Les troubles de l'humeur Flashcards
Quels sont les 3 épisodes affectifs possibles?
- Épisode maniaque
- Épisode hypomaniaque
- Épisode dépressif caractérisé
Quels sont les critères diagnostiques de l’épisode maniaque?
A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but ou de l’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire).
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel :
⇒
- Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
- Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil).
- Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
- Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
- Distractibilité (c.-à-d. que l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée.
- Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice (c.-à-d. activité sans objectif, non orientée vers un but).
- Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
C. La perturbation de l’humeur est suffisamment grave pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou des activités sociales, ou pour nécessiter une hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques.
D. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou à une autre affection médicale.
N.B. Un épisode maniaque complet qui apparaît au cours d’un traitement antidépresseur (p. ex. médicament, sismothérapie) mais qui persiste et remplit les critères complets d’un épisode au-delà du simple effet physiologique de ce traitement doit être considéré comme un épisode maniaque et conduire, par conséquent, à un diagnostic de trouble bipolaire I.
N.B. : Les critères A à D définissent un épisode maniaque. Au moins un épisode maniaque au cours de la vie est nécessaire pour un diagnostic de trouble bipolaire I.
Quels sont les critères diagnostiques d’un épisode hypomaniaque?
A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité ou du niveau d’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins 4 jours consécutifs.
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel :
⇒
- Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
- Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil).
- Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
- Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
- Distractibilité (p. ex. l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée.
- Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice.
- Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
C. L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement, qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique.
D. La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement sont manifestes pour les autres.
E. La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou social, ou pour nécessiter une hospitalisation. S’il existe des caractéristiques psychotiques, l’épisode est, par définition, maniaque.
F. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).
N.B. : Un épisode hypomaniaque complet qui apparaît au cours d’un traitement antidépresseur (p. ex. médicament, sismothérapie) mais qui persiste et remplit les critères complets d’un épisode au delà du simple effet physiologique de ce traitement doit être diagnostiqué comme un épisode hypomaniaque. Toutefois, la prudence s’impose car un ou deux symptômes (en particulier une augmentation de l’irritabilité, de la nervosité ou de l’agitation après la prise d’un antidépresseur) ne sont pas suffisants pour un diagnostic d’épisode hypomaniaque, et ne sont pas obligatoirement indicatifs d’une diathèse bipolaire.
N.B. : Les critères A à F définissent un épisode hypomaniaque. Les épisodes hypomaniaques sont fréquents dans le trouble bipolaire I mais ne sont pas nécessaires pour poser ce diagnostic.
Quels sont les critères diagnostiques d’un épisode dépressif caractérisé?
A. Au moins cinq des symptômes suivants sont présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et représentent un changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.
N.B. : Ne pas inclure des symptômes qui sont manifestement imputables à une autre affection médicale.
⇒
- Humeur dépressive présente quasiment toute la journée, presque tous les jours, signalée par la personne (p. ex. se sent triste, vide ou sans espoir) ou observée par les autres (p. ex. pleure). (N.B. : Éventuellement irritabilité chez l’enfant et l’adolescent.)
- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités quasiment toute la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
- Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (p. ex. modification du poids corporel excédant 5 % en un mois), ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. (N.B. : Chez l’enfant, prendre en compte l’absence de prise de poids attendue.)
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
- Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se reprocher ou se sentir coupable d’être malade).
- Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
B. Les symptômes induisent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale
N.B. : Les critères A à C définissent un épisode dépressif caractérisé. Les épisodes dépressifs caractérisés sont fréquents au cours du trouble bipolaire I mais leur présence n’est pas requise pour son diagnostic.
N.B. : Les réponses à une perte significative (p. ex. deuil, ruine, pertes au cours d’une catastrophe naturelle, maladie grave ou handicap) peuvent comprendre des sentiments de tristesse intense, des ruminations à propos de la perte, une insomnie, un manque d’appétit et une perte de poids, symptômes inclus dans le critère A et évoquant un épisode dépressif.
Bien que ces symptômes puissent être compréhensibles ou jugés appropriés compte tenu de la perte, la présence d’un épisode dépressif caractérisé, en plus de la réponse normale à une perte importante, doit être considérée attentivement. Cette décision fait appel au jugement clinique qui tiendra compte des antécédents de la personne et des normes culturelles de l’expression de la souffrance dans un contexte de perte.
Comment peut-on distinguer un épisode maniaque d”un épisode hypomaniaque en clinique?
Les symptômes reliés à ces épisodes sont les mêmes. Par contre, ils diffèrent selon la sévérité de ceux-ci. Effectivement, un épisode maniaque amène une hospitalisation ou une altération marquée du fonctionnement, tandis qu’un épisode hypomaniaque s’accompagne de modifications du fonctionnement (ne fait pas d’actions amenant des conséquences graves par exemple).
De plus, il ne peut pas y avoir des symptômes psychotiques en hypomanie, contrairement aux épisodes de manies.
