Partie 3 : Evaluation du fonctionnement affectif et relationnel Flashcards

1
Q

Sur quoi Rorschach travaillait à l’origine ?

A

Rorschach travaillait sur la perception et pensait contribuer à l’approche différentielle de la schizophrénie. Il s’agissait pour lui de dégager des données objectives lui permettant d’identifier des styles de personnalité et de déterminer l’implication des processus perceptifs dans un but diagnostique. Il indique dans son Manuel qu’il faut considérer les résultats comme des données empiriques issues d’observations cliniques plutôt que des déductions théoriques. Bien qu’intéressé par la psychanalyse, le test restait pour lui une procédure athéorique et expérimentale.

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2
Q

Quelle est la double sollicitation du test des tâches d’encre selon Chabert ?

A

une double sollicitation : des données sensorielles perceptives, soutenues par des conduites cognitives et adaptatives (les sollicitations manifestes du test), et des données subjectives projectives, soutenue par des conduites projectives (les sollicitations latentes du test). Selon l’auteur, l’approche psychanalytique permet de repérer les sollicitations (ou contenus) latentes et manifestes du test, ainsi que la réactivation, par le stimulus, des problématiques psychiques spécifiques du sujet.

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3
Q

Hypothèse générale de Chabert ?

A

L’auteur fait l’hypothèse centrale que les opérations mentales mises en œuvre au cours de la passation du test sont susceptibles de rendre compte des modalités du fonctionnement psychique propre à chaque sujet, tels que la théorie psychanalytique freudienne les conçoit, et en particulier dans la notion de continuité du normal et du pathologique.

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4
Q

Quels sont les 2 aspects que Chabert dégage de ce stimulus non-figuratif ?

A

D’une part, une organisation perceptive, issue de la construction formelle de la tâche (la forme réelle de la tâche, compacte, fermée, bilatérale, ouverte) et soutenant la dimension structurale des réponses ; d’autre part, la présence d’éléments chromatiques liés à la couleur (tâches noires, grises, noir/rouge, pastel) qui soutient la dimension sensorielle des réponses. Ces deux dimensions vont servir de base à la méthode d’analyse : l’appréhension de l’organisation formelle est considérée comme relevant d’une approche perceptivo-cognitive, sous-jacente aux processus de pensée ; « à ce qui se connaît » ; la sensibilité aux couleurs est empiriquement associée aux sensations, aux affects, « à ce qui s’éprouve ».

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5
Q

Expliquer la deuxième approche théorique de l’auteur américain Exner. (la première étant celle de Chabert)

A

Le projet de l’auteur est de standardiser la cotation et de valider statistiquement la signification des différents facteurs.
En revanche, les fondements théoriques sont radicalement différents. Exner interprète les données du test dans une perspective pragmatique, au sein d’une théorie de la personnalité qui définit des styles défensifs (plutôt que des mécanismes psychiques de défense), des conduites mentales (plutôt que des conduites psychiques), et des perceptions de soi et d’autrui, d’affects et des processus cognitifs (plutôt que des conflits psychiques, internes et externes à l’appareil psychique). On estime aujourd’hui que ces concepts renvoient à un modèle théorique cognitivo-perceptif. En effet, la notion de « Système Intégré » appliquée à sa perspective pragmatique recouvre 4 opérations cognitives.

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6
Q

Donner les 4 opérations cognitives du “Système Intégré” d’Exner.

A

Un processus d’encodage, concernant la réception et la médiation des qualités du stimulus, et nécessitant de reconnaître et d’évoquer mentalement toutes les catégories d’objets auxquelles tout ou partie de la tâche peut ressembler.
Un processus de classification du stimulus : la hiérarchisation organisée des possibilités évoquées est déterminée par des facteurs psychologiques liés aux « besoins et aux désirs » du sujet, ainsi qu’à la nécessité d’adéquation à la réalité extérieure.
Un processus de rejet par la censure, dépendant de la « désirabilité sociale » du sujet.
Un processus de formulation de la réponse, qui indique des éléments dominants de la structure de la personnalité du sujet, et qui intègre la situation environnementale.

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7
Q

Point commun entre Chabert et Exner ?

A

Quelque soit l’approche théorique, elles rendent compte toutes les deux de tous les éléments constitutifs du « discours Rorschach », à savoir les qualités perceptives et la dimension projective des tâches elles-mêmes, c’est-à-dire du stimulus non-figuratif. Le test de Rorschach ainsi conçu est un outil particulièrement utile pour l’évaluation psychologique, le diagnostic, les indications thérapeutiques et le pronostic.

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8
Q

Dans quoi s’inscrit l’évaluation projective ?

A

D’autre part, l’évaluation projective s’inscrit soit dans un contexte de troubles psychopathologiques, soit dans un contexte de recherche. Dans le contexte de troubles psychopathologiques, il s’agit le plus souvent de procédures d’investigation dont l’objectif est essentiellement diagnostique. Le test projectif permet d’apprécier l’ensemble des processus psychiques du sujet, afin de proposer une prise en charge thérapeutique adéquate. Le type de troubles, l’âge, la situation familiale, sociale et professionnelle, l’histoire du sujet sont autant d’éléments cliniques à prendre en compte. Dans le contexte de la recherche, les situations les plus fréquemment rencontrées associent demande d’aide et collaboration à la recherche.

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9
Q

Pourquoi le test du Rorschach est souvent associé au test thématique TAT ?

A

La confrontation des deux épreuves permet une finesse accrue de l’évaluation diagnostique, d’une part en étayant le diagnostic à partir d’une double argumentation, et d’autre part, en recueillant un matériel spécifique pour chacune des deux. Si la congruence des deux tests est généralement bonne pour des organisations psychiques stables et clairement définies (en termes de psychoses ou de névroses), en revanche, l’association des deux tests permet une plus grande précision des diagnostics différentiels (en particulier pour les fonctionnements limites et narcissiques, selon Chabert, 2007 ). Il y a donc sensibilisation d’une épreuve par l’autre, dans une perspective d’analyse et de synthèse des diverses modalités du fonctionnement psychique d’un sujet.

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10
Q

Pourquoi la restitution de la consultation projective est toujours proposée ?

A

Afin de soumettre au sujet les apports du test projectif, des éclaircissements et les nouvelles questions qu’il permet de formuler.

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11
Q

En quoi les qualités relationnelles et cliniques du psychologue sont essentielles ?

A

Il ne s’agit en aucun cas de figer un diagnostic ou des interprétations narcissiquement blessantes ou culpabilisantes, ni même un « profil psychologique » rigide formulé dans un jargon savant. Les éléments cliniques proposés par le psychologue doivent prendre en compte les capacités psychiques et cognitives du patient à entendre certaines propositions sur son fonctionnement et à proposer des projets d’orientation. L’entretien clinique s’appuie toujours sur l’importance de la relation clinique entre le psychologue clinicien et le patient, et sur l’importance des facteurs subjectifs dans le discours.

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12
Q

Combien de tâches comprend le test du Rorschach ?

