politiques publiques
Outil US pour l’évaluation des politiques publiques
CBO (congressional budget office)
Organe d’assistance du Congrès spécialisé sur les politiques budgétaires
Evaluation des réformes proposées (Ex : projet de Trump de mettre fin à l’Obama care)
Principe d’annualité en FP et évolutions
. Il prévoit que le budget de l’Etat et des CT ne vaut que pour 1 an. Ce cadre annuel est un peu étroit, et en matière de FP on a souhaité de + en + programmer des évolutions sur une durée qui excède une année civile. On a développé des outils pour avoir une projection pluriannuelle
Manifestation classique de la pluri annualité
Art 8 LOLF -> “les crédits ouverts sont constitués d’autorisations d’engagements et de crédits de paiement”
Dépenses sur plusieurs années, manière de les étaler
Lois de programmation des FP
Art 34 Co (2008) -> Les orientations pluriannuelles des FP sont définies par des lois de programmation. Elles s’inscrivent dans l’objectif d’équilibre des comptes publics.
Trajectoire budgétaire, outil d’échelonnage
Tableau début de loi de finances
Article liminaire qui est essentiellement composé d’un petit tableau, un tableau de synthèse qui vient comparer ce qui avait adopté dans la loi de programmation des FP avec le niveau de déficit public et de dette publique tel qu’il va ressortir de la loi de finances
Le but est d’informer le Parlement sur un éventuel décalage
Cc sur la valeur normative des lois de programmation des FP
Les lois de programmation des FP ne s’imposent pas au Parlement quand il vote chaque année le budget de l’Etat. Il n’y a pas de supériorité des lois de programmation des FP sur les lois de finances
2 limites lois de programmation des FP
1) Optimisme = aucune valeur
2) Manque de portée juridique de ces lois de programmation
Modèle espagnol FP
Etat unitaire avec 17 communautés autonomes
Art 156 Co espagnole = autonomie financière pour développer et exercer leurs compétences
Art 157 = ressources qui vont alimenter le budget des communautés autonomes (impôts cédés totalement ou partiellement par l’Etat, propres impôts, taxes et contributions spéciales)
Partage des recettes lors du conseil de politique fiscale -> recettes fiscales représentent les 3/4 des budgets des communautés autonomes