*** Il est cliniquement difficile de faire la différence entre les 2, puisque les patients ont généralement une faible autocritique lors de leurs épisodes maniaques. Les patients décrivent d’ailleurs souvent leurs épisodes comme moins intenses qu’ils le sont réellement, d’où l’avantage d’un avis externe. ***
Décrire la présentation clinique d’un patient en épisode dépressif en ce qui a trait à :
- Son état général
- Son affect et son humeur
- Son discours
- Ses distorsions perceptuelles
- Sa pensée
- Ses fonctions cognitives
- Son contrôle pulsionnel
- son jugement
- sa fiabilité
Son état général
⇒
Le patient sera fatigué, les patients souffrant presque toujours d’insomnie. Il pourra avoir maigrit ou pris du poids et consulter pour des plaintes somatiques (la dépression s’accompagne souvent de plaintes somatiques).
Ses affects et son humeur
⇒
Le patient peut se présenter avec une humeur irritable voire colérique. L’intérêt pour ses activités quotidiennes s’amenuise, le désir d’agir aussi, les sources habituelles de plaisir le laissent sans joie ; c’est l’anhédonie. Ses affects peuvent être mobilisable si l’épisode dépressif n’est pas majeur, mais seront davantage limités et moins mobilisables lorsque l’épisode sera sévère.
Son discours
⇒
En général, on observe une diminution de la vitesse de traitement de l’information, des difficultés attentionnelles et de concentration ainsi que des troubles de la mémoire de rappel. Ceci peut influencer le discours ; celui-ci peut se dérouler plus lentement.
Ses distorsions perceptuelles (ø informations …)
Sa pensée
⇒
Les pensées du patient deviennent moroses ; le patient déprimé se dit que rien de ses accomplissements ou de ses projets n’a de valeur, il s’autodéprécie. Il se sent coupable et peut se reprocher sans cesse ses échecs et ses malheurs passés. Il envisage le futur tout aussi négativement, son rétablissement lui paraît improbable et le désespoir peut s’installer. Le patient souffrant en vient souvent à penser à la mort et à la souhaiter.
Ses fonctions cognitives
⇒
L’activité psychomotrice du patient dépressif est souvent altérée. On distingue une forme ralentie (la plus commune) et une forme plus anxieuse ou agitée :
- Ralenti : Le patient parle peu, bouge et pense lentement, peine à se sortir du lit. Plus rarement, il s’enferme dans le mutisme et l’immobilité totale de la catatonie.
- Anxieux/agité : Le patient peut parler plus vite, s’inquiéter de tout tandis que des pensées anxieuses et pessimistes se bousculent dans sa tête. Préoccupations et comportements phobiques, attaques de panique ou ruminations obsessives sont chose commune.
Son contrôle pulsionnel - Son jugement - Sa fiabilité (ø informations …)
Décrire la présentation clinique d’un patient en épisode maniaque en ce qui a trait à :
- Son état général
- Son affect et son humeur
- Son discours
- Ses distorsions perceptuelles
- Sa pensée
- Ses fonctions cognitives
- Son contrôle pulsionnel
- son jugement
- sa fiabilité
Son état général
⇒
Augmentation du niveau d’énergie, une expansivité et une accélération au niveau psychomoteur.
Ses affects et son humeur
⇒
L’épisode maniaque associe généralement une expansivité et une élévation de l’humeur. L’humeur d’un patient est typiquement labile, avec une alternance rapide et souvent sans raison apparente de l’euphorie à la colère, de la bonhommie à l’impatience, etc.
Son discours
⇒
Le débit verbal est augmenté, avec une pression du discours pouvant aller jusqu’à la logorrhée. Le discours est marqué d’une mimique très expressive et d’une agitation qui peut parfois nécessiter des mesures de restriction d’urgence.
Ses distorsions perceptuelles
⇒
Les symptômes psychotiques sont fréquents au cours des états maniaques. Il peut s’agir d’hallucinations auditives ou plus rarement visuelles. Les idées délirantes sont plus fréquentes que les hallucinations, et elles sont présentes chez plus de la moitié des patients. Celles-ci sont généralement peu élaborées comparées à un schizophrène.
Sa pensée
L’accélération psychique rend la pensée du patient souvent difficile à suivre avec classiquement une « fuite des idées ». Le patient commente toutes les stimulations qu’il perçoit autour de lui et en lui.
Ses fonctions cognitives
⇒
Les fonctions psychomotrices sont augmentées en termes de rapidité. Le patient est hypervigilant; il ne peut se concentrer efficacement. l’hyperpsychisme avec distractibilité, hypermnésie et troubles du jugement sont aussi habituels.
Son contrôle pulsionnel (ø informations …)
Son jugement
⇒
Son jugement, du fait de sa faible autocritique est altéré. Il y a d’ailleurs fréquemment un engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables.
Sa fiabilité
⇒
Règle générale, l’autocritique est faible chez les patients et ils tendent à sous-estimer les comportements et conséquences de l’épisode maniaque. Avoir une histoire collatérale peut être bien pertinente afin d’avoir une bonne histoire fiable.
*** Chez les enfants, les caractéristiques classiques de la MAB sont moins présentes. Les épisodes affectifs sont moins évidents et le fonctionnement est compromis entre les épisodes. Ils peuvent démontrer des signes d’instabilité émotionnelle, une dysrégulation comportementale et des troubles cognitifs.
