Partie 1 : La méthode des tests en psychologie clinique et psychopathologie Flashcards

1
Q

En France, qui a créé le 1e test d’évaluation de l’intelligence ? Objectif ?

A

Binet et Simon.
Objectif : mesurer les processus mentaux « supérieurs » chez les enfants à partir de 3 ans (et jusqu’à l’âge adulte), à l’aide d’un indice de « niveau intellectuel », qui deviendra ensuite ce
qu’on appelle « l’Age Mental » (A.M.)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Aux USA, qui a créé la 1e échelle d’évaluation psychiatrique ?

A

Meyer.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

En Suisse, qu’a créé Rorschach ?

A

Un test de tâches d’encre qui permet, selon lui, non plus d’étudier les grandes fonctions psychologiques mais le fonctionnement de la personnalité de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte. Rorschach travaillait sur l’imagination, la projection et la création artistique, et orientait alors ses recherches sur l’approche thérapeutique de la schizophrénie, et l’interprétation psychanalytique des peintures des patients schizophrènes. Il utilisa des tâches d’encre comme moyen d’investigation avec les patients et observa que les patients diagnostiqués schizophrènes répondaient différemment au « jeu » des tâches d’encre que les autres patients. Cette observation clinique fondamentale lui fit poursuivre ses recherches pour développer son test et le valider empiriquement. A partir de la fabrication d’une centaine de planches, il en sélectionna les 15 meilleures et les appliqua à 340 patients et sujets dits « normaux ».

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Qui a créé la première version du TAT ?

A

TAT = Thematic Apperception Test.
Mugan et Murray.
Le TAT se compose de 31 planches, des reproductions d’aquarelles ou de dessins, destinées à stimuler la production imaginaire.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Le développement des tests d’évaluation en psychologie clinique et en psychopathologie a pris deux grandes directions de recherche.

A

D’une part, les méthodes statistiques (en référence au béhaviorisme, par comparaisons de comportements) qui fondent les tests psychométriques, et d’autre part, les méthodes analytiques qui fondent les tests projectifs (en référence au fonctionnement psychique théorisé par la psychanalyse).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Définition méthode psychométrique selon Delay et Picot.

A

On appelle méthode psychométrique l’ensemble des procédés aboutissant à une description quantitative des lois psychologiques.
Les auteurs précisent que le test psychométrique est une situation expérimentale standardisée, qui va servir de stimulus à un comportement. Ce comportement est évalué par comparaison statistique, avec celui d’autres sujets placés dans la même situation. Cette évaluation permet donc de classer le sujet, soit quantitativement, soit typologiquement.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Définir un test standardisé.

A

Pour qu’un stimulus quelconque (une série de questions, de tâches d’encre, d’images, une consigne de tâche, etc.) devienne réellement un test, il devra être obligatoirement standardisé, c’est-à-dire rigoureusement identique à lui-même pour tous les sujets auxquels on le présentera, cette passation se faisant elle-même dans des conditions invariables. La standardisation est donc l’un des deux critères nécessaires de transformation d’un stimulus « ordinaire » en item de test ou d’échelle.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Définir étalonnage.

A

L’autre point important à souligner dans la méthode des tests est qu’il est nécessaire que deux observateurs différents, observant la même réponse, la notent de manière univoque. En psychologie, la mesure dans les tests est en réalité un étalonnage, c’est-à-dire, un repérage sur une échelle. Cette échelle est elle-même constituée par l’analyse des résultats d’un groupe de sujets de référence. Le résultat d’un test permettra, de cette façon, de repérer la position du sujet examiné par rapport aux autres sujets du groupe d’étalonnage. Les épreuves qui ne sont pas construites en référence à un étalonnage explicite ne constituent pas un test. L’étalonnage est donc le second critère indispensable à la transformation d’un stimulus « ordinaire » en item de test ou d’échelle.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Conditions pour qu’un test soit un instrument de mesure scientifique ?

A

Pour pouvoir être utilisé scientifiquement, un test doit être fidèle, sensible, valide et généralisable.
Mais les principes théoriques qui sous-tendent l’évaluation psychologique sont différents de ceux qui président aux autres formes de mesures scientifiques. En effet, en psychologie clinique, l’objet des mesures est toujours une construction hypothétique (par exemple, l’anxiété, la dépression, le stress, etc.), à l’opposé des mesures en sciences physiques, par exemple, qui concernent des entités tangibles (le poids, la distance, etc.). En quantifiant ces constructions hypothétiques, les mesures se font sur des échelles dont les marges d’erreurs sont plus grandes. Les mesures en psychologie clinique sont donc simplement moins précises, sans être pour autant moins scientifiques.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Définition fidélité.

