Modernité québécoise (années 60) Flashcards
Quand et où retrouve-t-on l’appellation “littérature québécoise” pour la première fois? Dans quel but?
En 1965 dans la revue Parti pris. Afin de se distinguer de la littérature canadienne-française.
Comment nomme-t-on la période des années 60, déterminante pour la littérature québécoise?
La Révolution tranquille (qui vient du concept anglophone de “Quiet Revolution”)
Pourquoi est-il difficile de situer la Révolution tranquille?
Quelles sont ses fins possibles?
Elle ne se termine pas avec un évènement précis.
- Lors de la victoire de l’Union Nationale en 1966, le parti continue les réformes entreprises par les Libéraux.
- 1970: crise d’octobre (cristallise la fin d’une époque d’émancipation)
- 1980: échec du référendum sur la souveraineté-association qui coupe les ailes au gouvernement péquiste
Quelles sont les dates approximatives de la Révolution tranquille selon Savard et Paquet et que marquent-elles?
Début en 1959: mort de Duplessis (se dernier retardait l’entrée du Québec dans une aire plus moderne)
Fin en 1982-83: fermeture de la mine de Schefferville, fin de l’État Providence, de l’interventionnisme.
Que se passe-t-il au point de vue économique en 1982-83?
La plus importante crise économique depuis 1929. Gouvernement incapable de donner les augmentations de salaires promises. Augmentation des taux d’intérêt. Période néo-libérale (désinvestissement de l’État).
Quelle stratégie adopte le gouvernement péquiste concernant l’augmentation des salaires lors de la crise économique?
Il laisse de côté les promesses et se joue des employés. Il augmente leur salaire le 1er janvier 1983 puis le baisse de 20% pendant les 3 mois qui suivent. Stratégie de la piscine. Mène à un conflit frontal avec les syndicats et la perte des élections du PQ en 1985.
Quel mouvement sociétal frappe le Québec dans les années 80?
L’américanisation
Quelle caractéristique de la période des années 60 fait qu’on la qualifie de Révolution tranquille, malgré le flou qui entoure sa délimitation certaine?
La rapidité. La modernité existait déjà avant les années 60 (on qualifie les années 30 de première rt). C’est l’accélération des choses qui distingue les années 60: naissance des cégeps, des universités du Québec (chapelles converties en cafétéria en moins d’un an), Gérald Godin change complètement d’orientation politique en 4 ans seulement…
Quels sont les éléments qui permettent de dire qu’il y a prédisposition à l’ouverture vers la modernité et la littérature québécoise dans les années 60?
- Élection du PLQ le 22 juin 1960. L’élection est très chaude. Mais le changement de gouvernement montre la volonté de changement (*l’Union Nationale était dirigée par un troisième chef en 1 an). Jean Lesage mène cette élection.
- Le PLQ crée le Ministère de la Culture en 1961 (son ministre est Georges-Émile Lapalme)
- Le PLQ crée le Ministère de l’Éducation (1964 environ). Prise en main de l’éducation du peuple québécois par l’État.
- On crée des instruments de contrôle de l’économie (Caisse de dépôt et placement, argent commun) -> on prend le dessus sur l’économie anglophone qui décidait de ce que les québécois pouvaient faire ou non
- Nationalisation de l’électricité. Hydro-Québec rachète les entreprises afin de nationaliser (gestion de la disparité des prix). Le PLQ lance une élection sur cette question seulement.
Il y a une volonté pour le changement dans les années 60.
Quel mouvement économique se développe après la Révolution tranquille?
Le néo-libéralisme
Qu’est-ce que les mouvements politiques de gauche en Asie et en Afrique permettent de faire comprendre aux intellectuels québécois?
Il est possible de se décoloniser tout en étant de gauche. Les outils utilisés par les théoriciens de la décolonisation fonctionnent au Québec aussi. Développement des idéologies de gauche et du néo-nationalisme. Ouverture vers l’indépendantisme.
Quel est le rôle de la littérature québécoise dans l’ouverture vers l’indépendantisme?
La littérature québécoise a un peu le mandat de conquérir le pays. Les oeuvres participent à un mouvement de conquête sur un pays, sur soi-même.
On se demande si les Québécois sont aliénés par la culture anglophone qui aurait fini par définir leur propre culture.
Pays à conquérir sur soi-même: il faut se débarrasser des vieilles traditions, des peurs, de la crainte de prendre des risques
Pays à conquérir sur la minorité anglaise: apprendre à prendre sa place, notamment dans l’économie
Recréer l’équilibre. Laisser leur place aux anglophones sans leur laisser le contrôle.
Quelles sont les caractéristiques de la littérature québécoise lors de la Révolution tranquille?
- Dynamisme (effervescence, vitalité). Ex. “évènement” Ducharme, qui sort un peu de nulle part. Spéculation sur son existence (il ne veut pas être connu)
- Unification. Caractère politique un peu sublimé, on sent un courant global
- Urgence du projet. Il faut que les choses aillent vite. L’empressement se ressent dans certaines oeuvres.
- Politisation du discours littéraire/sur la littérature. Les journalistes ramènent beaucoup les oeuvres à leur dimension politique. On cherche toutes sortes de preuves et d’indices dans les oeuvres, qui ne sont pourtant pas que politiques (sans quoi on ne les lirait plus aujourd’hui).
Quelle est la première manière de naître de la littérature québécoise?
- Comme une institution solide
- Question monétaire. Apparition de bourses et de subventions. Conseil des Arts du Canada (1957) et Ministère des Affaires Culturelles. Milieu plus propice à la littérature.
- Développement des université et des cégeps. Le réseau de l’UQ a pour modèle les universités de Californie qui ont pour but de développer la culture et sa propagation dans les régions. Stimule la culture et la littérature; crée une génération de lecteurs, demande pour les livres. On enseigne les oeuvres directement à leur parution: tout le monde a lu les mêmes oeuvres, les mêmes auteurs. Culture commune.
- Office National du Film. Gens payés par un organisme plutôt payant pour développer les arts.
- La télévision de Radio-Canada (1952). On embauche des gens qui savent écrire pour créer les émissions. Les écrivains écrivent, mais se retrouvent aussi derrière la caméra (ils doivent assumer plusieurs rôles). On doit animer la télévision et on fait venir des intellectuels: Lévesque, Trudeau… Duplessis ne va pas à la télévision, ce qui laisse la place à des idées nouvelles.
- Diffusion québécoise. Éditeurs plus rigoureux. Revue Parti Pris se dote d’une maison d’édition.
Quelle est la deuxième manière de naître de la littérature québécoise?
- Comme une sorte de mythe (dimension mythologique)
- Le Québec a besoin d’une épopée
- Poésie du pays. Volonté de fonder la pays. On le fonde en l’écrivant. On dit le pays et on le rend réel en reprenant son vocabulaire. Fondation d’un pays presque mythique. On utilise la littérature pour mythifier le pays. Ex. de Gaston Miron qui nomme les caractéristiques du Québec pour tendre vers l’universel. Tout ce que le Québec a peu devenir poésie. La très local devient universel. Le réel se suffit à lui-même. Le roman (on est à l’âge de la poésie) suit plus ou moins cette tendance; il est paradoxal, parodique, baroque… On se rend compte que le Québec est basé sur des choses dégradées: l’échec, la folie de Nelligan, la pauvreté. On doit fonder la littérature sur des bases fragiles. On construit sur l’échec, l’inachèvement, l’aliénation. Le roman se construit sur le réel qu’il faut aller comprendre. On doit comprendre le Québec.
*** Recherche du réel est centrale dans les années 1960.