Chez les personnes âgées, la phase de manie est d’intensité moindre que chez les adultes habituellement. Elle est surtout caractérisée par de l’irritabilité. La réponse au traitement est souvent moindre. ***
Donner des exemples de plaintes somatiques en dépression
Certaines manifestations neurovégétatives sont quasi universelles en dépression :
⇒
- Insomnie,
- ↓ appétit,
- amaigrissement
- ↓ libido,
- dysfonction sexuelle secondaire
- Constipations préoccupantes / Malaises digestifs
- Céphalées / nausée
- Palpitations
- Dlrs musculosquelettiques et abdo
- Paresthésies
- Préoccupation hypocondriaque
Décrire les déficits cognitifs des troubles de l’humeur
Les déficits cognitifs s’observent même durant la phase euthymique chez les patients en rémission et touchent 3 domaines :
- Attention et vitesse de traitement de l’information
- Mémoire épisodique, surtout verbale
- Fonctions exécutives.
Il est à noter que les déficits sont généralement moindres que chez les schizophrènes. Ils peuvent exister dès le début de la maladie et être associés à des facteurs génétiques.
Par ailleurs, les psychotropes utilisés dans le traitement des MAB peuvent aggraver les troubles cognitifs (stabilisateur de l’humeur : lithium et acide valproïque).
Quelle est la différence entre le trouble affectif et l’épisode affectif ?
les troubles se diagnostiquent en déterminant quels sont les épisodes affectifs qu’un patient a eu dans sa vie jusqu’à maintenant.
Un trouble affectif est une maladie qui se diagnostique en considérant l’évolution de celle- ci. Un épisode est une période circonscrite dans le temps et non un diagnostic. C’est en identifiant quels sont les épisodes vécus et comment ceux-ci évoluent que l’on peut faire un diagnostic
Quels sont les types d’épisodes possibles pour les troubles suivants :
- Trouble bipolaire I
- Trouble bipolaire II
- Trouble dépressif caractérisé
1. Trouble bipolaire I
⇒
- Épisode maniaque (nécessaire)
- Épisode hypomaniaque
- Épisode dépressif caractérisé
2. Trouble bipolaire II
⇒
- Épisode hypomaniaque (nécessaire)
- Épisode dépressif caractérisé (nécessaire)
3. Trouble dépressif caractérisé
⇒
- Épisode dépressif caractérisé (nécessaire)
Quelle est la prévalence de la MAB? Le sexe le plus touché? L’âge d’apparition?
MAB type 1 : environ 1%
MAB type II : environ 1,1%
MAB non spécifiée : 2,4%
Prévalence totale : 4,5%
F=H
Apparition habituellement < 25 ans
Quelles sont les étiologies biologiques de la MAB?
Facteurs génétiques
⇒
- Les études sur les jumeaux suggèrent une forte composante génétique avec une cause épigénétique (influencés ou non par l’environnement). On note d’ailleurs un risque X 10 si un membre de la famille du 1er degré est atteint.
- 50 – 80 (chiffre accepté de 63) % de concordance jumeaux monozygotes
- 10 – 30 % de concordance chez les jumeaux hétérozygotes
Facteurs neurobiologiques
⇒
On remarque des anomalies sur les systèmes des monoamines biogènes (DA, A, NA et 5HT) + plusieurs neuropeptides chez les patients.
Neuroanatomie et imagerie cérébrale
⇒
Anomalies structurelles non spécifiques, mais anomalies en neuro-imagerie fonctionnelle au niveau du cortex antérieur, des circuits sous-corticaux, thalamo-corticaux et des noyaux gris qui corrèle avec l’état clinique de la maladie.
Sommeil et rythmes circadiens
***Alors que les gènes confèrent une vulnérabilité pour favoriser l’apparition de la maladie (génétique), les facteurs environnement permettent ou non son expression (épigénétique). ***
Qu’est-ce que le kindling?
embrasement ou sensibilisation en français.
Il s’agit d’un mécanisme proposé pour expliquer le déclenchement des épisodes d’une MAB
Il est fréquent qu’un premier épisode dépressif ou maniaque soit provoqué par un stresseur identifiable dans l’environnement (perte d’emploi, deuil, séparation, etc.). La MAB évolue ensuite de façon autonome, sans cause ou évènement déclenchant pour les épisodes subséquents.
Quels sont les critères diagnostiques du trouble cyclothymique?
A. Existence pendant au moins 2 ans (au moins 1 an chez les enfants et les adolescents) de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes hypomaniaques sont présents sans que soient réunis les critères d’un épisode hypomaniaque et de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes dépressifs sont présents sans que soient réunis les critères d’un épisode dépressif majeur.
B. Durant la période de 2 ans décrite ci-dessus (1 an chez les enfants et les adolescents), les périodes hypomaniaques et dépressives ont été présentes pendant au moins la moitié du temps et la personne n’a pas connu de période de plus de 2 mois consécutifs sans les symptômes
C. Les critères pour un épisode dépressif caractérisé, maniaque ou hypomaniaque n’ont jamais été réunis.
D. Les symptômes du critère A ne sont pas mieux expliqués par un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou par un trouble spécifié ou non spécifié du spectre de la schizophrénie ou un autre trouble psychotique.
E. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, médicament) ou à une autre affection médicale (p. ex., hyperthyroïdie).
F. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
*** Trouble bipolaire sans épisode d’hypomanie franche. Peut être vu comme un trait qui met à risque d’évoluer vers une MAB ***
Quelle est la différence entre la dépression bipolaire et unipolaire?