A

Le test comprend 10 tâches imprimées sur 10 planches cartonnées . Au verso des planches cartonnées apparaît la mention de l’éditeur, dans le sens conventionnel de l’imprimerie. Au recto des planches cartonnées, la planche I figure une tâche noire et grise, les planches II et III des tâches noires et rouges, les planches IV et V des tâches noires, les planches VI et VII des tâches noires et grises, et les planches VIII, IX et X sont les tâches « couleurs » du test, des tâches dites « pastels ». Néanmoins, les tâches sur les planches n’ont pas de sens de lecture, hormis le sens conventionnel destiné à l’examinateur et à la cotation. Lors de la passation, il se peut que le patient retourne la planche pour produire une ou plusieurs réponses. Ce retournement est noté et coté par l’examinateur. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » réponses au test de Rorschach. La consigne est identique pour tous les examinateurs et tous les sujets : « Je vais vous montrer 10 planches et vous me direz à quoi elle vous font penser, ce que vous pouvez imaginer à partir de ces planches ».

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13
Q

Expliquer la passation spontanée du test du Rorschach.

A

Lors de la passation spontanée, Les 10 planches sont présentées dans l’ordre standard de I à X au patient, qui donne une ou plusieurs réponses à chaque planche, et qu’on chronomètre. L’examinateur note par écrit la totalité du matériel verbal du patient, en respectant absolument les caractéristiques de son discours, sans rectification grammaticale ou syntaxique, puisque l’analyse des données repose en partie sur les structures langagières. De même, les interventions du psychologue, si elles sont nécessaires, doivent être notées.

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14
Q

Expliquer la passation dite enquête du test du Rorschach.

A

Après la passation « spontanée », s’effectue une seconde passation dite « enquête », au cours de laquelle le sujet est invité à regarder une seconde fois les planches et à préciser, si nécessaire, certaines caractéristiques de ses réponses ou d’en apporter d’autres.

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15
Q

Quelles sont les 4 catégories communes au modèles psychanalytique et cognitif du test du Rorschach ?

A
  • La localisation de la réponse sur la tâche (sur quelle partie de la tâche la réponse est-elle perçue ?).
  • La manière dont la réponse est formulée (quelles sont les qualités de la tâche qui ont déterminé la réponse ? En fonction de la forme de la tâche, de la couleur de la tâche, des qualités sensorielles de la tâche, des impressions de mouvements – les kinesthésies – que procure la tâche, la sensibilité à la symétrie des tâches).
  • Le contenu de la réponse (différentes catégories de contenus répertoriées statistiquement).
  • La présence d’une ou de plusieurs réponses statistiquement les plus fréquentes (les « banalités » définies statistiquement planche par planche, dont la liste est fixe pour chacun des deux modèles, français et américain. Bien évidemment, ces réponses sont dépendantes de facteurs culturels et sociaux, et donc les deux listes, celle de l’Ecole de Paris et celle d’Exner sont différentes).
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16
Q

Quelles sont les cotations supplémentaires ajoutées par l’école d’Exner et l’Ecole de Paris dans le test du Rorschach ?

A

Exner a cependant rajouté à ces 4 catégories communes de cotation (même si les symboles utilisés pour coter sont différents dans chacun des deux modèles), deux cotations supplémentaires : le degré d’organisation perceptive, et les cotations spéciales (qui correspondent à des aspects subjectifs, et fournissent un repérage des éléments singuliers du discours du sujet). L’Ecole de Paris a, quant à elle, rajouté l’épreuve des choix de deux planches (+ ou -)2.

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17
Q

Comment se termine la cotation du test du Rorschach ?

A

La cotation se termine par la rédaction d’un résumé, appelé Psychogramme pour l’Ecole de Paris, et Résumé Formel pour Exner. Cette synthèse des données cliniques est une synthèse quantitative, qu’il faudra dans un second temps d’analyse, transformer en synthèse qualitative. C’est l’objet de l’interprétation.

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18
Q

Sur quoi se fonde l’interprétation d’un protocole de Rorschach ?

A

L’interprétation d’un protocole de Rorschach se fonde, d’une part sur les données cliniques transformées en données quantitatives, et d’autre part, sur les fondements théoriques de chacun des deux modèles, psychanalytique et cognivo-comportemental . Chaque catégorie de critères de cotation de la synthèse quantitative est examinée à l’aune de tables normatives statistiques. Par exemple, le nombre total de réponses d’un protocole de Rorschach permet de situer le sujet par rapport à une norme issue d’un échantillon statistiquement valide. Exner constate que le nombre de réponses (R) est souvent en baisse chez des sujets déprimés qui fournissent en moyenne 14 réponses par protocole. De même, l’Ecole de Paris s’appuie sur les pourcentages des différentes catégories de cotation. Par exemple, R=17 est une production verbale plutôt faible qui contraste avec le temps total de la passation lorsque celui-ci est relativement long (33 mn). Ainsi un critère de cotation n’est jamais interprété seul, mais mis en relation avec d’autres critères de cotation.

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19
Q

En quoi consiste le TAT ?

A

Le TAT (Thematic Apperception Test) est issu des travaux de Murray (1935, version définitive du test, 1943). La passation du test comprenait les 31 planches sélectionnées et on demandait au sujet d’imaginer une histoire en rapport avec la situation représentée.

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20
Q

Hypothèse de Murray concernant le TAT ?

A

L’hypothèse de Murray était que « l’identification du sujet au personnage central » était utilisée pour exprimer ses « besoins ». Les « besoins » du héros étaient cotés en rapport avec les « pressions » issues de l’environnement, c’est-à- dire centrés sur le contenu de l’histoire. Le modèle théorique de Murray, exposé dans son ouvrage Exploration de la personnalité (1938), était fondé une théorie des « besoins-pressions ». Elle présupposait que les histoires racontées par le sujet contiennent tout un héros qui exprimerait les besoins du sujet ; des personnages autour de ce héros, en interactions avec lui, représenteraient les forces du milieu familial et social dont le sujet ressentirait la pression ; le heurt entre les deux entraînerait un conflit inconscient et le TAT permettrait d’en étudier sa nature et son modèle de résolution. La liste des besoins établie par Murray était supposée exhaustive, susceptible de rendre compte de tous les comportements humains, depuis le plus petit acte ou la plus petite séquence verbale, jusqu’aux comportements les plus élaborés. Cette interprétation en termes de besoins individuels, de pression de l’environnement et de comportements réduit le contenu manifeste des histoires TAT au vécu subjectif, et donc la fantaisie produite témoignerait de la réalité du sujet, sans tenir compte, en réalité, de l’existence d’un quelconque conflit inconscient. Cette théorisation n’a pas été développée par les chercheurs de l’Ecole de Paris en France.

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21
Q

Comment Bellak considère l’interprétation du TAT ?

A

Certains chercheurs américains (dont Bellak, 1954) soulignent ultérieurement que l’interprétation du contenu d’une histoire devrait se faire comme on interprète un rêve, c’est-à-dire qu’il faudrait d’abord découvrir le contenu latent caché derrière le contenu manifeste, et que l’on devrait tenir compte de l’analyse des mécanismes de défense. Ils redéfinissent, en fait, le modèle théorique de Murray en fonction de la théorie psychanalytique, en mettant l’accent, non plus sur le contenu des histoires, mais sur l’aspect formel du discours. Ce ne seraient pas les conflits du sujet avec l’extérieur qui seraient à évaluer, mais la façon dont le psychisme du sujet s’est structuré avec le conflit psychogénétique – entre réalité externe et réalité interne. Pour ces auteurs, l’analyse de la nature du conflit est importante, mais reste secondaire.

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22
Q

Modification psychanalytique proposée par L’Ecole Française du TAT ?