A

La fidélité désigne le degré de reproductibilité inhérent au fait de mesurer : c’est la stabilité du résultat au cours de mesures répétées. La fidélité peut être conceptualisée comme le rapport entre la vraie variation de la cotation, et la variation totale des mesures.
Un test en psychologie doit être fidèle, c’est-à-dire qu’appliqué à deux reprises, dans les mêmes conditions au même sujet, le même résultat doit être obtenu. La fidélité inter-juges (ou intercotateurs) est définie comme étant l’examen d’un même sujet par les mêmes évaluateurs avec le même test. Deux observateurs effectuent une évaluation indépendamment, au même moment et dans les mêmes conditions. Quand il s’agit de mesures éloignées dans le temps, on parle de stabilité temporelle des résultats (test-retest).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Définition de la sensibilité.

A

La sensibilité, encore appelée le « taux de vrais positifs » est la proportion de sujets obtenant un score supérieur au seuil parmi un groupe de sujets malades. Elle correspond à la finesse de discrimination permise et obtenue par l’outil d’évaluation, entre les degrés de la caractéristique psychologique mesurée. Elle est liée au nombre d’items constituant l’échelle, et à leur nombre de degré de cotation. Plus il y aura d’items, plus l’échelle sera sensible, mais difficile à appliquer en pratique. Un test doit donc être sensible, c’est-à-dire qu’il doit permettre un classement suffisamment fin des sujets.
Certains auteurs rajoutent comme condition métrologique la spécificité, c’est-à-dire le « taux de vrais négatifs » de l’échelle, ou encore, la proportion de personnes non malades ayant un score inférieur au seuil. Sensibilité et spécificité sont importantes pour connaître la prévalence d’une caractéristique psychopathologique d’une population.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Définition validité.

A

La validité des mesures reflète le degré jusqu’où un instrument peut aller pour mesurer ce pourquoi il est conçu.
La validité la plus explicite et la plus applicable est la validité prédictive, par exemple dans les processus de dépistage des troubles psychopathologiques. La validité de construction est relative à la formulation d’hypothèses théoriques ensuite testées avec des méthodes statistiques : le test doit être fidèle aux hypotheèses qui sont à l’origine de sa construction. La validité externe (à l’instrument lui-même) repose sur la comparaison des réponses de sujets présentant certaines caractéristiques particulières avec celles de sujets ne les présentant pas. Quant à la validité interne (ou structurale), elle repose sur l’homogénéité des différents items qui la constituent. L’homogénéité est la qualité qui fait que les items du test mesurent tous la même qualité. Elle est nécessaire dans une épreuve qui mesure une seule dimension, comme par exemple, l’intelligence, ou l’intensité de l’anxiété. Elle se vérifie à l’aide de l’analyse factorielle.
Pour qu’un test soit valide, il doit donc prédire effectivement ce qu’il est censé prédire. Un test qui ne mesure qu’une dimension (par exemple, une échelle de dépression) doit être validé comme sa capacité à prédire avec précision les dépressions cliniques : il ne doit pas servir à rechercher d’autres troubles psychopathologiques.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Définition généralisation.

A

La généralisation doit être établie de manière empirique, et ne peut pas reposer sur des hypothèses de recherche faites sur des populations différentes du groupe étudié. La généralisation est donc une qualité métrologique obtenue par expérimentation dans une population homogène.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Dans quel but la méthode des tests est-elle utilisée ?

A

La méthode des tests est utilisée à des fins d’évaluation et de dépistage de troubles intellectuels, affectifs et/ou psychopathologiques.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Le choix d’un outil (échelles d’évaluation, questionnaires ou tests projectifs) intervient dans deux situations.