On parle de dépression bipolaire quand il y a alternance d’épisodes dépressifs et d’épisodes maniaques (TB type I) ou hypomaniaques (TB type II).
On parle de dépression unipolaire quand il n’y a que des épisodes dépressifs.
Y a-t-il une différence entre épisodes dépressifs et le trouble dépressif caractérisé?
Les critères DSM-5 de l’épisode dépressif unipolaire sont les mêmes que ceux du trouble dépressif caractérisé (majeur).
Quels sont les 12 spécificateurs de la MAB type 1
Épisode actuel
• avec détresse anxieuse ;
• avec caractéristiques mixtes ;
- avec caractéristiques mélancoliques ;
- avec caractéristiques atypiques ;
- avec caractéristiques psychotiques, congruentes à l’humeur ;
- avec caractéristiques psychotiques, non congruentes à l’humeur ;
- avec caractéristiques catatoniques ;
Évolution :
• avec début lors du péripartum ;
• avec cycles rapides ;
• avec caractère saisonnier.
• Spécifier l’évolution (rémission partielle / complète après 2 mois)
• Spécifier la sévérité des symptômes si les critères complets d’un épisode thymique ne sont pas réunis (léger / moyen / grave)
Quels sont les 11 spécificateurs de la MAB type II?
- Spécifier l’épisode (hypomaniaque vs dépressif)
- Avec détresse anxieuse
- Avec caractéristiques mixtes
- Avec caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur
- Avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur
- Avec catatonie
- Avec début lors du péripartum
- Avec caractère saisonnier (seulement pour l’épisode dépressif caractérisé)
- Avec cycles rapides
- Spécifier l’évolution (rémission partielle / complète après 2 mois)
- Spécifier la sévérité des symptômes si les critères complets d’un épisode thymique ne sont pas réunis (léger / moyen / grave)
Quels sont les critères de la spécification « avec détresse anxieuse » de la MAB?
Présence d’au moins deux des symptômes suivants pendant la plupart des jours au cours de l’épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif actuel ou le plus récent
⇒
- Sentiment d’énervement ou de tension.
- Sentiment d’agitation inhabituel.
- Difficultés de concentration dues à des soucis.
- Peur que quelque chose d’horrible ne survienne.
- Sentiment d’une possible perte de contrôle de soi.
Spécifier la sévérité actuelle
⇒
Léger : Présence de 2 symptômes.
Moyen : Présence de 3 symptômes.
Moyennement grave : Présence de 4-5 symptômes.
Grave : Présence de 4-5 symptômes avec agitation motrice.
N.B. : La détresse anxieuse a été reconnue comme un symptôme important dans le trouble bipolaire et le trouble dépressif caractérisé, en médecine générale et dans les services spécialisés de santé mentale. Des niveaux élevés d’anxiété ont été associés à un risque suicidaire plus élevé, une durée de la maladie plus longue et une plus forte probabilité de non-réponse au traitement. Il en résulte qu’il est cliniquement utile de spécifier avec soin la présence et le niveau de sévérité de la détresse anxieuse pour la planification du traitement et la surveillance de la réponse thérapeutique.
Quels sont les critères de la spécification « avec caractéristiques mixtes » de l’épisode maniaque ou hypomaniaque de la MAB?
A Les critères complets sont réunis pour un épisode maniaque ou hypomaniaque et au moins trois des symptômes suivants sont présents pendant la plupart des jours au cours de l’épisode maniaque ou hypomaniaque actuel ou le plus récent
⇒
- Dysphorie ou humeur dépressive au premier plan, signalée par la personne (p. ex. se sent triste ou vide) ou observée par les autres (p. ex. pleure).
- Diminution de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités (signalée par la personne ou observée par les autres).
- Ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de ralentissement intérieur).
- Fatigue ou perte d’énergie.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (pas seulement se reprocher ou se sentir coupable d’être malade).
- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
B. Les symptômes mixtes sont manifestes pour les autres et représentent un changement par rapport au comportement habituel de la personne.
C. Pour les personnes dont les symptômes répondent simultanément aux critères d’un épisode maniaque et dépressif, le diagnostic est celui d’épisode maniaque avec caractéristiques mixtes, compte tenu de l’impact sur le fonctionnement et de la sévérité clinique d’un épisode maniaque.
D. Les symptômes mixtes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).
Quels sont les critères de la spécification « avec caractéristiques mixtes » de l’épisode dépressif de la MAB?
A. Les critères complets sont réunis pour un épisode dépressif caractérisé et au moins trois des symptômes maniaques/hypomaniaques suivants sont présents la plupart des jours au cours de l’épisode dépressif actuel ou le plus récent
⇒
- Humeur élevée ou expansive.
- Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
- Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
- Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
- Augmentation de l’énergie ou de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel).
- Engagement augmenté ou excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
- Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé en dépit d’une réduction du temps de sommeil par rapport à la durée habituelle ; à distinguer d’une insomnie).
B. Les symptômes mixtes sont manifestes pour les autres et représentent un changement par rapport au comportement habituel de la personne.
C. Pour les personnes dont les symptômes répondent simultanément aux critères d’un épisode maniaque et dépressif, le diagnostic est celui d’un épisode maniaque avec caractéristiques mixtes.