A

L’Ecole Française du TAT, avec Vica Shentoub et Rosine Debray, va proposer ensuite une modification théorique psychanalytique supplémentaire. Ces auteurs reprennent les travaux de l’Ecole Américaine, en conservant la proposition de Bellak – l’analyse du contenu explicite d’une histoire serait moins importante que le sens latent. Puis elles font l’hypothèse que les récits TAT sont des formations de discours qui témoignent des relations intra-psychiques avec les exigences de la réalité externe (le stimulus, c’est-à-dire les planches). Elles construisent donc une méthode de cotation et d’analyse des différents types de mécanismes de défense repérables dans les histoires TAT, déterminant ainsi la structure psychique du sujet, la qualité des défenses du Moi, et le type de défenses préférentielles du sujet. Le discours témoignerait alors d’un mode de résolution du conflit entre fantasme et réalité . Ce serait une « fantaisie consciente induite ».

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23
Q

Dans quoi s’inscrivent les fondements théoriques du TAT ?

A

Ces fondements théoriques s’inscrivent donc dans la perspective de la métapsychologie freudienne, dont les principales notions sont : la première topique (Inconscient/Préconscient/Conscient), la seconde topique (ça/Moi/Surmoi) et les trois points de vue, dynamique, économique et topique. Chaque image représenterait donc une situation se rapportant aux conflits psychiques universels (la problématique œdipienne, la différence des sexes et des générations, sur fond de maniement de la libido et de l’agressivité). De plus, pour chacune des planches, les auteurs identifient un contenu manifeste (éléments de la réalité) et un contenu latent (susceptible de réactiver telle ou telle problématique psychique)

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24
Q

Dans la perspective métapsychologique freudienne, que permettrait chaque protocole ?

A

Chaque protocole de TAT permettrait de dégager une ou des problématiques psychiques rendant compte des mécanismes de défense et du fonctionnement psychique spécifiques d’un sujet. La production d’un récit face à une image serait sous-tendue par un travail de liaison entre processus primaires et processus secondaires, c’est-à-dire l’articulation entre une élaboration intellectuelle de la réponse et une résonance fantasmatique

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25
Q

Comment est considérée la construction d’une histoire au TAT ? selon Shentoub

A

Ainsi, pour Shentoub (1990), construire une histoire au TAT est un acte d’organisation, dans une situation d’évaluation qui favorise la régression et la réorganisation. Analyser ces mouvements d’organisation, de désorganisation et de réorganisation revient à évaluer l’autonomie (toute relative) du Moi, qui implique la communication entre les structures inconscientes (ça/Moi/Surmoi) et les activités adaptatives créatrices. Le stimulus (les images du TAT) est à la fois figuratif et ambigu. De ce fait, le sujet, en élaborant une histoire, montre sa capacité à appréhender l’objet perçu dans sa double appartenance objective/perceptive et subjective/projective, autrement dit, sa capacité à élaborer un espace psychique interne qui permet une activité de rêverie, sans être désorganisé, c’est-à-dire des limites entre un espace interne et un espace externe, des limites entre dedans et dehors.

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26
Q

Décrire la méthodologie de l’Ecole Française pour la passation ?

A

Shentoub (1957-1990 ) a sélectionné 16 des 31 planches qu’elle a validé comme étant les plus significatives. Les planches sont constituées de dessins, de gravures, de photographies ou de reproductions de tableaux. Certaines planches sont communes à tous les sujets, d’autres particulières aux enfants ou aux adultes, ou encore à l’un ou à l’autre sexe. Les initiales anglaises imprimées au recto de chaque planche précisent ces distinctions : B pour “boy” – garçon, G pour “girl” – fillette jusqu’à 14 ans, M pour “male” – homme et F pour “female” – femme. Les planches retenues par Shentoub sont donc : 1, 2, 3 BM, 4 et 5 proposées aux garçons, filles, hommes et femmes. Les planches 6BM, 7BM et 8BM proposées aux garçons et aux hommes. Les planches 6GF, 7GF et 9GF proposées aux filles et aux femmes. Les planches 10, 11, 12 BG, 13B, 13MF, 19 et 16 (dernière planche du test, « blanche ») proposées aux garçons et aux filles, à l’exception de la 13MF, seulement proposée aux hommes et aux femmes. Les 16 planches se passent en une seule fois et l’ordre de passation est standardisé, car le stimulus évolue du plus structuré et figuratif au plus ambigu. La consigne est fixe, comme pour tout test : « Imaginez une histoire à partir de la planche », sauf pour la planche 16 – planche « blanche » sans représentation, qui nécessite une nouvelle consigne : « jusqu’à présent, je vous ai montré des images qui représentaient des personnages ou des paysages, maintenant, je vous propose cette planche qui est la dernière : vous pourrez me raconter l’histoire que vous voudrez ». Le psychologue doit rester neutre au cours de la passation, mais peut intervenir face à un sujet très inhibé pour le soutenir. Toute intervention dépend de la qualité de la relation clinique instaurée. Il faudra ensuite évaluer comme cette intervention est vécue par le sujet, en termes d’intrusion, de renforcements des défenses, d’effraction ou de désorganisation, par exemple. Tout comme au Rorschach, on tient compte du temps écoulé pour chaque planche, on retranscrit intégralement le discours du sujet, y compris les éventuelles interventions du psychologue.

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27
Q

Comment s’appelle le travail de cotation du TAT ?

A

On appelle le travail de cotation du TAT le “dépouillement des récits TAT”. Cette cotation porte sur les récits racontés par le sujet, dans l’ordre de passation des planches. La méthode de dépouillement repose, dans un premier temps, sur la cotation des « procédés » du discours, et dans un second temps, sur leur articulation avec les problématiques psychiques que ces « procédés » de discours s’efforcent de traiter, comme suit :

  • Cotation des récits planche par planche, à l’aide d’une feuille de dépouillement recensant tous les « procédés » de discours ( élaborée par Shentoub et Debray ). La feuille se remplit en cochant les procédés utilisés. Analyse de ces « procédés » de discours en repérant les problématiques psychiques abordées par le sujet, et en tenant compte de la nature, du poids et de la variété des procédés de discours, ainsi que de leur articulation avec d’autres procédés de la même série ou d’une autre série.
  • L’analyse « planche par planche » permet de dégager les premières impressions (qualité des histoires, adaptation, participation imaginaire, type de relation au test et au psychologue). Puis on évalue le contenu manifeste et le contenu latent des histoires, en fonction des mécanismes de défense et de la problématique que réactive chaque planche.
  • Synthèse des informations sur une feuille de dépouillement des « procédés » de discours, au terme de la cotation et de l’analyse du protocole tout entier. Cette synthèse doit permettre d’apprécier la qualité du processus associatif en tenant compte des relations entre affects, représentations et mécanismes de défense. Elle doit permettre de rendre compte de la diversité des problématiques psychiques, des aménagements défensifs et poser des hypothèses cliniques quant à l’organisation psychique du sujet.
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28
Q

Sur quoi est fondée l’interprétation du matériel TAT ?

