Marché du travail Flashcards
Salaire de réservation
Salaire au-dessous duquel l’individu refuse de travailler, ce salaire est d’autant plus élevé que l’individu peut compter sur d’autres revenus : revenu du conjoint ou des parents, minima sociaux, allocations familiales ou logement, exonérations fiscales, etc.
Trappe à inactivité ou à pauvreté
Situation où l’activité rémunérée procure un rendement faible, voire négatif, car le revenu du travail est inférieur ou peu supérieur à celui du non-travail : les frais (garde d’enfants, déplacements, cantine, impôts) et les allocations ou exonérations diminuant le gain net du travail.
Cela concerne ceux qui ne peuvent espérer un salaire ou/et un horaire de travail élevés et dont les droits sociaux sont élevés.
Dilemme d’inflation / chômage
On peut visualiser les deux relations sur un même schéma en graduant la variation du salaire nominal sur l’échelle de gauche et l’inflation sur celle de droite à partir données de Phillips sur le cas britannique en 1960.
On admet alors que la politique conjoncturelle est confrontée à un dilemme inflation / chômage, on ne peut atteindre à la fois le plein emploi et la stabilité des prix. L’espoir d’une stabilisation non inflationniste du chômage s’éloigne. Selon Samuelson et Solow, en 1960, il faut aux Etats-Unis 5,5 % d’inflation pour stopper la hausse des salaires, et pour réduire le chômage à 3%, il faudrait accepter une inflation de 5%.
Théorie du chômage naturel
- Au départ, l’inflation est nulle, le chômage est à son taux naturel U0.
- Le gouvernement pratique une relance monétaire, les prix et les salaires augmentent, l’inflation passe à P1, victimes d’une l’illusion monétaire, les agents dépensent plus, et, croyant à une hausse du salaire réel, les travailleurs offrent plus de travail, cela induit un recul du chômage de U0 à U1.
- Ce processus s’interrompt dès l’illusion monétaire dissipée : quand ils réalisent que la hausse de leur revenu réel a été amputée par l’inflation, les agents re¬viennent à leur niveau de dé¬penses antérieur, et les travailleurs à leur niveau d’offre de travail antérieur, l’inflation se maintient à P1, mais le chômage revient à U0.
- Les relances suivantes ont le même résultat, mais, l’illusion monétaire se dissipe de plus en plus vite. L’effet provisoire sur le chômage diminue donc : (U0-U1) > (U0-U2)> (U0-U3) et l’inflation devient cumulative (P3>P2>P1>0).
NAWRU et NAIRU
NAWRU : Non Accelerating Wages Rate of Unemployment, littéralement « taux de chômage non accélérateur de salaires » ;
NAIRU : Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment : « taux de chômage non accélérateur d’inflation ». Si l’on choisit de stabiliser l’inflation ou la hausse des salaires à certain taux non nul, NAIRU et NAWRU seront situés à l’intersection de l’horizontale correspondante et de la courbe de Phillips.
Théorie des “outsiders”
Le suédois A. Lindbeck (1984) et l’anglais D. Snower distinguent les insiders, les entrants en cours d’intégration, et les outsiders candidats à l’embauche. L’intégration exige du temps et des efforts, un coût de rotation élevé (recrutement, formation, socialisation) fonde le pouvoir de marché des insiders qui peuvent contribuer à l’accroître en étant hostiles avec les nouveaux entrants. Tant que le salaire des insiders est inférieur à celui des entrants augmenté du coût de la rotation, la firme ne les met pas en concurrence avec les outsiders.
L’existence de salaires rigides et supérieurs à la productivité marginale s’explique par le coût de remplacement des insiders. Le chômage involontaire est compatible avec un jeu normal du marché : la déconnexion relative du salaire et de l’état du marché procure une « rente de situation » aux insiders au détriment des chômeurs. On est ici très près de la théorie de la segmentation.
Modèle du tire-au-flanc
Le comportement de tire-au-flanc (non respect de l’esprit du contrat de travail) est d’autant plus avantageux que :
1) le risque d’être sur¬pris et sanctionné est plus faible ;
2) la perte en cas de licenciement est plus faible. Les coûts de la surveillance étant élevés et son efficacité faible, il est plus avantageux pour l’employeur d’augmenter le salaire afin de décourager la paresse (on a plus peur de perdre un emploi bien payé). Cela contribue à renforcer l’avantage des insiders sur les outsiders.
Théorie du salaire d’efficience
En 1957, Harvey Leibenstein (1922-1994), travaillant sur le développement, observe une liaison positive entre taux de salaire et productivité, l’explication est biologique : chez les plus pauvres, une meilleure nourriture augmente la capacité de travail.
Dans cette hypothèse, profiter du chômage pour réduire le salaire serait une erreur. Cela explique le fait que les salaires sont durablement supérieurs à la productivité marginale et donc au taux d’équilibre, le chômage involontaire est compatible avec un libre fonctionnement du marché.