A

Le choix d’un outil intervient dans deux situations : celle du psychologue clinicien confronté à des besoins d’évaluation et/ou de dépistage de difficultés ou de troubles, et donc à la vérification de ses hypothèses cliniques (le plus souvent dans le cadre d’un bilan psychologique), et celle du psychologue clinicien chercheur confronté à la vérification de ses hypothèses de recherche (le plus souvent dans le cadre d’une recherche doctorale).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Le choix des outils découle donc de 6 questionnements

A
  • L’échelle ou le questionnaire pourra être utilisé comme critère principal ou secondaire dans l’étude de la psychopathologie.
  • L’échelle ou le questionnaire pourra être utilisé seul ou en complément d’autres outils d’évaluation.
  • Le psychologue devra s’assurer de la capacité d’adhésion et de compréhension du patient, en particulier lors des auto-évaluations (sous forme d’échelles ou de questionnaires).
  • Il faudra choisir le niveau de troubles à évaluer, une symptomatologie très générale (par exemple celle de la dépression) ou bien un symptôme plus spécifique (par exemple, l’étude du ralentissement dépressif). Les échelles seront alors différentes.
  • Il faudra décider s’il s’agit d’une évaluation ponctuelle ou longitudinale. Dans le cas des évaluations longitudinales, il faudra choisir le nombre de cotations et l’écart dans le temps entre les évaluations.
  • Afin de choisir l’outil le plus adapté à la question posée (clinique ou de recherche), le psychologue devra se documenter sur les ouvrages regroupant des outils cliniques traduits et validés en langue française, ou bien de traduire et de valider soi-même des outils de langue étrangère, ce qui se fait généralement dans le cadre de recherches cliniques.
17
Q

Les échelles et les questionnaires d’évaluation des troubles peuvent être classés selon 4 critères :

A
  • Leur contenu : il permet de relever les caractéristiques de l’état civil d’un patient, ses antécédents personnels et/ou familiaux, sa symptomatologie actuelle (bio-psycho-sociale), son comportement actuel ou passé.
  • Leur utilisateur : une échelle ou un questionnaire peuvent être construits pour être remplie par un patient (en auto-évaluation), ou un psychologue clinicien, un psychiatre, un médecin généraliste, un infirmier, un membre de la famille (en hétéro-évaluation).
  • Leur système de cotation : on distingue les instruments à cotation dichotomique (oui/non, présent/absent, etc.) des échelles ou questionnaires à cotation graduée. Le procédé de graduation peut être élaboré pour choisir, soit entre une série de formulations décrivant des symptômes d’intensité ou de fréquence croissante, soit entre une gamme d’adverbes de quantité ou de fréquence qui aident au repérage des comportements ou de symptômes, soit entre des procédés graphiques (exemple, l’Echelle Visuelle Analogique, EVA).
  • La nature de la psychopathologie explorée : il existe des échelles d’appréciation globale d’une psychopathologie, des inventaires généraux qui explorent l’ensemble de la psychopathologie du patient, des échelles restreintes à l’exploration de syndromes fonctionnels, des échelles spécifiques explorant un symptôme.
18
Q

Quels sont les 3 principaux niveaux de mesure en psychopathologie ?

A

le niveau syndromique, le niveau comportemental, et le niveau étiologique.

19
Q

Définir le niveau syndromique (dans les niveaux de mesure en psychopathologie).

A

Le niveau syndromique fait référence à l’évaluation d’entités psychopathologiques consensuelles et répertoriées. Chez l’adulte, la pratique clinique des psychologues met en évidence que le consensus est homogène pour des troubles tels que la dépression et l’anxiété. Chez l’enfant, le consensus est moins évident, comme par exemple pour des entités comme l’hyper-activité, l’hyper-anxiété ou l’autisme infantile. Chez le sujet âgé, l’étude de la dépression référencée aux classifications de l’adulte présente des limites, du fait des caractéristiques spécifiques liées au vieillissement. L’évaluation syndromique est toujours source de difficultés lorsque le patient (quel que soit son âge) présente des atteintes neurobiologiques conjointement à un trouble psychopathologique.

20
Q

Définir le niveau comportemental (dans les niveaux de mesure en psychopathologie).

A

Le niveau comportemental correspond à ce qui est observable et repose sur l’étude des conduites, des comportements et des attitudes du sujet. Il permet de distinguer des comportements externalisés (agitation ou ralentissement moteur) et internalisés (attitude de repli). Bouvard précise que le niveau comportemental
n’est pas superposable au niveau syndromique. En effet, s’il est censé être plus « objectif », il manque de spécificités. Par exemple, un même type de comportements peut correspondre à des entités syndromiques différentes. Pour cette raison, les outils cliniques qui privilégient l’étude du niveau comportemental ne peuvent pas être utilisés comme critères diagnostiques, mais seulement comme aide au diagnostic psychiatrique.