A

L’interprétation du matériel TAT ainsi coté et analysé est fondée sur la présence, inhérente à la situation d’évaluation du TAT, d’un conflit entre principe de plaisir et principe de réalité, entre représentations de choses et représentations de mots, entre désirs et interdits. On confronte la problématique psychique abordée par le sujet en regard du contenu latent sollicité par les planches, et on étudie la manière dont ces contenus sont formulés. La référence aux contenus latents du matériel permet de situer le sujet en appréciant les différents registres conflictuels qu’il peut se permettre d’aborder et de traiter. Cette évaluation est décisive pour l’évaluation diagnostique, puisque la psychanalyse considère qu’à chaque organisation psychopathologique correspond une problématique psychique dominante : névroses (avatars du conflit œdipien, angoisse de castration, troubles des identifications secondaires) ; états-limites (problématiques de perte d’objet, angoisse dépressive, fragilité narcissique mobilisant des aménagements défensifs spécifiques) ; psychoses (angoisse de morcellement, problèmes identitaires, perte des liens du sujet avec l’autre et avec lui- même)

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29
Q

La cotation du TAT doit répondre à quelles questions ?

A

La cotation du TAT doit permettre de répondre aux questions suivantes : l’identité est-elle stable ou difficile à réaliser ? Les personnages sont-ils différenciés ou non ? Les identifications sont- elles claires ? Les repères sont-il sexués ou non, tant du point de vue de la différence des sexes que de la différence des générations ?, etc.

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30
Q

But du TAT ?

A

Le TAT est donc une méthode d’évaluation du fonctionnement psychique d’un sujet, qui permet de formuler des hypothèses cliniques sur son organisation psychique, ses mécanismes de défenses, la qualité de ses identifications, de ses relations d’objet, du type d’angoisse. L’analyse dynamique permet également de repérer les mouvements d’investissement et de désinvestissement de l’objet. L’ensemble des données cliniques du test doit être synthétisé, et comme toujours, être articulé, dans le cadre d’un bilan psychologique, à une évaluation du fonctionnement cognitif.

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31
Q

Description de la version TAT pour enfants ?

A

La version pour enfants du TAT se nomme CAT – Children Apperception Test : elle est constituée de 10 dessins incluant, soit des formes animales (CAT), soit des formes humaines (CAT-H), (H. Bellak et Hurvich, 1966). En effet, Bellak constate cliniquement que les enfants, confrontés à l’épreuve du Rorschach , privilégient le recours à des figures animales comme support palliatif des mouvements identificatoires (particulièrement pour les animaux dit « anthropomorphes », tels que les ours, les chiens, les singes, etc.). Il invente donc 10 planches, présentées à tous les enfants, de 4 à 11 ans, représentant des animaux en posture d’humains, dans des positions de relations plus ou moins ambiguës.

32
Q

Par quoi est marqué le matériel figuratif des planches du CAT ?

A

Tout comme au TAT, le matériel figuratif des planches est marqué par la prégnance de la dynamique conflictuelle, en particulier dans le registre du conflit œdipien, qui s’organise à partir de l’évocation de personnages en relation (animaux dans le CAT et les Aventures de Patte Noire, voir partie suivante). Ces relations sont soient avérées, soit suggérées, et elles renvoient à ce qu’on pourrait appeler « l’universalité des conflits psychiques ». Ainsi seront mobilisées les différentes figures des fantasmes originaires (scène primitive, séduction, castration), autour de mises en scène qui s’appuient sur la figuration de la différence des sexes et des générations. L’enfant est invité, tout comme au TAT, à dire quelle histoire pourrait être racontée à partir de la planche. La dimension de la temporalité est centrale dans la dynamique psychique de l’enfant, dans la mesure où se trouve mise à jour sa capacité à se construire dans le rapport au temps, et dans le rapport à son propre engagement historique. Le récit se trouve ainsi porteur, à la fois de la charge fantasmatique de la vie psychique de l’enfant, en fonction du contenu latent de chaque planche et des stratégies défensives qui s’y déploient. La feuille de dépouillement des procédés de discours proposée par M. Boekholt (1993) est inspirée des travaux de Shentoub (1990) sur le TAT.

33
Q

Objectif du test des Aventures de Patte Noire ?

A

Au même moment où Bellak crée en 1950 le CAT aux Etats-Unis pour pallier à l’absence d’épreuves projectives adaptées aux enfants, en France, L. Corman (1972) élabore l’épreuve des “Aventures de Patte Noire” avec ses différentes versions (cochon dans un premier temps, puis mouton ensuite, pour s’adapter à une pratique clinique avec des enfants musulmans). Le test des Aventures de Patte Noire s’adresse aux enfants d’au moins 5 ans. Il présente l’histoire du cochon Patte Noire et de sa famille en 19 planches de dessin. L’analyse des planches cherche à mettre en évidence la dynamique conflictuelle du fonctionnement psychique de l’enfant, comme au CAT et au TAT pour les adultes.

34
Q

Décrire les 4 phases de la passation du test des Aventures de Patte Noire.

A

La passation du test se compose de quatre phases. Tout d’abord, le psychologue demande à l’enfant d’identifier tous les membres de la famille (sexe, âge et parenté), à travers la présentation de 5 planches (Patte Noire, Mère cochon, Père cochon et deux autres petits cochons). Ensuite, on lui propose de regarder les planches et de choisir celles dont il a envie de raconter l’histoire. À la troisième étape, l’enfant a la possibilité de faire la différence entre les planches aimées et non aimées et de verbaliser sur ses choix. Enfin, on raconte à l’enfant que Patte Noire a rencontré une fée et on lui demande de trouver les trois souhaits qu’il a formulés. D’autres questions peuvent également être posées : par exemple, on demande à l’enfant de dessiner le rêve qu’il prête au héros cochon. L’originalité de l’épreuve consiste en sa méthode d’application qui se différencie d’une présentation obligatoire et ordonnée des planches comme au TAT ou au CAT.

35
Q

Sur quoi se base l’interprétation des réponses du test des Aventures de Patte Noire ?

A

L’interprétation des réponses se base sur le contenu manifeste et le contenu latent des planches (agressivité, culpabilité, complexe d’œdipe, etc.). De manière très générale, on considère qu’une identification de l’enfant à Patte Noire est le signe d’une bonne adaptation et/ou d’un certain narcissisme, tandis que dans le cas contraire, on repérera une certaine forme d’anxiété. Chaque planche du test évoque les différents aspects de la problématique inconsciente de l’enfant : ainsi, l’enfant, en se projetant dans les histoires qu’il raconte, va exprimer ses conflits inconscients, son vécu des différents stades de développement, sa relation à ses parents et à sa fratrie, etc.

36
Q

Présenter le test du Dessin de la Famille.

A

Le test du « Dessin de la Famille » est un outil pour l’évaluation clinique de l’enfant à partir de 5-6 ans. Il est proposé au cours d’un entretien psychologique semi-directif portant sur les relations familiales. C’est un test de personnalité dans lequel l’interprétation sera fondée sur les mécanismes associés à la projection. Le dessin témoigne du système d’attachement de l’enfant, de la présence ou non d’hyperactivité, d’inhibition ou de sécurisation, etc. C’est une épreuve projective : l’entretien se porte sur une famille imaginaire créée par l’enfant.

37
Q

Que permettra l’interprétation du test du Dessin de la Famille ?

A

L’interprétation de ce test permettra d’émettre des hypothèses cliniques à propos des besoins, des fantasmes et des régressions de l’enfant, qui pourront être mises en relation avec le fonctionnement du système familial.

38
Q

Comment se déroule la procédure du Dessin de la famille ?