D. Les symptômes mixtes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).
N.B. : On a pu montrer que les caractéristiques mixtes associées à un épisode dépressif caractérisé constituent un facteur de risque important pour le développement d’un trouble bipolaire I ou II. Pour cette raison, il est cliniquement utile de noter la présence de cette spécification pour la planification du traitement et la surveillance de la réponse thérapeutique.
Quels sont les critères de la spécification « avec cycles rapides » de la MAB?
Au cours des 12 derniers mois au moins quatre épisodes thymiques répondaient aux critères d’épisode dépressif caractérisé, maniaque ou hypomaniaque.
N.B. : Les épisodes sont délimités par la survenue d’une rémission complète ou partielle d’au moins 2 mois ou par le virage à un épisode de polarité opposée (p. ex. épisode dépressif caractérisé vers épisode maniaque).
N.B. : La caractéristique essentielle d’un trouble bipolaire avec cycles rapides est la survenue d’au moins quatre épisodes thymiques au cours des 12 derniers mois. Tous les ordres de survenue, toutes les combinaisons sont possibles. Les épisodes doivent réunir à la fois les critères de durée et de nombre de symptômes d’un épisode dépressif, maniaque ou hypomaniaque et être délimités par la survenue d’une rémission complète ou partielle d’au moins 2 mois ou par le virage à un épisode de polarité opposée. Manie et hypomanie sont considérées comme relevant du même pôle.
À l’exception du fait qu’ils surviennent plus fréquemment, les épisodes survenant au cours de l’évolution d’un trouble à cycles rapides ne sont pas différents de ceux survenant au cours d’un trouble sans cycles rapides.
Les épisodes thymiques comptant pour la définition d’un trouble à cycles rapides ne prennent pas en compte les épisodes directement causés par une substance (p. ex. cocaïne, corticoïdes) ou par une autre affection médicale.
Quels sont les critères de la spécification « avec caractéristiques mélancoliques » de la MAB type I?
A. L’un des éléments suivants a été présent au cours de la période la plus grave de l’épisode actuel :
⇒
- Perte du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités.
- Absence de réactivité aux stimuli habituellement agréables (ne se sent pas beaucoup mieux, même temporairement, lorsqu’un événement agréable survient).
B. Trois éléments (ou plus) parmi les suivants :
⇒
- Qualité particulière de l’humeur dépressive caractérisée par un abattement profond, un sentiment de désespoir et/ou une morosité ou ce que l’on appelle habituellement une anesthésie affective.
- Dépression régulièrement plus marquée le matin.
- Réveil matinal précoce (au moins 2 heures avant l’heure habituelle du réveil).
- Agitation ou ralentissement psychomoteur marqué.
- Anorexie ou perte de poids significative.
- Culpabilité excessive ou inappropriée.
N.B. : La spécification « avec caractéristiques mélancoliques » est appliquée quand ces caractéristiques sont présentes au nadir de l’épisode. Il existe une absence quasiment complète – et pas seulement une diminution – de la capacité de prendre du plaisir.
Pour évaluer l’absence de réactivité de l’humeur, on peut se fonder sur le fait que même des activités fortement désirées ne sont pas associées à une amélioration nette de l’humeur. Soit l’humeur ne s’améliore pas du tout, soit elle ne s’améliore que partiellement (p. ex. l’humeur atteint 20 à 40 % de la normale pendant quelques minutes consécutives seulement).
La qualité particulière de l’humeur qui caractérise la spécification « avec caractéristiques mélancoliques » est perçue par la personne comme qualitativement différente de la tristesse éprouvée au cours d’un épisode dépressif non mélancolique. Une humeur dépressive décrite comme un peu plus sévère, plus durable ou présente sans raison particulière n’est pas considérée comme qualitativement différente. Les modifications psychomotrices sont quasiment toujours présentes et observables par d’autres.
Les caractéristiques mélancoliques ne montrent qu’une tendance faible à réapparaître au cours des épisodes ultérieurs chez une même personne. Elles sont plus fréquentes chez les malades hospitalisés que chez les malades ambulatoires ; elles sont moins probables au cours des épisodes dépressifs caractérisés légers qu’au cours des épisodes dépressifs caractérisés graves et elles surviennent plus volontiers au cours des épisodes avec caractéristiques psychotiques.
Quels sont les critères de la spécification « avec caractéristiques atypiques » de la MAB type I?
Cette spécification peut s’appliquer quand ces caractéristiques prédominent pendant la plupart des jours au cours de l’épisode dépressif caractérisé actuel ou le plus récent.
⇒
A. Réactivité de l’humeur (c.-à-d. que les événements positifs réels ou potentiels améliorent l’humeur). Il s’agit de la capacité à se sentir mieux lorsque quelque chose d’agréable se produit (p. ex. une visite des enfants, des compliments). L’humeur peut redevenir euthymique (non triste) même pendant des périodes prolongées si les circonstances extérieures restent favorables.
B. Deux (ou plus) des caractéristiques suivantes :
⇒
1. Prise de poids ou augmentation de l’appétit significative.
- Hypersomnie. Cela peut comprendre soit une augmentation de la durée du sommeil nocturne, soit des siestes en journée conduisant à au moins 10 heures de sommeil par nycthémère (ou au moins 2 heures de plus qu’avant la dépression).
