PARTIE 4 INTERVENTION POUR FEU OU EXPLOSION DANS LES DEPOTS HYDROCARBURES Flashcards
Les dépôts hydrocarbures sont des installations de stockage et de transfert d’hydrocarbures qui comprennent généralement les dispositifs suivants :
- les installations d’arrivée de produits (uniquement par pipeline pour les dépôts hydrocarbures secteur BSPP)
- les réservoirs de stockage et leurs cuvettes de rétention
- les pompes et les canalisations
- les installations de départ des produits, notamment les points de chargement des wagons ou des camions citernes
- les installations auxiliaires (laboratoires, bâtiments de conditionnement de certains hydrocarbures, centrales de production de vapeur, air comprimé, installations de lutte contre les incendies)
- les installations annexes (bureaux, garages, magasins, ateliers).
PRINCIPES DE LA RÉGLEMENTATION / Les principes de cette réglementation sont les suivants :
L’exploitant élabore une stratégie de lutte contre les sinistres avec un objectif d’extinction en moins de trois heures après le début de l’incendie pour les cas suivants :
- feu de réservoir nécessitant les moyens les plus importants de par son diamètre et la nature du produit stocké
- feu dans une cuvette de rétention, surface des réservoirs déduite, nécessitant les moyens les plus importants de par sa surface, son emplacement et la nature des produits stockés
- feu de récipients mobiles de liquides inflammables ou d’équipements annexes aux stockages.
L’exploitant a le choix entre deux régimes :
- Régime d’autonomie
- Régime de non autonomie
Les exploitants qui ont choisi ce régime devront être conformes au 31/12/2018.
LES MOYENS DE L’EXPLOITANT
- des réserves émulseur fixes ou mobiles
- des déversoirs qui projettent de la mousse dans les cuvettes de rétention
- une boite à mousse pour déverser de la mousse dans chaque bac
- une couronne qui délivre de la mousse ou de l’eau sur le pourtour de chaque bac
- des lances « queue de paon » fixes ou mobiles destinées à créer des rideaux d’eau qui luttent contre les effets thermiques
- un réseau d’eau
- une salle POI qui devient le PCEXploitant ;
- une organisation de gestion de crise décrite dans son POI.
La mousse a une triple action :
- constituer une couche imperméable qui isole le combustible (vapeurs inflammables) de l’oxygène ;
- participer au refroidissement grâce à l’eau qu’elle contient en grande proportion ;
- empêcher l’émission de vapeurs inflammables, qui constituent le combustible.
Emulseur :
liquide dilué avec de l’eau pour produire de la solution moussante. Les émulseurs de compositions différentes ne peuvent pas être mélangés. Cette notion est à prendre en compte notamment en cas de réapprovisionnement des réserves.
Taux d’Application (TA) :
quantité de solution moussante (eau + émulseur) en litre, à appliquer par mètre carré et par minute. TA : x l/m²/mn. C’est la quantité minimum de solution moussante à projeter sur le feu. En effet une partie de la mousse est détruite par la chaleur. Appliquer ce taux garantit de projeter plus de mousse qu’il n’en sera détruit. Ce chiffre multiplié par la surface en feu détermine les moyens à mettre en place.
Taux de Concentration (TC)
quantité d’émulseur contenu dans la solution moussante exprimée en pourcentage. C’est une donnée du constructeur qui est propre à chaque émulseur. L’émulseur BSPP s’utilise à :
- 3% sur les feux d’hydrocarbures ;
- 6 % sur les feux de liquides polaires (miscibles à l’eau).
Les taux de concentration, d’application et la durée d’extinction déterminent la quantité d’émulseur nécessair
Taux de Foisonnement (TF) :
rapport entre le volume de mousse et le volume de solution moussante. Plus le taux de foisonnement est élevé, plus la mousse est volumineuse, moins elle est projetable et moins elle résiste à la chaleur. C’est le type de lance et l’émulseur qui déterminent le taux de foisonnement.
Les mousses sont classées selon 3 foisonnements :
- bas foisonnement (TF < à 20) : LCM ;
- moyen foisonnement (TF de 20 à 200) : Générateur BIRO et lance SF 225 du PRM ;
- haut foisonnement (TF > à 200) : générateur TURBEX du PRM.
Phase de temporisation :
la temporisation précède l’attaque. Elle permet de contenir les effets thermiques et l’incendie pendant le temps nécessaire pour établir les moyens utiles pour l’extinction par les sapeurs-pompiers. Elle est effectuée avec la moitié des moyens nécessaires à l’attaque.
Le temps nécessaire à l’établissement de lances canons à mousse est estimé comme suit (durée à prendre en compte à partir du début de l’incendie) :
- 90 minutes pour 1 à 2 lances ;
- 150 minutes pour 3 à 5 lances ;
- 210 minutes pour 6 lances.
Phase d’attaque :
phase pendant laquelle tous les moyens nécessaires (calculés en fonction du TA) sont en action. Cette phase, une fois lancée, ne peut pas être stoppée.
Dépôt autonome : la phase d’attaque avec les moyens fixes est calculée pour une durée de 20 minutes, majorée en fonction des surfaces en feu au-delà de 2000m2. Une deuxième extinction de 20 minutes est à prévoir.
Dépôt non autonome : lorsque le recours aux services de secours est prévu, les durées d’attaques dépendent des scénarii qui figurent dans le POI des dépôts ainsi que dans les dossiers ETARE réalisés par les centres de secours. Les normes en vigueur3 ont toutefois déterminé les durées maximales suivantes, pour des attaques menées avec des canons :
PHENOMENES DANGEREUX ASSOCIES :
Explosion de vapeurs Boil Over BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion) Explosion interne de Bac Surpression de bac à toit fixe
PRINCIPES D’EXTINCTION Les éléments qui y sont décrits ne nécessitent pas d’être à nouveau vérifiés par des calculs. Ces travaux de planification doivent être retranscrits avec les renseignements utiles aux secours publics dans le triptyque ETARE.
On doit y trouver obligatoirement :
- le nombre de lances ;
- la durée de la temporisation ;
- la durée de la phase d’attaque ;
- l’emplacement des ZDI, ZE, ZAL, PC EXPLOIT