A

Le psychologue propose à l’enfant de dessiner une famille. Le matériel dont il dispose est une feuille de papier blanc, un crayon de papier et des crayons de couleurs (pas de gomme, pas de règle). Pour le bon déroulement du test, il faut auparavant que la relation clinique avec le psychologue soit établie et de bonne qualité. Le psychologue doit noter l’ensemble des éléments de la réalisation et l’ordre de présentation des personnages et objets du dessin. Le psychologue ne doit pas intervenir au cours de la réalisation du dessin. Il peut encourager l’enfant par une attitude empathique, répondre à toutes les questions de l’enfant ou encore le rassurer tout en notant quand des conflits psychiques semblent surgir dans l’appareil psychique de l’enfant.
Une seule consigne est indiquée à l’enfant. Corman demande : « dessine-moi une famille de ton imagination ». Le psychologue peut compléter cette consigne en indiquant qu’il peut dessiner tout ce qu’il veut : des animaux, les personnages d’une famille, les objets. Si l’on ne précise pas directement à l’enfant de dessiner sa propre famille, les projections dans le dessin seront facilitées.

39
Q

Dans le dessin de la Famille, les attitudes d’inhibition doivent être relevées comme …

A

Les attitudes d’inhibition doivent être relevées par le psychologue soit comme réaction face à la consigne, soit comme signe de dévalorisation ou de sous-estime de soi (« je ne sais pas faire »), soit pendant la réalisation du dessin quand il faudra représenter un bonhomme de la famille imaginaire (avec des caractéristiques de projection de sa propre famille). Pour éviter que l’enfant doute de ses capacités graphiques, le psychologue doit insister sur le fait que ce test n’a rien à voir avec une évaluation scolaire. Toutes les réactions affectives ou les modifications d’attitudes de l’enfant, pendant la réalisation du dessin, sont relevées par le psychologue (ex : cassure de traits, enfant levant les yeux du support, etc.). L’enfant peut également vouloir attirer l’attention du clinicien en exprimant sa soif, une bouffée de chaleur, un profond soupir. Tout ce qui entraîne l’interruption du rythme du dessin peut se traduire par une modification de l’état émotionnel important, et sera à prendre en compte dans l’interprétation.

40
Q

Sur quoi porte l’entretien semi-directif du Dessin de la Famille ?

A

Ensuite, un entretien semi-directif est ensuite proposé à l’enfant. Le psychologue lui demande de s’exprimer sur son dessin, d’en définir les différents personnages, sur sa satisfaction quant à sa création. L’entretien pourra apporter des éléments cliniques relatifs au fonctionnement de l’évaluation subjective mis en relation avec les niveaux d’estime et d’affirmation de soi. Le psychologue doit demander à l’enfant ce qu’il voudrait modifier sur son dessin.

41
Q

Quelles sont les 6 questions à poser lors du test du Dessin de la Famille ?

A

Corman (1964) précise 6 questions à poser à l’enfant : « Quel est le plus gentil ? Quel est le moins gentil ? Quel est le plus heureux ? Quel est le moins heureux ? Et toi, dans cette famille, qui préfères-tu ? Si tu faisais partie de cette famille, quel personnage serais-tu ? » On demande à l’enfant de justifier les réponses qu’il donne.

42
Q

Interprétation du test du Dessin de la Famille se fait à 3 niveaux

A

L’interprétation s’opère à 3 niveaux :
- au niveau graphique (le tracé des lignes, l’investissement de l’espace et l’utilisation des couleurs) - au niveau des structures formelles (présence d’humain, seul ou en groupe, analyse de la maîtrise du schéma corporel, et des mises en relation entre les personnages, des représentations de mouvements, de chaleur, etc.)
- au niveau du contenu (le type de famille et les écarts entre famille réelle et famille imaginaire, la valorisation ou non d’une personne, l’ajout d’un personnage, les interactions entre les personnages, et enfin, les identifications, les conflits dans la fratrie, et les réactions agressives, dépressives ou régressives).
En conclusion, on identifie les conflits psychiques et les mécanismes de défense mis en place dans la situation représentée : expression ou non du conflit psychique, identification à l’un des deux parents, agressivité, voir des manifestations œdipiennes plus masquées (par la mise à distance dans le dessin, voir l’absence de parents ou de fratrie) comme le repli narcissique, par exemple.

43
Q

En quoi consiste le test du Dessin du Bonhomme ?

A

Le premier test du Bonhomme a été réalisé par Florence Goodenough dans les années 1920. Il consistait à faire dessiner un bonhomme à l’enfant sur du papier blanc avec un crayon noir. La consigne était : « Dessine-moi un bonhomme, le plus beau que tu peux ». Le but était de déterminer l’Age Mental de l’enfant (AM) ainsi que son Quotient Intellectuel (QI). Selon les éléments qui apparaissaient ou non sur le dessin, l’enfant était alors classé dans l’un des trois groupes suivants : « en avance, normal, en retard ». Chaque élément retenu comme élément caractéristique (exemple : le nez, la bouche, les yeux…) équivalait à un point. La note finale était égale à la somme des points obtenus.

44
Q

Pourquoi le test du Dessin du Bonhomme critiqué ?

A

Ce test a été critiqué sur plusieurs points. Tout d’abord, il n’évaluait pas simplement le développement intellectuel de l’enfant mais aussi de multiples facteurs liés à sa socialisation et à son affectivité. Il devait donc être aussi considéré comme un test de personnalité. De plus, l’échelle utilisée pour calculer le résultat du test s’appuyait essentiellement sur le nombre de détails représentés. Un enfant méticuleux était donc favorisé. Pour autant, cela ne signifiait pas qu’il était plus intelligent.

45
Q

Quelles sont les modifications du Dessin du Bonhomme faites par Harris ?

A

Harris (1963) apporte des modifications importantes au test du Bonhomme. Il analyse séparément les dessins d’un bonhomme masculin et d’un bonhomme féminin, il multiplie le nombre d’éléments caractéristiques du dessin. Cependant, tout comme dans le test de Goodenough, la forme et l’étude du trait ne sont pas encore prises en compte.

46
Q

En quoi consiste la révision du test du Dessin du Bonhomme de Royer (1977) ?

A

Elle réétudie ce test en tenant compte des critiques faites auparavant, et elle développe les recherches sur le test du Bonhomme pour le transformer en un test de personnalité. La consigne reste quasiment identique : « Dessine un bonhomme aussi beau que possible. Si tu veux, tu peux le colorier ». On met à présent à la disposition des enfants un crayon noir et sept crayons de couleurs.

47
Q

Royer fait des changements sur deux niveaux.

A

Royer consacre une partie de ses recherches à fixer une « Echelle de maturité » concernant uniquement les détails évolutifs de dessin par rapport à l’âge de l’enfant. Dans un second temps, elle traite de l’interprétation du dessin du Bonhomme sur le plan affectif.

48
Q

Comment Royer construit l’Echelle de Maturité dans le test du Dessin du Bonhomme ?

A

Royer retient 70 items sélectionnés parmi des signes évolutifs pour construire son Echelle de maturité, subdivisée en 3 échelles partielles :
- têtes : 23 items
- schéma corporel : 32 items
- vêtements : 14 items
D’autre part, les différents critères de cotation du dessin du Bonhomme se répartissent en 3 grandes catégories :
- Les différents types de Bonhomme (rond, en pièces détachées, têtard, intermédiaire, conventionnel-additif, contour)
- La carte d’identité du Bonhomme (âge, sexe, habits)
- Les éléments graphiques à prendre en compte pour l’analyse du dessin : emplacement, dimension, tracé, posture, couleurs, environnement
Royer étudie donc non seulement les items présents mais aussi la taille du dessin, son emplacement sur la feuille, quelle sorte de tracé a été utilisée, etc.