- Membres « en plomb » (c.-à-d. sensation de lourdeur, « de plomb » dans les bras et les jambes). Cette sensation est habituellement présente pendant au moins une heure par jour mais elle persiste souvent sans interruption pendant de nombreuses heures.
- La sensibilité au rejet dans les relations est un trait durable (non limitée aux épisodes de trouble thymique) qui induit une altération significative du fonctionnement social ou professionnel.
C. Ne répond pas aux critères « avec caractéristiques mélancoliques » ou « avec caractéristiques catatoniques » au cours du même épisode.
N.B. : Le terme « dépression atypique » possède un sens historique (c.-à-d. atypique en comparaison avec les présentations agitées, « endogènes » plus classiques de la dépression, qui étaient la norme quand la dépression était rarement diagnostiquée chez les patients ambulatoires et quasiment jamais chez les adolescents ou les adultes jeunes) et aujourd’hui ne connote pas une présentation clinique rare ou inhabituelle comme il pourrait le laisser supposer.
Quels sont les critères de la spécification « avec caractéristiques psychotiques » de la MAB?
Des idées délirantes ou des hallucinations ont été présentes à un moment de l’évolution de l’épisode. Si des caractéristiques psychotiques sont présentes, spécifier si elles sont congruentes ou non congruentes à l’humeur
Avec caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur :
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Au cours des épisodes maniaques, le contenu des idées délirantes et des hallucinations concorde entièrement avec les thèmes typiquement maniaques de grandeur, d’invulnérabilité, etc. mais peut également inclure des thèmes de méfiance et de persécution, en particulier par rapport aux doutes des autres concernant les capacités du sujet, ses accomplissements, et ainsi de suite.
Avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur :
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Le contenu des idées délirantes ou des hallucinations ne concorde pas avec les thèmes typiques de la polarité de l’épisode en cours comme décrit ci-dessus, ou bien le contenu est un mélange de thèmes non congruents et congruents à l’humeur.
Quels sont les critères de la spécification « avec début lors du péripartum» de la MAB?
Cette spécification peut s’appliquer à l’épisode actuel ou, si les critères ne sont pas actuellement réunis pour un épisode thymique, à l’épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif caractérisé le plus récent d’un trouble bipolaire I ou d’un trouble bipolaire II, si le début des symptômes thymiques survient pendant la grossesse ou dans les 4 semaines suivant l’accouchement.
N.B. : Les épisodes thymiques peuvent débuter soit pendant la grossesse soit pendant le post-partum.
Bien que les estimations diffèrent en fonction de la période de suivi après un accouchement, 3 à 6 % des femmes vont connaître le début d’un épisode dépressif caractérisé au cours de la grossesse ou dans les semaines ou mois qui suivent l’accouchement. 50% des épisodes dépressifs caractérisés du « postpartum » débutent en fait avant l’accouchement. Ainsi, ces épisodes sont rattachés collectivement à des épisodes du péripartum.
Les femmes ayant des épisodes du péripartum présentent souvent une anxiété grave et même des attaques de panique. Des études prospectives ont montré que la présence de symptômes anxieux et thymiques pendant la grossesse, ainsi que le « baby blues », augmentent le risque de survenue d’un épisode dépressif caractérisé du post-partum.
Les épisodes avec début lors du post-partum peuvent se présenter avec ou sans caractéristiques psychotiques. L’infanticide est le plus souvent associé à un épisode psychotique du post-partum caractérisé par des hallucinations donnant l’ordre de tuer l’enfant ou par des idées délirantes selon lesquelles l’enfant est possédé mais les symptômes psychotiques peuvent aussi survenir lors d’épisodes thymiques graves du post-partum ne comportant pas de telles idées délirantes ou hallucinations spécifiques. Les épisodes thymiques (dépressif caractérisé ou maniaque) du post-partum avec caractéristiques psychotiques semblent survenir au cours d’un accouchement sur 500 à 1 sur 1 000 et sont peut-être plus fréquents chez les femmes primipares. La probabilité de présenter un épisode avec caractéristiques psychotiques lors du post-partum est particulièrement augmentée chez les femmes ayant des antécédents d’épisodes dépressifs lors du post-partum mais aussi chez celles présentant des antécédents de trouble dépressif ou bipolaire (notamment le trouble bipolaire I) et celles avec des antécédents familiaux de trouble bipolaire. Quand une femme a présenté un épisode avec caractéristiques psychotiques lors du postpartum, le risque de récurrence pour chaque accouchement ultérieur est de 30 à 50 %.
Les épisodes lors du post-partum doivent être distingués d’un état confusionnel survenant lors du post-partum, lequel se caractérise par une fluctuation du niveau de vigilance ou de l’attention. La période du post-partum est une période à part en raison de l’importance des altérations neuroendocriniennes et des adaptations psychosociales, de l’influence potentielle de l’allaitement sur la prescription des traitements, et des conséquences à long terme d’un antécédent de trouble de l’humeur du post-partum sur les projets de grossesse ultérieurs.
Quels sont les critères de la spécification « avec caractère saisonnier » de la MAB?
Cette spécification s’applique aux modalités évolutives des épisodes thymiques au cours de la vie. La caractéristique essentielle est une modalité évolutive saisonnière régulière pour au moins un type d’épisode (c.-à-d. maniaque, hypomaniaque ou dépressif). Les autres types d’épisode peuvent ne pas suivre cette modalité évolutive. Par exemple, un sujet peut avoir des manies saisonnières, alors que ses dépressions ne surviennent pas régulièrement à une période spécifique de l’année.