21
Q

Définir le niveau étiologique (dans les niveaux de mesure en psychopathologie).

A

Essentiellement représenté par un seul référentiel théorique, la psychanalyse, et permet d’inférer, à partir du seul discours du patient, des hypothèses cliniques sur un fonctionnement « mental », interne, qu’on appelle fonctionnement psychique et qui a été élaboré par Freud et ses successeurs. La théorie psychanalytique est une théorie étiologique des troubles psychopathologiques, et a donné lieu à un classement spécifique – psychose, névrose, états-limites – représenté essentiellement par les cliniciens européens, opposés à la description comportementale des troubles, d’origine nord-américaine et anglo-saxonne.

22
Q

Quels sont les facteurs qui peuvent modifier des résultats de l’évaluation ?

A

l’âge, le sexe, la situation socio-économique, le mode et les capacités de communication avec le patient, l’état émotionnel, la personnalité et la motivation de l’observateur, et, critère fondamental, les choix théoriques implicites (ou explicites) du psychologue clinicien.

23
Q

Que recommande Ionescu, pour utiliser un outil clinique dans un nouveau contexte culturel ?

A

Il recommande d’étudier l’équivalence de 5 dimensions majeures : les contenus, la dimension sémantique, la dimension technique, la dimension conceptuelle, et les critères de choix.

24
Q

Expliquer l’équivalence des contenus (dans les aspects culturels Ionescu).

A

L’équivalence des contenus signifie que chaque item d’un outil clinique doit être pertinent dans la culture où son utilisation est envisagée. Les items doivent exister et recouvrir la même signification. Dans le cas contraire, il faudra transformer ou éliminer certains items de l’échelle, et donc vérifier les qualités métrologiques de l’outil ainsi modifié.

25
Q

Expliquer l’équivalence sémantique (dans les aspects culturels Ionescu).

A

L’équivalence sémantique s’étudie à partir de la signification de chaque item, qui doit être équivalente d’une langue à l’autre, après traduction, en référence à l’outil d’origine. La traduction peut poser des risques de contresens. Il est essentiel également de connaître la théorie psychopathologique des concepteurs de l’outil. On pratique ainsi une retro-traduction, une traduction de la première traduction pour retourner vers la langue originale. Le processus est donc complexe – voir parfois impossible, puisque certaines langues culturelles sont minoritaires ou inadaptées lorsqu’il n’y a pas de langue écrite.

26
Q

Expliquer l’équivalence technique (dans les aspects culturels Ionescu).

A

L’équivalence technique signifie que les experts interculturels doivent s’assurer que les résultats obtenus d’une culture à l’autre ne sont pas affectés par des variables liées aux méthodes. Certaines techniques adaptées à la culture occidentale (questions, directivité, notation écrite, et.), peuvent être inadaptées dans des cultures dites « orales » et où l’accès à la scolarisation est faible ; elles peuvent être aussi perçues comme coercitives ou inconvenantes (en particulier pour le sexe des examinateurs). On appelle cette dimension la « désirabilité sociale » ou « besoin d’approbation sociale », nécessaire à prendre en compte dans le choix des outils, des modes de recueil des données et de l’appartenance culturelle et sociale de l’évaluateur.

27
Q

Expliquer l’équivalence conceptuelle (dans les aspects culturels Ionescu).

A

L’équivalence conceptuelle signifie que l’outil doit évaluer la même construction théorique d’une culture à l’autre. Il est important de connaître le référentiel théorique à l’origine de la construction de l’outil clinique, afin d’évaluer si, transposé dans une culture différente, il reste pertinent. On procède généralement à l’étude des corrélations entre l’outil clinique considéré, transposé de la culture A à la culture B, et des variables communes aux deux cultures.

28
Q

Expliquer l’équivalence quant aux critères de choix (dans les aspects culturels Ionescu).

A

L’équivalence correspond à l’interprétation des résultats par rapport à une norme, dont il est nécessaire d’étudier l’équivalence d’une culture à l’autre. En effet, il est nécessaire de réfléchir à la notion de culture, qui ne peut pas être réduite au degré de développement technologique et économique, mais qui doit prendre en compte le fait que les normes sociales et culturelles varient d’une culture à l’autre, y compris dans les pays de même niveau de développement technologique et économique.