49
Q

Evolution et différences du Dessin du Bonhomme selon âge et sexe.

A

De 4 à 7 ans, on observe une évolution du dessin très rapide. On remarque ensuite un ralentissement, entre 6 et 7 ans chez les garçons et entre 7 et 8 ans chez les filles, ainsi que des différences de plus en plus sensibles entre dessin de garçons et dessin de filles. Statistiquement, le graphisme est plus rapidement élaboré chez les filles que les garçons. On note généralement chez les filles une attitude plus conformiste et minutieuse. Leur intérêt s’attarde sur l’espace personnel et corporel. Avec le test du Bonhomme, on a souvent constaté une plus grande précocité des filles, déterminée par l’évolution psycho-sexuelle, qui précède toujours celle des garçons (d’environ deux à trois ans).
Les filles accorderaient plus d’intérêt aux traits du visage (surtout les yeux et les cheveux) ainsi qu’à l’utilisation des couleurs et à la présence des vêtements. L’intérêt des garçons se porterait sur l’espace extérieur, environnant. Leur Bonhomme est plus longtemps schématique et disproportionné (l’apparition du cou est plus tardive). Les garçons préfèrent utiliser un crayon noir et laissent plus facilement le visage du bonhomme incolore. Les vêtements dans les dessins des garçons sont beaucoup plus personnalisés et tendent parfois à préciser la fonction sociale. Une des particularités typiques des dessins de garçons est la présence de l’humour.

50
Q

Expliquer la part perceptive du Dessin du Bonhomme.

A

Mais il existe également dans le dessin du Bonhomme une part plus perceptive, qui renverrait à des caractéristiques psychologiques propres, telles que l’estime de soi ou le type de relation que l’enfant entretient avec autrui. Ces deux dimensions, projective et perceptive, se traduisent, dans le dessin du Bonhomme, par l’espace qu’il occupe dans la page, la taille du Bonhomme ou encore l’application avec laquelle l’enfant réalise son dessin. On peut analyser, à travers une production, différentes caractéristiques psychologiques comme l’agressivité, la souffrance, des conflits, mais aussi une perception de bien-être. Le test du dessin du Bonhomme permet en outre de déceler les enfants en difficultés : échec scolaire, problèmes relationnels avec leur environnement social et familial, troubles du comportement, etc. Le dessin du Bonhomme a donc comme particularité d’être une aide à l’évaluation de troubles du développement affectif et relationnel.

51
Q

Intérêt du test du Dessin du Bonhomme ?

A

Ce test aide essentiellement à repérer les enfants ayant des troubles spécifiques. C’est par exemple le cas pour les enfants souffrant de déficience intellectuelle ou de troubles du langage. Il faut y associer des problèmes affectifs et relationnels, eux-mêmes à mettre en relation avec d’autres problèmes relatifs à l’organisation psychique de l’enfant. Le test du Bonhomme peut également être employé auprès d’enfants hospitalisés et souffrant de troubles somatiques. Le dessin du Bonhomme est également utilisé pour identifier des fonctionnements psychiques spécifiques, donc des mécanismes de défense ou des conflits psychiques particuliers.

52
Q

Qu’étudie le FACES ? (nous sommes dans une perspective systémique et développementale)

A

Le FACES (Family Adaptability and Cohesion Evaluation Scales) étudie le fonctionnement familial d’une famille ou de sujets à partir des 3 dimensions qui le fondent théoriquement : la « cohésion », « la flexibilité » et la « communication ». Il constitue une évaluation, à un moment donné, de l’équilibre familial. Les scores des personnes en termes de cohésion et de flexibilité sont intégrés à une grille d’analyse appelée « modèle Circumplex ». Sachant que les facteurs de fonctionnement familial constituent un indicateur de la santé physique et psychologique, il peut être utilisé comme outil de diagnostic et/ou de thérapeutique.

53
Q

Par qui a été validé le FACES (version III) en France ?

A

Par Moret (1990) et Tubiana-Rufi et al. (1991) pour deux catégories de population spécifiques : les couples de parents et les familles avec adolescents (modèle Circumplex. La version IV (Olson, 2006-2009) est toujours en cours d’étalonnage et de standardisation en langue et pour une population française européenne. Elle fait l’objet de recherches cliniques, mais quelques items ont déjà été définis. La version IV du FACES a cependant fait l’objet d’une recherche d’étalonnage et de validité des concepts par une équipe francophone canadienne, pour une population de familles et d’adolescents québecois. En France, les chercheurs utilisent encore la version III du FACES.

54
Q

Définition cohésion familiale (Olson)

A

Olson (1985-2009) a défini la cohésion familiale comme un concept exprimant les liens, les attaches émotionnelles et les sentiments entre les différents membres de la famille, ainsi que le degré d’autonomie de chaque personne au sein du système familial. L’évaluation de la cohésion est déterminée par plusieurs aspects du comportement, dont les caractéristiques diffèrent en fonction du type de structure familiale : l’indépendance, les limites familiales, la coalition, le temps, l’espace, les amis, la prise de décision, les intérêts et les loisirs.

55
Q

Expliquer les 5 niveaux croissants de cohésion de structure familiale ? (Olson) : quand cohésion équilibrée ?

A

L’auteur a identifié 5 niveaux croissants de cohésion de structure familiale : la cohésion est considérée comme équilibrée quand elle se situe à l’un des trois niveaux intermédiaires, car ils correspondent à une répartition adéquate entre indépendance et dépendance. Les deux extrêmes sont considérés comme déséquilibrés ou problématiques. Quand la cohésion est particulièrement basse, les systèmes familiaux montrent peu d’implication des membres de la famille les uns envers les autres ; les amis, les activités ne sont pas partagés ou pas connus ; aucune aide ou soutien ne sont pas recherchés à l’extérieur de la famille. Quand elle est particulièrement élevée, la proximité relationnelle est maximale et une loyauté totale est demandée aux membres de la famille, il y a peu d’espace privé et toute tentative d’indépendance est vécue comme une trahison.
Le niveau de cohésion de chaque famille varie d’une étape de vie à une autre, ou en fonction des circonstances. Certaines variations peuvent être adaptatives (en fonction des événements qui peuvent ou non menacer son unité ou l’un des membres de la famille). Les relations peuvent devenir problématiques si la cohésion reste à l’un des extrêmes pour une longue période.

56
Q

Définition flexibilité familiale ? (Olson)

A

La flexibilité familiale est définie comme la possibilité d’une famille à modifier ses règles de vie (discipline, rapports d’autorité, etc.) en situation particulière (événements de vie stressants, douloureux, etc.). L’évaluation de la flexibilité est déterminée, elle aussi, par des aspects spécifiques du comportement, dont les caractéristiques sont différentes en fonction du type de structure familiale : l’assurance, l’autorité, la discipline, la négociation, les rôles, les règles et le feed-back.

57
Q

Expliquer les 5 niveaux d’intensité croissant de la flexibilité de la structure familiale (Olson) : quand flexibilité équilibrée ?