A. Il existe une relation temporelle régulière entre la survenue des épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés du trouble bipolaire I ou II et une période particulière de l’année (p. ex. automne ou hiver) dans un trouble bipolaire I ou II.
N.B. : Ne pas inclure les cas où il y a une relation évidente entre la saison et un stress psychosocial (p. ex. chômage régulier chaque hiver).
B. Les rémissions complètes (ou la transformation d’une dépression en une manie ou une hypomanie ou vice versa) surviennent aussi au cours d’une période particulière de l’année (p. ex. disparition de la dépression au printemps).
C. Au cours des 2 dernières années, la survenue des épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés a confirmé la présence d’une relation temporelle saisonnière selon la définition ci-dessus et aucun épisode non saisonnier de la polarité en cause n’est survenu au cours de cette période de 2 ans.
D. Au cours de la vie entière du sujet, les épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés à caractère saisonnier (comme décrits ci-dessus) sont nettement plus nombreux que les épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés à caractère non saisonnier.
N.B. Cette spécification peut s’appliquer aux modalités évolutives des épisodes dépressifs caractérisés du trouble bipolaire I, du trouble bipolaire II ou du trouble dépressif caractérisé récurrent. La caractéristique essentielle est la survenue et la rémission des épisodes dépressifs caractérisés à des périodes particulières dans l’année. Dans la plupart des cas, les épisodes débutent à l’automne ou en hiver et passent en rémission au printemps. Plus rarement on peut observer des épisodes estivaux récurrents.
Les épisodes dépressifs caractérisés qui comportent un caractère saisonnier sont souvent marqués par une perte d’énergie, une hypersomnie, une hyperphagie, un gain de poids et une recherche de glucides au premier plan.
On ne sait pas si le caractère saisonnier est plus fréquent en cas de trouble dépressif caractérisé récurrent, ou de trouble bipolaire. Dans le trouble bipolaire, le caractère saisonnier semble toutefois plus fréquent dans le trouble bipolaire II que dans le trouble bipolaire I. Chez certains sujets, le début des épisodes maniaques ou hypomaniaques peut aussi être lié à une saison particulière. La prévalence du caractère saisonnier de type hivernal varie avec la latitude, l’âge et le sexe. La prévalence croît avec les latitudes élevées. L’âge est aussi un facteur prédictif important du caractère saisonnier, les sujets jeunes présentant un risque plus élevé pour les épisodes dépressifs hivernaux.
Savoir spécifier la sévérité de la MAB (3)
Léger : Peu, ou pas, de symptômes supplémentaires par rapport au nombre nécessaire pour répondre au diagnostic ; la gravité des symptômes est à l’origine d’un sentiment de détresse mais qui reste gérable, et les symptômes sont à l’origine d’une altération mineure du fonctionnement social ou professionnel.
Moyen : Le nombre et la gravité des symptômes et/ou de l’altération du fonctionnement sont compris entre « léger » et « grave ».
Grave : Le nombre de symptômes est en excès par rapport au nombre requis pour faire le diagnostic ; la gravité des symptômes est à l’origine d’une souffrance importante et ingérable et les symptômes perturbent nettement le fonctionnement social ou professionnel.
Qu’est-ce que le spectre bipolaire?
Le spectre bipolaire réfère à des troubles de l’humeur qui ne répondent pas aux critères de TB type 1 et 2, mais qui semble en partager plusieurs caractéristiques.
Puisqu’il est souvent difficile de délimiter la frontière entre les troubles dépressifs majeurs récurrents et les troubles bipolaires, certains proposent la notion de spectre plutôt qu’une dichotomie entre ces troubles « unipolaire » et « bipolaire ».
Quelles sont les 2 comorbidités les plus fréquemment associées aux troubles bipolaires?
- Abus et dépendance aux substance.
8x plus de chance de développer une dépendance lors d’une MAB. L’alcool est la substance la plus fréquemment utilisée, suivie du cannabis, des stimulants et de la cocaïne
- Troubles anxieux (Environ 30 % des patients souffrant d’une MAB présentent de façon concomitante un trouble anxieux au moment de leur évaluation, et jusqu’à 60 % des patients bipolaires ont souffert d’un trouble anxieux au cours de leur vie)
*** La comorbidité constitue la règle plutôt que l’exception en MAB. On note d’ailleurs l’abus de substances, les trouble anxieux, les TP (particulièrement TPL) ainsi que plusieurs problèmes de santé physiques, tels les maladies CV, l’obésité, le diabète, les atteintes tyroïdiennes et les migraines. ***
Comment fait on le diagnostic différentiel d’une MAB et d’une schizophrénie?
Les troubles affectifs bipolaires sont essentiellement un trouble de l’humeur auquel peut s’ajouter un trouble de la pensée, alors que les troubles schizophréniques sont essentiellement un trouble de la pensée auquel peut s’ajouter un trouble de l’humeur
Comment fait on le diagnostic différentiel d’une MAB et d’un trouble schizoaffectif?
Le diagnostic de trouble schizoaffectif implique la persistance des éléments psychotiques au-delà de l’épisode thymique.