A

Cinq niveaux d’intensité croissante de la flexibilité de la structure familiale ont été identifiés par les recherches d’Olson : la flexibilité est considérée comme équilibrée quand elle se situe à l’un des trois niveaux intermédiaires, car ils correspondent à une répartition adéquate entre rigidité et créativité. Les deux extrêmes sont conçus comme déséquilibrés. Quand elle est basse, une personne dans la famille impose ses décisions ; les règles ne changent pas. A l’autre extrême, quand elle est élevée, il n’y a pas de règles spécifiques, pas de leader ; les décisions sont prises sans suivi et fluctuent d’une occasion à l’autre même quand le contexte est le même. Le degré de flexibilité varie en fonction des événements de vie dans la famille. Un fonctionnement bloqué à l’un des extrêmes se révélera problématique.

58
Q

Quel est le rôle de la communication dans l’échelle FACES ?

A

La communication a un rôle particulier dans l’échelle FACES. Elle est considérée comme une dimension « facilitatrice » à travers laquelle la famille peut modifier son niveau de cohésion et de flexibilité. Une communication ouverte et positive permet à la famille de passer d’un niveau à l’autre, et surtout, de retourner à un niveau équilibré après un passage éventuel par un extrême en raison d’événements de vie. La communication est évaluée selon les qualités d’expression, d’écoute, d’ouverture, de clarté, de continuité, de respect et de considération.

59
Q

Comment devraient être les familles équilibrées selon le modèle du FACES ?

A

Les familles équilibrées devraient être, en général, mieux adaptées, mieux fonctionner et mieux passer les transitions du cycle de vie de la famille que les familles déséquilibrées. Toute famille équilibrée pourrait fonctionner dans l’extrême d’une des dimensions de façon transitoire, mais le retour à l’équilibre devrait se faire dans un temps relativement bref. Par ailleurs, des aptitudes communicatives positives devraient permettre à la famille d’adapter et de changer son niveau de cohésion et de flexibilité si nécessaire, puis de retourner à l’équilibre. Enfin, les familles devraient modifier leurs niveaux de cohésion et de flexibilité pour répondre à des situations de stress et franchir les étapes du cycle de vie. Ces changements dynamiques devraient être bénéfiques pour le système familial.
Ces hypothèses de changement au fur et à mesure du temps permettent aux auteurs de considérer leur modèle théorique comme développemental. L’étape de vie dans laquelle se trouve le couple ou la famille a un impact important sur le système familial. Ainsi, une famille X circulera sur la carte des types familiaux en fonction des étapes de vie, en passant, par exemple, d’une étape de très haute cohésion dans un couple nouvellement formé, mais encore flexible car les rôles ne sont pas définitivement attribués, à un type simplement « connecté » et « quelque peu flexible » dans les premiers temps de la cohabitation maritale.

60
Q

Sur quoi sont basées les 3 premières versions du FACES ?

A

Les 3 premières versions (I, II et III) sont basées sur le modèle qui comptait 16 types familiaux (issus des 4 dimensions de la cohésion et de l’adaptabilité - transformée ultérieurement en flexibilité). Pour la cohésion, ces niveaux sont « désengagé », « séparé », « connecté » et « fusionné ». Pour la flexibilité, les niveaux sont « chaotique », « flexible », « structuré » et « rigide ».

61
Q

Sur quoi est basée la 4e version du FACES ?

A

Le FACES IV est basé sur un modèle théorique qui compte 25 types familiaux, puisque chaque dimension est évaluée en 5 niveaux de fonctionnement. Les dénominations ont été changées pour perdre leur connotation parfois négative.
Dans sa version actuelle , en anglais, le FACES IV est un auto-questionnaire comportant deux échelles de 42 items chacune (84 items au total). Ils sont répartis en 6 sous-échelles. Les deux premières correspondent aux deux dimensions centrales, la cohésion et la flexibilité, qui sont évaluées chacune par 7 items de formulation modérée : la cohésion et la flexibilité sont dites « équilibrées ». Les deux extrêmes « déséquilibrées » de ces dimensions sont ensuite évaluées chacun par une échelle spécifique : pour les deux extrêmes de la cohésion, on trouvera le désengagement et la fusion. Pour les deux extrêmes de la flexibilité, on trouvera le chaos et la rigidité. Chacune de ces échelles est composée de 7 items. Enfin, le FACES IV est complété par 10 items relatifs à la communication dans la famille, et 10 items relatifs à la satisfaction que le sujet retire de ses relations familiales (62 items et 8 échelles). Les items sont évalués sur des échelles de Likert en 5 points (de « fortement en désaccord » à « généralement en désaccord », « indécis », « généralement en accord » et « fortement en accord »), à l’exception de la satisfaction (évaluée en « très insatisfait » jusqu’à extrêmement satisfait ». Un score total est ensuite calculé pour chaque échelle en additionnant les réponses des 7 items qui la composent.

62
Q

Quelle version du FACES utilisée en France ?

A

La version IV du FACES IV n’a pas encore été validée sur une catégorie de population française. Elle n’est donc utilisée qu’en recherches cliniques, et n’est donc pas disponible à la pratique professionnelle. Seule la version III est utilisée en France, dans le cadre de l’évaluation clinique.

63
Q

Quels sont les 6 profils familiaux obtenus à l’issu du FACES ?

A

La combinaison des 6 dimensions du modèle permet d’établir des profils familiaux (Olson, 2009), qui définissent des caractéristiques psychologiques spécifiques du fonctionnement familial :

1) Les familles « équilibrées » obtiennent des scores élevés sur les deux dimensions équilibrées, et des scores bas sur les quatre dimensions déséquilibrées. Ce sont les familles « ordinaires » selon le modèle, les moins susceptibles d’être rencontrées en psychothérapie.
2) Les familles « cohésives-rigides » obtiennent des scores élevés de cohésion et de rigidité, et des scores bas sur toutes les autres dimensions. Ce sont des familles supposées avoir un fonctionnement satisfaisant en temps normal, mais être démunies au cours des changements, ou quand elles rencontrent des événements de vie externes, peinant à s’adapter à de nouvelles conditions de vie.
3) Les familles « moyennes » obtiennent des scores modérés sur toutes les échelles sauf sur l’échelle de rigidité qui peut être basse ou élevée. Ces familles sont supposées fonctionner adéquatement.
4) Les familles « déséquilibrées flexibles » obtiennent des scores élevés sur toutes les échelles sauf sur celle de cohésion. Ces familles ont une bonne capacité d’adaptation, malgré des scores élevés sur les dimensions déséquilibrées. Pour Olson, c’est une catégorie difficile à caractériser.
5) Les familles « désengagées chaotiques » obtiennent des scores bas sur les deux dimensions équilibrées, et des scores bas sur les dimensions de fusion et de rigidité. Ce sont des familles supposément problématiques, avec peu de proximité émotionnelle et des changements très fréquents.
6) Les familles « déséquilibrées » obtiennent des scores bas sur les deux dimensions équilibrées, et des scores élevés sur les deux dimensions déséquilibrées. Ce sont les familles les plus problématiques, selon Olson, typiques des familles qui consultent en psychothérapie.

64
Q

Utilité du FACES ?

A

L’évaluation clinique du fonctionnement familial à l’aide du FACES est un complément informatif à l’évaluation des facteurs de personnalité propres au sujet. Mesurant l’écart entre le fonctionnement tel qu’il est perçu et imaginé par l’adolescent, et le fonctionnement tel qu’il est perçu et imaginé par les parents, par exemple, il favorise la compréhension des difficultés d’interaction parents-enfants au sein du système familial.

65
Q

Découvertes de Harlow et Bowlby concernant l’attachement ?