Toutefois, la netteté et la fréquence des épisodes dépressifs et maniaques ne doivent pas écarter un diagnostic de trouble schizoaffectif : le DSM-5 souligne que des épisodes thymiques d’intensité syndromique doivent être observés durant une proportion notable de l’évolution du trouble
Comment fait-on le diagnostic différentiel de la MAB et d’un troubl;e psychotique bref?
C’est souvent l’évolution qui permet d’établir le diagnostic différentiel entre le TB et la psychose brève.
Des difficultés diagnostiques surviennent lorsque les symptômes psychotiques sont au premier plan, car l’accélération psychomotrice, la fuite des idées, une énergie accrue et la diminution du besoin de sommeil sont des symptômes évocateurs de manie.
À l’inverse, un comportement très désorganisé mais non accéléré avec une perturbation importante du fonctionnement cognitif, des idées délirantes bizarres, l’absenced’accélération psychomotrice oriente plus vers une psychose brève.
Comment fait-on le diagnostic différentiel de la MAB et d’un trouble dépressif caractérisé?
Beaucoup de patients bipolaires présentent initialement un épisode dépressif. Il est donc logique, chez tout patient déprimé, de se demander si cette dépression est la manifestation d’un trouble bipolaire non encore diagnostiqué.
L’absence d’antécédents de manie ou d’hypomanie interdit de poser un diagnostic de trouble bipolaire chez un patient déprimé, mais il reste important de rechercher les éléments qui peuvent aider à prédire la survenue de tels épisodes
*** Important de les différencier, car influence le choix de traitement ***
Comment fait-on le diagnostic différentiel entre la MAB et le trouble de la personnalité limite?
- l’affect dépressif de la dépression bipolaire est habituellement plus stable dans le temps, moins réactif à l’environnement, et il est plus facile de déterminer le début et la fin de l’épisode ;
- des manifestations neurovégétatives (perturbations du sommeil et de l’appétit) sont aussi présentes ;
- l’affect dépressif associé au TPL est beaucoup plus fluctuant au cours d’une même journée et aussi plus réactif à l’environnement (événements, stresseurs). Les élévations de l’humeur dans le TPL ne satisfont pas, la plupart du temps, aux critères de durée de l’épisode maniaque ou hypomaniaque du DSM et elles sont moins souvent associées à une diminution du besoin de sommeil, à une accélération des pensées et à des antécédents familiaux de trouble bipolaire.
Comment fait-on le diagnostic différentiel entre la MAB et le TDA/H?
Sx caractéristiques de la MAB chez l’enfant :
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- Irritabilité ;
- Opposition ;
- Changements de l’humeur dans une même journée ;
- Manifestations comportementales intermittentes et intenses.
Sx caractéristiques de la MAB chez l’adolescent :
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- idées ou gestes suicidaires ;
- agressions violentes ;
- manifestations psychotiques ;
- fuite des idées ;
- grandiosité ;
- exaltation de l’humeur ;
- diminution du besoin de sommeil (insomnie sans fatigue) ;
- hypersexualité.
Quel est le traitement de la MAB?
1 ) Le traitement pharmacologique est la pierre angulaire du traitement.
2) Une TCC ou psychothérapie interpersonnelle et des rythmes sociaux en combiné peut aider.
Quel est le traitement pharmacologique des épisodes maniaques de la MAB?
1) Lithium et acide valproïque
2) On ajoute souvent la rispéridone, l’olanzapine ou la quétiapine (Antipsychotiques atypiques)
*** En situation d’urgence (et en clinique), on utilise fréquemment les antipsychotiques atypiques (début rapide, facilité d’utilisation et effet sédatif notable). En premier épisode de manie, on utilise peu le lithium, l’acide valproïque et la carbamazépine (effet sédatif insuffisant). ***
Quel est le traitement pharmacologique des épisodes dépressifs de la MAB?
MAB type 1 : lithium, lamotrigine (anticonvulsivant), quétiapine en 1ère intention.
*** Lorsque l’on envisage une antidépresseur, attention pour ne pas amener un virage en manie → on le couple souvent avec le lithium, l’acide valproïque ou à un antipsychotique atypique. Les ISRS et le bupropion entraîne un moins grand risque de virage.
MAB type 2 : seule la quétiapine (antipsychotique) en monothérapie a été jugée efficace. Les stabilisateurs de l’humeur tels la lamotrigine, le lithium et l’acide valproïque peuvent aussi être utilisés. Comme en TB type 1, l’utilisation d’un stabilisateur de l’humeur couplé ou non avec un antidépresseur est préconisé
Quels sont les traitements non pharmacologiques des épisodes dépressifs de la MAB?
Chez les patients sensibles aux saisons → ajouter luminothérapie
Chez les patients en état dépressif majeur non répondants aux traitements pharmacologiques, rapidement envisager l’utilisation de l’électroconvulsivothérapie
Quelles sont les interventions sociales utilisées dans le traitment de la MAB?
Les séances formelles de psychoéducation en groupe sont reconnues comme étant efficaces. Elles permettent une meilleure observance au traitement, une diminution des rechutes et une augmentation des délais de récurrences. Les séances de groupe permettent un partage des expériences et une discussion des renseignements fournis. Elles favorisent une meilleure intégration des informations.