A

En 1958 paraît un premier article dans lequel l’auteur, Harlow, présente ses observations sur la déprivation maternelle chez les singes : séparés de leur mère, de jeunes macaques choisissent de préférence un substitut maternel constitué de linge doux plutôt que d’un treillis grossier. La même année, un autre article est publié par John Bowlby, qui aborde les liens privilégiés entre le bébé et sa mère. Coïncidence historique entre deux champs différents, celui de l’éthologie et celui de la psychanalyse, qui aboutissent aux mêmes conclusions : la proximité physique (voire la disponibilité) de la mère (ou de son substitut) satisfait un besoin primaire du bébé, essentiel à son développement psychomoteur et affectif et à l’éclosion de sa sociabilité.

66
Q

Expliquer la situation étrange d’Ainsworth et les 3 typologies d’attitude.

A

En 1963, Mary Ainsworth, collaboratrice de Bowlby, met au point une expérience qu’elle nomme la « situation étrange ». Il s’agit d’activer, auprès d’un enfant âgé d’un an, des comportements d’attachement, en induisant un léger stress par le départ et le retour à plusieurs reprises de son parent. La situation se compose de 8 épisodes de trois minutes chacun. Les réactions de l’enfant sont minutieusement cotées. Ces modalités, fixées par un protocole précis, ont été reproduites des milliers de fois, permettant de déterminer des constantes. Trois typologies d’attitude ont ainsi pu être définies.

  • Le premier type de comportement (A) décrit un attachement qui apparaît anxieux-évitant : l’enfant ne semble affecté ni par le départ du parent, ni par son retour.
  • Le second type de comportement (B) est un attachement sécurisé (sécure) : l’enfant proteste au départ du parent et exprime un soulagement à son retour avec une recherche de proximité.
  • Le troisième type de comportement (C) montre un attachement anxieux-résistant ou ambivalent : l’enfant montre des marques d’anxiété à la séparation et un comportement à la fois de rapprochement et de rejet au retour.
67
Q

Expliquer les facteurs prédisposant au comportements sécurisés ou anxieux.

A

Il est possible de repérer les facteurs prédisposant aux comportements plutôt sécurisés ou anxieux. Le parent, capable de percevoir et d’interpréter de façon adéquate les signaux et les demandes implicites de l’enfant et d’y répondre de façon appropriée et synchrone, favoriserait l’attachement sécurisant. Par contre, celui qui rejette ou ne comprend pas les demandes de l’enfant, qui manifeste de l’aversion face au contact physique, qui n’exprime que peu d’émotions ou propose des réponses déphasées, favoriserait l’attachement anxieux. Un enfant sécurisé se montrera sociable, empathique et manifestera une bonne estime de soi. Un enfant ayant bénéficié d’un attachement anxieux sera plus dans le retrait social, les plaintes somatiques, l’agir, les comportements oppositionnels et agressifs. Ces différents types d’attachement joueraient donc un rôle protecteur ou aggravant tout au long de la vie, notamment quand le sujet est confronté à des circonstances difficiles.

68
Q

Quels sont les 3 types de comportement se rapprochant étonnamment de celles utilisées par Ainsworth pour les bébés ?

A

1) les personnes dites « détachées » indifférentes et désengagées émotionnellement
2) les personnes « autonomes », avec un accès aisé à leurs émotions
3) les personnes « préoccupées », confuses et incohérentes.

69
Q

But de l’IPPA ?

A

L’IPPA (ou IAPA, en français) – Inventaire de l’attachement aux parents et aux pairs – Inventory of Parent and Peer Attachement (Armsden et Greeberg, 1987, révisé en 1989) évalue la qualité de l’attachement d’un sujet adolescent par rapport à ses parents et à ses pairs.

70
Q

Effets d’un niveau élevé d’attachement positif des adolescents à leurs parents et pairs ?

A

Des études (Lapointe et Legault, 2004) ont montré que les adolescents ayant un niveau élevé d’attachement positif à leurs parents et à leurs pairs avaient une meilleure estime d’eux-mêmes, allaient chercher plus de soutien chez les autres et étaient moins susceptibles de réagir négativement aux stress de la vie quotidienne.

71
Q

Qu’évalue l’IPPA ?

A

L’IPPA (sous forme d’auto-questionnaire) évalue les perceptions de l’adolescent concernant les dimensions affectives et cognitives de ses relations avec ses parents (28 items) et ses amis proches (25 items). Avec la pratique de l’IPPA, les auteurs ont constaté, pour un adolescent, qu’il fallait séparer la perception de ses relations, avec sa mère d’une part, et avec son père d’autre part. Dans la version révisée, l’IPPA-R (2006 pour la version française ), l’adolescent doit donc évaluer les mêmes dimensions, mais de manière séparée : pour sa mère dans une première partie de l’échelle (25 items), pour son père dans une seconde partie (25 items), et pour ses amis proches (25 items).

72
Q

Quelles sont les 3 dimensions évaluées dans l’IPPA-R ?

A

3 dimensions sont évaluées dans chacune des trois sous-échelles relatives à la mère, au père et aux pairs : le degré de confiance mutuelle et le respect de l’autre (dimension « confiance »), la qualité de la communication (dimension « communication »), et le sentiment de colère et d’abandon (dimension « sentiment d’abandon »). Les deux premières dimensions sont plutôt positives sur le plan de la qualité de l’attachement, alors que la troisième est plutôt négative. Les auteurs ont constaté que la sensibilité de l’IPPA-R est plus fine que celle de l’IPPA.

73
Q

Comment les sujets doivent-ils coter leur réponse dans l’IPPA ?

A

Les sujets doivent coter leurs réponses selon une échelle en cinq points, de « presque jamais vrai » (1) à « presque toujours vrai » (5). 4 items sont inversés pour l’échelle concernant les parents (les 3, 6, 9 et 14). Un seul item est inversé pour l’échelle concernant les pairs (le 5). Le score de chaque dimension (confiance, communication et sentiment d’abandon) est calculé en faisant le total des items qui la composent, après avoir inversé les items indirects. Pour obtenir le score total du questionnaire (mère, père et pairs), il faut additionner les scores de chacune des trois dimensions, et inverser les notes obtenues à chaque item de la dimension « abandon ».

74
Q

Dans l’IPPA, Selon l’étude de Vivona (2000), il est également possible de regrouper les adolescents selon leur type d’attachement – sécure, évitant ou ambivalent – d’après leurs résultats à l’IPPA.

A

Selon l’étude de Vivona (2000), il est également possible de regrouper les adolescents selon leur type d’attachement – sécure, évitant ou ambivalent – d’après leurs résultats à l’IPPA. Les adolescents sécures se différencient des adolescents évitants et ambivalents sur des questionnaires d’anxiété et de dépression. Par contre, il n’y a pas de différence entre les adolescents évitants et ambivalents avec ces mêmes questionnaires d’anxiété et de dépression.

75
Q

Expliquer la version de Vignon et Mallet (IPPA)

A

L’étude française de Vignon et Mallet (2004) a porté sur trois groupes d’adolescents (de différentes catégories d’âge). Les auteurs ont proposé une version pour la mère et une version pour le père, en conservant les trois dimensions étudiées précédemment, mais seulement avec 14 items (4 items pour la dimension « confiance », 6 items pour la dimension « communication » et 4 items pour la dimension « sentiment d’abandon »). Les coefficients de consistance interne des trois dimensions sont satisfaisants.